
Les tiques passent plus de 95 % de leur vie sur le sol de la forêt, en quête d'hôte, en mue ou en diapause (voir la page Les tiques). Durant leur développement et
leur quête, elles ont besoin d’une hygrométrie supérieure ou égale à 80 %. Une telle hygrométrie suppose que les tiques vivent dans des zones possédant une
bonne couverture végétale et un épais tapis de feuilles mortes. Ce sont donc les forêts caducifoliées hétérogènes et les écotones hébergeant des petits et des
grands mammifères en quantité suffisante qui répondent le mieux aux conditions requises à la prolifération des tiques.
Cependant B. Doche indique que le caractère de bio-indicateur de la végétation peut varier d’une région à l’autre, et la présence d’Ixodes en forêt de conifères
reste possible, dans la mesure où il persiste une quantité suffisante de feuilles mortes au sol pour maintenir l’hygrométrie nécessaire [9]. Les jardins bien
entretenus, tondus et débarrassés régulièrement de leurs feuilles mortes ne constituent pas un habitat très favorable pour les tiques et les micromammifères.
L’habitat des Ixodes doit contenir une concentration et une variété suffisantes d’hôtes vertébrés pour pouvoir les nourrir à leurs différentes stases, qu’il s’agisse
des larves, des nymphes, ou des femelles adultes. Les formes immatures se nourrissent surtout sur les petits vertébrés à sang chaud, de préférence des
rongeurs, alors que pour la plupart les adultes se gorgent sur les grands mammifères. C'est d'ailleurs à l'acccroissement exponentiel de la population de cerf de
Virginie (Odocoileus virginianus) qu'est attribuée l'émergence de la maladie de Lyme aux États-Unis, elle est passée de 300 000 individus à 30 millions de 1930 à
nos jours ; cette espèce colonise même les zones périurbaines.
Toutefois les relations tiques / hôtes demeurent encore bien mal connues. Elles mériteraient d'être étudiées afin de mieux comprendre comment les maladies sont
transmises aux vertébrés sauvages [1018].
En Suisse, 237 espèces de vertébrés, au moins, sont impliquées en tant qu'hôtes possibles pour I. ricinus, pour cette raison elles sont susceptibles de servir de
réservoir pour un certain nombre d'agents pathogènes vectorisés par les tiques ; en Autriche G. Stanek estime qu'au moins 300 espèces de vertébrés sont
impliquées [985, 986].