La nature en ville aujourd’hui u to a i d Ka Thi err y À travers le bitume, au milieu du béton, les plantes poussent ! Nous, les jeunes de Multi’Colors , le futur de notre quartier, les forces de défense de l’environnement, nous voulions les « rencontrer », apprendre leur petits noms, leurs histoires… Notre curiosité a été très largement récompensée durant nos séances de prises de vues, en effet ces élégantes, un peu délaissées, ont beaucoup de choses à nous apprendre. Elles soignent nos petits et grands bobos, comme le savaient si bien nos grands-parents ; elles portent des noms incroyables qui nous font voyager dans le temps et même dans l’espace, certaines arrivent de loin ! Des noms à coucher dehors parfois, c’est le cas de le dire… Bref, elles sont aussi passionantes que nombreuses. Alors, pour que vous fassiez vous aussi connaissance avec ces plantes vagabondes devant lesquelles nous passons tous, tous les jours, à côté, tout au bord, voici une présentation de quelques unes de ces aventurières urbaines. Les connaître, c’est un premier pas pour aimer et protéger la nature en ville ! Suivez-nous… s ri h C e h top Sina Sok ona e m ia Ph Louisa œb é r a M Am S ie v l y Eve Ou ma rou in at a Plantes vagabondes de l’asphalte du 20 e La cataire, chataire. La grande mauve, mauve des bois. Nepeta cataria (Lamiaceae, plus connu sous le nom de famille des menthes) La chataire est aussi connue sous le nom imagé d’herbe aux chats, ou de menthe aux chats en référence à l’attrait qu’elle exerce sur eux. Elle contient un produit chimique, le nepetalactone, connu pour le déclenchement des phéromones sexuelles dans le cerveau du chat. L’orchis pyramidal. Anacamptis pyramidalis (Orchidaceae) Son nom est dû à la disposition pyramidale très caractéristique de ses fleurs. J. n o h Pyt (Malvaceae) Cette mauve était appelée autrefois, en latin, omnimorbia, « toutes les maladies », en raison de ses propriétés adoucissantes pour les voies respiratoires. Au XIXe siècle, la couleur mauve découle du nom romain de la plante, malva. Senecio inaequidens (Asteraceae) Du latin senecionem, senex, « vieillard ». Mot à mot, petit vieillard, car au printemps il devient tout blanc en développant les aigrettes de ses graines. Le qualificatif inaequidens signifie à dents inégales. (Géraniaceae) Le nom de cette plante est certainement dérivé du latin ruber, « rouge ». Elle était dédiée à Saint Ruppert. Il est invoqué spécialement pour protéger les chiens de maladies qui les menacent. Le plantain lancéolé, herbe à cinq coutures. Le silène enflé. Plantago lanceolata (Caryophyllaceae) (Plantaginaceae) On nomme plantain lancéolé celui dont les feuilles sont en forme de fer de lance (lancéolées), avec cinq nervures. Rue Joseph Python Silene vulgaris Son nom est probablement lié au personnage de Silène, père adoptif et précepteur de Dionysos, représenté avec un ventre enflé semblable aux calices de la fleur. Rue Henri Duvernois Rue Henri Duvernois Rue Louis Lumière Square Séverine Square d’Amiens La sauge des prés. L’achillée millefeuille. Achillea millefolium (Astéraceae) L’achillée tire son nom d’Achille, qui aurait découvert et utilisé la plante pour guérir les blessures de ses soldats lors de la guerre de Troie. Le nom de « millefeuille » lui vient de ce que sa feuille est très finement découpée et donne l’impression qu’il y en a mille là où il n’y en a en réalité qu’une seule. Boulevard Davout Le galinsoga. Salvia pratensis Galinsoga parviflora (Salvia pratensis) Du latin salvare, « guérir » et pratensis, « qui naît dans les prés ». Selon le dicton : « Qui a de la sauge dans son jardin ne connaît pas le médecin ». Pour les Romains, elle est « l’herbe sacrée » qui se récolte sans l’intervention d’outils de fer. On sait maintenant que les sels de fer ont une substance incompatible avec la sauge. Le bec-de-grue musqué. La potentille tormentille. La morelle douce-amère. Solanum dulcamara Potentilla tormentilla (Solanaceae) Solanum viendrait du latin « soigner » à causes de ses nombreux usages médicinaux, dulcamara, dulcis, « doux », et amara, « amer » en référence à la saveur de ses tiges ultilisées en pharmacopée. « Morelle » signifie « noiraude » en provençal. (Rosaceae) Vient du latin potens, « puissant », comme les propriétés médicinales actives qu’on lui attribuait, en cas de diarrhée, de dysenterie, de menstruation excessive ou de calculs rénaux, notamment. La grande marguerite. On appelle becs-de-grue ces plantes qui se caractérisent par un fruit surmonté d’une sorte de bec de cigogne ou de grue très mince et érigé. Leucanthemum vulgare (Astéraceae) Du latin margarita, « perle », la fleur ayant été comparée à une perle. (Convolvulaceae) Rue Louis Lumière La lampsane, herbe aux mamelles, poule grasse. L’euphorbe. Colutea arborescens Lapsana communis Euphorbia péplus (Euphorbiaceae) Ses gousses gonflées, en latin colutea, « les baguenaudes », lui valent le nom «d’ arbre à vessies ». Le verbe baguenauder, signifiant « se promener sans but » vient des baguenaudes que les enfants désoeuvrés s’amusaient à éclater entre leurs doigts. (Astéraceae) La plante est parfois appelée « herbe aux mamelles », car elle était utilisée autrefois pour soigner les gerçures des seins. Rue Serpollet (Fabaceae) Rue Serpollet Le liseron des champs. Liseron est un dérivé du nom lis. Le nom latin est composé de deux racines grecques, kalux, « calice » et stegos, « toit ». Une fois la corolle retournée, elle ressemble à une petite maison. Convolvulus arvensis (Convolvulaceae) Sur cette photo, la version grimpante du liseron des champs. Rue Henri Duvernois Le silène dioïque, le compagnon rouge. Le baguenaudier, arbre à vessies. D’après Pline, l’origine du mot euphorbe viendrait d’Euphorbus, médecin du roi Juba de Mauritanie et qui aurait découvert le premier certaines vertus des euphorbes. Les galinsogas sont des petites plantes originaires des Andes péruviennes qui ont été apportées et plantées dans les jardins botaniques de Madrid et Paris. Le genre doit son nom à Mariano Martinez Galinsoga, directeur du jardin botanique de Madrid au XVIIIe siècle. Convolvulus arvensis Erodium moschatum (Géraniaceae) (Astéraceae) Le liseron des champs. Rue Henri Duvernois Rue Henri Duvernois Geranium robertianum t e l l o p r Rue Se Rue Square Séverine Le séneçon du Cap. Malva sylvestris L’herbe-à-Robert. Silene dioica (Caryophyllaceae) La moutarde des champs, sanve. Son nom est certainement lié au personnage de Silène, père adoptif et précepteur de Dionysos, toujours représenté avec un ventre enflé semblable aux calices de la fleur. Dioïque qualifie une plante ayant ses fleurs mâles et ses fleurs femelles sur des pieds distincts. Sinapis arvensis (Brassicaceae) Son nom latin signifie « sénévé des champs », petite graine servant à faire la moutarde. Rue Serpollet Rue Henri Duvernois La benoite, herbe bénite, herbe de la fièvre. La rose trémière. Geum urbanum Alcea rosea (Rosaceae) La racine, qui doit son nom au vieux français « benoît » (béni), possède des propriétés de purification, à condition de l’arracher en prononçant des prières et de porter des gants ayant touché une statue de la Vierge, sinon on s’expose à être ensorcelé. (Malvaceae) Le trèfle des prés. Elle se nomme rose trémière en raison d’une altération de « rose d’Outremer ». Apportée d’Orient, du sud-ouest de la Chine, par les croisés du Moyen Âge, elle est encore appelée passerose ou primerose ou bâton de Jacob. Boulevard Davout Trifolium pratense (Fabaceae) Comme l’indique leur nom générique, les trèfles possèdent tous des feuilles à trois folioles souvent dentées. Square d’Amiens Plantes vagabondes de l’asphalte du 20 e La morelle douce-amère. Le tabouret perfolié. L’amarante flexueuse. La campanule à feuilles rondes. Amaranthus deflexus Campanula rotundifolia Du grec amaranthon, « qui ne flétrit pas », la deuxième partie du nom, deflexus, signifie en latin « courbé » ou « détourné ». Du latin campanula, « petite cloche ». Seule la campanule la plus commune, la campanule à feuilles rondes, porte le nom familier de « clochette ». (Amaranthaceae) Rue de Bagnolet Rue de Bagnolet Parietaria officinalis (Urticaceae) Parietaria vient du latin paries, « mur », « paroi ». Accrochée aux vieux murs, étalant ses tiges rousses, elle a reçu de nombreux noms vernaculaires plutôt évocateurs : Perce-muraille, Casse-pierre, … Rue de Bagnolet Rue de Bagnolet et nol Bag de Sq. des cardeurs e v u r t i V Rue Rue Saint Blaise La grande ortie. L’herbe à verrues. Chelidonium majus (Papavéraceae) Le nom de chélidoine vient du latin chelidonium « hirondelle », car sa floraison printanière coïncide avec l’arrivée de cet oiseau migrateur. On l’appelle aussi herbe aux verrues, car son latex jaune orangé passe pour éliminer les verrues. Rue des Pyrénées Urtica (Urticaceae) La cymbalaire des murs, ruine-de-Rome. L’oxalis corniculée, pied de pigeon, trèfle jaune. Le coquelicot, ponceau, pavot rouge. Cymbalaria muralis Oxalis corniculata Papaver rhoeas Du latin cymba, « nacelle », allusion à la forme un peu concave des feuilles. Comme l’indique son nom, elle apprécie surtout les murs et les lieux rocheux, avec une petite préférence pour le calcaire. Oxalis, car ses feuilles contiennent de l’acide oxalique. En latin, corniculata, « petite corne », fait référence à ses capsules en forme de corne. Au Japon, elle symbolisait la protection contre les démons. (Oxalidaceae) (Scrophulariaceae) Rue Saint-Blaise (Astéraceae) Matricaria vient de matrix, « femelle », « matrice » en effet la plante facilite et soulage les douleurs des règles. Rue des Pyrénées Rue des Pyrénées Rue Victor Ségalen Le grand plantain. Les botanistes l’ont baptisée : du grec anti, « ressemblant à » et rhis, rhinos, « nez ». Ses noms populaires Gueulede-loup ou Gueule-de-lion confirment cette comparaison. Plantago major (Scrophulariaceae) (Asteraceae) « Pissenlit » attesté dès le XVe siècle, est évidemment lié aux propriétés diurétiques de la plante. Rue Vitruve À maturité, les graines de la plante sont dispersées par les fourmis. Cette propriété de dissémination expliquerait peut-être l’étymologie romaine du nom scientifique qui vient du dieu grec Mercure, dieu du commerce et des voyageurs. Du latin oleraceus, « herbe, légume ». Son nom commun laiteron vient du lait qui est abondant à la rupture de sa tige. Rue Victor Ségalen Le fraisier des Indes, faux-fraisier. La brunelle commune, herbe au charpentier. Duchesnea indica Prunella vulgaris Son nom de Duchesnea est un hommage à Antoine Nicolas Duchesne, botaniste et auteur d’un ouvrage sur l’histoire naturelle des fraises. Le nom populaire de « charbonnière » provient de sa capacité à se développer sur les fauldes : emplacements où l’on a brûlé du bois dans les forêts. (Rosaceae) (Plantaginaceae) Plantago du nom latin planta, « la plante des pieds », que rappelle la forme de la feuille. Rue Vitruve (Euphorbiaceae) (Asteraceae) Rue Victor Ségalen Antirrhinum latifolium Mercurialis annua Sonchus oleraceus Le muflier à grandes fleurs gueule-de-loup, gueule-de-lion. Taraxacum Rue des Pyrénées Le genre buddleja est dédié au révérend Adam Buddle (1660-1715), pasteur, médecin et botaniste amateur anglais. Originaire de Chine, le buddleja est aussi appelé « lilas d’été ». Son parfum délicat et son nectar attire toutes sortes d’insectes. Le nom « ronce » vient du latin rumex, rumicis, qui signifie « dard ». Le mûrier sauvage produit un fruit comestible, le mûron, à ne pas confondre avec la mûre du mûrier dont le goût et l’apparence sont proches. Le pissenlit commun, officinal. Tout d’abord écrit coquelicoq (1545), son nom est une variante de l’ancien français coquerico, désignant le coq par onomatopée. Il s’agit d’une métaphore entre la couleur de la fleur et celle de la crête du coq. Matricaria recutita (Buddlejaceae) (Rosaceae) La mercuriale annuelle. Le laiteron maraîcher, laiteron potager, laiteron lisse. Buddleja Rue des Balkans (Papavéraceae) La camomille sauvage. L’arbre aux papillons. La ronce commune, mûrier sauvage. Du latin urtica, dérivé du verbe urere, « brûler ». Les poils urticants contiennent de l’acide formique, de l’histamine, de l’acétylcholine et de la sérotonine qui irritent la peau à son contact. Elle est pourtant reconnue comme faisant partie des plantes médicinales les plus utiles et les plus efficaces. Rue des Balkans Rue Saint-Blaise Qu’il désigne un siège ou une plante, le mot « tabouret » est un diminutif de « tambour ». Concernant la plante, il s’agit sans doute d’une image liée à la forme arrondie et concave des fruits (des silicules), semblables à des tambourins. Littéralement, le nom allemand de la Cardamine est « l’écume des près », une image qui fait référence à son abondante dissémination dans les prairies et à sa poétique floraison. Plusieurs noms populaires lui sont attribués, ceux par exemple de « cresson sauvage » « cresson élégant », « lilas des près »… eV .S éga len Chemin du parc de Charonne Solanum viendrait du latin « soigner », à cause de ses nombreux usages médicinaux. Dulcamara vient du latin dulcis, « doux », et amara, « amer », en référence à la saveur de ses tiges, souvent ultilisées en pharmacopée. « Morelle » signifie « noiraude » en provençal (Brassicaceae) (Brassicaceae) La pariétaire officinale. (Solanaceae) Ru Rue Ch. du Parc d e Char onne Rue des Balkans Cardamine pratensis Solanum dulcamara Kandis perfoliata (Campanulaceae) La cardamine. Square des Cardeurs (Lamiaceae) L’épilobe à petites fleurs, osier fleuri. Epilobium parviflorum (Onagraceae) Epilobium vient du grec epi, « dessus », et lobion, « petites cosses » qui apparaissent quand la fleur est fécondée. Parviflorum, du latin, parvus, « petit » et floris, « fleur ».