Aradel, JB
produits : Kleenex, Frigidaire, Bic, Scotch, etc. D’après les auteurs, elle se vérifie également
en comparant la liste d’arrivée de marques sur un créneau avec celle du classement de leur
part de marché, l’ordre y est bien souvent le même. Et elle se prouve, enfin, en vous
demandant de faire l’exercice de lister certains deuxièmes à avoir, par exemple : marché sur
la Lune, traverser l’Atlantique en avion, mis une souris à son clavier d’ordinateur, lancé une
marque territoriale après le Grand Lyon et son anagramme génial “Only Lyon” …
Cette règle demande donc aux territoires d’accélérer leurs raisonnements et le peaufinage de
leurs offres pour, surtout, se positionner plus vite que leurs concurrents, non pas dans la
précipitation, mais bien en ayant anticipé, plus vite que les autres, les nouvelles attentes.
Comme le déclare Philip Kotler (Les clés du marketing, éditions Village mondial) : « … à
mesure que les fabricants ajoutent de nouvelles caractéristiques à leurs ordinateurs, leurs
appareils photos et leurs téléphones portables (que les consommateurs ne connaissaient sans
doute pas et n’avaient pas réclamées), les acheteurs se forment une meilleure idée de ce qu’ils
veulent. Ces entreprises (les fabricants) ne se contentent pas d’être à l’écoute du marché
(c’est-à-dire des besoins des consommateurs), elles l’entraînent (par l’innovation). En ce sens,
il s’agit moins de satisfaire plus vite que la concurrence les besoins du client que d’être le
premier à les définir… ».
L’anticipation étant une clef parfois délicate à manier. La blague qui tourne beaucoup dans
les écoles de commerce résume parfaitement ces difficultés à comprendre et à prévoir : un
fabricant de chaussures décide de se lancer sur le marché de l’Afrique noire. Pour étudier les
potentialités, il envoie un premier expert, spécialiste des études de comportements. Celui-ci
revient quelques temps plus tard avec un avis très négatif car il a constaté que tout le
monde marchait pied nus. Les chaussures seraient donc a priori un produit inutile qui
n’intéresserait personne. Décidé à parfaire l’enquête, le fabricant dépêche un second expert,
son meilleur vendeur cette fois-ci. Après quelques jours, l’enquêteur revient plein
d’enthousiasme : puisque tous les Africains marchent pieds nus, il y a un marché
gigantesque à prendre !
2 – Si vous n’êtes pas le premier, créez une nouvelle catégorie dans laquelle vous le serez.
« On peut donc faire un leader d’un second en lui créant une nouvelle catégorie […] Oubliez la
marque. Pensez en termes de catégories » recommandent les auteurs. L’avantage semble
certain et l’argument imparable : en vous créant votre propre catégorie, non seulement vous
y serez le premier mais surtout, vous y serez, au moins pour un certain laps de temps, sans
concurrence. Le tout, sous réserve de la pertinence de la catégorie et de la crédibilité de
votre marque pour la personnifier. Un travail sur l’identité du territoire semble donc, ici,
relativement incontournable pour fonder ce travail sur votre réalité.
En 1991, Issy-les-Moulineaux avait la possibilité de créer un festival de cinéma. Mais il y en
a tellement en France ! Il fallait donc éviter de saturer cette catégorie d’évènements en
recherchant ce qui n’existait pas encore. Pour aller vers des créneaux libres, elle aurait pu
organiser, par exemple, le 1er festival Français du film Bulgare, noir et blanc, muet, et de
moins de 52 minutes. Le créneau était tout à fait libre. La ville a préféré à l’époque lancer le
Festival International de Météo d’Issy-les-Moulineaux, qui mettait à l’honneur les
présentateurs météo du monde entier. Créneau libre, thème légèrement loufoque mais en