Étude générale BP-411F
LE SIDA CHEZ LES HÉTÉROSEXUELS
William Murray
Division des sciences et de la technologie
Mars 1996
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TABLE DES MATIÈRES
Page
LA TRANSMISSION DU VIH DE L’HOMME À LA FEMME........................................... 3
LA TRANSMISSION DU VIH DE LA FEMME À L’HOMME........................................... 4
TRANSMISSION HÉTÉROSEXUELLE ET
DIVERSITÉ GÉNÉTIQUE DU VIH ...................................................................................... 6
PRÉVENIR LA PROPAGATION DU VIH/SIDA ................................................................. 8
LE SIDA CHEZ LES HÉTÉROSEXUELS
Lorsque le sida est apparu aux États-Unis au début des années 80, on l’a
surnommé la gay-related immunodeficiency disease (GRID) parce qu’il semblait n’affliger que
les hommes homo- et bisexuels. Avec le temps, on a toutefois constaté qu’il n’était pas
nécessaire d’être homosexuel ou mâle pour contracter l’infection au VIH. Le visage du sida a
changé si radicalement que M. P.J. Hitchcock, chef de la direction des maladies vénériennes à
l’institut national des allergies et des maladies infectieuses des États-Unis, estime qu’il y a
aujourd’hui dans le monde plus de femmes que d’hommes qui portent le virus. Cette évaluation
se fonde sur plusieurs études scientifiques qui montrent que les femmes sont au moins deux fois
plus susceptibles d’être infectées que les hommes lorsqu’il y a transmission du VIH au moment
de rapports hétérosexuels(1).
L’Organisation mondiale de la santé estime que la transmission au moment de
rapports hétérosexuels compte pour 75 p. 100 des cas de VIH dans le monde(2). Les 25 p. 100
restants sont surtout le fait de l’emploi de sang et de produits sanguins contaminés, du partage
d’aiguilles par les toxicomanes et de la transmission au moment de rapports homosexuels ou de
rapports où l’un des partenaires est bisexuel. Les rapports hétérosexuels constituent le mode
principal de transmission de l’infection en Afrique, en Asie, en Amérique latine et aux Antilles.
En fait, aux États-Unis, le sida a cessé d’être avant tout une maladie des gais depuis 1990. Les
données des Centers for Disease Control and Prevention américains révèlent que la proportion de
nouveaux cas signalés parmi les hommes homo- et bisexuels a diminué, passant de 47,3 p. 100
en 1993 à 43,3 p. 100 en 1994. Pendant ce temps, le taux augmentait chez les femmes et les
membres des groupes minoritaires. Les femmes comptaient pour 18,1 p. 100 des tous les cas de
sida en 1994, contre 16,2 p. 100 en 1993. D’autre part, la proportion des sidéens noirs est passée
(1) J. Cohen, «Women: Absent Term in the AIDS Research Equation», Science, vol. 269, août 1995,
p. 777-780.
(2) Organisation mondiale de la santé, The HIV/AIDS Pandemic: 1993 Overview, Genève, 1993,
Publication WHO/GPA/CNP /EVA/93.1.
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de 36,1 p. 100 des nouveaux cas en 1993 à 39 p. 100 en 1994, tandis que celle des Hispaniques,
est passée de 17,7 à 18,7 p. 100 pour ces mêmes années(3).
Il n’y a qu’au Canada et dans les pays développés d’Europe et d’Australasie que
le sida demeure majoritairement une maladie d’homosexuels. Toutefois, même dans ces pays, le
VIH progresse dans la population hétérosexuelle. En Angleterre et au Pays-de-Galles, selon les
prévisions sur le sida pour la période allant de 1995 à 1999, la part des homo- et des bisexuels
dans les nouveaux cas fléchira de 7 p. 100, mais celle des utilisateurs de drogues intraveineuses
augmentera de 29 p. 100, tandis que les cas issus de rapports hétérosexuels augmenteront de
25 p. 100(4). L’Association canadienne de santé publique estime qu’il y a actuellement
10 000 sidéens au Canada, et qu’une personne sur 1 000 est séropositive. Le nombre de cas de
sida attribués aux rapports hétérosexuels continue d’augmenter plus rapidement qu’en fonction
de toute autre cause. En 1991, le nombre de femmes diagnostiquées séropositives au Canada
correspondait à un tiers des nouveaux cas chez les femmes au cours des dix années précédentes.
De nombreuses femmes ont été diagnostiquées lors de visites de routine chez le médecin durant
une grossesse. En Colombie-Britannique et au Yukon, une femme enceinte sur 3 745 est
séropositive; à Toronto, c’est une sur 1 976 et à Montréal, une sur 616(5). Une étude québécoise
menée de juillet 1989 à juin 1993 sur la fréquence du VIH révèle qu’à à Montréal, une femme
qui se fait avorter sur 555 était séropositive(6).
Au 31 décembre 1995, 6,2 p. 100 des sidéens diagnostiqués au Canada étaient des
femmes. La distribution régionale est cependant très inégale : 2,8 p. 100 des cas en Colombie-
Britannique, 4,8 p. 100 en Alberta, 4,5 p. 100 en Ontario, mais 10,1 p. 100 au Québec et dans les
provinces de l’Atlantique(7). En outre, les données de Santé Canada cumulées au 31 décembre
1994 indiquent que les femmes sidéennes constituent 19,5 p. 100 de la population sidéenne
diagnostiquée à Terre-Neuve (9 sur 46)(8). On reconnaît que les immigrants en provenance de
pays où le VIH est répandu, et l’usage courant des drogues injectées à Montréal ont contribué au
(3) M.H. Cooper, «Combating AIDS», CQ Reasercher, vol. 5, 1995, p. 347-368.
(4) S.Ramsay, «English HIV and AIDS Projections Made», The Lancet, vol. 347, 1996, p. 109.
(5) Fondation canadienne de recherche sur le SIDA, HIV/AIDS Statistics, janvier 1996, 2p.
(6) R.S. Remis et al., «HIV Infection among Women Undergoing Abortion in Montreal», Canadian Medical
Association Journal, vol. 153, 1995, p. 1271-1279.
(7) Santé Canada, Mise à jour trimestrielle de la surveillance, le sida au Canada, janvier 1996, p. 4.
(8) Santé Canada, Mise à jour trimestrielle de la surveillance, le sida au Canada, janvier 1995, p. 10.
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