La syphilis

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FEUILLET D’INFORMATION
La syphilis
Résumé
La syphilis est une infection transmissible sexuellement (ITS) que
l’on contracte au contact de lésions syphilitiques (plaie ou chancre).
Un accroissement des cas de syphilis a été signalé dans tous les
grands centres urbains du Canada, particulièrement chez les hommes
ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HARSAH). Ces
dernières années, le nombre de nouveaux cas a augmenté de
façon spectaculaire.
Les premiers symptômes de la syphilis peuvent varier
considérablement et comprendre un chancre, une plaie ou une
éruption cutanée indolores, de la fièvre, des maux de tête, des
problèmes de vision ou d’autres symptômes plus graves. Les
personnes sexuellement actives devraient se prêter, au moins une
fois par année, à un test de dépistage de la syphilis par analyse
sanguine. Lorsque la syphilis est décelée à un stade précoce, son
traitement est très efficace. En revanche, si elle n’est pas traitée,
elle peut évoluer vers une maladie chronique grave.
Chez les personnes séropositives, la syphilis peut causer des
dommages plus rapidement et se révéler parfois plus difficile à traiter
que chez les personnes séronégatives. Les personnes co-infectées par
le VIH et la syphilis peuvent transmettre le VIH plus facilement.
Des messages clés sur la syphilis destinés aux clients sont disponibles
à la fin de ce feuillet d’information.
Qu’est-ce que la syphilis?
• baisers (avec échange de salive)
« Syphilis » est le nom donné à l’infection
par la bactérie Treponema pallidum, ou
T. pallidum. Cette maladie se transmet
lorsqu’une personne entre en contact avec
des lésions syphilitiques (plaies ou chancres).
Il existe plusieurs modes de transmission,
notamment les suivants :
• contacts sexuels anaux, oraux ou vaginaux
LA SYPHILIS
• partage de jouets sexuels
• partage d’aiguilles ou d’autre matériel
servant à la consommation de drogues
• de la mère au bébé pendant la grossesse ou
lors de l’accouchement
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Les bactéries responsables de la syphilis
(appelés tréponèmes ou spirochètes) peuvent
causer des lésions, des plaies ou des ulcères au
niveau des organes génitaux, et à l’intérieur
de l’anus et de la bouche. Ces plaies peuvent
servir de point d’entrée au VIH et à d’autres
ITS. Une fois dans l’organisme, les tréponèmes,
à l’instar du VIH, peuvent pénétrer dans le
système lymphatique ou dans le système
sanguin. Il suffit ensuite de quelques heures ou
de quelques jours pour que les tréponèmes se
propagent dans l’ensemble de l’organisme et
atteignent le cerveau.
Qui est vulnérable à la syphilis?
Toutes les personnes qui sont sexuellement
actives peuvent être à risque de contracter
la syphilis. Les personnes vivant avec le VIH
courent un risque plus grand de contracter
la syphilis que les personnes séronégatives.
Bien qu’à la fois les hommes et les femmes
puissent contracter la syphilis, un plus grand
nombre de cas a été signalé chez les hommes.
La majorité des nouveaux cas d’infection sont
des hommes qui ont des rapports sexuels avec
d’autres hommes.
Symptômes
Bon nombre des personnes qui ont contracté
la syphilis ne présentent aucun symptôme
au départ (elles peuvent néanmoins
transmettre la maladie et ne sont pas à
l’abri des complications liées à l’évolution
de l’infection). D’autres éprouvent divers
symptômes d’intensité variable : de moyens
à sévères. Si elle n’est pas traitée, la syphilis
peut même causer une maladie grave.
Syphilis primaire
Au stade précoce de la syphilis, une lésion
(plaie) peut apparaître sur ou à l’intérieur du
pénis, du vagin, de la bouche ou du rectum,
généralement deux à trois semaines après
l’infection. Chez les personnes co-infectées
par le VIH et la syphilis, des lésions multiples
peuvent apparaître. Comme les lésions peuvent
être indolores et inapparentes, les premières
LA SYPHILIS
manifestations de la syphilis peuvent alors
passer complètement inaperçues, tant chez les
hommes que chez les femmes.
On observe parfois une enflure au niveau
des ganglions lymphatiques de l’aine,
habituellement dans la semaine qui suit
l’apparition de la lésion syphilitique. Bien
que la lésion puisse disparaître en l’espace
de quatre à six semaines, les ganglions
lymphatiques peuvent demeurer enflés
pendant plusieurs mois.
Toutefois, il est important de savoir que
les symptômes de la syphilis primaire sont
souvent minimes ou non-existants, si bien
que les personnes infectées peuvent ne pas
les remarquer. C’est pourquoi un dépistage
fréquent de la syphilis est important pour les
personnes sexuellement actives. Fait troublant,
cependant, il arrive que l’on retrouve des
tréponèmes (les bactéries qui causent la
syphilis) dans le liquide céphalorachidien de
personnes atteintes de syphilis primaire, que
ces dernières soient ou non co-infectées par le
VIH. Lorsqu’une telle découverte est faite, cela
signifie que les tréponèmes ont pénétré dans
le système nerveux central et qu’ils peuvent
s’attaquer au cerveau même dans les cas de
syphilis primaire. Lorsque les tréponèmes
gagnent le cerveau, la maladie peut évoluer
vers la neurosyphilis.
Syphilis secondaire
Au second stade, qui survient généralement
de deux à 12 semaines après l’apparition de la
lésion, des symptômes traduisant une infection
généralisée peuvent se manifester. Ces
symptômes peuvent varier considérablement
d’une personne à l’autre, mais les plus
courants sont les suivants :
• éruptions cutanées
• faible fièvre
• manque d’énergie
• maux de gorge
• perte d’appétit
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Il arrive que l’éruption se déclare d’abord sur
le tronc, mais elle peut aussi bien apparaître
n’importe où sur le corps, y compris la paume
des mains et la plante des pieds. Si l’éruption
survient sur une partie poilue ou chevelue
du corps, elle peut provoquer une perte
temporaire de cheveux ou de poils. Ainsi, un
amincissement des sourcils, de la barbe ou de
la chevelure en certains endroits peut être
attribuable à une éruption syphilitique.
Des lésions indolores, appelées « plaques
muqueuses », peuvent apparaître sur les
tissus humides des organes génitaux, de la
bouche, de la gorge et des amygdales. Ces
lésions regorgent de tréponèmes et sont
extrêmement infectieuses.
Une infection du cerveau et de la moelle
épinière (système nerveux central) peut
survenir chez les personnes atteintes de
syphilis secondaire dans une proportion qui
peut atteindre 40 % des cas. Il arrive que
cette infection soit asymptomatique, mais des
symptômes tels que ceux énumérés ci-dessous
peuvent également être observés.
• bourdonnements d’oreilles
• diminution de l’acuité auditive
• diminution de l’acuité visuelle
• maux de tête
Syphilis tardive (ou tertiaire)
Si elle n’est pas traitée, la syphilis secondaire
évoluera vers le stade tardif de la maladie
(qu’on appelle aussi syphilis tertiaire ou
latente). Ceci peut se développer de deux
à trente ans après l’infection. À ce stade,
la personne infectée ne présente aucun
symptôme et seule une analyse sanguine
permet de déceler l’infection. La maladie
continue néanmoins de faire des ravages.
À ce stade de la maladie, l’infection par
T. pallidum et l’inflammation qu’elle
occasionne peuvent toucher n’importe quel
organe du corps. La syphilis tardive peut
causer des dommages au système nerveux
LA SYPHILIS
(neurosyphilis – ce qui peut amplifier les
troubles neurocognitifs liés au VIH), au
cœur et aux vaisseaux sanguins (syphilis
cardiovasculaire), au foie (ce qui peut se
traduire par des atteintes hépatiques ou
une hépatite), aux reins, aux yeux et à
pratiquement tous les organes du corps.
En l’absence de traitement, la syphilis tertiaire
peut entraîner des complications, notamment
les suivantes :
• difficulté à s’endormir
• troubles de la vision
• neuropathie périphérique (dommages aux
nerfs du système nerveux périphérique)
• dysfonction érectile
• altération de la personnalité
• troubles de la mémoire
• perte de lucidité et diminution de la
capacité de discernement
• méningite
• piètre contrôle musculaire
• dommages aux articulations
• crises d’épilepsie
• accident vasculaire cérébral
Dans quelques rares cas, la syphilis peut être
mortelle si elle n’est pas traitée.
Transmission de la syphilis de la mère à son
bébé (syphilis congénitale)
Chez la femme enceinte, la syphilis peut
provoquer un avortement spontané ou causer
la mort du fœtus ou du bébé. Outre une
éruption cutanée dans certains cas, la majorité
des bébés infectés ne présentent pas de
symptômes. Si la syphilis congénitale n’est pas
traitée, le bébé peut présenter des troubles du
développement et souffrir de crises d’épilepsie
ou d’autres problèmes de santé graves.
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Dépistage et diagnostic
En règle générale, le diagnostic de la syphilis
est établi au moyen d’analyses sanguines
visant à déceler la présence d’anticorps contre
des protéines non apparentées à T. pallidum,
mais que le corps produit en cas de syphilis.
Les tests de dépistage de la syphilis les plus
couramment utilisés sont les suivants :
• le test VDRL (laboratoire de recherche sur
les maladies vénériennes)
• le test RPR (test rapide de la réagine
plasmatique)
Chez les personnes atteintes de syphilis
primaire ou latente, ces tests de dépistage
indirects ne fonctionnent pas toujours. Il est
possible que le résultat du test soit négatif,
même si la personne est infectée. Pour cette
raison, l’Agence de la santé publique du
Canada (ASPC) recommande aux médecins, qui
soupçonnent une syphilis chez leurs patients
malgré un résultat négatif, de demander à
leurs patients de se soumettre de nouveau
au test indirect après un délai de quelques
semaines. Elle recommande également de
recourir à des tests plus précis qui décèlent
les anticorps contre T. pallidum. Ces tests
comprennent les suivants :
• l’essai immuno-enzymatique (EIA)
tréponémique
• le test d’immunofluorescence absorbée
(FTA-ABS)
• le test de microhémagglutination pour la
détection de Treponema pallidum (MHA-TP)
Certains laboratoires provinciaux inversent
l’ordre de ces tests et ont recours en premier
lieu aux tests qui permettent d’évaluer
la présence d’anticorps dirigés contre
T. pallidum. Pour en savoir plus sur les tests
offerts dans votre région, consultez votre
médecin ou communiquez avec le laboratoire
de votre région.
Dans certains cas, le diagnostic de la syphilis
peut être établi par l’examen au microscope
LA SYPHILIS
d’un échantillon de tissu prélevé sur le
chancre infectieux.
Un test de dépistage est recommandé pour les
personnes suivantes : les partenaires sexuels
susceptibles d’avoir contracté la syphilis,
les femmes enceintes, les hommes ayant
des rapports sexuels avec d’autres hommes,
les utilisateurs de drogues injectables, les
travailleurs et travailleuses du sexe et les
personnes qui ont eu des rapports sexuels avec
des personnes provenant de pays où la maladie
est endémique. Toutes les femmes enceintes
devraient se soumettre à un test de dépistage,
car, lorsqu’elle n’est pas traitée, la syphilis
peut infecter le bébé pendant la grossesse
ou lors de l’accouchement, et lui causer un
tort considérable.
Des chercheurs des Pays-Bas ont laissé
entendre qu’il serait utile de faire passer des
tests de dépistage sanguins de la syphilis aux
HARSAH porteurs du VIH, car au stade précoce,
la syphilis peut être asymptomatique.
Notification des partenaires
La syphilis est une maladie à déclaration
obligatoire. Cela signifie que lorsqu’une
infection est confirmée par une clinique, un
médecin ou un laboratoire, le cas doit être
signalé aux autorités de la santé publique.
Lorsqu’une personne a un diagnostic de
syphilis confirmé, il lui sera demandé par le
fournisseur de soins de santé ou une infirmière
de la santé publique de contacter ou fournir
les coordonnées de tous les partenaires
sexuels qu’elle a eus au cours de la période
de traçabilité de son infection (soit la période
précédant l’apparition des symptômes ou,
dans le cas d’une infection asymptomatique,
le délai écoulé avant le prélèvement des
échantillons) compte tenu du stade de son
infection par la syphilis.
Les périodes de traçabilité dans le cas de la
syphilis sont les suivantes :
• syphilis primaire – trois mois
• syphilis secondaire – six mois
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• latente précoce – un an
• latente tardive/tertiaire : selon le moment
estimé de l’infection initiale, les partenaires
à long terme (conjoints) et enfants doivent
être examinés.
Si aucun des partenaires pendant la période de
traçabilité recommandée n’obtient un résultat
positif au dépistage de la syphilis, le dernier
partenaire le plus récent hors de la période de
traçabilité doit alors être avisé.
préparation intraveineuse de pénicilline est
administrée en une dose de plusieurs millions
d’unités toutes les quatre heures sur une
période comprise entre 10 et 14 jours. Certains
médecins peuvent même choisir de prolonger
la période de traitement quand la gravité des
symptômes le justifie.
Traitement
D’autres antibiotiques, telle la doxycycline
qui entrave la croissance des tréponèmes, sont
parfois utilisés chez les patients présentant
une allergie à la pénicilline. Il faut garder
à l’esprit cependant, que, contrairement à
la pénicilline, la doxycycline ne détruit pas
les tréponèmes et qu’elle peut se révéler
moins efficace chez les personnes dont le
système immunitaire est très affaibli. Plutôt
que d’opter pour la doxycycline, certains
spécialistes préfèrent soumettre leurs patients
allergiques à la pénicilline et leurs patientes
enceintes atteintes de syphilis à un processus
de désensibilisation qui consiste à administrer,
sous étroite supervision, de petites doses qui
augmentent graduellement jusqu’à ce que
leurs patients soient à même de tolérer une
dose complète.
Un antibiotique du nom de benzathine
(pénicilline G) est considéré comme le
traitement antisyphilitique de référence. Si le
diagnostic de la syphilis est établi dans l’année
qui suit l’infection, une dose unique de ce type
de pénicilline (par injection intramusculaire à
raison de 2,4 millions d’unités, habituellement
dans une fesse) suffit généralement à traiter la
maladie. Il importe de souligner cependant que
cette dose est insuffisante pour les personnes
atteintes de neurosyphilis.
L’antibiotique azithromycine (Zithromax) a
déjà été utilisé pour traiter la syphilis, mais
des cas de syphilis présentant une résistance
à l’azithromycine ont été signalés au Canada,
aux États-Unis et dans d’autres pays, en
particulier chez les HARSAH. Par conséquent,
l’ASPC ne recommande pas d’utiliser cet
antibiotique comme traitement courant contre
la syphilis. De la même manière, il n’est pas
recommandé de recourir à la ceftriaxone dans
le traitement courant de la syphilis au Canada.
Le traitement des personnes dont l’infection
remonte à plus d’un an requiert des doses plus
importantes de médicaments et s’étend sur
une plus longue période.
Qu’en est-il de la co-infection par
le VIH?
Si le client choisit de ne pas communiquer
avec ses partenaires sexuels, le professionnel
de la santé ou l’infirmière de la santé publique
vont tenter de joindre les partenaires et les
inciter à se prêter à un test de dépistage
et, le cas échéant, à recevoir un traitement
antisyphilitique. Le nom du client d’origine
n’est pas donné aux partenaires sexuels quand
ils sont contactés pour tenter de conserver son
anonymat. L’ASPC recommande que tous les
partenaires notifiés soient traités sans attendre
les résultats des tests.
Dans les cas de neurosyphilis, les lignes
directrices canadiennes recommandent une
préparation intraveineuse de pénicilline,
comme la pénicilline G. Lorsqu’on l’utilise
pour traiter une neurosyphilis, cette
LA SYPHILIS
Le traitement des personnes co-infectées par
le VIH est controversé. Certains médecins
privilégient le même traitement que pour
les personnes séronégatives, soit une seule
injection intramusculaire de benzathine
(pénicilline G). D’autres cependant optent
pour un traitement plus énergique chez les
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personnes séropositives, notamment pour les
raisons suivantes :
• Le risque que les tréponèmes envahissent
le cerveau, même en cas de syphilis
primaire, est plus élevé chez les personnes
co-infectées par le VIH et une seule injection
de pénicilline peut ne pas être suffisante.
• Les personnes vivant avec le VIH sont
fortement susceptibles de souffrir de
troubles neurologiques et une neurosyphilis
aurait pour effet d’accroître ce risque
encore davantage.
• L’infection par le VIH affaiblit le système
immunitaire et la capacité de ce dernier à
maîtriser la syphilis s’en trouve diminuée.
• La syphilis est relativement courante chez
les HARSAH sexuellement actifs.
À la lumière de ces considérations, certains
médecins prescrivent désormais un traitement
à la benzathine (pénicilline G) par voie
intramusculaire, à raison d’une injection par
semaine pendant trois semaines, pour les
personnes séropositives atteintes de syphilis
primaire ou secondaire.
D’autres médecins privilégient un traitement
à la doxycycline (un autre antibiotique) par
voie orale deux fois par jour et pendant deux
à quatre semaines. Bien que la doxycycline
traite efficacement la syphilis primaire,
son efficacité aux fins du traitement des
stades plus avancés de la syphilis n’a pas
été démontrée. Pour cette raison, certains
spécialistes de la syphilis recommandent plutôt
de soumettre les patients allergiques à la
pénicilline à un processus de désensibilisation
afin qu’ils puissent éventuellement suivre un
traitement à la pénicilline.
infections transmissibles sexuellement)
en ce qui concerne la gestion des patients
atteints de syphilis. Ces lignes directrices,
qui comprennent un plan de désensibilisation
à la pénicilline, sont accessibles à l’adresse
suivante : www.phac-aspc.gc.ca/std-mts/
sti-its/guide-lignesdir-fra.php
Les rapports sexuels après la syphilis
Il faut un certain temps avant que la
quantité de tréponèmes diminue de façon
substantielle et que votre corps se rétablisse
des dommages causés par la syphilis. Même si
vous vous sentez mieux une fois le traitement
contre la syphilis terminé, il se peut que des
tréponèmes subsistent dans votre organisme.
Votre médecin vous prescrira des analyses
sanguines et, à la lumière des résultats, vous
saurez si votre corps est complètement rétabli
et si vous pouvez recommencer à avoir des
rapports sexuels.
L’ASPC recommande un nouveau dépistage de
la syphilis au bout de trois, six et 12 mois après
le traitement initial chez les personnes qui ne
sont pas co-infectées par le VIH. L’ASPC donne
un aperçu des plans de traitement spécifique
en fonction du patient et du type de syphilis.
Prévention
Pour prévenir la transmission de la syphilis,
prenez les mesures suivantes :
Pratiquez le sécurisexe.
Pour les cas de neurosyphilis, l’ASPC
recommande un traitement à la pénicilline
d’une durée de 10 à 14 jours, peu importe que
la personne soit ou non co-infectée par le VIH.
• Utilisez des condoms en latex ou en
polyisoprène et des digues orales lors de vos
activités sexuelles, y compris pendant les
rapports oraux. (L’utilisation de condoms
et de digues n’élimine pas complètement
le risque de transmission, car une lésion
syphilitique peut être présente sur une
partie du corps autre que celles recouvertes
par le condom ou la digue, mais une
utilisation constante réduit le risque).
L’ASPC a établi d’excellentes lignes directrices
(Lignes directrices canadiennes sur les
• Discutez avec vos partenaires de leurs
antécédents en matière d’ITS.
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• Si vous ou votre partenaire constatez la
présence de lésions, d’éruptions ou d’un
écoulement inhabituel, abstenez-vous
d’avoir des rapports sexuels et consultez
votre médecin dès que possible.
Passez des tests de dépistage et, au besoin,
suivez le traitement qui s’impose.
• Soumettez-vous régulièrement à des tests
de dépistage de la syphilis. Si vous êtes
enceinte, passez le test sans attendre.
• Si le résultat de votre test de dépistage
est positif, entreprenez le plus rapidement
possible un traitement contre l’infection
et avisez vos partenaires afin qu’ils se
soumettent, à leur tour, à un test de
dépistage. Il est important que les personnes
avec lesquelles vous avez eu des rapports
sexuels sachent qu’elles ont été exposées
à la syphilis. Bien sûr, annoncer une telle
nouvelle n’est pas chose facile et vous
pouvez demander à votre médecin ou à
une infirmière de vous recommander une
personne du service de santé publique de
votre localité qui se chargera d’informer, en
toute discrétion, votre ou vos partenaires
sexuels de la nécessité de se soumettre à un
test de dépistage de la syphilis.
Évitez de partager le matériel servant à la
consommation de drogue, si vous consommez
des drogues.
Pour en savoir plus sur la syphilis et le VIH,
consultez l’article intitulé « L’histoire de la
syphilis » paru dans le numéro printemps/été
2004 du magazine Vision positive.
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Auteur : Hosein SR
Traduction : Boutilier A
Publié : 2016
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LA SYPHILIS
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FEUILLET D’INFORMATION
Ce que vous devez savoir sur
la syphilis
La syphilis est une infection transmissible sexuellement (ITS) qui
se transmet le plus facilement lorsqu’on entre en contact avec une
lésion causée par la syphilis lors d’une relation sexuelle. Au début,
l’infection peut causer des lésions sur ou dans les organes génitaux,
l’anus ou la bouche. Il est possible de guérir l’infection avec une
seule dose de pénicilline, et il existe des façons de réduire le risque
de contracter ou de transmettre la syphilis, telles que l’utilisation
d’un condom lors de chacune de vos relations sexuelles.
À propos de nos mots – CATIE s’engage à utiliser un langage
qui est pertinent pour tout le monde. Les gens emploient des
termes différents pour décrire leur corps. Ce texte utilise
des termes médicaux comme pénis et vagin pour décrire les
organes génitaux. D’autres personnes préfèrent d’autres
termes, tels que parties intimes, queue ou trou frontal.
CATIE reconnaît et accepte que les gens utilisent les mots
avec lesquels ils sont le plus à l’aise.
Qu’est-ce que la syphilis?
La syphilis est une infection transmissible
sexuellement (ITS). Elle peut causer des lésions
sur ou dans les organes génitaux, l’anus, le
rectum et/ou les lèvres et la bouche et risque
de provoquer d’autres complications pour la
santé. Une personne atteinte de syphilis peut
la transmettre à une autre personne lors d’une
relation sexuelle.
Comme de nombreuses personnes atteintes
de syphilis n’éprouvent aucun symptôme,
elles ne savent pas qu’elles sont infectées.
Lorsque des symptômes se produisent durant
la phase initiale de l’infection, ils mettent de
2 à 3 semaines à se manifester. La syphilis non
traitée progresse en différents stades, et les
symptômes varient selon le stade.
CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR SUR LA SYPHILIS
Syphilis primaire : Une lésion indolore apparaît
au site de l’infection, mais elle se résorbe sans
traitement après 3 à 6 semaines. Puisque de
nombreuses personnes ne s’aperçoivent pas de
la lésion, elles ignorent qu’elles sont infectées.
Syphilis secondaire : Une éruption cutanée
qui ne démange pas peut apparaître entre
2 semaines et 3 mois après l’infection, le plus
souvent sur la poitrine, l’estomac, les organes
génitaux, la paume des mains ou la plante des
pieds; l’éruption peut durer de 2 à 6 semaines.
D’autres lésions peuvent également se
produire, ainsi que de la fièvre, des maux de
tête, des douleurs musculaires, une perte de
l’appétit et de la fatigue.
Syphilis tertiaire (stade avancé) : Si elle
n’est pas traitée, la syphilis secondaire se
transforme en syphilis tertiaire (également
appelée syphilis latente ou tardive). Ce
stade peut se produire de 2 à 30 ans après
l’infection. Dans un premier temps, il est
possible de ne présenter aucun signe de
l’infection, mais les microbes qui causent la
syphilis sont en train de nuire aux tissus. À la
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longue, les dommages causés à des organes
importants comme les yeux, la peau, les os,
le foie, les reins et le cœur peuvent causer
des symptômes.
personnes n’ayant pas le VIH. Il est possible
que les personnes atteintes du VIH doivent
prendre des médicaments pendant plus
longtemps pour traiter la syphilis.
Neurosyphilis : La syphilis peut nuire au
cerveau. Lorsque cela arrive, on parle de
neurosyphilis. Dans les cas où le cerveau est
touché, on peut observer des changements
de personnalité, ainsi que des problèmes de
cognition (faculté de penser clairement) et de
mémoire. La neurosyphilis peut se produire à
n’importe quel stade de la syphilis.
Que puis-je faire?
Est-ce que je peux contracter
la syphilis?
L’usage d’un condom ou d’une digue dentaire
lors des relations sexuelles orales peut aider
à réduire le risque de contracter ou de
transmettre la syphilis.
Toute personne sexuellement active peut
contracter la syphilis, y compris les victimes de
violence sexuelle.
La syphilis peut se transmettre des
façons suivantes :
• lors des relations sexuelles vaginales ou
anales sans condom
• lorsqu’une personne ayant la syphilis dans la
bouche ou la gorge donne du sexe oral à une
autre personne
• lorsqu’une personne donne du sexe oral à
une autre personne ayant la syphilis sur ou
dans ses organes génitaux
• lors des contacts bucco-anaux (anulingus
ou rimming)
• lorsqu’on partage des jouets sexuels, que
l’on masturbe une autre personne ou qu’on
lui passe un doigt si les microbes causant la
syphilis sont présents sur le jouet ou la main
La syphilis et le VIH
Avoir la syphilis augmente le risque de
contracter le VIH. Il est possible que les
personnes dont le VIH n’est pas bien traité
soient plus à risque de transmettre le
VIH si elles ont également la syphilis. Les
personnes atteintes du VIH risquent également
d’éprouver des complications cérébrales plus
précoces et plus graves de la syphilis que les
CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR SUR LA SYPHILIS
Prévenir l’infection
L’usage d’un condom lors des relations
sexuelles anales ou vaginales peut aider
à réduire le risque de contracter ou de
transmettre la syphilis.
Il n’existe aucun vaccin qui protège contre
la syphilis.
Se faire tester
La seule façon de savoir avec certitude si vous
avez la syphilis consiste à vous faire tester.
Un médecin ou une infirmière peut faire le
test pour vous. Si l’infection en est au stade
primaire ou secondaire, le dépistage peut
consister en des tests sanguins ou en l’analyse
de liquides extraits d’une lésion.
Lorsque vous vous faites tester pour la syphilis,
c’est une bonne idée de vous faire tester
aussi pour d’autres infections transmissibles
sexuellement (ITS), comme le VIH. D’autres
ITS peuvent être transmises de la même façon
que la syphilis. Parlez à votre professionnel de
la santé pour savoir à quelle fréquence vous
devriez passer des tests de dépistage de la
syphilis et d’autres ITS.
Si vous recevez un diagnostic de syphilis, un
intervenant de la santé publique vous parlera
de la nécessité d’aviser vos partenaires sexuels
qui auraient pu être exposés à la syphilis et de
les encourager à se faire tester. Votre identité
ne sera pas révélée.
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Se faire traiter
On peut guérir la syphilis avec une seule
dose de pénicilline si elle est diagnostiquée
dans l’année suivant l’infection initiale. Les
personnes atteintes du VIH et celles infectées
depuis plus d’un an pourraient avoir besoin
de prendre plus de médicaments pendant
plus longtemps.
Une fois le traitement terminé, vous devriez
attendre 7 jours avant de recommencer à
avoir des relations sexuelles. Si vous avez
encore une lésion ou une éruption cutanée,
vous devriez attendre que les symptômes
disparaissent avant de recommencer à avoir
des relations sexuelles.
Une fois que vous serez guéri, vous ne pourrez
pas transmettre la syphilis à vos partenaires
sexuels. Vous pourriez toutefois être infecté
de nouveau. Le fait de suivre un traitement
contre la syphilis ne vous protège pas contre
cette infection à l’avenir.
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un(e) professionnel(le) de la santé qui a une expérience
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l’information la plus récente. Les opinions exprimées dans
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Crédits
Ce feuillet d’information a été créé en partenariat avec le
Sex Information and Education Council of Canada (SIECCAN).
Publié : 2016
CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR SUR LA SYPHILIS
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