La douleur est un phénomène fréquent, affectant, tou-
chant, inquiétant tout un chacun au cours de son exist-
ence. La façon de vivre cette douleur, de la concevoir,
de la comprendre, de l’accepter, de la soigner est
propre
à
tout individu.
Beaucoup de disciplines n’ont eu de cesse de faire progres-
ser la prise en charge de cette douleur en essayant de mieux
la comprendre. Pourtant, soulager la douleur, reste une
entreprise parfois difficile.
La
douleur est une manifestation
totalement subjective et sa définition est donc complexe.
Les explications de son sens véritable sont multiples.
Nous avons choisi la définition de
McCAFFERY,
infir-
mière canadienne.
«
La douleur est ce que la personne
en dit, et elle existe chaque fois qu’elle le dit
».
Les soins à une personne qui souffre impliquent de la
part de l’infirmière qu’elle soit elle-même au clair avec
le phénomène douloureux. L’infirmière doit toujours
CROIRE à la douleur de l’autre. C’est une expérience
que le patient vit en tant qu’être humain. Les objectifs
de l’infirmières sont de soulager cette douleur au tra-
vers d’interventions sélectionnées et adaptées en fonc-
tion de chaque situation. C’est grâce à la perspicacité,
la discussion, l’ouverture d’esprit de chaque interve-
nant au sein de toute une équipe pluridisciplinaire, que
les justes moyens seront trouvés pour réduire ou faire
disparaître la douleur du patient.
Une collecte des données centrée sur la douleur du patient
et une évaluation continue par l’intermédiaire d’une
échelle numérique sont des outils
«
facilitateurs
».
L’utilisa-
tion de ces instruments reflète l’intensité de la douleur
ressentie par le patient et nous permet d’envisager, outre la
répercussion physique, les dimensions psychosociale et
spirituelle de la douleur. La douleur
«
totale
»
est si rare-
ment prise en compte, or les impératifs éthiques de notre
profession n’exigent-ils pas que nous considérions les
divers impacts d’un symptôme sur la personne
!
3. Le changement
Introduire un changement c’est bouger, sortir de la
routine, innover, modifier ses habitudes, ses compotte-
ments, ses attitudes, ses valeurs ; ce qui demande du
temps, des moyens et beaucoup d’énergie.
Comprendre le changement, c’est tenter de compren-
dre un ensemble complexe de phénomènes, de mou-
vements parmi d’autres mouvements, c’est tenter d’ex-
pliquer un processus continu qui se situe au centre de
la réalité des systèmes appartenant à un environnement
distinct.
Dans un premier temps, c’est identifier et décrire la
situation insatisfaisante dans laquelle l’équipe vit ac-
tuellement son problème.
Puis, stratégiquement, chaque étape du changement
doit être planifiée et décrite précisément afin de baliser
la situation désirée. Le délai d’atteinte de chaque ob-
jectif spécifique doit être prévu ainsi que les moyens
choisis pour matérialiser celui-ci. L’analyse de I’inter-
vention et l’impact réel produit, doivent être examinés
a
la fin de chaque phase afin de réajuster celle-ci, si
cela s’avère nécessaire.
Les sources sur lesquelles nous basons ces différentes
étapes sont importantes afin de convaincre les destina-
taires de ce changement.
L’agent de changement doit identifier d’une part les
forces restrictives ; c’est-à-dire les résistances, les obs-
tacles et d’autre part les forces motrices c’est-à-dire les
moteurs, les relais formels. Ces éléments lui permet-
tront de mieux gérer la situation. Les jeux de pouvoir,
les relations interpersonnelles et les buts de chaque
destinataire constituent des variables qu’il convient
d’opérationnaliser dans la stratégie adaptée face au
déroulement,& ce processus.
Une fois le diagnostic du changement réalisé, il faut en
assurer l’implantation et le suivi. Ce dernier s’effectuera
au travers d’une évaluation régulière afin de procéder
aux adaptations qui s’imposent.
k
changement est Pallié du temps.
Pour conclure ce concept, nous dirons que le change-
ment nous oblige à résoudre de nouveaux problèmes,
qu’il est source de progrès individuels et collectifs. Le
changement impose des défis et entraîne une valorisa-
tion personnelle, puisque l’individu doit franchir des
obstacles. La réussite des changements contribue donc
à l’équilibre psychologique de l’individu et au bon
moral des organisations.
PARTIE EMPIRIQUE
La lecture de ce chapitre vous fera connaître les diffé-
rents outils que nous avons utilisés, le cadre environne-
mental de l’étude, ses destinataires et les deux métho-
des utilisées pour l’introduction du diagnostic infirmier
de la douleur.
Nous envisagerons ensuite les résultats de satisfaction
des différentes personnes participant à ce changement,