SICILE
SYRACUSE
L’histoire de Syracuse est parsemée de noms qui ont traversé les siècles jusqu’à nous,
hommes célèbres pour le bien ou le mal qu’ils ont causé... Cette histoire est aussi inscri-
te dans des faits, comme la défaite d’Athènes devant Syracuse, qui marque l’arrêt de la
suprématie athénienne ; ou dans des lieux, tels les vestiges du château de l’Euryale,
point fort des fortifications de la ville antique.
DES NOMS CÉLÈBRES
Archimède, l’homme de tous les talents
à Syracuse en 287, mort en 212 av JC,ce fut l’un des plus illustres savants de
l’antiquité. Elève d’Euclide à Alexandrie, il revient à Syracuse où il se livre essentiel-
lement à des études scientifiques.
Mathématicien et... bricoleur de génie !
On lui doit bien sûr d’avoir calculé le rapport entre la circonférence d’un cercle et
son diamètre (p= 3,1416), mais aussi beaucoup d’autres découvertes mathéma-
tiques.Archimède fut aussi un inventeur passionné dont le génie mettait sans cesse
les découvertes théoriques en application : on lui attribue l’invention de la vis sans
fin, de la poulie mobile,des engrenages et la théorie du levier.
Physicien
Selon la légende,les Syracusains l’ont croisé un jour dans la rue,sorti tout nu de
son bain, et criant “Eurêka! Eurêka! (j’ai trouvé!) : il venait de découvrir le principe
qui porte son nom.
Stratège
Cicéron en parle comme d’une “intelligence divine” et Plutarque décrit ainsi les
machines qu'il inventa pour défendre Syracuse contre les légions de Marcellus :
“quand il eut fait entrer en jeu ses machines, des traits de toutes sortes atteignaient
les Romains, ainsi que des pierres d’une grosseur et d’un poids extraordinaire…
Quant aux vaisseaux, on voyait s’élever soudain sur les remparts des antennes qui,
d’en haut, s’appesantissaient sur les uns et, par leur pression, les enfonçaient dans
l’abîme ; les autres, on les accrochait par la proue avec des mains de fer ou des becs
de cigogne,de façon à les dresser sur la poupe et à les jeter dans la mer.
Damoclès et son épée…
Damoclès était un courtisan familier de Denys l’Ancien, qu’il fatiguait en exaltant le
bonheur de posséder le pouvoir.
Un jour, Denys l’Ancien lui propose de lui céder sa place pendant une journée.
Damoclès nage en pleine euphorie jusqu’au moment où, au milieu du banquet qu’il
a ordonné, il voit, suspendue au dessus de sa tête,une lourde épée que retenait
seulement un crin de cheval. Il conjure alors Denys de mettre un terme à cette
journée royale…
POÈTES À LA COUR DE HIÉRON Ier
Durant son règne (478 - 466 av JC), Hiéron Ier s’entoure des plus grand poètes du
monde grec.
C’est ainsi qu’Eschyle vint en 472 jouer “Les Perses” dans le théâtre de Syracuse et
créa une tragédie en l’honneur d’Etnæ, ville nouvelle fondée par le tyran.
Epicharme, protégé lui aussi de Hiéron, crée la comédie en s’inspirant du
komos
,
joyeuse procession de personnages déguisés, qui avait lieu dans les campagnes lors
des fêtes en l’honneur de Dionysos.Xénophane, Simonide, Bachylide sont aussi des
familiers du tyran.
Pindare exalte sa gloire et chante : “Le souverain qui gouverne Syracuse, plein de
douceur pour les citoyens, sans jalousie pour les bons, admiré comme un père par
les étrangers”.
Deux inventions militaires d’Archimède :
l’onagre, ci-dessus, qui permettait de lancer
des pierres avec force et la catapulte à flè -
ches, ci-dessous.
Texte, conception, réalisation : Magali & Claude CHARPENTIER, Michèle GOZARD - Edition 2003
C. Licinius Verrès : un personnage peu recommandable
en 119 av JC,ce personnage n’aura laissé dans l’histoire que le souvenir d’une
vie de vol et de pillage.
Questeur en Cilicie en 86, il déserte en emportant la caisse militaire. Rallié à Sylla,
il fut chargé de la guerre contre les pirates, mais fit lui-même plus de ravages qu’eux.
Prêteur en Sicile de 75 à 72, il écrasa les villes de contributions illégales et dépouilla
les temples de leurs objets d’art. Cependant, plusieurs villes l’accusèrent et Cicéron
fut chargé de défendre leur cause.Les dépositions des témoins furent si accablan-
tes que Verrès s’enfuit avant les plaidoiries. Cicéron se contenta donc de les écrire;
elles nous sont parvenues sous le nom de Verrines.
De retour 24 ans plus tard,Verrès fut à nouveau forà l’exil pour avoir refusé de
livrer à Antoine, en 43, des vases de Corinthe qui lui appartenaient
L’EXPÉDITION DE SICILE
Athènes attaque Syracuse
Appelés au secours par Ségeste contre Syracuse en 415 av JC,les Athéniens voient
là une occasion d’étendre leur empire. Alors qu’ils sont engagés depuis 15 ans dans
la guerre du Péloponnèse,ils décident dans un coup de folie d’envoyer une expédi-
tion en Sicile.C’est ainsi que 5100 combattants enthousiastes embarquent sur 134
trières pour attaquer Syracuse.
Une sévère défaite
Mais après deux ans de combats, l’armée athénienne,malgré les renforts qu’elle
reçoit, subit d’irréparables désastres. D’assiégeante, elle se retrouve assiégée.
La terrible défaite de l’Asssinaros, en 413, amène la perte de tous les soldats de l’ex-
pédition, tués ou destinés à mourir en captivité dans les latomies de Syracuse.
LE CHÂTEAU DE L’EURYALE
Avec son système de fossés, de souterrains et de chicanes, c’est le plus bel exemple
de fortification de la Grèce antique.
Construit en 6 ans sous le règne de Denys l’Ancien, en même temps que les 32 km
de murs qui défendaient la ville,il a été plusieurs fois remanié.
LA TRISTE CONDITION DES PRISONNIERS
ATHÉNIENS
Thucydide, historien grec vivant à cette
époque raconte :
“…Quant aux prisonniers des latomies, ils
furent, dans un premier temps, fort rudement
traités par les Syracusains. Parqués en grand
nombre au fond d’une fosse étroite, ils eurent
tout d’abord à souffrir du soleil et de la cha-
leur suffocante qui régnait en ce lieu qu’au-
cun toit n’abritait. Ce furent ensuite, au
contraire, les nuits froides de l’automne et ce
changement de température favorisa parmi
eux l’éclosion des maladies. Le manque
d’espace les obligeait à tout faire au même
endroit et, de plus, les cadavres de ceux qui
avaient succombé par suite de leurs blessures
ou du changement de température ou pour
toute autre raison, gisaient pêle-mêle.
L’odeur était donc intolérable. Ils souffraient
aussi de la faim et de la soif, car, pendant
huit mois, on ne leur donna comme ration
qu’un
cotyle
* d’eau et deux
cotyles
de blé.
Enfin, de tous les tourments qu’on peut endu-
rer dans une captivité pareille, aucun ne leur
fut épargné. Soixante-dix jours durant, ils
vécurent ainsi tous ensemble. Puis, on laissa
là les Athéniens et le petit nombre de Siciliens
et des Italiens qui s’étaient joints à l’expédi-
tion, et on vendit les autres comme esclaves.
Il est difficile de préciser le nombre total des
prisonniers, mais il n’y en avait pas moins de
sept mille…"
* 0,25 l
Restitution dessinée du château de l'Euryale
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