Economie bleue en Bretagne :
relais de croissance des filières
MER
Mondialisation, nouvelles technologies et concurrence accrue, sont autant de défis
auxquels chacune des filières MER doit faire face.
Indispensable à l’élaboration d’une stratégie à l’eet catalyseur et portée sur
l’avenir de l’économie marine (à l’échelle locale et nationale) ; cette étude s’est
largement inspirée du découpage stratégique des Pôles Mer Bretagne - Atlantique
et Méditerranée, afin d’en dégager les enjeux, les problématiques et les relais de
croissance à court et moyen terme.
Véritable outil prospectif, l’étude « Economie bleue en Bretagne : relais de
croissance des filières MER » met à disposition des professionnels de l’économie
bleue, tous domaines stratégiques confondus, les clés pour la compréhension,
l’analyse et l’appréhension d’une économie au dynamisme rare.
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2 | ECONOMIE BLEUE EN BRETAGNE : RELAIS DE CROISSANCE DES FILIÈRES MER
L’ECONOMIE BLEUE AU CŒUR DE L’ACTUALITE
L’étendue des façades maritimes en France - 6 700
kilomètres -, représente un atout et des opportunités
de croissance considérables pour l’économie bleue
et ses acteurs.
Fort du constat de cette position française privilégiée
en termes de ressources maritimes et littorales,
l’objectif principal de Kurt Salmon a été d’identifier
les domaines économiques liés à la mer et porteurs
de développement à court et plus long terme pour
les régions littorales françaises. Le partenariat
avec le Crédit Agricole du Finistère a, quant à lui,
permis d’appréhender ce qu’une banque de détail
de proximité peut apporter comme soutien pour le
développement de ces filières.
« L’étude « Economie bleue en Bretagne : relais de
croissance des filières MER » est le fruit de notre
collaboration vertueuse avec Kurt Salmon à Nantes.
Forts de notre présence dans le Finistère depuis
107 ans, nous avons pu mettre à profit notre réseau,
notre connaissance du marché et du terrain, et les
consultants Kurt Salmon nous ont apporté leur
ecience et leur approche méthodologique.
Cette co-étude est pour nous un précieux outil
de décloisonnement, car elle s’inscrit dans une
logique d’innovation, de collaboration et de
dynamisme économique. D’une part, comparer
les domaines d’activités de la filière MER les uns
par rapport aux autres, et d’autre part, identifier
ceux présentant les relais de croissance les plus
importants aura participé à la mise en place de
notre stratégie d’investissement à moyen terme
et à la validation de notre politique Mer par notre
Conseil d’administration. »
JEAN-YVES FONTAINE
Directeur Communication, Nouvelles technologies
et Mer, Crédit Agricole Finistère
DECOUPAGE STRATEGIQUE DES PÔLES MER
Aujourd’hui partagée entre les Pôles Mer Bretagne -
Atlantique et Méditerranée ; la filière MER peut être
cartographiée sous la forme d’un ensemble de dix-
sept domaines. Ce découpage stratégique recense
et détermine l’ensemble des activités créatrices
de valeur de la filière ; activités ayant trait à la
transformation des ressources marines et domaines
d’activités à l’interface terre-mer.
Huit filières économiques sur les 17 recensées ont été
retenues pour une première étape, cartographiées
et analysées dans le cadre de cette étude sur la base
du nombre de projets labellisés Pôle Mer Bretagne
- Atlantique (79 au total), et de l’intérêt pour un
développement dans le département du Finistère.
L’analyse de chaque filière a été réalisée en trois
temps : une analyse qualitative et quantitative de la
filière sur le plan national, puis un zoom sur les leviers
de croissance, en particulier dans le département du
Finistère.
L’approche méthodologique s’est appuyée en
premier lieu sur un ensemble de critères descriptifs
de la filière : quantitatifs (revenus de la filière, nombre
d’employés, degré d’innovation...) et qualitatifs
(image de la filière, risques stratégiques…). En
second lieu, sur la base de lectures et de synthèses
de très nombreuses publications nationales ou
internationales, ainsi que d’échanges avec des
experts des domaines concernés.
Pour proposer, in fine, des actions concrètes, il
était donc indispensable d’établir un continuum
méthodologique entre le positionnement global de
chaque filière étudiée et la contribution économique
des diérents acteurs ou sociétés participant à cette
chaîne de valeur.
Economie bleue en Bretagne : relais de croissance des
filières MER.
ECONOMIE BLEUE EN BRETAGNE : RELAIS DE CROISSANCE DES FILIÈRES MER | 3
LEVIERS DE CROISSANCE
Des filières marquées par l’innovation
Les leviers de croissance se diérencient nettement
en deux univers selon la maturité et le poids
économique des filières. Naturellement ancrées sur
le littoral, les 8 filières historiques ou nouvelles sont
toutes marquées par l’innovation.
Consolidant près de 150 000 emplois, les « filières
historiques » représentent l’essentiel de l’emploi
de l’économie bleue. Ces filières (Nautisme,
Construction navale, Pêche et Energies fossiles) se
caractérisent par un caractère « industriel » marqué,
et ne présentent pas a priori de grands potentiels
de croissance. Leurs positions et leurs activités
d’innovation doivent être renforcées.
Les trois « filières nouvelles » (Energies Marines
Renouvelables, Co-produits de la mer, Algues),
sont aux premiers stades de développement ; elles
n’ont pas l’assise financière des « historiques » mais
présentent de gros potentiels de développement.
Ici aussi, les plus performantes sont caractérisées
par une forte empreinte d’innovation sur leur cœur
d’activité.
Enfin, il est à noter que Kurt Salmon et le Crédit
Agricole ont intégré dans leur étude, un ensemble
d’entreprises actrices des « technologies bleues »,
pour lesquelles il n’a pas été possible de disposer
d’informations chirées fiables. Les exemples
d’entreprises de cette filière ont montré par la suite
de l’étude qu’elles se situaient dans le second groupe
« filières nouvelles ».
Une diérenciation selon la maturité et le
poids
Concernant les filières historiques, les relais de
croissance peuvent être eectifs via le soutien
de la capacité d’innovation, de la recherche d’un
positionnement de produits haut de gamme
(Pêche, Nautisme) et de l’ouverture de débouchés
internationaux (Nautisme, Construction navale).
Le potentiel de croissance des filières nouvelles
est souvent élevé, mais les entreprises concernées
sourent de capacités financières insusantes pour
amorcer leur croissance, de synergies insusamment
exploitées entre les acteurs de leur écosystème, et
du soutien relatif des organismes publics.
Aussi, les filières Construction Navale et Energies
Marines Renouvelables (EMR) jouissent d’une
grande proximité de problématiques et de savoir-
faire. Ces deux secteurs sont tirés et animés par des
grands donneurs d’ordre industriels qui ont très tôt
lancés des initiatives innovantes pour déployer leurs
compétences sur les activités naissantes de la filière
EMR.
Démarche et première qualification des leviers de croissance
Vision de synthèse
Critères :
Poids de la filière dans le
secteur (CA, ETP, etc…)
Potentiel de développement
Risque
Analyse SWOT
Vision Finistère
Chiffres-clés
Spécificités Finistère
Potentiel de développement
Crédit Agricole
Entreprises du secteur
Typologies d’acteurs
Typologies d’acteurs
dans la chaîne de valeur
N
A
T
I
O
N
A
L
FILIÈRE
Chaîne de valeur
Découpage par activité
dans la chaîne de valeur
4 | ECONOMIE BLEUE EN BRETAGNE : RELAIS DE CROISSANCE DES FILIÈRES MER
Potentiel de développement et risques long
terme
Les relais de croissance s’apprécient au regard d’un
potentiel de développement associé à l’image de
la filière dans le public, pondéré des risques à long
terme. Le positionnement des filières sur une échelle
de risques stratégiques, permet de dégager certaines
tendances fortes. Par une mise en perspective du
potentiel de développement de chacune d’ici vingt
ans, il devient possible d’isoler trois groupes distincts :
les pépites, les historiques et l’étoile.
Les pépites : Biotechnologies, Algues et Co-produits
de la mer.
Les « pépites » profitent d’un potentiel de croissance
moyen à fort, avec des risques stratégiques faibles à
moyens. La priorité, en termes de soutien, doit leur
être accordée pour une maîtrise des risques ecace.
Pour se développer, les « pépites » ont besoin de
soutiens actifs car le processus d’industrialisation
n’est pas au rendez-vous. Elles détiennent cependant
de nombreux atouts : une innovation omniprésente,
des produits à forte valeur ajoutée, une recherche
proactive et des dispositifs de création d’entreprise
ecients.
Les historiques : Pêche et élevage, Construction
navale et Energies fossiles
Le potentiel de croissance des « historiques » est
important, et les risques sont contenus. Pour ces
filières, une intervention préventive consistera
à identifier et à exploiter les activités porteuses
d’avenir. Elles doivent se réinventer, se diversifier et
exporter leurs produits et leurs talents.
L’étoile : EMR
Cette filière peut espérer des taux de croissance
importants, mais allant de paire avec des risques
tout aussi élevés. Il s’agira alors d’évaluer plus en
détail ces risques avant de s’engager. Seule dans
le segment « étoile », la filière EMR est soumise à
des pressions fortes qui peuvent compromettre
son développement à moyen terme. En cause : la
puissance des lobbies de l’énergie, la proximité entre
les industriels et les politiques, ou encore la capacité
de recherche trustée par ces mêmes groupes qui
sont en concurrence pour la fourniture d’électricité
nucléaire ou classique.
Kurt Salmon double son analyse par la prise en
compte du facteur significatif d’image de la filière
dans l’opinion publique. Elle se caractérise par le
degré d’empathie du public pour les produits de la
filière (poisson, navire de plaisance, engin de plage)
Démarche et première qualification des leviers de croissance
50
30
10
20
1 2 5 10
Co-
produits de
la mer
Algues
EMR
Nautisme
Pêche
élevage
Construction
navale
Energies
fossiles
RENFORCEMENT
DES POSITIONS
OU INNOVATIONS
SUR LES FILIÈRES
DÉJÀ FORTEMENT
DÉVELOPPÉES.
SOUTIEN AU
DÉVELOPPEMENT
ET À
L’INNOVATION
DANS LES
FILIÈRES EN
DEVENIR.
Poids de l’économie à l’échelle nationale
Employés dans la filière (en milliers)
Chire d’aaires global de la filière économique (en Mds d’€)
Filières historiques /matures
Filières émergentes
1
2
ECONOMIE BLEUE EN BRETAGNE : RELAIS DE CROISSANCE DES FILIÈRES MER | 5
ou pour les professionnels de la filière (compagnies
pétrolières, marins pêcheurs, etc.). Une image
positive de la filière sera considérée comme un
levier supplémentaire accélérateur de croissance et
vecteur de communication positive pour les actions
de soutien aux acteurs de la filière.
La très grande majorité des filières de l’économie
bleue est connue du grand public ; elles portent toutes
des valeurs positives de développement durable et
d’innovation. Toutes les actions de soutien de ces
filières ont une résonnance positive dans le public, à
l’exception notable de la filière « Energies fossiles »
qui est porteuse d’une image assez négative au sein
du second groupe.
Les industriels de cette filière l’intègrent et
communiquent très largement sur leurs activités
« écologiquement responsables » pour tenter de
rétablir une image entachée d’accidents écologiques
dramatiques notamment en Bretagne (multiples
marées noires) mais aussi à l’étranger : plateforme
BP Horizon dans le golfe du Mexique, naufrage de
l’Exxon Valdez en Alaska ; pour les plus connus.
Focus : le Crédit Agricole au Finistère
Les banques de proximité ont un rôle à jouer pour
soutenir l’économie bleue, pour peu qu’elles sachent
adapter leurs réponses traditionnelles et diversifier
leurs ores. La présence du Crédit Agricole au
Finistère dans chaque filière, permet un premier
ciblage de l’eort et de la nature du soutien qu’un
tel acteur est susceptible d’apporter.
Apprécier la capacité et l’ecacité de l’appui qu’un
acteur financier important comme le Crédit Agricole
peut consacrer à ces filières, est l’un des objectifs de
cette co-étude. Sur des données datant de mai 2014
(peu après l’annonce du nouveau positionnement
sur l’économie bleue du Crédit Agricole du Finistère),
131 entreprises étaient clientes de la banque pour au
moins 4 produits bancaires. Ceci traduit un taux de
pénétration relativement élevé sur ces marchés :
26% des 509 entreprises des filières recensées dans
le département.
Cette présence forte sur 3 filières « pépites » :
Co-produits de la mer (31%), Algues (27%) et
Biotechnologies bleues (53%), tranche avec la
prudence naturelle des banques mutualistes à
consentir des prêts classiques aux entreprises à
risque. Si ces entreprises représentent un nombre
significatif de sociétés (140, soit 27%), elles ne
consolident qu’un très faible volume d’activité (CA
et employés).
La filière Pêche et élevage faisant partie des
« historiques », est aussi bien représentée au sein
des clients du Crédit Agricole du Finistère (31%). Les
positions prises dans les entreprises du groupe des
« étoiles » représentent 21% du marché des EMR.
Filières historiques /matures
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