légende, si elle est séduisante, est incomplète. Le dernier jour de sa vie, le 5 octobre
1880, Offenbach ne vivait pas en un grave face-à-face avec la mort, il courait dans
Paris et travaillait comme tous les jours depuis quelques décennies. Les Contes
d’Hoffmann exhalent cependant un parfum unique, à la fois bizarre et visionnaire,
sensuel et morbide. La douce muse qui veille, l’ivresse hantée d’Hoffmann, les
coloratures glaçantes d’Olympia, le chant mortifère d’Antonia, la volupté baudelairienne
de Giulietta, tout cela fait des Contes d’Hoffmann l’absolu chef-d’œuvre de son
compositeur - tel qu’il l’avait espéré…
Argument
Prologue
Le poète et compositeur Hoffmann est amoureux de la prima donna Stella. Quand le
rideau se lève, celle-ci est en train d'interpréter son rôle favori : Donna Anna du Don
Giovanni de Mozart. La Muse d'Hoffmann se fait fort de reconquérir l'artiste et de le
protéger de toute obsession amoureuse dans le futur. Dans ce but, elle prend
l'apparence de Nicklausse, l'ami d'Hoffmann. Le conseiller Lindorf, lui aussi, veut
séduire la diva, dont il soudoie le valet Andres afin qu'il lui remette une lettre adressée à
Hoffmann, qui contient la clef de sa loge. Tandis que le rideau tombe sur le final du
premier acte de Don Giovanni, Luther et ses serveurs se préparent en hâte à l'arrivée
d'Hoffmann et de ses amis.
Hoffmann entre, l'esprit manifestement troublé, mais on le persuade vite d'interpréter la
légende du nain Kleinzach. Tout en chantant, il s'égare et se souvient de son premier
amour. Ses amis le ramènent à la réalité et l'incitent à terminer la chanson.
Soudain, Hoffmann aperçoit Lindorf et ils échangent quelques propos assez vifs.
Hoffmann accuse ce dernier de lui avoir toujours porté malchance. Lorsque trois de ses
amis se vantent de leurs maîtresses, Hoffmann déclare que Stella incarne tout à la fois
la jeune fille, l'artiste et la courtisane. Il demande à ses amis s'ils veulent entendre le
récit de ses amours passées. Bien que Luther vienne les avertir que le rideau va se
lever sur le second acte de Don Giovanni, tous remplissent leurs verres et se préparent
à écouter les contes d'Hoffmann.
Acte I - Olympia
L'excentrique inventeur Spalanzani espère que sa dernière invention, une poupée
mécanique qu'il appelle Olympia, lui rapportera suffisamment d'argent pour rembourser
ses récentes pertes financières.
Hoffmann est tombé amoureux d'Olympia, qu'il n'a fait qu'entrevoir de loin. Désireux de
rencontrer la jeune fille, il est accueilli par Spalanzani et son assistant Cochenille.
Nicklausse le rejoint et tente alors vainement d'éclairer Hoffmann sur la véritable nature
d'Olympia, lorsque Coppélius apparaît. C'est lui qui a fourni les yeux de la poupée et il
vient se faire payer par Spalanzani. Il vend à Hoffmann une paire de lunettes magiques
susceptibles d'embellir la réalité. Spalanzani revient et Coppélius demande à partager
les bénéfices de leur nouvelle invention. Pour se débarrasser de lui, Spalanzani lui
remet un chèque sans provision.
Les invités de Spalanzani arrivent et il leur présente sa « fille ». Elle fait l'admiration de
tous, en particulier grâce à son chant. Hoffmann est totalement séduit, et, demeuré seul
avec elle, il lui déclare son amour. De nouveau, Nicklausse tente de le ramener à la
raison. Coppélius, revenu sur ces entrefaites, jure de se venger de Spalanzani, qui l'a
grugé. Hoffmann danse avec Olympia. Le mécanisme de la poupée s'emballe et elle
entraîne Hoffmann dans une valse frénétique. Il tombe et brise ses lunettes, pendant
qu'on emporte la poupée. Cochenille fait irruption : Coppélius s'est vengé de Spalanzani