mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie vol. 10, n°5, septembre-octobre 2008
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populations de souris et cet effet a
été potentialisé par l’œstradiol. Le
blocage de la transmission synap-
tique rapide médiée par les récep-
teurs de l’acide γ-aminobutyrique
et du glutamate a réduit la réponse
du GnRH à la kisspeptine chez les
souris traitées par l’œstradiol, mais
non chez les souris simplement
ovariectomisées. Par ailleurs, la kiss-
peptine a dépolarisé les neurones à
GnRH tandis que les inhibiteurs des
canaux potassiques abolissaient les
courants vers l’intérieur.
Discussion
Les résultats présentés ici mon-
trent que l’action de la kisspep-
tine sur les neurones à GnRH est
dose-dépendante et stimulée par
l’œstradiol. En présence d’œstra-
diol, cette action est vraisembla-
blement double, transsynaptique
et directe, l’absence d’œstradiol
réduisant le mécanisme indirect.
L’action directe de la kisspeptine
est indépendante de l’œstradiol
et implique une modification des
conductances des canaux potas-
siques. En revanche, l’action indi-
recte est sensible à la présence
d’œstradiol dont l’action sur la
densité synaptique au cours du
cycle œstral a été démontrée [7].
Un récent rapport a montré que des
souris dont le gène pour le récep-
teur GPR54 a été invalidé étaient
toujours sensibles à une rétro-
action positive de l’œstradiol [8].
Une explication pourrait être que le
système de rétroaction de l’œstra-
diol est redondant, ce qui ne serait
pas étonnant en raison de l’impor-
tance des systèmes à réguler.
Conclusion
La kisspeptine stimule les neurones
à GnRH directement et aussi par le
réseau présynaptique en présence
d’œstradiol.
Jacques Hanoune
Pielecka-Fortuna J, Chu Z, Moenter SM.
Kisspeptin acts directly and indirectly to
increase gonadotropin-releasing hormone
neuron activity and its effects are modu-
lated par estradiol. Endocrinology 2008 ;
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1. Evans NP, et al. Endocrinology 1997 ;
138 : 5408-14.
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8. Dungan HM, et al. J Neurosci 2007 ;
27 : 12088-95.
Le gastrin releasing peptide contrôle la fonction
de reproduction du rat mâle
Le gastrin releasing peptide ou GRP
est un membre de la famille de la
bombésine distribué très largement
dans le système nerveux central et
le tractus digestif chez les mammi-
fères. Le GRP et la neuromédine B
(ou NMB, analogue de la bombé-
sine chez les mammifères) agissent
par l’intermédiaire d’une famille
d’au moins trois récepteurs couplés
aux protéines G, le GRP–preferring
receptor (GRP-P), le NMB-preferring
receptor (NMB-R) et le sous-type
3 du récepteur de la bombésine
(BRS-3) [1]. Ces peptides contrôlent
de nombreux processus physiolo-
giques, les rythmes circadiens, la
prise alimentaire, la consolidation
de la mémoire et le prurit.
Il existe dans la région lombaire
de la moelle épinière un centre dit
« générateur de l’éjaculation » car
la destruction par des toxines des
neurones contenant de la galanine
que l’on trouve dans cette région
élimine l’éjaculation chez le rat [2].
Ces neurones projettent sur l’hypo-
thalamus, mais on ne sait pas s’ils
sont connectés à la région spinale
basse qui déclenche directement
l’éjaculation.
Résultats
Les auteurs ont mis en évidence
par immunocytochimie la présence
de neurones à GRP dans ce centre
générateur, qui se projettent sur
la région spinale basse et ont une
abondance beaucoup plus marquée
chez les rats mâles que chez les rats
femelles. Ce dimorphisme sexuel
a été confirmé par une étude sur
des rats Long-Evans mâles porteurs
d’une mutation (Tfm) du récepteur
des androgènes qui leur donne un
phénotype de type féminisation
testiculaire. Ces rats ont encore
moins de neurones à GRP dans
la région lombaire que les rats
femelles. De la même manière, les
projections de ces neurones vers les
régions lombaires basse et sacrée
haute sont beaucoup plus abondan-
tes chez les rats mâles que chez les
femelles ou les rats mâles Tfm, en
particulier dans le noyau parasym-
pathique sacré et la commissure
grise dorsale, deux régions qui
envoient des fibres préganglionnai-
res du système autonome vers les
organes génitaux. Ces neurones qui
reçoivent les fibres à GRP contien-
nent de la NO synthase qui est à la
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