Atelier de la Concurrence Document de base

publicité
III
Atelier de la Concurrence
Document de base
Aide publique pour les entreprises en
difficulté économique:
Encouragement ou distorsion de la concurrence
et de la compétitivité?
Contenu
Le marché autonome et le rôle de l’État
Problèmes sur le marché lors d’une intervention de
l’État
Les mécanismes de protection existants laissent à
désirer
Les grandes banques suisses sont „too big to fail“
La Suisse possède des banques d’importance systémique
Différentes approches pour la gestion des crises
Conséquences de la crise économique
La révision de la Loi sur les banques
Aide publique pour les entreprises en difficulté économique:
Encouragement ou distorsion de la concurrence et de la compétitivité?
Avec ses deux sociétés UBS et Credit Suisse pesant plusieurs milliards, depuis des années,
la Suisse avait deux fleurons. Cependant, les grandes banques suisses se sont retrouvées
dans une situation pénible à cause de la crise économique. Tout à coup, elles ont dû faire
face à des dépréciations de plusieurs milliards qu’elles ne pouvaient plus assumer seules.
Pour sauver UBS, l’État a été contraint d’intervenir brisant ainsi un tabou. L’opinion générale est que l’État ne devrait pas s’immiscer sur le marché. Néanmoins, l’État helvétique était
obligé d’agir car ces deux grandes banques sont „too big to fail“, en effet, une faillite d’une
grande banque aurait des conséquences désastreuses pour l’économie suisse.
Figure 1: En raison de la crise économique de 2007 à 2009, la croissance du PIB suisse a reçu un choc.
(Source: BNS, 2011)
1
Situation de départ
d’intérêts permettant ainsi aux banques de
lever des capitaux à des conditions favorables.
L’envergure de la crise financière commençait à
se dessiner au printemps 2007 aux États-Unis.
• De leur côté, les banques transmettaient
l’argent sous forme de crédits aux consommateurs finaux. Les crédits bon marché déclenchèrent un boom de l’immobilier.
Par la suite, il devint difficile pour beaucoup
d’emprunteurs de rembourser leurs dettes.
Les banques durent passer par pertes et
profits de nombreux prêts.
Les prémisses de la crise financière se dessinent dès le printemps 2007 aux USA.
• A la suite du boom économique, de nombreuses entreprises étaient surévaluées.
Les actions achetées à des prix élevés devaient être corrigées vers le bas, engendrant
un déficit inscrit au bilan de plusieurs milliards.
• En septembre 2008, la grande banque
américaine Lehman Brothers annonça son
• Pour soutenir le marché américain, la banque centrale des États-Unis baissa les taux
1
insolvabilité.
• Le consommateur voudrait payer le moins
possible pour le produit.
L’économie dépend du secteur monétaire. Les
instituts financiers assument des tâches fondamentales.
Bien que les prétentions soient très différentes,
il existe un dénominateur commun au niveau
du prix auquel les propensions à produire et à
acheter coïncident.
• L’octroi de crédits permet au marché d’obtenir des liquidités. Les entreprises, les biens immobiliers et les investissements sont
créés grâce à des crédits bancaires.
• Le secteur monétaire permet de disperser
l’argent parmi la population. Les banques
sont le lien entre la banque centrale et l’économie.
Par la suite, la crise a contaminé l’économie
réelle. Non seulement le potentiel d’achat, mais
aussi le potentiel de production furent touchés
par l’immobilisation du flux monétaire. Un grand
nombre de postes de travail furent condamnés.
Figure 2: Plusieurs offreurs proposent leurs produits à plusieurs acheteurs. Les deux intérêts
coïncident au point d’intersection.
Un marché sain se régule de lui-même. En principe, il fonctionne de manière autonome et va
chercher les compromis.
L’État devint actif en initiant un programme de
relance de l’activité économique et en votant
une loi de stabilisation. Suite à ces mesures
d’assainissement, l’endettement public augmenta fortement dans de nombreux pays.
L‘État devrait devoir intervenir sur le marché
aussi peu que possible. Deux compétences fondamentales lui sont accordées: l’augmentation
de l’efficacité et la promotion de la justice.
Le présent document explique comment un
marché autonome peut rencontrer des problèmes existentiels. Ensuite, il explique pourquoi
le législateur suisse était obligé de lancer des
mesures de sauvetage des grandes banques
suisses et quelles mesures préventives contre
les crises futures furent développées.
2
• Ainsi, les entreprises suisses peuvent
s’étendre sur de nouveaux marchés grâce à
des traités internationaux et les concurrents
étrangers obligent les producteurs locaux à
fournir plus de qualité et d’efficacité.
• L‘État surveille le marché. Son but est d’éviter les cartels et les monopoles ainsi que de
protéger adéquatement les ressources naturelles telles que l‘eau et la terre.
Le marché autonome et le rôle de l’État
Un bien n’est pas à disposition en quantité infinie. En raison de ressources limitées ou en
raison du travail nécessaire à la production,
il existe pour beaucoup de choses un goulet
d’étranglement. Il existe un conflit d’intérêt concernant ces biens.
2.1 Problèmes sur le marché lors d‘une intervention de l‘État
Si l‘État doit intervenir en faveur d‘une seule
entreprise, ceci soulève des problèmes et des
questions économiques. Le soutien de l‘État
crée de fausses incitations.
• Le producteur voudrait maximiser ses bénéfices avec son produit.
• L’idée que l‘État ne laissera en aucun cas
2
disparaître une entreprise peut mener à une
distorsion de sécurité et de risque. L‘État apporte son aide en cas de grosse perte, quant
à la spéculation, lorsqu’elle est réussie, elle
conduit à de grands profits.
3.1 Le cas UBS met en évidence qu‘il existe des
entreprises qui sont si importantes pour l‘économie suisse que la faillite de ces entreprises n‘est
pas une option tolérable.
• Ceci conduit à une discrimination des entreprises saines également exposées aux
mauvaises conditions de marché mais qui
néanmoins doivent évoluer sans l‘aide du
gouvernement. Par conséquent, les entreprises qui ont le mieux traversé la crise sont
moins bien loties.
2.2 • Une liste des entreprises d‘importance systémique en Suisse n’existe pas. Une définition claire est encore à préciser.
• En août 2009, le Conseil fédéral a présenté
le terme dans le sens que les entreprises
d‘importance systémique ont un si grand impact sur notre économie qu’en cas d’insolvabilité, un effet domino se produirait. Si une
de ces entreprises disparaissait, de nom-
Les mécanismes de protection précédents étaient insuffisants
Afin de protéger la concurrence, la Loi suisse
sur les cartels (LCart) a été créée. Elle contient
deux mécanismes de contrôle principaux.
breuses autres suivraient.
• Le Conseil de stabilité financière (CSF) de
l’ONU a présenté une liste de banques d‘importance systémique mondiale dans le cadre du sommet du G20 en novembre 2011.
Parmi les 29 entreprises se trouvent également UBS et Crédit Suisse.
• Les articles 5 et 7 LCart servent à contrôler
le comportement sur le marché. Ils interdisent les accords anti-concurrentiels et les
abus de position dominante sur le marché.
• L‘article 9 et l‘article 10 LCart régulent les fusions et les concentrations d’entreprises.
Les sociétés du secteur monétaire sont dépendantes du commerce de titres. La spéculation et
la gestion des risques sont indispensables pour
une institution financière.
Les grandes banques suisses se sont pourtant
transformées en institutions d‘importance systémique sans avoir contrevenu aux mécanismes
de contrôle mentionnés ci-dessus.
3
La Suisse a des banques
d‘importance systémique
• Les banques réalisent leurs profits en investissant leurs fonds de la manière la plus rentable possible.
Les grandes banques suisses sont „too big to fail“
Les institutions financières concèdent des prêts
les unes aux autres. Les banques s‘influencent
mutuellement par le biais de leurs refinancements. La forte mise en réseau des banques
rend le système vulnérable.
Le secteur monétaire en Suisse joue un rôle
supérieur à la moyenne internationale. Si les
banques se retrouvent dans des difficultés financières, les entreprises de l’économie réelle ne se voient plus octroyer de crédit. Cela va
affecter les producteurs d’abord, puis les consommateurs dans un deuxième temps. Si des
entreprises sont liquidées, des postes de travail
seront perdus. Les flux d’argent vont diminuer.
• Si une banque se trouve en difficulté financière, les crédits accordés à cette banque
sont aussi en danger.
Il en résulte des pertes pour les bailleurs de
fond sur les crédits non remboursés.
• Le manque de confiance entre les banques
3
trictions plus sévères.
est dramatique: si les banques commencent
à se méfier les unes des autres, elles ne
s’accordent plus de crédits entre-elles.
4
Dans les deux cas: Les flux d’argent s’immobilisent. Les conséquences sont fatales pour l’économie.
3.2 Conséquences de la crise
économique
On a tiré des leçons de la crise: On a amélioré
le cadre réglementaire pour mieux protéger les
entreprises face aux crises économiques.
Différentes approches de la
gestion de crise
4.1
Si l‘État se voit contraint d’agir, il y a plusieurs
approches possibles. L‘État peut intervenir sous
la forme de subventions, de prêts bon marché,
d‘acquisition des actifs risqués, de nationalisation ou par l‘émission de garanties d’État.
Révision de la Loi sur les banques
Le Conseil fédéral a mandaté une commission d’experts afin d’évaluer les risques économiques des grandes entreprises et d’élaborer
des solutions.
À partir du rapport final de la commission, le Parlement a adopté la régulation „too big to fail“ en
septembre 2011. Les modifications concernant
la prévention et la limitation des dégâts se trouvent au cœur des nouvelles réglementations.
• Pour sauvegarder ses instituts financiers,
l’Allemagne a créé une « bad bank » qui
avait pour mission d’acheter des titres risqués d’une façon ciblée. Ce modèle a eu un
impact direct sur le budget d’État allemand.
• Premièrement, le règlement pose des plus
grandes exigences en matière de capitaux
propres, de liquidité et de répartition des risques. De cette façon, on espère une diminution des risques de faillite.
• En Suisse, des crédits à hauteur de plusieurs milliards aux entreprises en difficulté
ont été accordés avec les deniers publics.
De facto, ce mécanisme équivaut à une garantie d’État. La Suisse est ainsi apparue
vers l’extérieur comme répondant des dettes
de ses entreprises d’importance systémique.
• Deuxièmement, on a créé des possibilités
d’intervention dans la structure et dans les
processus d’une entreprise. En cas de faillite
d’une banque, les mesures devront assurer
la poursuite des fonctions essentielles du
point de vue économique.
A travers de ceci, de nouveaux problèmes font
leur apparition. La supposition que l’importance systémique d’une entreprise peut également
impliquer des désavantages réside dans les
faits que:
La commission d’experts a souligné la nécessité
d’une révision de la Loi sur les banques pour
toutes les mesures clés. L’amélioration visée ne
pourrait être atteinte uniquement si l’on implémente des modifications dans tous les domaines indiqués.
• Aujourd‘hui, en raison des nouvelles directives de régulation et des nouveaux systèmes
de surveillance, ces entreprises sont placées
sous le regard vigilant de l’appareil étatique
et des «stakeholders».
Outre les domaines mentionnés plus haut,
la commission a aussi constaté qu’il y a des
approches qui pourraient aider à l’amélioration
du cadre réglementaire sans qu’elles ne soient
centrales.
• L’agence de notation Fitch a dégradé la
solvabilité d’UBS de A+ à A, parce que la
banque a gagné le statut d’une institution
d’importance systémique. Les agences de
notation appliquent ici des règles et des res4
• La révision de la législation nationale et internationale sur les cartels, dans laquelle les
banques doivent être traitées par une régulation plus spécifique.
Pourtant, deux éléments demeurent incertains:
• Un règlement concernant la poursuite des
fonctions d’importance systémique en cas
d’insolvabilité. Cette mesure réduirait le choc
économique en cas de faillite et permettrait
un assainissement rapide et contrôlé.
• Est-ce que les banques touchées implémentent les prescriptions rigoureusement et restent-elles encore compétitives?
• Est-ce que les nouveaux instruments sont
efficaces, et peut-on empêcher qu’une prochaine crise financière ne se produise?
Même les meilleures estimations restent des
spéculations. Seul le temps permettra de savoir
si la Suisse a choisi des instruments efficaces
contre les crises à venir. L’avenir déterminera
si les nouvelles régulations suisses feront leurs
preuves. Les crises financières reviennent cycliquement. Elles sont le revers de notre système
économique.
Reste à savoir combien de risques une banque peut supporter et si la réalisation des gains
nécessités par la compétitivité demeure possible.
Les mesures contenues dans la Loi sur les banques ont pour objectif de diminuer le risque résiduel pour les banques et l’économie sans qu’ils
ne perdent leur compétitivité.
5
Sources
Etudes empirique
Résumé et perspectives
• Expertenkommission „Too big to fail“,
Schlussbericht der Expertenkommission
zur Limitierung von volkswirtschaftlichen
Risiken durch Grossunternehmen, www.sif.
admin.ch (Dokumentation/Zahlen und Fakten/Berichte/Expertenkommission „Too big
to fail“), besucht am: 11. November 2011.
La crise financière a commencé en 2007 et
n’est pas prête de s’arrêter. La crise ne pèse
pas seulement sur la condition des entreprises
du secteur privé. Les bilans des États sont aussi
tombés dans les chiffres rouges.
Il est incontestable qu’il existe des banques
d’une importance systémique. A ce titre, des
États du monde entier ont essayé d’identifier
ces entreprises et d’assurer leur stabilité.
• Schweizerische Nationalbank, Bericht zur
Finanzstabilität 2011, www.snb.ch (Publikation/Ökonomische Publikation/Bericht zur
Finanzstabilität), besucht am: 14. November
2011.
Au moyen d’une commission d’experts, la Suisse a non seulement rendu public de nombreux
problèmes du marché et de régulation mais a
aussi cherché des ébauches de solutions.
Matière
• La Loi sur les banques a été modifiée et
amendée.
• Botschaft über die Planung von Massnahmen zur Begrenzung volkswirtschaftlicher
Risiken durch Grossunternehmen vom 12.
Mai 2010, BBI 2010 3367 ff.
• La modification de la Loi sur les cartels, qui
sera discutée au printemps 2013 par le Parlement, est en train d’être élaborée.
• Botschaft zur Änderung des Bankengesetzes (Stärkung der Stabilität im Finanzsektor; too big to fail) vom 20. April 2011, BBI
2011 4717 ff.
• La surveillance des grandes banques a été
intensifiée.
5
Littérature
• Bodmer Frank/Borner Silvio, Crash, Marktversagen – Staatsversagen, 2010 Zürich/
Chur.
• Mankiw Gregory N/Taylor Mark P, Economics, 2010 United Kingdom.
• Motta Massimo, Competition Policy, Theory
and Practice, 2004 Cambridge.
• VIMENTIS, Bundesbudget 2010, www.
vimentis.ch (Archiv/Bundesbudget 2010),
besucht am: 25. Oktober 2010.
6
Téléchargement