L’Eglise et les juifs
C'est avec le Pape Grégoire Ier (590-604), qu'est instituée la tradi-
tion de protéger les Juifs. Il publia un décret historique affirmant que
les Juifs "ne doivent subir aucune violation de leurs droits … Nous
interdisons d'avilir les Juifs. Nous les autorisons à vivre en tant que
Romains et à avoir les pleins droits sur leurs biens".
A sa suite l'édit pontifical du Pape Calixte II (1119-1124), assurait
aux Juifs européens la protection contre les persécutions de leurs voi-
sins chrétiens ou quand ils tombaient aux mains des croisés. "Créant
un solide précédent", Calixte promettait aux Juifs, "le bouclier de
notre protection". Il condamnait les attaques physiques contre les
Juifs, s'opposait aux baptêmes forcés et interdisait la destruction de
leurs synagogues et de leurs cimetières. Cette initiative fut réitérée au
moins vingt-deux fois, par des Papes successifs, entre les XIIème et
XVème siècles.
Le Pape Martin V (1417-1431) réaffirma encore le soutien papal. Il
publia des édits pontificaux relatifs à la protection des Juifs en 1419,
1422 et 1429 ... et il en fut ainsi jusqu’au XXème siècle où il faut
rappeler les paroles de Pie XI du 6 sept. 1938 L'antisémitisme est
inacceptable; spirituellement, nous sommes tous des sémites
"Parmi toutes les dynasties d'Europe, non seulement la papauté se
refusait à persécuter les Juifs … mais, tout au long des siècle, les
Papes ont été leurs seuls protecteurs … La vérité, c'est que les Papes
et l'Église Catholique, depuis ses tout débuts, n'ont jamais été
responsables d'aucune persécution physique de Juifs. Parmi les capi-
tales du monde, Rome est la seule où ne se sont jamais produites
d'atrocités perpétrées contre des Juifs. Et nous, les Juifs nous devons
en être reconnaissants".
Cecil Roth, histoiren juif titulaire de la Chaire d’Histoire Juive
d’Oxford
Aucun autre pape n'a autant été loué par les Juifs. Leur gratitude, ainsi que celle de toute une génération de survivants de
l'holocauste, témoigne que Pie XII était vraiment un juste parmi les hommes. RABBIN DAVID DALLIN 26 février 2001
Quand Pie XII parle et agit ... quelques exemples
Le 4 avril 1933, le futur Pie XII fait donner un avertissements au gouvernement hitlérien contre le danger de
débordements antisémites en Allemagne
En mars 1935, dans une lettre ouverte à l'évêque de Cologne, Pacelli qualifia les nazis de "faux prophètes,
orgueilleux comme Lucifer." Cette même année, s'adressant à une immense foule de pèlerins à Lourdes, il s'en prit
aux idéologies "possédées par l'idolâtrie de la race et du sang".
Deux ans plus tard, en la cathédrale Notre Dame, parlant de l'Allemagne, il déclare : "cette grande et noble
nation que de mauvais bergers égarent sur les chemins dévoyés de l'idéologie de la race."
Après les lois de juillet 1938 révoquant tous les juifs de leurs postes d’enseignement, il fait fournir au Vatican de
nombreux postes à des universitaires juifs.
Sa première encyclique du 20 octobre 1939 qui condamne le racsime et le totalitarisme et défend les juifs est
parachutée par les Alliés sur toute l’Allemagne et interdite de lecture par les nazis.
Le 19 janvier 1940, à la demande du Pape, Radio Vatican et L'Osservatore Romano révélaient au monde "les
traitements d'une effrayante cruauté et d'une épouvantable barbarie" que les Nazis étaient en train d'infliger aux
Polonais juifs et catholiques.
Message du pape de Noël du 24 décembre 1942, dans lequel il exprime sa brûlante anxiété "pour ces centai-
nes de milliers de personnes qui, sans aucune faute de leur part, parfois seulement en raison de leur nationalité
ou de leur race, sont désignées pour la mort ou l'extinction progressive".
Le 26 juin 1943, Radio Vatican déclare : « Quiconque établit une distinction entre les Juifs et les autres hommes
est un infidèle et se trouve en contradiction avec les commandements de Dieu. »
À partir d'octobre 1943, Pie XII demanda aux églises et couvents de toute l'Italie de cacher les Juifs. Cent cin-
quante cinq couvents et monastères de Rome en abritèrent quelque cinq mille, sous l'occupation allemande,
défiant ainsi les Nazis et les Fascistes de Mussolini. Pas moins de trois mille trouvèrent refuge à Castel Gandolfo,
la résidence d'été du Pape. A la demande du rabbin de Rome, c’est Pie XII qui paye le tiers de l’or réclamé par
les nazis à la communauté juive de Rome.
Partout en Europe les Nonces reçoivent l’ordre écrit de Pie XII de secourir et sauver les juifs; des dizaines de
milliers de certificats d’émigration sont distribués par l’intermédiaire des Nonces.
Le 25 juin 1944, Pie XII fit injonction au régent de Hongrie, le pressant "d'user de toute l'influence possible pour
faire cesser les souffrances et les tourments que d'innombrables personnes doivent subir pour la seule raison de
leur nationalité ou de leur race. Dans jours suivants ordre fut donné que cessent toutes déportations de Juifs hon-
grois. Ainsi prenait fin le plan d'extermination des Juifs, en Hongrie.
Les réactions allemandes
Le lendemain de son élection, le Morgenpost de Berlin se lamentait : "L'Allemagne
ne voit pas d'un œil favorable l'élection du Cardinal Pacelli, parce qu'il s'est tou-
jours opposé au nazisme et que c'est lui qui, concrètement, orientait la politique
[pro-juive] du Vatican sous son prédécesseur".
"Son discours n'est qu'une vaste critique de tout ce que nous représentons", stipulait
le ministère allemand des Affaires Etrangères, en analysant l'allocution de Noël
1942 du Pape dans un document interne. "Il est expressément en train de parler en
faveur des Juifs … il accuse pratiquement le peuple allemand d'injustice envers les
Juifs, et il se fait le porte-parole des criminels de guerre juifs".
Les nazis considérèrenet l’Eglise et les catholiques comme lerus ennemis ...
Le “silence” de pie XII
"C'est une erreur de penser que Pie XII aurait pu avoir une quelconque influence sur le cer-
veau d'un fou. Si le Pape s'était prononcé énergiquement, Hitler aurait probablement massa-
cré plus de six millions de Juifs, et peut-être dix fois dix millions de Catholiques, autant qu'il
en aurait eu le pouvoir".
Marcus Melchior, grand rabbin du Danemark, rescapé de la Shoah
Pie XII a agi et parlé de multiples manières extrêmement concrète permettant de sauver des
centaines de milliers de vie. Mais il voulait éviter tout geste
En juillet 1942, les évêques hollandais protestèrent publiquement contre la déportation des
Juifs des Pays-Bas dénonçant "les traitements impitoyables et injustes infligés aux Juifs par ceux
qui exercent le pouvoir dans notre pays". Mais cette initiative, dont l'intention était bonne, se
retourna contre eux. Il y eut en Hollande bien plus de déportations vers les camps de la mort,
quelques 110.000, soit 79 % de la population juive, plus que dans aucun autre pays
d’Europe ... en comparaison 85% des 40.000 juifs qui vivaient en Italie eurent la vie sauve.
C’est pourquoi Pie XII devant les cardinaux, en juin 1943, déclarait : « Toute parole de notre
part à l’autorité compétente, toute allusion publique, doivent être pesées sérieusement et
mesurées, dans l’intérêt même des victimes, afin de ne pas rendre encore plus grave et plus
insupportable leur situation, à l’encontre de nos intentions. »
Ni De Gaulle, ni Churchill, ni Roosevelt ne firent allusion dans leurs discours à la solution
finale nazie”; pourtat dès 1941 les services secrets anglais en décryptant les messages alle-
mands avient de multiples indices. Pourtant personne ne veut croire à de telles atrocités.
Aucune mesure spécifique, militaire ou politique en particulier en ce qui concerne l’accueil
des réfugiés juifs ou la destruction des voies ferroviaires menant aux camps de la mort.
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