Economie bleue en Bretagne : relais de croissance

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Economie bleue en Bretagne :
relais de croissance des filières
MER
Mondialisation, nouvelles technologies et concurrence accrue, sont autant de défis
auxquels chacune des filières MER doit faire face.
Indispensable à l’élaboration d’une stratégie à l’effet catalyseur et portée sur
l’avenir de l’économie marine (à l’échelle locale et nationale) ; cette étude s’est
largement inspirée du découpage stratégique des Pôles Mer Bretagne - Atlantique
et Méditerranée, afin d’en dégager les enjeux, les problématiques et les relais de
croissance à court et moyen terme.
Véritable outil prospectif, l’étude « Economie bleue en Bretagne : relais de
croissance des filières MER » met à disposition des professionnels de l’économie
bleue, tous domaines stratégiques confondus, les clés pour la compréhension,
l’analyse et l’appréhension d’une économie au dynamisme rare.
Success for what's next
Economie bleue en Bretagne : relais de croissance des
filières MER.
L’ECONOMIE BLEUE AU CŒUR DE L’ACTUALITE
DECOUPAGE STRATEGIQUE DES PÔLES MER
L’étendue des façades maritimes en France - 6 700
kilomètres -, représente un atout et des opportunités
de croissance considérables pour l’économie bleue
et ses acteurs.
Aujourd’hui partagée entre les Pôles Mer Bretagne Atlantique et Méditerranée ; la filière MER peut être
cartographiée sous la forme d’un ensemble de dixsept domaines. Ce découpage stratégique recense
et détermine l’ensemble des activités créatrices
de valeur de la filière ; activités ayant trait à la
transformation des ressources marines et domaines
d’activités à l’interface terre-mer.
Fort du constat de cette position française privilégiée
en termes de ressources maritimes et littorales,
l’objectif principal de Kurt Salmon a été d’identifier
les domaines économiques liés à la mer et porteurs
de développement à court et plus long terme pour
les régions littorales françaises. Le partenariat
avec le Crédit Agricole du Finistère a, quant à lui,
permis d’appréhender ce qu’une banque de détail
de proximité peut apporter comme soutien pour le
développement de ces filières.
« L’étude « Economie bleue en Bretagne : relais de
croissance des filières MER » est le fruit de notre
collaboration vertueuse avec Kurt Salmon à Nantes.
Forts de notre présence dans le Finistère depuis
107 ans, nous avons pu mettre à profit notre réseau,
notre connaissance du marché et du terrain, et les
consultants Kurt Salmon nous ont apporté leur
efficience et leur approche méthodologique.
Cette co-étude est pour nous un précieux outil
de décloisonnement, car elle s’inscrit dans une
logique
d’innovation,
de
collaboration
et
de
dynamisme économique. D’une part, comparer
les domaines d’activités de la filière MER les uns
par rapport aux autres, et d’autre part, identifier
ceux présentant les relais de croissance les plus
importants aura participé à la mise en place de
notre stratégie d’investissement à moyen terme
et à la validation de notre politique Mer par notre
Conseil d’administration. »
JEAN-YVES FONTAINE
Huit filières économiques sur les 17 recensées ont été
retenues pour une première étape, cartographiées
et analysées dans le cadre de cette étude sur la base
du nombre de projets labellisés Pôle Mer Bretagne
- Atlantique (79 au total), et de l’intérêt pour un
développement dans le département du Finistère.
L’analyse de chaque filière a été réalisée en trois
temps : une analyse qualitative et quantitative de la
filière sur le plan national, puis un zoom sur les leviers
de croissance, en particulier dans le département du
Finistère.
L’approche méthodologique s’est appuyée en
premier lieu sur un ensemble de critères descriptifs
de la filière : quantitatifs (revenus de la filière, nombre
d’employés, degré d’innovation...) et qualitatifs
(image de la filière, risques stratégiques…). En
second lieu, sur la base de lectures et de synthèses
de très nombreuses publications nationales ou
internationales, ainsi que d’échanges avec des
experts des domaines concernés.
Pour proposer, in fine, des actions concrètes, il
était donc indispensable d’établir un continuum
méthodologique entre le positionnement global de
chaque filière étudiée et la contribution économique
des différents acteurs ou sociétés participant à cette
chaîne de valeur.
Directeur Communication, Nouvelles technologies
et Mer, Crédit Agricole Finistère
2
| ECONOMIE BLEUE EN BRETAGNE : RELAIS DE CROISSANCE DES FILIÈRES MER
Vision de synthèse
• Critères :
• Poids de la filière dans le
secteur (CA, ETP, etc…)
• Potentiel de développement
• Risque
• Analyse SWOT
NA
T
L
NA
IO
Chaîne de valeur
• Découpage par activité
dans la chaîne de valeur
FILIÈRE
Vision Finistère
• Chiffres-clés
• Spécificités Finistère
• Potentiel de développement
Crédit Agricole
• Entreprises du secteur
Typologies d’acteurs
• Typologies d’acteurs
dans la chaîne de valeur
Démarche et première qualification des leviers de croissance
LEVIERS DE CROISSANCE
Des filières marquées par l’innovation
Les leviers de croissance se différencient nettement
en deux univers selon la maturité et le poids
économique des filières. Naturellement ancrées sur
le littoral, les 8 filières historiques ou nouvelles sont
toutes marquées par l’innovation.
Consolidant près de 150 000 emplois, les « filières
historiques » représentent l’essentiel de l’emploi
de l’économie bleue. Ces filières (Nautisme,
Construction navale, Pêche et Energies fossiles) se
caractérisent par un caractère « industriel » marqué,
et ne présentent pas a priori de grands potentiels
de croissance. Leurs positions et leurs activités
d’innovation doivent être renforcées.
Les trois « filières nouvelles » (Energies Marines
Renouvelables, Co-produits de la mer, Algues),
sont aux premiers stades de développement ; elles
n’ont pas l’assise financière des « historiques » mais
présentent de gros potentiels de développement.
Ici aussi, les plus performantes sont caractérisées
par une forte empreinte d’innovation sur leur cœur
d’activité.
Enfin, il est à noter que Kurt Salmon et le Crédit
Agricole ont intégré dans leur étude, un ensemble
d’entreprises actrices des « technologies bleues »,
pour lesquelles il n’a pas été possible de disposer
d’informations chiffrées fiables. Les exemples
d’entreprises de cette filière ont montré par la suite
de l’étude qu’elles se situaient dans le second groupe
« filières nouvelles ».
Une différenciation selon la maturité et le
poids
Concernant les filières historiques, les relais de
croissance peuvent être effectifs via le soutien
de la capacité d’innovation, de la recherche d’un
positionnement de produits haut de gamme
(Pêche, Nautisme) et de l’ouverture de débouchés
internationaux (Nautisme, Construction navale).
Le potentiel de croissance des filières nouvelles
est souvent élevé, mais les entreprises concernées
souffrent de capacités financières insuffisantes pour
amorcer leur croissance, de synergies insuffisamment
exploitées entre les acteurs de leur écosystème, et
du soutien relatif des organismes publics.
Aussi, les filières Construction Navale et Energies
Marines Renouvelables (EMR) jouissent d’une
grande proximité de problématiques et de savoirfaire. Ces deux secteurs sont tirés et animés par des
grands donneurs d’ordre industriels qui ont très tôt
lancés des initiatives innovantes pour déployer leurs
compétences sur les activités naissantes de la filière
EMR.
ECONOMIE BLEUE EN BRETAGNE : RELAIS DE CROISSANCE DES FILIÈRES MER
|
3
Poids de l’économie à l’échelle nationale
1
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Employés dans la filière (en milliers)
50
Filières historiques /matures
DÉ
30
20
Nautisme
Construction
navale
Pêche
élevage
NT
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DÉ
EMR
2
10
Energies
fossiles
Filières émergentes
Algues
Coproduits de
la mer
1
2
5
Chiffre d’affaires global de la filière économique (en Mds d’€)
10
Démarche et première qualification des leviers de croissance
Potentiel de développement et risques long
terme
Les relais de croissance s’apprécient au regard d’un
potentiel de développement associé à l’image de
la filière dans le public, pondéré des risques à long
terme. Le positionnement des filières sur une échelle
de risques stratégiques, permet de dégager certaines
tendances fortes. Par une mise en perspective du
potentiel de développement de chacune d’ici vingt
ans, il devient possible d’isoler trois groupes distincts :
les pépites, les historiques et l’étoile.
Les pépites : Biotechnologies, Algues et Co-produits
de la mer.
Les « pépites » profitent d’un potentiel de croissance
moyen à fort, avec des risques stratégiques faibles à
moyens. La priorité, en termes de soutien, doit leur
être accordée pour une maîtrise des risques efficace.
Pour se développer, les « pépites » ont besoin de
soutiens actifs car le processus d’industrialisation
n’est pas au rendez-vous. Elles détiennent cependant
de nombreux atouts : une innovation omniprésente,
des produits à forte valeur ajoutée, une recherche
proactive et des dispositifs de création d’entreprise
efficients.
4
Les historiques : Pêche et élevage, Construction
navale et Energies fossiles
Le potentiel de croissance des « historiques » est
important, et les risques sont contenus. Pour ces
filières, une intervention préventive consistera
à identifier et à exploiter les activités porteuses
d’avenir. Elles doivent se réinventer, se diversifier et
exporter leurs produits et leurs talents.
L’étoile : EMR
Cette filière peut espérer des taux de croissance
importants, mais allant de paire avec des risques
tout aussi élevés. Il s’agira alors d’évaluer plus en
détail ces risques avant de s’engager. Seule dans
le segment « étoile », la filière EMR est soumise à
des pressions fortes qui peuvent compromettre
son développement à moyen terme. En cause : la
puissance des lobbies de l’énergie, la proximité entre
les industriels et les politiques, ou encore la capacité
de recherche trustée par ces mêmes groupes qui
sont en concurrence pour la fourniture d’électricité
nucléaire ou classique.
Kurt Salmon double son analyse par la prise en
compte du facteur significatif d’image de la filière
dans l’opinion publique. Elle se caractérise par le
degré d’empathie du public pour les produits de la
filière (poisson, navire de plaisance, engin de plage)
| ECONOMIE BLEUE EN BRETAGNE : RELAIS DE CROISSANCE DES FILIÈRES MER
ou pour les professionnels de la filière (compagnies
pétrolières, marins pêcheurs, etc.). Une image
positive de la filière sera considérée comme un
levier supplémentaire accélérateur de croissance et
vecteur de communication positive pour les actions
de soutien aux acteurs de la filière.
La très grande majorité des filières de l’économie
bleue est connue du grand public ; elles portent toutes
des valeurs positives de développement durable et
d’innovation. Toutes les actions de soutien de ces
filières ont une résonnance positive dans le public, à
l’exception notable de la filière « Energies fossiles »
qui est porteuse d’une image assez négative au sein
du second groupe.
Les industriels de cette filière l’intègrent et
communiquent très largement sur leurs activités
« écologiquement responsables » pour tenter de
rétablir une image entachée d’accidents écologiques
dramatiques notamment en Bretagne (multiples
marées noires) mais aussi à l’étranger : plateforme
BP Horizon dans le golfe du Mexique, naufrage de
l’Exxon Valdez en Alaska ; pour les plus connus.
Focus : le Crédit Agricole au Finistère
Les banques de proximité ont un rôle à jouer pour
soutenir l’économie bleue, pour peu qu’elles sachent
adapter leurs réponses traditionnelles et diversifier
leurs offres. La présence du Crédit Agricole au
Finistère dans chaque filière, permet un premier
ciblage de l’effort et de la nature du soutien qu’un
tel acteur est susceptible d’apporter.
Apprécier la capacité et l’efficacité de l’appui qu’un
acteur financier important comme le Crédit Agricole
peut consacrer à ces filières, est l’un des objectifs de
cette co-étude. Sur des données datant de mai 2014
(peu après l’annonce du nouveau positionnement
sur l’économie bleue du Crédit Agricole du Finistère),
131 entreprises étaient clientes de la banque pour au
moins 4 produits bancaires. Ceci traduit un taux de
pénétration relativement élevé sur ces marchés :
26% des 509 entreprises des filières recensées dans
le département.
Cette présence forte sur 3 filières « pépites » :
Co-produits de la mer (31%), Algues (27%) et
Biotechnologies bleues (53%), tranche avec la
prudence naturelle des banques mutualistes à
consentir des prêts classiques aux entreprises à
risque. Si ces entreprises représentent un nombre
significatif de sociétés (140, soit 27%), elles ne
consolident qu’un très faible volume d’activité (CA
et employés).
La filière Pêche et élevage faisant partie des
« historiques », est aussi bien représentée au sein
des clients du Crédit Agricole du Finistère (31%). Les
positions prises dans les entreprises du groupe des
« étoiles » représentent 21% du marché des EMR.
ECONOMIE BLEUE EN BRETAGNE : RELAIS DE CROISSANCE DES FILIÈRES MER
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5
3
4
Energies
fossiles
Filière
minière
Energies marines
renouvelables
2
5
6
1
Construction et
réparation navale
Nautisme
Pêche et
élevage
Ressources
énergétiques et
minières marines
Co-produits
de la mer
15
Naval et
nautisme
Ressources
biologiques marines &
biotechnologiques
27
7
Algues
70
Sécurité
maritime
Autres
Biotechnologies
bleues
Sécurité
et sûreté
maritime
Sûreté
maritime
Ports, infrastructures et transports maritimes
27
5
Environnement et
aménagement du
littoral
Gestion du
patrimoine
35
Filières modélisées dans le cadre de
cette étude
Aménagement
du littoral
Nombre de projets labellisés du Pôle Mer
Bretagne Atlantique
Infrastructures
portuaires
8
Transport de
passagers
Transport de
marchandises
Environnement
et ressources
marines
Cartographie des domaines stratégiques du Pôle Mer Bretagne - Atlantique
DOMAINES STRATEGIQUES ETUDIES
Naval et nautisme
Construction et réparation navale
Cette filière regroupe les activités de construction,
d’équipements, de réparation et transformation
de navires destinés aux « 5 marines » : Défense,
Marchande, Pêche, Plaisance (> 24 m) et Recherche. 1
C’est une filière « historique » à forte valeur
ajoutée, qui, comme la filière Nautisme, est très
consommatrice de main d’œuvre qualifiée. La filière
emploie 40 000 personnes mais génère un chiffre
d’affaires de près du double, soit 8 milliards d’euros.
Son leadership est reconnu mondialement, que ce
soit pour les navires civils ou militaires. Le secteur
est structuré autour de grands donneurs d’ordre
industriels (DCNS, STX, CMN, Piriou…) dont nombre
des centres de décisions se situent sur les côtes
bretonnes, normandes et des pays de la Loire.
Pour tous, une part significative de leur activité est
liée à l’international (80% des navires civils et 30%
des bâtiments militaires). Autre point commun aux
acteurs de cette filière : ils investissent une part
importante de leur chiffre d’affaires dans l’innovation.
La capacité à attirer une main d’œuvre hautement
qualifiée, à innover en co-conception avec les
acteurs de l’écosystème sont deux facteurs de
résilience et de croissance qui peuvent tirer partie
de la croissance mondiale de ces filières.
La demande croissante sur le plan mondial est servie
par l’industrie française avec des produits issus
d’un juste positionnement high-tech (militaire et
recherche) ou haut de gamme (plaisance de luxe).
Cependant, l’absence de position dominante d’un
des acteurs (pas de dimension réellement mondiale)
fait que la concurrence asiatique, mais aussi parfois
européenne est très forte entre chantiers. Par
1. BDI - Statégie de filières.
6
| ECONOMIE BLEUE EN BRETAGNE : RELAIS DE CROISSANCE DES FILIÈRES MER
conséquent, grâce à l’effet direct et significatif
des commandes sur l’emploi et sur la souveraineté
nationale, cette filière reste en très grande proximité
avec les dirigeants politiques.
Les très nombreux acteurs communs des filières
Construction navale et EMR ont de nouveaux
marchés locaux mais aussi mondiaux qui s’ouvrent
devant eux.
Ces entités, qu’elles soient en amont (bureau d’études,
société d’ingénierie...), coréalisatrices (systèmes
embarqués, intégrateurs...) ou en aval (MCO,
nouveaux métiers de service : sûreté, sécurité…) ; ont
devant elles un champ de développement mondial
très large.
Nautisme
Cette filière regroupe les activités de design, de
construction, de maintenance, d’équipement et de
services dédiés à la navigation de plaisance (moins
de 24 mètres) et aux sports nautiques.2
Filière « historique » poids lourd, elle véhicule une
image forte de la France tant par ses produits
reconnus (5ème nation mondiale pour la plaisance)
que par sa représentation sportive à tous les niveaux
(jeux olympiques, courses au large...). Elle emploie
plus de 40 000 personnes pour un chiffre d’affaires
de l’ordre de 4 600 M€. En France, ce marché
touche plus de 7 millions de personnes (4 millions
de plaisanciers et 3 millions d’adeptes de sports
nautiques).
L’innovation et ses technologies associées (éco
–peinture, biomatériaux, services numériques…),
parfois mises à l’épreuve dans les compétitions ou
dans d’autres secteurs (aéronautique), ouvrent
des perspectives de croissance sur les prestations
des produits et services haut de gamme. Le tissu
économique de la filière se caractérise par une
multitude d’acteurs (chantiers, clubs, municipalités,
associations) dont la réputation parfois mondiale
n’est pas toujours en relation avec la taille. Sans
délaisser ni l’innovation, ni le haut de gamme, les
quelques gros acteurs de la filière qui ont misé sur
un développement lié au volume, restent cependant
prudents avec des unités de production modestes
(flexibilité), un fort développement à l’international
(USA, Asie) et l’essor des unités à moteur.
L’évolution de la société européenne, de ses
comportements et de son pouvoir d’achat sont des
facteurs d’influence majeure. Dans ce cadre, il est
notable que le comportement des consommateurs
évolue nettement vers :
•
Des services de location plutôt que la
traditionnelle logique d’acquisition dès que
l’investissement est significatif
• Une pratique plus soutenue (flotte active
en croissance) mais une offre portuaire peu
renouvelée.
La coopération entre les différents acteurs de la
chaîne de valeur est un des leviers de résilience et de
développement de la filière.
En effet, si aujourd’hui la concurrence francofrançaise stimule favorablement l’innovation, elle
disperse aussi une grande énergie qui pourrait
être mise à profit vers plus de services intégrés
pour faciliter l’usage des navires ou engins de
plage (Co-conception, Co-industrialisation, achat,
location, stockage, entretien, démantèlement…).
La Fédération des Industries Nautiques (FIN) est à
l’initiative de certaines initiatives de ce type.
Ressources énergétiques et minières marines
Energies marines renouvelables (EMR)
La filière rassemble la transformation des énergies
marines (vent, houle, marée, courant, température,
pression osmotique) en énergie électrique pour
l’usage des particuliers et professionnels.3 C’est une
filière prometteuse qui pèsera autant que la filière
Nautisme ; la question est de savoir si d’ici 10 ou
40 ans.
Cette filière bénéficie directement de l’avantage induit
par l’étendue du littoral français et de sa diversité,
tant en métropole que dans les départements et
territoires d’Outre-Mer.
Elle est l’objet d’enjeux stratégiques et politiques
très forts, notamment dans le cadre des plans
de transition énergétique. Le développement
de la filière est lié à l’émergence de nouvelles
technologies (certaines déjà matures), d’évolution
des règlementations publiques, et de l’évolution
de l’ensemble des infrastructures des systèmes
énergétiques des pays. Ces évolutions s’inscrivent
donc dans une perspective à moyen – long terme
(10 à 40 ans).
2. Projet NEA II
3. BDI - Statégie de filières.
ECONOMIE BLEUE EN BRETAGNE : RELAIS DE CROISSANCE DES FILIÈRES MER
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7
C’est une filière naissante, foisonnante d’acteurs
et de technologies génératrices d’emplois non
délocalisables et de perspectives hors de nos
frontières.
La filière va se lancer dans une phase plus industrielle
en tirant avec elle tout un ensemble de fournisseurs
de l’écosystème autour des consortiums EDF EN –
Alstom - STX, GDF Suez – Neoen – Areva en charge
des premiers grands chantiers, attribués il y a peu
sur les zones de Noirmoutier, Saint-Nazaire, SaintBrieuc, Tréport.
Les relais de développement sont nombreux et
corrélés avec la capacité des acteurs industriels à :
•
Déployer les technologies matures
•
Fiabiliser les démonstrateurs en cours de test
(hydrolien, houlomoteur…)
•
Faire émerger sur le plan industriel d’autres
technologies
• Imaginer et installer les services associés de
maintenance, contrôles, démantèlement…
Le décollage de la filière est aujourd’hui grandement
dépendant de la volonté politique et de la capacité
d’investissement des pouvoirs publics. Les facteurs
limitants sont nombreux :
•
Le soutien public de la filière jusqu’à son seuil de
rentabilité
• L’assouplissement des règlementations pour
une mise à disposition simplifiée des surfaces
d’exploitation
• La capacité d’investissement public pour
le déploiement de nouveaux systèmes et
d’infrastructures de réseaux électriques
• L’insuffisance de main d’œuvre qualifiée pour
les industries de construction et les services
d’exploitation des parcs (cf. construction navale),
Energies fossiles
Transformation du pétrole et du gaz naturel extrait
en mer (offshore) en énergies chimiques, matériaux
et produits dérivés pour l’usage des particuliers et
professionnels.
C’est de loin la filière la plus importante en termes de
chiffre d’affaires. Cette filière « historique » aux enjeux
mondiaux a, depuis des décennies, parfaitement
maîtrisé ces processus d’exploration, d’extraction, de
stockage, de raffinage et de distribution. L’industrie
française est bien représentée (Total) dans un panel
de très grandes entreprises qui traitent les ressources
énergétiques de la planète.
Même si la filière n’a pas aujourd’hui de grandes
perspectives de croissance en Europe, les principaux
acteurs de cette filière (USA, Russie, UK, Pays-Bas,
France, Italie…) se sont tournés vers les zones à forte
croissance et à l’utilisation de nouvelles technologies
d’extraction (gisements terrestre des gaz de schiste
par exemple).
Ressources
biologiques
biotechnologies
&
Pêche et élevage
Pêche, aquaculture de poissons, mollusques et
crustacés et transformation des produits de la mer
pour l’usage des particuliers et professionnels.4
Les deux sous filières représentent un chiffre
d’affaires annuel national de plus de 7,4 milliards
d’euros et emploient 41 000 personnes qui les
placent dans le trio de tête des filières historiques.
Une plus grande sélectivité dans les captures, la
traçabilité et la labélisation des produits, sont autant
d’éléments qui concourent aujourd’hui à augmenter
la valeur ajoutée du poisson pêché et permet de
palier en partie et conjoncturellement aux menaces
citées. Il est important de signaler que la bonne
gestion des stocks, accompagnée par les institutions
scientifiques et professionnelles (quotas), permet
aujourd’hui de constater un niveau de stocks
satisfaisant pour bon nombre d’espèces.
Le potentiel de la filière pêche dépend essentiellement
de la meilleure maîtrise des activités amont (25%
du chiffre d’affaires de la filière) pour garantir la
qualité du produit (stocks, sélectivité, traçabilité,
des volumes livrés…) et l’alimentation de la chaîne
aval (consommation courte ou transformation). Les
innovations porteuses d’avenir pour la filière visent
à plus de :
•Sélectivité (engins et dispositifs permettant de
discriminer la capture des espèces, de prélever
une seule taille, et de prévoir les quantités qui
seront débarquées)
4. Pôle Mer Méditerranée
8
marines
| ECONOMIE BLEUE EN BRETAGNE : RELAIS DE CROISSANCE DES FILIÈRES MER
•Productivité (performance énergétique des
navires, automatisation des tâches à bord et à
quai)
•Attractivité (améliorer les conditions de travail
et de sécurité).
Il y a donc quelques synergies fortes à envisager
avec la filière construction navale pour profiter des
améliorations, notamment dans l’efficience des
propulsions.
Coproduits de la mer
Collecte des rejets de la filière pêche et élevage
(déchets) et transformation des co-produits de la
mer pour l’usage des particuliers et professionnels.5
La diversité des domaines d’application est
particulièrement vaste, puisqu’elle s’étend de la
pharmacie (produits actifs pour les médicaments et
la cosmétique) à l’agriculture (engrais) en passant
par l’alimentation animale (protéines). La valorisation
des molécules peut être très forte comme dans le
cas des huiles, arômes ou protéines.
Toutes les incertitudes et difficultés de la pêche
pèsent sur la filière et freinent son développement
vers une filière plus intégrée au sens industriel,
notamment à cause de :
• La difficulté
disponibles
• La dispersion
premières
de
des
prévision
des
gisements
de
quantités
matières
•
L’absence de tri en début de chaîne
•
Les coûts logistiques élevés et les difficultés de
traçabilité.
Au-delà des préoccupations d’approvisionnement,
les techniques de valorisation des produits sont en
constante évolution et le marché est tiré par une
demande forte. Les opportunités de développement
sont nombreuses et le peu d’entreprises positionnées
sur le segment font figure de pionnières. Leurs
débouchés sont autant les marchés de volume (farine
pour la nutrition animale) que les segments à très
forte valeur ajoutée (huiles pour la cosmétologie).
Algues
Création et transformation de biomasse algale
(micro & macro-algues) pour la production de
biens et services à destination des particuliers et
professionnels.6
La surface des côtes disponibles, la qualité de l’eau de
mer et la biodiversité sont autant d’éléments qui font
de la Bretagne, et en particulier de la pointe Finistère,
des zones géographiques extrêmement favorables
aux activités de collecte et d’exploitation des algues.
L’extrême variabilité des milieux (ensoleillement
variable selon la profondeur, résistance à l’arrachage,
exondations à chaque marée, assèchements puis
débordements rapides) dans lesquels se développent
ces organismes, a permis leur développement au
fil de l’évolution des caractéristiques naturelles.
Ces nombreuses propriétés naturelles recèlent
des principes actifs (déclinés en molécules) et
des qualités nutritives (alimentation humaine ou
animale) pour des domaines économiques très
variés : industrie alimentaire, chimique, pharmacie,
énergie, etc.
Cette vaste pluralité des « matières premières » a son
revers. L’intégration au sein d’une chaîne de valeur
qui débouche sur un produit industrialisé et distribué
est très peu courante. La recherche de valeur ajoutée
préoccupe la filière, de sorte qu’elle se délie de la
production de grands volumes d’algues à faible
valeur ajoutée (agriculture, alimentaire). Malgré
un potentiel important, la balance commerciale «
algues » est négative en France : 65% des algues
consommées sont importées.
De nombreux pôles (Mer BA, BDI, Trimatec,
Adebiotech…) soutiennent cette filière. Il ne serait
pas surprenant de voir quelques sociétés innovantes,
en mesure de produire des molécules à très haute
valeur ajoutée, se développer rapidement. Les
grands groupes (Nestlé, Unilever ou Exxon) l’ont
bien compris en participant à des programmes
de recherche communs ou en investissant dans
quelques-unes de ces sociétés. Ces grands
industriels seront en mesure de proposer des outils
de production qui restent aujourd’hui un point
de contention pour le développement des jeunes
pousses au regard des investissements à lever.
5. Pôle Mer Bretagne
6. SupBiotech
ECONOMIE BLEUE EN BRETAGNE : RELAIS DE CROISSANCE DES FILIÈRES MER
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9
Autres biotechnologies bleues
Transformation d’autres organismes marins (plantes,
vers, fossiles, bactéries) pour la production de
biens et services à destination des particuliers et
professionnels .
Malgré le manque de données, le marché des
biotechnologies bleues est en croissance significative
de 10% par an. Un nombre très important de
molécules issues des organismes marins est identifié
et sert dans les secteurs de la santé, de la nutrition
et la cosmétique. Ces produits à très forte valeur
ajoutée font l’objet d’une multitude de dépôts de
brevets. A ce titre, la France jouit de la position
enviée de 4ème mondial.
Compte tenu des usages (cosmétique, santé) qui
sont aujourd’hui effectifs et ciblés, les cycles de
validation sont longs et nécessitent des capacités
10
d’investissement élevées pour mener les projets à
leur terme. La disponibilité des matières premières
et l’industrialisation des transformations sont encore
le talon d’Achille de cette industrie.
Les atouts de cette filière sont gigantesques,
surtout si l’on considère le potentiel des molécules
exploitables au regard du nombre d’espèces qui
restent à découvrir : les scientifiques pensent que
90% des espèces marines restent à découvrir.
La concurrence des autres pays est particulièrement
vigoureuse et la course au brevet, effrénée.
L’attraction des laboratoires et des meilleures
compétences devient un enjeu majeur, au même
titre que la captation des budgets d’investissement
en R&D, ainsi que pour les phases suivantes
d’industrialisation.
| ECONOMIE BLEUE EN BRETAGNE : RELAIS DE CROISSANCE DES FILIÈRES MER
Success for what's next
Cabinet international de conseil en management, Kurt Salmon offre à ses clients l’ensemble des expertises indispensables pour
devenir les leaders de demain. Nous offrons bien plus qu’un simple partenariat à nos clients. Nos équipes s’intègrent en toute
transparence au sein de votre structure et développent des solutions innovantes et sur mesure pour résoudre la complexité que
le XXIe siècle fait naître chaque jour. Réussir aujourd’hui ne signifie pas réussir demain. Il faut être proactif face à un futur
incertain. Ensemble, notre challenge est de faire évoluer les approches stratégiques pour imaginer les entreprises du futur.
Nous appelons cela “Success for what’s next”.
CONTACTS
Yann Belbéoc’h
Associé
01 55 80 14 04
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Marina Guillaume
Senior Manager
02 51 80 14 05
marina.guillaume@ kurtsalmon.com
Jean Yves FONTAINE
Directeur du marketing, de la communication et de la mutualité
02 98 76 06 91
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Kurt Salmon
159, avenue Charles de Gaulle
92521 Neuilly-sur-Seine cedex, France
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T +33 (0)1 55 24 30 00 F +33 (0)1 55 24 33 33
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