1. Pour l`analyse libérale, la crise est un phénomène exogène

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Faut-il mener des politiques actives pour réguler la croissance ?
INTRO :
La croissance n’est pas un phénomène régulé : on constante de nombreuses fluctuations et
crises (fin 19è, 80s, fin 20è). C’est justement la constatation de ce phénomène et la volonté de
trouver des solutions pour éviter les crises qui justifient la science économique. Cependant les
réponses apportées sont difficiles et complexes car les crises ne sont pas de même nature et
qu’il existe plusieurs théories de la croissance (différentes analyses entraînent différentes
réponses). Il s’agit donc d’étudier les différentes explications de la croissance pour en
comprendre les origines et causes, d’où une étude théorique mais aussi historique : évolution
au cours du temps.
Les explications de la crise sont diverses : considérée comme un phénomène cyclique
(Kondratieff, Kitchin, Juglar) ou un phénomène exogène (facteurs extra-économiques comme
les chocs pétroliers) ou 1 phénomène endogène (qui trouve ses sources dans le
fonctionnement même de l’économie)
1. Pour l’analyse libérale, la crise est un phénomène exogène
Pour les classiques et les néoclassiques, l’économie s’autorégule
Ricardo a repris la loi de Say : l’offre crée sa propre demande : le producteur produit pour
consommer, les produits s’échangent contre les produits. Il ne peut donc y avoir de
déséquilibres durable entre l’offre et la demande. L’équilibre parétien et walrassien étend
cette loi aux marchés du travail et du capital (les prix parfaitement flexibles permettent
d’égaliser à tout moment et sur tous les marchés l’offre et la demande)
La crise est donc impossible, les ajustements spontanés sont optimaux. Pour les néoclassiques,
la crise est due à un mauvais fonctionnement des marchés ou à des déterminants exogènes.
Ainsi la crise des 70s trouve son explication dans les chocs pétroliers mais aussi dans
l’émergence des nouveaux pays industrialisés qui viennent troubler l’ordre du marché
mondial.
Cependant, les causes exogènes sont insuffisantes pour justifier l’ampleur et la durée de la
crise : la théorie néoclasssique traditionnelle est obligée de faire appel à des causes endogènes
à l’économie quoique exogènes au marché : les interventions de l’Etat, la structure
monopolistique des marchés, l’existence de groupes de pression. Alors la lutte contre la crise
passe naturellement par le rétablissement des conditions de la concurrence pure et parfaite
Ex : les lois pour casser les trusts aux USA : Sherman Act et Clayton Act…(forcément mises
en place par l’Etat ! !)

 Pour les néolibéraux, l’Etat est responsable de la crise
= « le grand responsable ». Ses interventions auraient créé de nombreuses rigidités, auraient
perturbé la répartition des revenus et auraient dissuadé les individus de produire, auraient été
sources d’inflation
Ainsi, les économistes classiques écartent toute politique conjoncturelle
2. La crise peut aussi être considérée comme un phénomène endogène
Selon Keynes, l’économie ne s’auto-régule pas
Anecdote : Keynes fut un ancien disciple de l’économiste néoclassique Alfred Marshall
(1842-1924). C’est lors d’un défilé de chômeurs à Chicago qu’il s’est rendu compte que le
chômage n’est pas volontaire.

La Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie (1936) présente les principaux
fondements de sa conception de l’économie.
L’économie ne s’auto-régule pas . La crise et le sous-emploi sont possibles. Ils résultent d’une
insuffisance de la demande. L’Etat doit intervenir pour assurer la pérennité du capitalisme
(que les keynésiens ne rejettent pas) :
-En corrigeant la répartition primaire des revenus
-Durant les périodes de crise et de sous-emploi, en contribuant à la baisse des taux d’intérêt et
en acceptant un déficit budgétaire
(On peut ici citer les politiques de relance par la demande mise en place par différents
gouvernements (Chirac et Mauroy au début) durant les 30 Glorieuses et, au contraire, la
politique sévère de la BCE avec le pacte de stabilité et notamment les 3 % de déficit
budgétaire)
 L’analyse keynésienne moderne considère que la crise est due à l’insuffisance de la
demande et à la contrainte extérieure
Elle préconise une relance de la demande en situation de récession. Ces politiques furent des
succès face à la crise des années 30 et aux quelques périodes de ralentissement des 30
Glorieuses mais des échecs face à la crise des années 70, d’où un nécessaire renouvellement
de l’analyse keynésienne
La grande différence entre la crise des années 30s et de celle des 70s est l’ouverture
internationale, qui engendre une contrainte extérieure. Celle-ci a rendu inopérantes les
politiques keynésiennes traditionnelles : toute relance de la demande provoque une
augmentation des importations.
Ainsi, la crise actuelle est en partie due à la mondialisation de l’économie, qui réduit les
marges de manœuvre des politiques nationales, et elle est aggravée par la mise en place de
politiques libérales qui, en désengageant l’Etat de l’économie et en flexibilisant les salaires à
la baisse, ont des effets dépressifs sur la demande.
La solution réside donc dans la coordination internationale des politiques économiques et
peut-être même dans la mise en place en place d’un protectionnisme modéré.
3. Une réhabilitation du rôle de l’Etat dans la croissance de longue
période
La croissance de longue période se place dans la théorie de la croissance endogène :
renouveau de la théorie de la croissance dans fin des années 80 et début des années 90s.
L’étude des divergences entre les croissances de différentes régions du monde et celle des
phénomènes de crise semblent montrer que la croissance n’est pas un phénomène naturel
Certains néokeynésiens et néolibéraux se retrouvent autour de nouvelle théorie de la
croissance endogène : Paul Romer (qui dès 1986 lance le terme de croissance endogène) et
Robert Lucas (chef de file des nouveaux économistes classiques). Ils rejettent les politiques
conjoncturelles de l’Etat, mais acceptent qu’il puisse favoriser la croissance de longue
période : les interventions économiques de l’Etat sont alors légitimes.
 Les différentes accumulations dégagent des effets externes qui légitiment
l’intervention de l’Etat
L’Etat peut favoriser les différentes accumulations du capital : la politique de formation et
d’éducation améliore l’efficacité du capital humain et peut même faciliter l’accumulation de
connaissances et d’expériences
L’Etat a également un rôle important à jouer dans l’accumulation technologique en organisant
système de brevets et en participant lui-même à l’effort de recherche-développement.
Les différentes accumulations présentent des effets externes importants, et la théorie
économique affirme que le marché est démuni face aux externalités ; l’Etat doit donc
intervenir pour internaliser les effets externes. Les rendements sociaux des différentes
accumulations sont supérieures à leur rendements privés. Or, l’expérience sert à tous, la
connaissance des individus profite aussi à leur entourage professionnel, une partie importante
des connaissances technologiques constitue une connaissance commune non brevetable : donc
l’intervention de l’Etat est nécessaire. Il doit prendre en charge les coûts correspondant au
surplus du rendement social par rapport au rendement privé
 La réhabilitation de l’investissement public et de sa planification sur longue période
Barro : les infrastructures publiques sont des facteurs endogènes de croissance, d’où
nécessaire intervention de l’Etat (qui doit quand même éviter le déficit budgétaire)
Les théories de la croissance endogène apportent une argumentation inattendue aux thèses
favorables à la planification ; le marché est un instrument efficace de la régulation du court et
moyen terme, mais l’Etat doit favoriser la croissance sur longue période en menant une
politique industrielle appropriée. L’Etat ne doit pas se substituer au secteur privé, mais il doit
favoriser sa croissance en développant les infrastructures et en contribuant à l’accumulation
du facteur résiduel par sa participation à l’investissement, à la formation et à la recherchedéveloppement.
Conclusion :
Les théories de la croissance endogène inspirent certaines politiques économiques : par
exemple celle de Bill Clinton dont l’objectif principal est de favoriser l’éducation et la
recherche-développement.
Mais ces modèles manquent de complétude, chacun d’eux présente un aspect du progrès
technique, mais il n’existe pas de modèle d’ensemble pour tenir compte de toutes les formes
de progrès.
Parler du pacte de stabilité imposé par la BCE avec notamment les 3 % de déficit budgétaire
qui limite forcément les politiques actives de l’Etat. Ces 3 % n’ont d’ailleurs pas été respectés
par la France et l’Allemagne et Romano Prodi les a critiqués, ce qui montre la difficulté du
choix des Etats quant à leur politique économique : la mondialisation nous montre qu’une
action, pour qu’elle soit efficace, doit être menée globalement. C’est en tous les cas ce que
montre la décision d’1 pacte de stabilité (une politique économique européenne ?)
Raffarin s’est d’ailleurs engagé à respecter les 3 % pour 2005
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