DOSSIER Imagerie La TEP-TDM en cancérologie gynécologique et sénologique Positron emission tomography in gynecologic and breast cancer S. Boujnah*, M. Razzouk**, J. Delotte*, A. Bongain* L * Service de gynécologie obstétrique,reproduction et médecine fœtale, CHU de Nice-Sophia Antipolis, hôpital de l’Archet-2, Nice. ** Service de médecine nucléaire,CHU de Nice-Sophia Antipolis, hôpital de l’Archet-1, Nice. a tomographie par émission de positons (TEP) est une technique d’imagerie médicale du corps entier par scintigraphie. Elle est réalisée dans le service de médecine nucléaire et désormais couplée systématiquement à la tomodensitométrie (TDM) pour un meilleur repérage anatomique des lésions fixantes. Sa place dans la stratégie de prise en charge des cancers gynécologiques et mammaire, qui a été définie par les Standards, options et recommandations (SOR) de 2003, puis mise à jour pour les tumeurs mammaires en 2006 (1), évoluera probablement encore en fonction de la multiplication de sa disponibilité et de l’arrivée de nouveaux traceurs. Au travers de cet article, nous abordons la stratégie de prise en charge des tumeurs gynécologiques et mammaires, ainsi que la place de la TEP-TDM au sein de cette stratégie. Transporteurs (GLUT) Cellule FDG FDG FDG FDG-6-phosphate Accumulation du FDG-6-phosphate dans la cellule FDG-6-phosphate PLASMA (sang) Milieu intersticiel TISSU Figure 1. Métabolisme du FDG. 38 | La Lettre du Gynécologue • n° 361 - avril 2011 FDG-6-phosphate Métabolisme du FDG Technologie La scintigraphie en TEP est obtenue par injection intraveineuse d’un traceur faiblement radioactif. Le marqueur est le plus souvent le fluor (18F), émetteur de positons (e+), incorporé dans une molécule de glucose formant le 18F-fluorodésoxyglucose (18FFDG). Ce traceur se fixe au niveau des tissus qui consomment de grandes quantités de sucre (tissus cancéreux, muscle cardiaque ou encore le cerveau). Les cellules cancéreuses se multiplient sans cesse nécessitant beaucoup d’énergie. La surexpression des transporteurs membranaires de glucose (GLUT1 à GLUT5, mais en particulier GLUT1) va permettre de transporter le glucose en intracellulaire par diffusion. Ce 18-FDG va être phosphorilé par la première enzyme de la glycolyse en FDG-6-phosphate, qui ne réagit pas avec la seconde enzyme de la glycolyse. Ainsi, le FDG-6-phosphate s'accumule dans la cellule tumorale (figure 1). Après pénétration dans la matière, ce traceur émet des positons qui, lorsqu’ils rencontrent un électron, provoquent l’émission de deux photons gamma antiparallèles de 511 keV. C’est la réaction d’annihilation (figure 2). La détection de la trajectoire de ces photons par la caméra TEP permet de localiser le lieu de leur émission, et donc la concentration du traceur en chaque point de l'organe. La fixation du 18-FDG est quantifiée par un indice relatif de fixation normalisé qui est le Standardized Uptake Value (SUV) [SUV : concentration du traceur (kBq⁄ml) divisée par l'activité injectée (kBq) en fonction de la masse du patient (g)]. Points forts Mots-clés » La TEP permet de détecter les cellules consommant du glucose en excès dans tout le corps. » La TDM permet de compléter le bilan métabolique par une étude morphologique. » À partir du stade Ib1 de la FIGO, la TEP-TDM fait partie du bilan d’extension ganglionnaire des cancers du col avancés, ce qui permettra d’adapter la prise en charge et le traitement. » La TEP-TDM est utile dans le suivi d’une pathologie tumorale déjà traitée, notamment pour préciser une suspicion de récidive (augmentation des marqueurs tumoraux...). TEP-FDG Cancer col utérin Cancer de l'utérus Cancer de l'ovaire Cancer du sein Keywords FDG-TEP Cervical cancer Uterine cancer, Ovarian cancer Breast cancer Apport en gynécologie La TEP-TDM est utile en pratique cancéreuse gynécologique dans 3 principales indications : la caractérisation d’une lésion tumorale, le bilan d’extension locorégional et à distance, et la détection des récidives. D’un point de vue général, les métastases cérébrales sont difficilement identifiables du fait d’une hyperfixation cérébrale physiologique. Les micrométastases consommant peu de glucose peuvent ne pas fixer le traceur de façon significative. De plus, certains traitements peuvent modifier la répartition du traceur au sein du corps ; il convient de respecter un certain délai avant l’examen TEP, notamment après une chimiothérapie (2 semaines), une radiothérapie (3 mois), et une chirurgie (1 mois). Cancer de l’ovaire Le cancer de l’ovaire est une cause importante de mortalité chez la femme, son taux de survie tout stade confondu ne dépasse pas 25 à 30 % à 5 ans. Le pronostic reste lié au stade de la maladie, lorsqu’il est diagnostiqué au stade I, le taux de survie à 5 ans est supérieur à 85 %, mais cela ne concerne qu’un quart des cancers ovariens, car ils sont le plus souvent découverts aux stades III et IV de la classification FIGO, dits "symptomatiques". Le taux de survie est aussi lié à la possibilité d’une résection chirurgicale complète, la stratégie opératoire dépendant donc d’une bonne évaluation initiale de l’extension de cette maladie. Caractérisation de la tumeur La TEP-TDM n’a pas sa place en standard pour effectuer un diagnostic positif du cancer de l’ovaire, même si un ovaire fixant le 18F-FDG en postménopause est suspecté de malignité, car il existe de nombreux faux positifs (ovaire fixant en milieu de cycle) et des faux négatifs (tumeurs borderline ou de bas grade). Bilan d’extension La TEP n’est pas indiquée dans le bilan d’extension Figure 2. Réaction d'annihilation. initial de la maladie, le statut ganglionnaire ne modifiant pas la prise en charge chirurgicale et la maladie péritonéale microscopique pouvant être source de faux négatifs (1) [niveau de preuve B2]. L’évaluation de la résécabilité est donc généralement réalisée par cœlioscopie en première intention, convertie en laparotomie médiane xipho-pubienne si la résécabilité est jugée possible. Si c’est impossible, la résécabilité peut être évaluée par une chirurgie d’intervalle (après chimiothérapie de cytoréduction) ou de clôture. La seule indication de l’examen TEP-FDG reconnue par les SOR de 2003, en option uniquement, est en cas de suspicion d’une récidive locale ou métastatique (niveau de preuve B2). En effet, la recherche d’une récidive par l’imagerie conventionnelle (scanner et IRM) peut se révéler difficile du fait des modifications anatomiques postchirurgicales. L’Institut national du cancer (INCa) recommande la TEP-TDM en deuxième intention en cas d’élévation isolée du CA 125 avec TDM normale ou s’il y a une récidive isolée accessible par la chirurgie (figures 3 et 4). Cancer du col de l’utérus Le cancer du col de l’utérus est une tumeur principalement lymphophile, et la prise en charge thérapeutique et le pronostic des patientes dépendent directement du bilan d’extension local, régional et à distance de cette maladie. Références bibliographiques 1. Bourguet P, Blanc-Vincent MP, Boneu A et al. FNCLCC SOR. Standards, options et recommandations 2002 pour l’utilisation de la tomographie par émission de positons au 18F-FDG (TEP-FDG) en cancérologie (rapport intégral). Bull Cancer 2003;90. Mise à jour 2005, www.fnclcc.fr. 2. Querleu D, Bonnier P, Morice P et al. Prise en charge initiale des cancers gynécologiques : référentiels de la Société française d’oncologie gynécologique (SFOG). 3. Michel G, Morice P, Castaigne D et al. Lymphatics spreading in stage Ib and II cervical carcinoma: anatomy and surgical implications. Obstet Gynecol 1998;91:360-3. 4. Havrilesky LJ, Kulasingam SL, Matchar DB, Myers ER. FDG-PET for management of cervical and ovarian cancer. Gynecol Oncol 2005;97:183-91. 5. Bjurberg M, Kjelleın E, Ohlsson T et al. FDG-PET in cervical cancer: staging, re-staging and follow-up. Acta Obstet Gynecol Scand 2007; 86:1385-91. 6. Gold MA. PET in cervical cancer-implications for "staging", treatment planning, assessment of prognosis, and prediction of response. J Natl Compr Canc Netw 2008;6:37-45. La Lettre du Gynécologue • n° 361 - avril 2011 | 39 DOSSIER Imagerie Figure 3. Récidive sigmoïdienne d'un adénocarcinome ovarien mixte (séreux et mucineux) stade IIIc avec résection chirurgicale complète découverte devant l'élévation du CA125. Figure 4. Suspicion de récidive d'adénopathie sus- et sous-diaphragmatique devant une élévation du CA125 chez une patiente traitée pour une néoplasie de l'ovaire par chirurgie et chiomiothérapie. Références bibliographiques 7. Park W, Park YJ, Huh SJ et al. The usefulness of MRI and PET imaging for the detection of parametrial involvement and lymphnode metastasis in patients with cervical cancer. Jpn J Clin Oncol 2005;35: 260-4. 8. Kumar R, Chauhan A, Jana S, Dadparvar S. Positron emission tomography in gynecological malignancies. Expert Rev Anticancer Ther 2006;6:1033-44. une radio-chimiothérapie concomitante (RCC) en première intention, avec irradiation pelvienne systématique et parfois lomboaortique. Cette dissémination peut être locale, avec atteinte des paramètres, du vagin, de la vessie ou du rectum, ou par voie lymphatique, avec une recherche d’une atteinte ganglionnaire pelvienne ou lomboaortique. Cette atteinte ganglionnaire est estimée à 15 à 30 % à partir du stade IB2 (3). Dans cette indication, la TEP-TDM semble le meilleur examen d’imagerie. Dans une méta-analyse portant sur 15 études comparant le curage ganglionnaire à l’imagerie, Havrilesky et al. (4) ont observé, pour la détection de ganglions lomboaortiques, des valeurs de sensibilité de la TEP de 84 % et de spécificité de 95 % et, pour l’IRM, des valeurs de 67 % et 100 % respectivement. En ce qui concerne la recherche d’une adénopathie pelvienne, ils ont observé des valeurs de sensibilité de 79 % pour la TEP-TDM et de 72 % pour l’IRM, alors que la spécificité est de 99 % pour la TEP-TDM et de 96 % pour l’IRM. En effet, la recherche d’adénopathie par IRM ou TDM repose essentiellement sur la taille et la morphologie des ganglions, or, seuls 10 % des ganglions métastatiques ont une taille plus importante. Pour les tumeurs de petite taille, les faibles valeurs de sensibilité limitent le rôle de la TEP-FDG dans cette catégorie pour les cancers de stade ≤ IB1 selon la classification FIGO, et ne permettent pas de remplacer le curage ganglionnaire (5, 6). La recherche de carcinose péritonéale est aussi importante, car elle modifie également la prise en charge : chimiothérapie avant RCC. Cependant, la TEP-TDM trouve ses limites dans son incapacité à détecter l’extension aux paramètres et aux organes de voisinage, notamment dans les petits cancers de stades IA et IB (9). L’IRM pelvienne reste à ce jour l’examen de référence pour le bilan d’extension tumorale centropelvien (2, 8). La TEP-TDM est recommandée par l’INCa dans le bilan d’extension initial de prise en charge d’un cancer du col à partir du stade IB2. Caractérisation de la tumeur Autres indications possibles Quel que soit l’état général de la patiente, le diagnostic histologique est quasiment toujours réalisable, soit en consultation par des biopsies devant une lésion bourgeonnante, soit lors d’une conisation devant un frottis pathologique. La TEP-TDM fait aussi débat quant à la surveillance post-thérapeutique, car, pour certaines équipes, elle permettrait d’évaluer la nécessité d’une hystérectomie de clôture, notamment après RCC. Dans l’étude de Schwarz et al. (9) sur l’évaluation après radiochimiothérapie chez 378 patientes traitées pour cancer cervical, la TEP-FDG post-thérapeutique était réalisée en moyenne 3 mois après la fin du traitement. Le taux de survie à 5 ans était de 80 % pour les patientes dont la TEP était normale, alors qu’il n’était plus que de 32 % pour les femmes qui avaient une fixation résiduelle et de 0 % Bilan d’extension (figure 5) Dans le cas de dissémination tumorale à un stade avancé (à partir de IB1) et en accord avec les recommandations pour la pratique clinique (2), on pratique 40 | La Lettre du Gynécologue • n° 361 - avril 2011 DOSSIER pour celles qui avaient de nouveaux foyers de fixation suspects en fin de traitement. La TEP-FDG peut être utilisée pour évaluer la maladie résiduelle en fin de traitement dans le cadre de protocoles testés (1) [niveau de preuve C]. La TEP-TDM présente d’excellentes performances diagnostiques dans la détection des récidives avec des valeurs de sensibilité allant de 75 à 100 % et des valeurs de spécificité allant de 57 à 100 % selon les séries (10, 11). La TEP-TDM peut être utilisée pour le diagnostic de récidive des cancers du col de l’utérus dans le cadre de protocoles testés (1) [niveau de preuve C]. Cancer de l’endomètre La fréquence du cancer de l’endomètre va très probablement augmenter dans les années à venir, du fait d’une prévalence de plus en plus importante de ses facteurs de risque dans les pays industrialisés : essentiellement l’obésité, l’hypertension artérielle et le diabète. Sa prise en charge thérapeutique dépend de son type histologique, de son grade et de son stade FIGO. L’analyse anatomopathologique est réalisée soit par prélèvement endométrial à la pipelle Cornier, lors d’une consultation, soit lors d’une hystéroscopie associée à un curetage endométrial, généralement en ambulatoire. La stadification comprend l’envahissement myométrial, son extension cervicale, extra-utérine et lymphatique. La taille de l’utérus est un élément important pour décider de la voie d’abord chirurgicale. La TEP ne permet pas cette stadification, car elle est moins précise que l’IRM abdomino-pelvienne, qui est le gold standard du bilan d’extension (2). Les données disponibles dans la littérature concernant le cancer de l’endomètre ne permettent pas de recommander l’utilisation de la TEP-FDG dans le cadre de la prise en charge des patientes atteintes d’un cancer de l’endomètre (1). Apport en sénologie Le cancer du sein est le cancer le plus diagnostiqué en France et la première cause de mortalité par cancer chez la femme. Son incidence est de 40 000 nouveaux cas par an, il concerne environ 1 femme sur 9. Caractérisation de la tumeur Il semble difficile de réaliser une TEP en dépistage systématique, mais une méta-analyse réalisée entre Figure 5. Bilan d'extension chez une patiente présentant un carcinome épidermoïde infiltrant du col utérin. La TEP-TDM montre un hypermétabolisme cervical intense associé à un foyer hypermétabolique intense de l'ischion gauche. 1996 et 2001 a cherché à savoir si elle pouvait, en revanche, être utile pour diriger une biopsie chez des patientes avec mammographie anormale ou examen clinique anormal (12). Cette étude a montré que la TEP-TDM avait un taux de faux négatifs de 12,1 %, qui tient surtout à la difficulté de caractériser les lésions infracentimétriques, les carcinomes in situ, ou les carcinomes lobulaires (13). En revanche, les faux positifs sont possibles, notamment pour les fibroadénomes ou encore pour des processus inflammatoires. La TEP-TDM ne peut être proposée actuellement en cas de biopsie tumorale (niveau de preuve A), le risque de faux négatif étant trop élevé et la morbidité du prélèvement histologique trop faible. Évaluation ganglionnaire initiale La TEP n’est pas supérieure à l’échographie pour la recherche de l’envahissement axillaire avec une sensibilité faible de 58 % (14). La sensibilité de la TEP-FDG pour la détection de l’envahissement ganglionnaire dépend de la taille de la tumeur, de la concentration des cellules tumorales et de l’hypermétabolisme glucidique tumoral du taux de captation du glucose par la tumeur, mais également de la résolution spatiale de l’appareil TEP. Si la TEP-FDG peut permettre d’éviter de réaliser une étude systématique du ganglion sentinelle pour les patientes qui présentent une TEP positive, elle ne peut en aucun cas permettre de s’affranchir de la biopsie du ganglion sentinelle dans le cas d’une image TEP négative. Références bibliographiques 9. Schwarz JK, Grigsby PW, Dehdashti F, Delbeke D. The role of 18F-FDG PET in assessing therapy response in cancer of the cervix and ovaries. J Nucl Med 2009;50 Suppl.1:64S-73S. 10. Grigsby PW. The role of FDG-PET/CT imaging after radiation therapy. Gynecol Oncol 2007; 107:27-9. 11. Havrilesky LJ, Wong TZ, Secord AA et al. The role of PET scanning in the detection of recurrent cervical cancer. Gynecol Oncol 2003;90: 186-90. 12. Samson DJ, Flamm CR, Pisano ED, Aronson N. Should FDG PET be used to decide whether a patient with an abnormal mammogram or breast finding at physical examination should undergo biopsy? Academic Radiology 2002;9:773-83. 13. Avril N, Rose CA, Schelling Met al. Breast imaging with positron emission tomography and fluorine-18 fluorodeoxyglucose: use and limitations. J Clin Oncol 2000;18:3495-502. 14. Ueda S, Tsuda H, Asakawa et al. Utility of 18F-fluoro-deoxyglucose emission tomography/computed tomography fusion imaging (18FFDG PET/CT) in combination with ultrasonography for axillary staging in primary breast cancer. BMC Cancer 2008;8:165. 15. Yap CS, Seltzer MA, Schiepers C et al. Impact of whole-body 18F-FDG PET on staging and managing patients with breast cancer: the referring physician’s perspective. J Nucl Med 2001;42:1334-7. La Lettre du Gynécologue • n° 361 - avril 2011 | 41 DOSSIER Imagerie B2]. En option, l’examen par TEP-FDG permet de faire le bilan de l’invasion locorégionale et métastatique des tumeurs invasives lors du bilan initial d’un cancer du sein (1) [niveau de preuve B2]. Autres indications possibles Figure 6. Patiente avec un antécédent de carcinome mammaire interne droit traité par tumorectomie et radiothérapie. Présence d'une lésion hépatique et d'une adénopathie rétroclaviculaire droite hypermétabolique, ce qui a fait changer l'attitude thérapeutique (chimiothérapie à la place de radiofréquence). Figure 7. Bilan de récidive d'une tumeur phylloïde cancérisée : la TEP-TDM montrait, en plus de la volumineuse adénopathie mammaire interne gauche, une deuxième adénopathie axillaire gauche. Références bibliographiques 16. Van der Hoeven JJ, Krak NC, Hoekstra OS, Comans EF et al. 18F-2-fluoro-2-deoxy-d-glucose positron emission tomography in staging of locally advanced breast cancer. J Clin Oncol 2004;22:1253-9. 17. Kim SJ, Kim SK, Lee ES et al. Predictive value of [18F] FDG PET for pathological response of breast cancer to neoadjuvant chemotherapy. Ann Oncol 2004;15:1352-7. 18. Isasi CR, Moadel RM, Blaufox MD. A meta-analysis of FDG-PET for the evaluation of breast cancer recurrence and metastases. Breast Cancer Res Treat 2005;90:105-12. Évaluation locorégionale et métastatique (figures 6 et 7) La technique est surtout intéressante en raison de sa valeur prédictive positive dans les tumeurs invasives pour détecter les adénopathies du sommet du creux axillaire (niveau III de Berg), sus- et rétroclaviculaires, mammaires internes et rétro-pectorales non accessibles par le curage chirurgical ou par d’autres techniques d’imagerie. Deux études prospectives montrent que la TEP-FDG modifie le stade et la prise en charge thérapeutique chez 30 % et 8 % des patientes respectivement (15, 16). La TEP-FDG ne permet pas la détection de la maladie microscopique ganglionnaire (1) [niveau de preuve 42 | La Lettre du Gynécologue • n° 361 - avril 2011 La TEP a été évaluée dans le cadre d’une chimiothérapie néoadjuvante. Le but de cette chimiothérapie étant de diminuer la taille tumorale pour permettre un traitement conservateur du sein, moins délabrant. Ces données suggèrent que la captation tumorale du FDG diminue rapidement lorsque la chimiothérapie est efficace, et que cette réponse peut être prédite par une diminution du SUV dès la fin de la première cure de chimiothérapie avec une sensibilité de 90 et 100 % et une spécificité de 74 et 85 % chez respectivement 30 et 22 patientes (17). Cependant, ces données restent insuffisantes et n’ont pas été confirmées à ce jour par des séries plus larges (niveau de preuve D). La place de la TEP-FDG dans le diagnostic de récidive du cancer du sein a été étudiée par la métaanalyse d’Isasi et al. publiée en 2005 (18). Les auteurs ont conclu que la TEP-FDG est performante pour détecter les récidives de cancer du sein. La TEP-FDG peut être proposée en cas de suspicion de récidives locales ou métastatiques (niveau de preuve A : augmentation de la preuve). Les nouveaux traceurs Les nouveaux traceurs en TEP sont utilisés dans le cadre de la recherche. Comme le 68Ga-DOTAoctréotide dans le cancer mammaire en rapport avec l’expression des récepteurs à l’estrogène, ou le trastuzumab marqué au zirconium-89 utilisé dans la prédiction du traitement à l’Herceptin® (anticorps monoclonal humanisé IgG1 réagissant contre les récepteurs HER2-Neu surexprimés par les cellules mammaires cancéreuses chez environ 20 % des patientes traitées pour cancer du sein). Conclusion Les nombreux avantages de la TEP sont à mettre en balance avec son accessibilité et les conditions de réalisation. Des évolutions devraient apparaître, comme l’utilisation de nouveaux marqueurs et le couplage à l’IRM. ■