Le présent fichier est une publication en ligne reçue en dépôt légal, convertie en format PDF et archivée par Bibliothèque et Archives nationales du Québec. L’information contenue dans le fichier peut donc être périmée et certains liens externes peuvent être inactifs. Version visionnée sur le site Internet d’origine le 14 juillet 2008. Section du dépôt légal Volume 3, numéro 8 - mai-juin 1997 ISSN # 2-89342-027-7 Le programme de gratuité des médicaments pour le traitement des MTS, a-t-il subi des changements ? L’infection au VIH et la grossesse LE SIDA : EN PROGRESSION CHEZ LES USAGERS DE DROGUES INJECTABLES LES MTS ET LE SIDA À LA BAISSE... PRIORITÉS NATIONALES DE SANTÉ PUBLIQUE 1997-2002 Le programme de gratuité des médicaments pour le traitement des MTS, a-t-il subi des changements ? EH BIEN NON ! Le programme de gratuité des médicaments pour le traitement des MTS continue de s’appliquer sans modification à toute personne résidante du Québec et selon les modalités suivantes : ● ● ● Avoir une ordonnance verbale ou écrite du médecin traitant comprenant un code spécifique référant à ce programme. Les médicaments visés par le programme sont ceux dont le ministre dresse la liste. Les maladies visées par le programme sont : ❍ les syndromes cliniques associés aux MTS : atteinte inflammatoire pelvienne, salpingite, cervicite, urétrite, rectite, proctite, épididymite ; ❍ chlamydiose ; ❍ gonorrhée ; ❍ syphilis ; ❍ lymphogranulome vénérien, granulome inguinal, chancre mou ; ❍ cas contact de MTS, soumis à un traitement épidémiologique. La personne qui bénéficie de ce programme est exemptée du paiement de toute contribution prévue à la Loi sur l’assurance-médicament. Le bénéficiaire est libre de se prévaloir de ce programme ; s’il décide de payer lui-même les médicaments prévus au programme, il demande au médecin traitant d’utiliser la formule d’ordonnance sans y inscrire le code spécifique référant au programme de gratuité. Pour plus de renseignements, vous pouvez vous référer au texte de l’Accord paru dans la Gazette officielle du Québec, le 28 août 1996 (Décret 972-96). L’infection au VIH et la grossesse Le programme québécois d’intervention sur l’infection par le VIH et la grossesse recommande au médecin de faire, à toutes les femmes enceintes et à celles qui désirent le devenir, une offre universelle d’information avec testing volontaire du VIH. Vous avez reçu par courrier postal du ministère une pochette d’information. Si vous désirez des requêtes pour prescription spécifique du test anti-VIH ou des dépliants supplémentaires, vous pouvez faire parvenir votre demande à : Madame Louise Couture Direction de la santé publique de la Montérégie Complexe Cousineau 5245, boulevard Cousineau, bureau 3000 Saint-Hubert (Québec) J3Y 6J8 Téléphone : (514) 928-6777 poste 5457 1 800 265-6213 (sans frais) Télécopieur : (514) 928-6781 Nous profitons de l’occasion pour vous souhaiter un très bon été et d’excellentes vacances! LE SIDA : EN PROGRESSION CHEZ LES USAGERS DE DROGUES INJECTABLES Au Québec, on constate une montée en flèche de la maladie chez les usagers de drogues injectables (UDI). Cette vague a débuté vers les années 1985 pour atteindre des proportions inquiétantes au cours des années 1990. Les UDI représentaient moins de 1 % des cas de sida déclarés avant 1988, 6 % de ceux déclarés de 1991 à 1993 et 13,6 % en 1996. Chez les hommes homosexuels/bisexuels, le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) a connu une propagation rapide jusqu’en 1991. Depuis, on observe dans cette communauté une diminution du nombre de cas de sida déclarés. Le programme de surveillance du sida au Québec dénombre, au 31 décembre 1996, 4769 cas de sida depuis le début de l’épidémie. Ces chiffres ne tiennent pas compte de la sous-déclaration ou des délais de déclaration. Quatre-vingt-dix pour cent (90 %) des cas déclarés sont des hommes ; 76 % sont âgés entre 25 et 44 ans. Les hommes homosexuels/bisexuels demeurent le groupe le plus touché par le sida avec près de 70,4 % des cas déclarés. Parmi les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes, les plus à risque sont les jeunes qui ne se protègent pas lors de leurs premières expériences homosexuelles, ceux qui consomment des drogues injectables ainsi que ceux qui ne s’identifient pas comme homosexuels et qui ne se sentent pas touchés par les messages de prévention. Le tableau suivant illustre la proportion des cas pour chacun des facteurs de risque identifiés. La Montérégie se situe au deuxième rang, après Montréal, parmi les dix-huit régions sociosanitaires avec 299 cas de sida déclarés (6,3 % des cas de sida du Québec). On observe que la proportion de personnes qui ont acquis l’infection par contact hétérosexuel est presque deux fois plus élevée en Montérégie qu’au Québec. Par contre, si on exclut les données de Montréal, on s’aperçoit que la Montérégie se compare aux autres régions (6,7 % vs 7,5 %). La proportion de femmes parmi les cas de sida déclarés en Montérégie (14,4 %) est supérieure à l’ensemble du Québec (10,5 % et 12 % si on exclut Montréal). Quatre cas de sida ont été déclarés chez des enfants de moins de 15 ans en Montérégie, par transmission mère-enfant. En terme de taux d’incidence cumulative (nombre total de cas de sida déclarés par tranche de 100 000 personnes dans une population), la Montérégie se situe au cinquième rang avec un taux de 24,6. La population infectée par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) dépasse largement le nombre de cas de sida déclarés considérant la longue période où la personne est infectée, mais encore en bonne santé. En Montérégie, les dernières estimations chiffraient entre 500 et 800 le nombre de personnes dont le statut sérologique des anticorps contre le VIH est positif et entre 10 030 et 13 420, le nombre de séropositifs au Québec, soit environ un adulte sur 550. Le taux d’infection au VIH dans la population n’est pas connu de façon précise puisque l’infection à VIH, contrairement au sida, n’est pas à déclaration obligatoire au Québec. L’inclusion de cette infection aux maladies à déclaration obligatoire permettrait d’établir un portrait plus réaliste de l’épidémie et une diffusion plus adéquate des messages et des actions de santé publique. LES MTS ET LE SIDA À LA BAISSE... En Montérégie, tout comme au Québec, on note une baisse plus ou moins importante des principales MTS à déclaration obligatoire, à l’exception de certaines MTS virales telles que l’herpès et le condylome qui ne sont pas encore incluses dans les maladies à déclaration obligatoire. On observe, en effet, depuis 1990, une baisse progressive de la chlamydiose qui demeure cependant très présente. Le nombre de cas d’hépatite B aiguë, tout comme celui des porteurs du virus de cette hépatite, baisse de façon lentement progressive en Montérégie comme au Québec. En ce qui a trait à l’infection gonococcique, on note aussi, en Montérégie comme au Québec, une baisse progressive depuis 1990. Il est intéressant de noter que la Montérégie (26 cas) se situe au deuxième rang en fréquence pour les cas de gonorrhée prouvés par culture, après Montréal (292 cas). Pour ce qui est de l’infection à gonocoque producteur de Bêta-lactamase (NGPP), donc résistant à la pénicilline, leur nombre au Québec est légèrement plus élevé en 1996 (37) qu’en 1995 (34). La syphilis de son côté continue sa lente décroissance depuis 1990 avec un nombre restreint de cas (5). Pour ce qui est du sida, on observe une diminution progressive du nombre de cas depuis quelques années. Cette baisse ne reflète pas l’évolution réelle de l’épidémie. On assiste en effet à un allongement de la période de latence entre l’infection au VIH et la maladie sida et comme la maladie est à déclaration obligatoire, mais non l’infection, il est difficile de quantifier de façon précise l’évolution de cette épidémie. La plupart des études et projections épidémiologiques montrent que l’infection au VIH est toujours en progression. Maladies transmissibles sexuellement Montérégie 1990-1996 et province de Québec 1995-1996 (nombre de cas par année) Montérégie Québec Maladies 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1995 1996 Chlamydiose tous les sites 1732 1555 1601 1225 1046 1017 777 7104 6646 Hépatite B aiguë 64 268 70 57 73 50 23 41 240 Hépatite B porteur et non précisée 136 136 184 162 148 152 150 1424 1332 Infection gonococcique* tous les sites 112 104 63 61 49 54 50 615 470 Syphilis* 22 26 24 9 6 9 5 81 62 Sida** 30 36 26 31 39 26 18 407 181 Sida cumulatif** (31.12.96) ---- ---- ---- ---- ---- ---- 299 ---- 4769 Sources: * Rapport cumulatif périodique des MADO au Québec ** Mise à jour no 96-04. Programme de surveillance du sida au Québec. 96-12-31 PRIORITÉS NATIONALES DE SANTÉ PUBLIQUE 1997-2002 Dévoilées en mars dernier par le ministre de la Santé, Monsieur Jean Rochon, les priorités retenues pour la prévention des MTS et du sida sont traduites en terme d’objectifs à atteindre et d’actions à réaliser. Résultats attendus ● ● ● ● ● Que d’ici 2002, toutes les régions du Québec aient, au regard des populations vulnérables : ❍ mis sur pied des programmes visant à renforcer les comportements sexuels sécuritaires ; ❍ rendu accessibles des moyens de prévention du VIH-sida et des MTS (condoms disponibles dans toutes les écoles secondaires, les centres jeunesse et les prisons, par exemple) ; ❍ mis en place des programmes permettant aux toxicomanes de se procurer des seringues stériles et de la méthadone . Que d’ici 2002, soit élaborée une politique nationale de réduction des méfaits associés à la toxicomanie. Que d’ici 1999, le programme d’intervention sur l’infection par le VIH au regard de la grossesse soit implanté dans toutes les régions du Québec. Que d’ici 2002, le taux d’infection par le VIH des nouveau-nés de mères infectées, qui est de 25,5 %, soit réduit à 10 %. Que d’ici 1999, le Québec et toutes ses régions disposent de données fiables sur l’infection par le VIH, les MADO, les MTS virales et les complications liées aux MTS (données d’incidence et de prévalence). Actions à réaliser ● ● ● ● ● ● ● ● Favoriser l’adoption d’attitudes non discriminatoires envers les personnes vulnérables ou vivant avec le VIH, par exemple en soutenant, au niveau ministériel, les propositions de modifications des lois actuelles pour favoriser la reconnaissance du statut social des personnes homosexuelles. Sensibiliser les paliers de gouvernement visés aux conséquences positives de l’adoption d’une politique nationale de réduction des méfaits associés à la toxicomanie sur la prévention du VIH chez les usagers des drogues par injection (UDI). Mener des campagnes nationales d’information et de communication sur la promotion de comportements sexuels sécuritaires et visant, en particulier, les populations vulnérables. Soutenir, dans toutes les régions du Québec, le développement et l’évaluation d’interventions de terrain favorisant l’adoption de pratiques sexuelles sécuritaires et rejoignant les groupes les plus vulnérables. Améliorer, dans toutes les régions du Québec, l’accessibilité aux condoms, aux seringues stériles, à la méthadone et aux outils d’information auprès des populations vulnérables. Mettre en place, dans toutes les régions du Québec, un programme d’intervention sur l’infection par le VIH au regard de la grossesse. Planifier, au niveau ministériel, et organiser dans toutes les régions des activités de formation s’adressant aux intervenants de première ligne ; ces interventions devraient être axées sur l’amélioration des compétences requises pour intervenir auprès des populations vulnérables. Réviser, au niveau national et avec les partenaires visés, les lignes directrices sur les MTS (dépistage, traitement et notification aux partenaires) et promouvoir leur application auprès du personnel médical dans toutes les régions du Québec. Et pour mieux comprendre ● ● ● ● Réviser la stratégie actuelle de surveillance de l’infection par le VIH pour que le réseau de la santé et des services sociaux dispose des informations nécessaires sur l’incidence et la prévalence de cette infection. Documenter la problématique des MTS au Québec quant à son ampleur, en améliorant la performance du système actuel de surveillance des MTS (MADO) et en développant des projetspilotes de surveillance des MTS virales et des complications liées aux MTS. Documenter les conséquences de la criminalisation de la prostitution et de l’usage de drogues douces sur la prévention de l’infection par le VIH et des MTS. Mener des recherches afin de mieux comprendre l’influence des déterminants psychosociaux et environnementaux sur les comportements sexuels et sur les comportements liés à la consommation de drogues.