IMAGES
Figure 2
Figure 3
Figure 1
coordonné par
le Dr A. Azarine
28 | La Lettre du Cardiologue Risque Cardiovasculaire • n° 433 - mars 2010
IMAGE COMMENTÉE
Embols d’origine cardiaque : un rôle pour le scanner ?
A. Azarine
Service de radiologie cardiovasculaire, hôpital européen Georges-Pompidou, Paris.
L
es thrombi dans les cavités cardiaques et sur l’aorte
thoracique sont une des causes importantes d’accident
embolique périphérique, notamment cérébral. L’écho-
graphie transœsophagienne (ETO) est considérée comme la
méthode de référence dans leur détection. Récemment, les
scanners multidétecteurs synchronisés au rythme cardiaque
permettent, après injection d’iode, d’avoir une imagerie
précise et optimale des cavités cardiaques, en particulier
de l’auricule gauche. Cette technique non invasive permet
aussi de détecter les plaques aortiques, notamment de
l’arche aortique, en précisant leur caractère régulier, irré-
gulier, calcifié, voire potentiellement emboligène.
La figure 1 montre avec précision l’auricule gauche, bien
remplie par le produit de contraste (flèche blanche). Les
muscles pectinés (figure 1A) apparaissent clairement
(éperon hypodense, physiologique). En revanche, sur
la figure suivante, on note un comblement hypodense
de l’extrémité de l’auricule gauche (figure 1B) faisant
suspecter la présence d’un thrombus à ce niveau. Dans
la littérature, il a été montré qu’une acquisition au seul
temps artériel ne permettait pas de poser le diagnostic
de thrombus de l’auricule gauche de façon formelle. En
effet, dans ces oreillettes et auricules gauches ectasiques,
il existe souvent une stagnation du produit de contraste
générant des artefacts de flux dans l’auricule gauche (figure
2A). Ces artefacts de flux disparaissent sur une acquisi-
tion réalisée 3 mn après l’injection de produit de contraste
(acquisition tardive) [figure 2B] et on retrouve alors un
remplissage complet de l’auricule gauche (flèche blanche).
Ces artefacts de flux imitent parfois un vrai thrombus de
l’auricule gauche sur une acquisition faite au temps artériel
(figure 2C) et seule une acquisition un peu plus tardive
permet de trancher quant à la présence ou à l’absence d’un
thrombus : ainsi, sur la figure 2D, on voit qu’il s’agissait
bien d’un artefact de flux. En revanche, sur les figures 3A
et 3B, on voit que le comblement hypodense de l’auricule
gauche persiste au temps tardif (figure 3B), ce qui permet
de poser le diagnostic de thrombus de l’auricule gauche.
Dans la littérature, relativement faible du fait de la
nouveauté de cette technique, la performance du scanner