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La situation
des enfants
dans le monde
1998
Vitamine A
Plus de 100 millions de jeunes enfants souffrent d'une carence en vitamine A.
Cette carence est l'un des facteurs qui entraînent, chaque année, 2,2 millions
de décès par diarrhée chez les enfants de moins de cinq ans, et près d'un
million de décès par rougeole. Une carence grave peut aussi être à l'origine de
lésions irréversibles de la cornée, aboutissant à une cécité totale ou partielle.
Une douzaine d'essais menés sur le terrain au Brésil, au Ghana, en Inde, en
Indonésie, au Népal et ailleurs ont montré que la supplémentation en
vitamine A de l'alimentation des enfants risquant une carence peut amener
une réduction appréciable du nombre de décès par diarrhée. Dans quatre
études, cette diminution se situait entre 35 et 50%. L'administration de
vitamine A peut aussi abaisser de moitié la mortalité imputable à la rougeole.
Les capsules de vitamine A coûtent à peu près 0,02 dollar l'unité. La
supplémentation réduit de 23% le risque de décès chez l'enfant carencé. Au cours
de la seule année 1997, les programmes de supplémentation en vitamine A ont
sauvé la vie à 300 000 enfants au moins dans les pays en développement.
Selon les premiers résultats d'une étude réalisée en Papouasie-Nouvelle-
Guinée, l'administration de suppléments de vitamine A et de zinc peut
renforcer la résistance des enfants au paludisme, qui tue chaque année
600 000 jeunes enfants. L'intensité de la fièvre consécutive à une parasitémie
légère à modérée était abaissée chez un tiers des enfants qui recevaient de la
vitamine A.
D'après une étude à grande échelle au Népal, une supplémentation par de
faibles doses de vitamine A a réduit la mortalité gravidique de 44% en
moyenne dans les régions où la carence est répandue. On enregistre chaque
année dans le monde près de 600 000 décès maternels, dont la grande
majorité concernent des femmes des pays en développement, et auraient pu
être évités. Les scientifiques rappellent qu'il ne faut jamais donner à des femmes en âge
de procréer des suppléments fortement dosés de vitamine A, en raison de leur nocivité
potentielle pour le fœtus.
Les résultats d'une enquête menée en 1994 au Malawi chez des femmes
séropositives ont montré que la carence en vitamine A augmentait de quatre
fois et demie le risque de transmission du VIH à l'enfant.
RAPPEL: MICRONUTRIMENTS