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LA FICHE
LA GALAXIE M 77
NOM : M 77
NATURE : GALAXIE SPIRALE
DISTANCE : 60 MILLIONS D’ANNÉES-LUMIÈRE
DIAMÈTRE : 120 000 ANNÉES-LUMIÈRE
CARTE D’IDENTITÉ
M 77 n’est pas une galaxie facile à obser-
ver avec un petit instrument. Un ciel sans
gêne lumineuse est en tout cas indispen-
sable. Dans une petite lunette de 80mm
dotée d’un grossissement de 80 ×, elle
apparaît comme une faible étoile floue.
En fait, seul le noyau de M 77 est visible.
Un télescope de 115mm offre un peu
plus de luminosité et, avec un grossisse-
ment de 100 ×, on devine un noyau fai-
blement étendu. La comparaison avec
une petite étoile de magnitude10 qui se
trouve à 2’ du centre de la galaxie y aide
bien! Sous un bon ciel, on discerne que le
halo présente un aspect légèrement mar-
bré. Un télescope de 200mm amplifie le
confort de ces observations et permet de
voir l’étendue du cœur sur 1,5’ de dia-
mètre apparent. Pour espérer discerner
l’amorce des bras spiraux, il faut disposer
d’un télescope de 300mm utilisé dans de
bonnes conditions de transparence.
Lorsqu’il découvre cette galaxie, le 29 octobre 1780,
l’astronome français Charles Messier la prend pour un
amas entouré de nébulosités. C’est l’Irlandais William
Parsons, alias lord Rosse, qui observe pour la première fois
sa structure spiralée en 1850 grâce à son télescope géant
de 1,8 m de diamètre. En 1914, elle est la deuxième galaxie
après M 104 (le Sombrero) dont la vitesse de fuite
importante est mesurée par Vesto Slipher : autour de
1 100 km/s. Mais M 77 intéresse davantage les astronomes
par le fait que son noyau est une puissante source radio,
d’ailleurs cataloguée 3C 71. Même en lumière visible, le
cœur de la galaxie est remarquable : il brille comme un
milliard de soleils ! Cette bizarrerie vient du fait qu’il abrite
un trou noir d’au moins 100 millions de masses solaires et
que celui-ci engloutit quantité de matière gazeuse passant
dans son voisinage. M 77 est donc ce que l’on appelle
une galaxie active (de type Seyfert 2), dont la masse totale
flirte avec les 1 000 milliards de masses solaires.
DONNÉES ASTROPHYSIQUES
DÉCEMBRE 2013
Difficile à percevoir dans les plus petits instruments, cette spirale accessible aux télescopes de plus de
100 mm se distingue par son noyau actif très brillant.
© K. Crawford/C&E Photos