38 | La Lettre du Gynécologue 361 - avril 2011
DOSSIER Imagerie
La TEP-TDM en cancérologie
gynécologique et sénologique
Positron emission tomography in gynecologic and breast
cancer
S. Boujnah*, M. Razzouk**, J. Delotte*, A. Bongain*
La tomographie par émission de positons (TEP)
est une technique d’imagerie médicale du
corps entier par scintigraphie. Elle est réalisée
dans le service de médecine nucléaire et désormais
couplée systématiquement à la tomodensitométrie
(TDM) pour un meilleur repérage anatomique des
lésions fixantes. Sa place dans la stratégie de prise
en charge des cancers gynécologiques et mammaire,
qui a été définie par les Standards, options et recom-
mandations (SOR) de 2003, puis mise à jour pour les
tumeurs mammaires en 2006 (1), évoluera proba-
blement encore en fonction de la multiplication de
sa disponibilité et de l’arrivée de nouveaux traceurs.
Au travers de cet article, nous abordons la stratégie
de prise en charge des tumeurs gynécologiques et
mammaires, ainsi que la place de la TEP-TDM au sein
de cette stratégie.
* Service de gynécologie
obstétrique,reproduction et médecine
fœtale, CHU de Nice-Sophia Antipolis,
hôpital de l’Archet-2, Nice.
** Service de médecine nucléaire,CHU
de Nice-Sophia Antipolis, hôpital de
l’Archet-1, Nice.
Figure 1. Métabolisme du FDG.
Technologie
La scintigraphie en TEP est obtenue par injection
intraveineuse d’un traceur faiblement radioactif. Le
marqueur est le plus souvent le fluor (18F), émetteur
de positons (e+), incorporé dans une molécule de
glucose formant le 18F-fluorodésoxyglucose (18F-
FDG). Ce traceur se fixe au niveau des tissus qui
consomment de grandes quantités de sucre (tissus
cancéreux, muscle cardiaque ou encore le cerveau).
Les cellules cancéreuses se multiplient sans cesse
nécessitant beaucoup d’énergie. La surexpression
des transporteurs membranaires de glucose (GLUT1
à GLUT5, mais en particulier GLUT1) va permettre
de transporter le glucose en intracellulaire par diffu-
sion. Ce 18-FDG va être phosphorilé par la première
enzyme de la glycolyse en FDG-6-phosphate, qui ne
réagit pas avec la seconde enzyme de la glycolyse.
Ainsi, le FDG-6-phosphate s'accumule dans la cellule
tumorale (figure 1).
Après pénétration dans la matière, ce traceur émet
des positons qui, lorsqu’ils rencontrent un électron,
provoquent l’émission de deux photons gamma anti-
parallèles de 511 keV. C’est la réaction d’annihila-
tion (figure 2). La détection de la trajectoire de ces
photons par la caméra TEP permet de localiser le
lieu de leur émission, et donc la concentration du
traceur en chaque point de l'organe.
La fixation du 18-FDG est quantifiée par un indice
relatif de fixation normalisé qui est le Standardized
Uptake Value (SUV) [SUV : concentration du traceur
(kBq⁄ml) divisée par l'activité injectée (kBq) en fonc-
tion de la masse du patient (g)].
FDG FDG
PLASMA
(sang)
Milieu
intersticiel
TISSU
Transporteurs (GLUT)
FDG
FDG-6-phosphate
FDG-6-phosphate
FDG-6-phosphate
Accumulation
du FDG-6-phosphate
dans la cellule
Cellule
Métabolisme du FDG
La Lettre du Gynécologue 361 - avril 2011 | 39
Points forts
Apport en gynécologie
La TEP-TDM est utile en pratique cancéreuse gyné-
cologique dans 3 principales indications : la caracté-
risation d’une lésion tumorale, le bilan d’extension
locorégional et à distance, et la détection des réci-
dives.
D’un point de vue général, les métastases cérébrales
sont difficilement identifiables du fait d’une hyper-
fixation cérébrale physiologique. Les micrométas-
tases consommant peu de glucose peuvent ne pas
fixer le traceur de façon significative.
De plus, certains traitements peuvent modifier la
répartition du traceur au sein du corps ; il convient
de respecter un certain délai avant l’examen TEP,
notamment après une chimiothérapie (2 semaines),
une radiothérapie (3 mois), et une chirurgie (1 mois).
Cancer de l’ovaire
Le cancer de l’ovaire est une cause importante de
mortalité chez la femme, son taux de survie tout
stade confondu ne dépasse pas 25 à 30 % à 5 ans. Le
pronostic reste lié au stade de la maladie, lorsqu’il est
diagnostiqué au stade I, le taux de survie à 5 ans est
supérieur à 85 %, mais cela ne concerne qu’un quart
des cancers ovariens, car ils sont le plus souvent
découverts aux stades III et IV de la classification
FIGO, dits "symptomatiques".
Le taux de survie est aussi lié à la possibilité d’une
résection chirurgicale complète, la stratégie opéra-
toire dépendant donc d’une bonne évaluation initiale
de l’extension de cette maladie.
Caractérisation de la tumeur
La TEP-TDM n’a pas sa place en standard pour effec-
tuer un diagnostic positif du cancer de l’ovaire, même
si un ovaire fixant le 18F-FDG en postménopause
est suspecté de malignité, car il existe de nombreux
faux positifs (ovaire fixant en milieu de cycle) et des
faux négatifs (tumeurs borderline ou de bas grade).
Bilan d’extension
La TEP n’est pas indiquée dans le bilan d’extension
initial de la maladie, le statut ganglionnaire ne modi-
fiant pas la prise en charge chirurgicale et la maladie
péritonéale microscopique pouvant être source de
faux négatifs (1) [niveau de preuve B2]. Lévaluation
de la résécabilité est donc généralement réalisée par
cœlioscopie en première intention, convertie en lapa-
rotomie médiane xipho-pubienne si la résécabilité
est jugée possible. Si c’est impossible, la résécabilité
peut être évaluée par une chirurgie d’intervalle (après
chimiothérapie de cytoréduction) ou de clôture.
La seule indication de l’examen TEP-FDG reconnue
par les SOR de 2003, en option uniquement, est en
cas de suspicion d’une récidive locale ou métasta-
tique (niveau de preuve B2). En effet, la recherche
d’une récidive par l’imagerie conventionnelle
(scanner et IRM) peut se révéler difficile du fait des
modifications anatomiques postchirurgicales.
L’Institut national du cancer (INCa) recommande la
TEP-TDM en deuxième intention en cas d’élévation
isolée du CA 125 avec TDM normale ou s’il y a une
récidive isolée accessible par la chirurgie (figures 3
et 4).
Cancer du col de l’utérus
Le cancer du col de l’utérus est une tumeur princi-
palement lymphophile, et la prise en charge théra-
peutique et le pronostic des patientes dépendent
directement du bilan d’extension local, régional et
à distance de cette maladie.
Figure 2. Réaction d'annihilation.
Références
bibliographiques
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response. J Natl Compr Canc Netw
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»La TEP permet de détecter les cellules consommant du glucose en excès dans tout le corps.
»La TDM permet de compléter le bilan métabolique par une étude morphologique.
»À partir du stade Ib1 de la FIGO, la TEP-TDM fait partie du bilan d’extension ganglionnaire des cancers
du col avancés, ce qui permettra d’adapter la prise en charge et le traitement.
»
La TEP-TDM est utile dans le suivi d’une pathologie tumorale déjà traitée, notamment pour préciser une
suspicion de récidive (augmentation des marqueurs tumoraux...).
Keywords
FDG-TEP
Cervical cancer
Uterine cancer,
Ovarian cancer
Breast cancer
Mots-clés
TEP-FDG
Cancer col utérin
Cancer de l'utérus
Cancer de l'ovaire
Cancer du sein
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DOSSIER Imagerie
Caractérisation de la tumeur
Quel que soit l’état général de la patiente, le
diagnostic histologique est quasiment toujours réali-
sable, soit en consultation par des biopsies devant
une lésion bourgeonnante, soit lors d’une conisation
devant un frottis pathologique.
Bilan d’extension (figure 5)
Dans le cas de dissémination tumorale à un stade
avancé (à partir de IB1) et en accord avec les recom-
mandations pour la pratique clinique (2), on pratique
une radio-chimiothérapie concomitante (RCC) en
première intention, avec irradiation pelvienne systé-
matique et parfois lomboaortique. Cette dissémina-
tion peut être locale, avec atteinte des paramètres, du
vagin, de la vessie ou du rectum, ou par voie lympha-
tique, avec une recherche d’une atteinte ganglionnaire
pelvienne ou lomboaortique. Cette atteinte ganglion-
naire est estimée à 15 à 30 % à partir du stade IB2 (3).
Dans cette indication, la TEP-TDM semble le meilleur
examen d’imagerie. Dans une méta-analyse portant sur
15 études comparant le curage ganglionnaire à l’ima-
gerie, Havrilesky et al. (4) ont observé, pour la détection
de ganglions lomboaortiques, des valeurs de sensibilité
de la TEP de 84 % et de spécificité de 95 % et, pour l’IRM,
des valeurs de 67 % et 100 % respectivement. En ce qui
concerne la recherche d’une adénopathie pelvienne, ils
ont observé des valeurs de sensibilité de 79 % pour la
TEP-TDM et de 72 % pour l’IRM, alors que la spécificité
est de 99 % pour la TEP-TDM et de 96 % pour l’IRM.
En effet, la recherche d’adénopathie par IRM ou TDM
repose essentiellement sur la taille et la morphologie des
ganglions, or, seuls 10 % des ganglions métastatiques ont
une taille plus importante. Pour les tumeurs de petite
taille, les faibles valeurs de sensibilité limitent le rôle de la
TEP-FDG dans cette catégorie pour les cancers de stade
≤ IB1 selon la classification FIGO, et ne permettent pas
de remplacer le curage ganglionnaire (5, 6).
La recherche de carcinose péritonéale est aussi impor-
tante, car elle modifie également la prise en charge :
chimiothérapie avant RCC. Cependant, la TEP-TDM
trouve ses limites dans son incapacité à détecter l’ex-
tension aux paramètres et aux organes de voisinage,
notamment dans les petits cancers de stades IA et IB
(9). L’IRM pelvienne reste à ce jour l’examen de référence
pour le bilan d’extension tumorale centropelvien (2, 8).
La TEP-TDM est recommandée par l’INCa dans le
bilan d’extension initial de prise en charge d’un
cancer du col à partir du stade IB2.
Autres indications possibles
La TEP-TDM fait aussi débat quant à la surveillance
post-thérapeutique, car, pour certaines équipes, elle
permettrait d’évaluer la nécessité d’une hystérectomie
de clôture, notamment après RCC. Dans l’étude de
Schwarz et al. (9) sur l’évaluation après radiochimiothé-
rapie chez 378 patientes traitées pour cancer cervical, la
TEP-FDG post-thérapeutique était réalisée en moyenne
3 mois après la fin du traitement. Le taux de survie à
5 ans était de 80 % pour les patientes dont la TEP était
normale, alors qu’il n’était plus que de 32 % pour les
femmes qui avaient une fixation résiduelle et de 0 %
Figure 3. Récidive sigmoïdienne d'un adénocarcinome ovarien mixte (séreux
et mucineux) stade IIIc avec résection chirurgicale complète découverte
devant l'élévation du CA125.
Figure 4. Suspicion de récidive d'adénopathie sus- et sous-diaphragmatique devant
une élévation du CA125 chez une patiente traitée pour une néoplasie de l'ovaire par
chirurgie et chiomiothérapie.
Références
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La Lettre du Gynécologue 361 - avril 2011 | 41
DOSSIER
pour celles qui avaient de nouveaux foyers de fixation
suspects en fin de traitement.
La TEP-FDG peut être utilisée pour évaluer la maladie
résiduelle en fin de traitement dans le cadre de
protocoles testés (1) [niveau de preuve C].
La TEP-TDM présente d’excellentes performances
diagnostiques dans la détection des récidives avec des
valeurs de sensibilité allant de 75 à 100 % et des valeurs
de spécificité allant de 57 à 100 % selon les séries (10,
11). La TEP-TDM peut être utilisée pour le diagnostic de
récidive des cancers du col de l’utérus dans le cadre de
protocoles testés (1) [niveau de preuve C].
Cancer de l’endomètre
La fréquence du cancer de l’endomètre va très proba-
blement augmenter dans les années à venir, du fait
d’une prévalence de plus en plus importante de ses
facteurs de risque dans les pays industrialisés : essen-
tiellement l’obésité, l’hypertension artérielle et le
diabète. Sa prise en charge thérapeutique dépend de
son type histologique, de son grade et de son stade
FIGO. L’analyse anatomopathologique est réalisée
soit par prélèvement endométrial à la pipelle Cornier,
lors d’une consultation, soit lors d’une hystéroscopie
associée à un curetage endométrial, généralement
en ambulatoire. La stadification comprend l’enva-
hissement myométrial, son extension cervicale,
extra-utérine et lymphatique. La taille de l’utérus
est un élément important pour décider de la voie
d’abord chirurgicale. La TEP ne permet pas cette
stadification, car elle est moins précise que l’IRM
abdomino-pelvienne, qui est le gold standard du
bilan d’extension (2).
Les données disponibles dans la littérature concer-
nant le cancer de l’endomètre ne permettent pas
de recommander l’utilisation de la TEP-FDG dans le
cadre de la prise en charge des patientes atteintes
d’un cancer de l’endomètre (1).
Apport en sénologie
Le cancer du sein est le cancer le plus diagnostiqué en
France et la première cause de mortalité par cancer
chez la femme. Son incidence est de 40 000 nouveaux
cas par an, il concerne environ 1 femme sur 9.
Caractérisation de la tumeur
Il semble difficile de réaliser une TEP en dépistage
systématique, mais une méta-analyse réalisée entre
1996 et 2001 a cherché à savoir si elle pouvait, en
revanche, être utile pour diriger une biopsie chez
des patientes avec mammographie anormale ou
examen clinique anormal (12). Cette étude a montré
que la TEP-TDM avait un taux de faux négatifs de
12,1 %, qui tient surtout à la difficulté de caractériser
les lésions infracentimétriques, les carcinomes in
situ, ou les carcinomes lobulaires (13). En revanche,
les faux positifs sont possibles, notamment pour
les fibroadénomes ou encore pour des processus
inflammatoires. La TEP-TDM ne peut être proposée
actuellement en cas de biopsie tumorale (niveau de
preuve A), le risque de faux négatif étant trop élevé et
la morbidité du prélèvement histologique trop faible.
Évaluation ganglionnaire initiale
La TEP n’est pas supérieure à l’échographie pour
la recherche de l’envahissement axillaire avec une
sensibilité faible de 58 % (14). La sensibilité de
la TEP-FDG pour la détection de l’envahissement
ganglionnaire dépend de la taille de la tumeur,
de la concentration des cellules tumorales et de
l’hypermétabolisme glucidique tumoral du taux
de captation du glucose par la tumeur, mais égale-
ment de la résolution spatiale de l’appareil TEP. Si
la TEP-FDG peut permettre d’éviter de réaliser une
étude systématique du ganglion sentinelle pour
les patientes qui présentent une TEP positive, elle
ne peut en aucun cas permettre de s’affranchir de
la biopsie du ganglion sentinelle dans le cas d’une
image TEP négative.
Figure 5. Bilan d'extension chez une patiente présentant un carcinome épidermoïde
infiltrant du col utérin. La TEP-TDM montre un hypermétabolisme cervical intense
associé à un foyer hypermétabolique intense de l'ischion gauche.
Références
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42 | La Lettre du Gynécologue 361 - avril 2011
DOSSIER Imagerie
Évaluation locorégionale
et métastatique (figures 6 et 7)
La technique est surtout intéressante en raison de sa
valeur prédictive positive dans les tumeurs invasives
pour détecter les adénopathies du sommet du creux
axillaire (niveau III de Berg), sus- et rétroclavicu-
laires, mammaires internes et rétro-pectorales non
accessibles par le curage chirurgical ou par d’autres
techniques d’imagerie. Deux études prospectives
montrent que la TEP-FDG modifie le stade et la
prise en charge thérapeutique chez 30 % et 8 %
des patientes respectivement (15, 16).
La TEP-FDG ne permet pas la détection de la maladie
microscopique ganglionnaire (1) [niveau de preuve
B2]. En option, l’examen par TEP-FDG permet de faire
le bilan de l’invasion locorégionale et métastatique
des tumeurs invasives lors du bilan initial d’un cancer
du sein (1) [niveau de preuve B2].
Autres indications possibles
La TEP a été évaluée dans le cadre d’une chimiothé-
rapie néoadjuvante. Le but de cette chimiothérapie
étant de diminuer la taille tumorale pour permettre
un traitement conservateur du sein, moins délabrant.
Ces données suggèrent que la captation tumorale du
FDG diminue rapidement lorsque la chimiothérapie
est efficace, et que cette réponse peut être prédite
par une diminution du SUV dès la fin de la première
cure de chimiothérapie avec une sensibilité de 90 et
100 % et une spécificité de 74 et 85 % chez respective-
ment 30 et 22 patientes (17). Cependant, ces données
restent insuffisantes et n’ont pas été confirmées à ce
jour par des séries plus larges (niveau de preuve D).
La place de la TEP-FDG dans le diagnostic de réci-
dive du cancer du sein a été étudiée par la méta-
analyse d’Isasi et al. publiée en 2005 (18). Les
auteurs ont conclu que la TEP-FDG est performante
pour détecter les récidives de cancer du sein. La
TEP-FDG peut être proposée en cas de suspicion
de récidives locales ou métastatiques (niveau de
preuve A : augmentation de la preuve).
Les nouveaux traceurs
Les nouveaux traceurs en TEP sont utilisés dans
le cadre de la recherche. Comme le 68Ga-DOTA-
octréotide dans le cancer mammaire en rapport
avec l’expression des récepteurs à l’estrogène, ou le
trastuzumab marqué au zirconium-89 utilisé dans la
prédiction du traitement à l’Herceptin® (anticorps
monoclonal humanisé IgG1 réagissant contre les
récepteurs HER2-Neu surexprimés par les cellules
mammaires cancéreuses chez environ 20 % des
patientes traitées pour cancer du sein).
Conclusion
Les nombreux avantages de la TEP sont à mettre
en balance avec son accessibilité et les conditions
de réalisation. Des évolutions devraient apparaître,
comme l’utilisation de nouveaux marqueurs et le
couplage à l’IRM.
Figure 6. Patiente avec un antécédent de carcinome mammaire interne droit traité
par tumorectomie et radiothérapie. Présence d'une lésion hépatique et d'une adéno-
pathie rétroclaviculaire droite hypermétabolique, ce qui a fait changer l'attitude
thérapeutique (chimiothérapie à la place de radiofréquence).
Figure 7. Bilan de récidive d'une tumeur phylloïde cancérisée : la TEP-TDM montrait,
en plus de la volumineuse adénopathie mammaire interne gauche, une deuxième
adénopathie axillaire gauche.
Références
bibliographiques
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