La Lettre du Gynécologue • n° 361 - avril 2011 | 41
DOSSIER
pour celles qui avaient de nouveaux foyers de fixation
suspects en fin de traitement.
La TEP-FDG peut être utilisée pour évaluer la maladie
résiduelle en fin de traitement dans le cadre de
protocoles testés (1) [niveau de preuve C].
La TEP-TDM présente d’excellentes performances
diagnostiques dans la détection des récidives avec des
valeurs de sensibilité allant de 75 à 100 % et des valeurs
de spécificité allant de 57 à 100 % selon les séries (10,
11). La TEP-TDM peut être utilisée pour le diagnostic de
récidive des cancers du col de l’utérus dans le cadre de
protocoles testés (1) [niveau de preuve C].
Cancer de l’endomètre
La fréquence du cancer de l’endomètre va très proba-
blement augmenter dans les années à venir, du fait
d’une prévalence de plus en plus importante de ses
facteurs de risque dans les pays industrialisés : essen-
tiellement l’obésité, l’hypertension artérielle et le
diabète. Sa prise en charge thérapeutique dépend de
son type histologique, de son grade et de son stade
FIGO. L’analyse anatomopathologique est réalisée
soit par prélèvement endométrial à la pipelle Cornier,
lors d’une consultation, soit lors d’une hystéroscopie
associée à un curetage endométrial, généralement
en ambulatoire. La stadification comprend l’enva-
hissement myométrial, son extension cervicale,
extra-utérine et lymphatique. La taille de l’utérus
est un élément important pour décider de la voie
d’abord chirurgicale. La TEP ne permet pas cette
stadification, car elle est moins précise que l’IRM
abdomino-pelvienne, qui est le gold standard du
bilan d’extension (2).
Les données disponibles dans la littérature concer-
nant le cancer de l’endomètre ne permettent pas
de recommander l’utilisation de la TEP-FDG dans le
cadre de la prise en charge des patientes atteintes
d’un cancer de l’endomètre (1).
Apport en sénologie
Le cancer du sein est le cancer le plus diagnostiqué en
France et la première cause de mortalité par cancer
chez la femme. Son incidence est de 40 000 nouveaux
cas par an, il concerne environ 1 femme sur 9.
Caractérisation de la tumeur
Il semble difficile de réaliser une TEP en dépistage
systématique, mais une méta-analyse réalisée entre
1996 et 2001 a cherché à savoir si elle pouvait, en
revanche, être utile pour diriger une biopsie chez
des patientes avec mammographie anormale ou
examen clinique anormal (12). Cette étude a montré
que la TEP-TDM avait un taux de faux négatifs de
12,1 %, qui tient surtout à la difficulté de caractériser
les lésions infracentimétriques, les carcinomes in
situ, ou les carcinomes lobulaires (13). En revanche,
les faux positifs sont possibles, notamment pour
les fibroadénomes ou encore pour des processus
inflammatoires. La TEP-TDM ne peut être proposée
actuellement en cas de biopsie tumorale (niveau de
preuve A), le risque de faux négatif étant trop élevé et
la morbidité du prélèvement histologique trop faible.
Évaluation ganglionnaire initiale
La TEP n’est pas supérieure à l’échographie pour
la recherche de l’envahissement axillaire avec une
sensibilité faible de 58 % (14). La sensibilité de
la TEP-FDG pour la détection de l’envahissement
ganglionnaire dépend de la taille de la tumeur,
de la concentration des cellules tumorales et de
l’hypermétabolisme glucidique tumoral du taux
de captation du glucose par la tumeur, mais égale-
ment de la résolution spatiale de l’appareil TEP. Si
la TEP-FDG peut permettre d’éviter de réaliser une
étude systématique du ganglion sentinelle pour
les patientes qui présentent une TEP positive, elle
ne peut en aucun cas permettre de s’affranchir de
la biopsie du ganglion sentinelle dans le cas d’une
image TEP négative.
Figure 5. Bilan d'extension chez une patiente présentant un carcinome épidermoïde
infiltrant du col utérin. La TEP-TDM montre un hypermétabolisme cervical intense
associé à un foyer hypermétabolique intense de l'ischion gauche.
Références
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