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À travers le bitume, au milieu du béton, les plantes poussent !
Nous, les jeunes de MultiColors, le futur de notre
quartier, les forces de défense de l’environnement,
nous voulions les « rencontrer », apprendre leur
petits noms, leurs histoires… Notre curiosité
a été très largement récompensée durant
nos séances de prises de vues, en effet ces
élégantes, un peu délaissées, ont beaucoup
de choses à nous apprendre. Elles soignent
nos petits et grands bobos, comme le
savaient si bien nos grands-parents ; elles
portent des noms incroyables qui nous font
voyager dans le temps et même dans l’espace,
certaines arrivent de loin ! Des noms à coucher
dehors parfois, c’est le cas de le dire… Bref, elles
sont aussi passionantes que nombreuses. Alors, pour que vous
fassiez vous aussi connaissance avec ces plantes vagabondes
devant lesquelles nous passons tous, tous les jours, à côté, tout au
bord, voici une présentation de quelques unes de ces aventurières
urbaines.
Les connaître, c’est un premier pas pour aimer et protéger
la nature en ville ! Suivez-nous…
Kadiatou
Thierry
Mariame
Sylvie
Eve
Louisa
Oumarou
Phœbé
Aminata
Sokona
Sina
Christophe
Plantes vagabondes de l’asphalte du 20e
Square Séverine
Rue Serpollet
Rue Louis Lumière
Boulevard Davout
Square d’Amiens
Rue Henri Duvernois
R
u
e
J
.
P
y
t
h
o
n
La moutarde
des champs, sanve.
Sinapis arvensis
(Brassicaceae)
Son nom latin signifie « sénévé des
champs », petite graine servant à faire
la moutarde.
L’herbe-à-Robert.
Geranium robertianum
(Géraniaceae)
Le nom de cette plante est certaine-
ment dérivé du latin
ruber
, « rouge ».
Elle était dédiée à Saint Ruppert. Il
est invoqué spécialement pour proté-
ger les chiens de maladies qui les me-
nacent.
La cataire, chataire.
Nepeta cataria
(Lamiaceae, plus connu sous le nom
de famille des menthes)
La chataire est aussi connue sous
le nom imagé d’herbe aux chats, ou
de menthe aux chats en référence à
l’attrait qu’elle exerce sur eux. Elle
contient un produit chimique, le ne-
petalactone, connu pour le déclenche-
ment des phéromones sexuelles dans
le cerveau du chat.
Rue Joseph Python
Le galinsoga.
Galinsoga parviflora
(Astéraceae)
Les galinsogas sont des petites plan-
tes originaires des Andes péruviennes
qui ont été apportées et plantées dans
les jardins botaniques de Madrid et
Paris. Le genre doit son nom à Ma-
riano Martinez Galinsoga, directeur
du jardin botanique de Madrid au
XVIIIe siècle.
Rue Henri Duvernois
Rue Louis Lumière
L’euphorbe.
Euphorbia péplus
(Euphorbiaceae)
D’après Pline, l’origine du mot euphor-
be viendrait d’Euphorbus, médecin du
roi Juba de Mauritanie et qui aurait
découvert le premier certaines vertus
des euphorbes.
Rue Serpollet
L’orchis pyramidal.
Anacamptis pyramidalis
(Orchidaceae)
Son nom est à la disposition py-
ramidale très caractéristique de ses
fleurs.
Square Séverine
La grande mauve,
mauve des bois.
Malva sylvestris
(Malvaceae)
Cette mauve était appelée autrefois, en la-
tin,
omnimorbia
, « toutes les maladies », en
raison de ses propriétés adoucissantes pour
les voies respiratoires. Au XIXe siècle, la
couleur mauve découle du nom romain de la
plante,
malva
.
Le séneçon du Cap.
Senecio inaequidens
(Asteraceae)
Du latin
senecionem
,
senex
, « vieillard ». Mot
à mot, petit vieillard, car au printemps il de-
vient tout blanc en développant les aigrettes
de ses graines. Le qualificatif
inaequidens
signifie à dents inégales.
L’achillée millefeuille.
Achillea millefolium
(Astéraceae)
L’achillée tire son nom d’Achille, qui aurait
découvert et utilisé la plante pour guérir les
blessures de ses soldats lors de la guerre de
Troie. Le nom de « millefeuille » lui vient de
ce que sa feuille est très finement découpée
et donne l’impression qu’il y en a mille là où
il n’y en a en réalité qu’une seule.
Rue Henri Duvernois
La grande marguerite.
Leucanthemum vulgare
(Astéraceae)
Du latin
margarita
, « perle », la fleur
ayant été comparée à une perle.
Le liseron des champs.
Convolvulus arvensis
(Convolvulaceae)
Liseron est un dérivé du nom lis. Le
nom latin est composé de deux racines
grecques,
kalux
, « calice » et
stegos
,
« toit ». Une fois la corolle retournée,
elle ressemble à une petite maison.
La morelle douce-are.
Solanum dulcamara
(Solanaceae)
Solanum
viendrait du latin « soigner »
à causes de ses nombreux usages mé-
dicinaux,
dulcamara
,
dulcis
, « doux »,
et
amara
, « amer » en référence à la
saveur de ses tiges ultilisées en phar-
macopée. « Morelle » signifie « noi-
raude » en provençal.
Rue Henri Duvernois
Le plantain lancéolé,
herbe à cinq coutures.
Plantago lanceolata
(Plantaginaceae)
On nomme plantain lancéolé celui
dont les feuilles sont en forme de
fer de lance (lancéolées), avec cinq
nervures.
Rue Henri Duvernois
La sauge des prés.
Salvia pratensis
(Salvia pratensis)
Du latin
salvare
, « guérir » et
praten-
sis
, « qui naît dans les prés ». Selon le
dicton : « Qui a de la sauge dans son
jardin ne connaît pas le médecin ».
Pour les Romains, elle est « l’herbe
sacrée » qui se récolte sans l’interven-
tion d’outils de fer. On sait maintenant
que les sels de fer ont une substance
incompatible avec la sauge.
Le silène enflé.
Silene vulgaris
(Caryophyllaceae)
Son nom est probablement lié au per-
sonnage de Silène, père adoptif et
précepteur de Dionysos, représenté
avec un ventre enflé semblable aux
calices de la fleur.
Le bec-de-grue musqué.
Erodium moschatum
(Géraniaceae)
On appelle becs-de-grue ces plantes
qui se caractérisent par un fruit sur-
monté d’une sorte de bec de cigogne
ou de grue très mince et érigé.
La lampsane, herbe aux
mamelles, poule grasse.
Lapsana communis
(Astéraceae)
La plante est parfois appelée « herbe
aux mamelles », car elle était utilisée
autrefois pour soigner les gerçures
des seins.
Rue Serpollet
Le baguenaudier,
arbre à vessies.
Colutea arborescens
(Fabaceae)
Ses gousses gonflées, en latin
colu-
tea
, « les baguenaudes », lui valent
le nom «d’ arbre à vessies ». Le verbe
baguenauder, signifiant « se promener
sans but » vient des baguenaudes que
les enfants désoeuvrés s’amusaient à
éclater entre leurs doigts.
Le silène dioïque,
le compagnon rouge.
Silene dioica
(Caryophyllaceae)
Son nom est certainement lié au
personnage de Silène, père adoptif
et précepteur de Dionysos, toujours
représenté avec un ventre enflé sem-
blable aux calices de la fleur. Dioïque
qualifie une plante ayant ses fleurs
mâles et ses fleurs femelles sur des
pieds distincts.
Rue Serpollet
La benoite, herbe
bénite, herbe de la
fièvre.
Geum urbanum
(Rosaceae)
La racine, qui doit son nom au vieux
français « benoît » (béni), possède des
propriétés de purification, à condition
de l’arracher en prononçant des priè-
res et de porter des gants ayant tou-
ché une statue de la Vierge, sinon on
s’expose à être ensorcelé.
Rue Henri Duvernois
La rose trémière.
Alcea rosea
(Malvaceae)
Elle se nomme rose trémière en rai-
son d’une altération de « rose d’Outre-
mer ». Apportée d’Orient, du sud-ouest
de la Chine, par les croisés du Moyen
Âge, elle est encore appelée passe-
rose ou primerose ou bâton de Jacob.
Boulevard Davout
Le trèfle des prés.
Trifolium pratense
(Fabaceae)
Comme l’indique leur nom générique,
les trèfles possèdent tous des feuilles
à trois folioles souvent dentées.
Square d’Amiens
Le liseron des champs.
Convolvulus arvensis
(Convolvulaceae)
Sur cette photo, la version grimpante
du liseron des champs.
La potentille
tormentille.
Potentilla tormentilla
(Rosaceae)
Vient du latin
potens
, « puissant »,
comme les propriétés médicinales
actives qu’on lui attribuait, en cas de
diarrhée, de dysenterie, de menstrua-
tion excessive ou de calculs rénaux,
notamment.
Plantes vagabondes de l’asphalte du 20e
Sq. des
cardeurs
Rue des Pyrénées
Rue Saint Blaise
Rue V. Ségalen
Rue des Balkans
Ch. du Parc de Charonne
Rue Vitruve
Rue de Bagnolet
La brunelle commune,
herbe au charpentier.
Prunella vulgaris
(Lamiaceae)
Le nom populaire de « charbonnière »
provient de sa capacité à se dévelop-
per sur les fauldes : emplacements
l’on a brûlé du bois dans les forêts.
L’épilobe à petites
fleurs, osier fleuri.
Epilobium parviflorum
(Onagraceae)
Epilobium
vient du grec
epi
, « des-
sus », et
lobion
, « petites cosses » qui
apparaissent quand la fleur est fécon-
dée.
Parviflorum
, du latin,
parvus
,
« petit » et
floris
, « fleur ».
La campanule à feuilles
rondes.
Campanula rotundifolia
(Campanulaceae)
Du latin
campanula
, « petite cloche ».
Seule la campanule la plus commune,
la campanule à feuilles rondes, porte
le nom familier de « clochette ».
La cardamine.
Cardamine pratensis
(Brassicaceae)
Littéralement, le nom allemand de la
Cardamine est « l’écume des près »,
une image qui fait référence à son
abondante dissémination dans les
prairies et à sa poétique floraison.
Plusieurs noms populaires lui sont at-
tribués, ceux par exemple de « cresson
sauvage » « cresson élégant », « lilas
des près »…
La morelle
douce-amère.
Solanum dulcamara
(Solanaceae)
Solanum
viendrait du latin « soigner »,
à cause de ses nombreux usages
médicinaux.
Dulcamara
vient du latin
dulcis
, « doux », et
amara
, « amer »,
en référence à la saveur de ses tiges,
souvent ultilisées en pharmacopée.
« Morelle » signifie « noiraude » en
provençal
Rue de Bagnolet
La pariétaire officinale.
Parietaria officinalis
(Urticaceae)
Parietaria
vient du latin
paries
,
« mur », « paroi ». Accrochée aux vieux
murs, étalant ses tiges rousses, elle a
reçu de nombreux noms vernaculaires
plutôt évocateurs : Perce-muraille,
Casse-pierre, …
Rue de Bagnolet
Le tabouret perfolié.
Kandis perfoliata
(Brassicaceae)
Qu’il désigne un siège ou une plante,
le mot « tabouret » est un diminutif de
« tambour ». Concernant la plante, il
s’agit sans doute d’une image liée à la
forme arrondie et concave des fruits
(des silicules), semblables à des tam-
bourins.
Rue de Bagnolet
L’herbe à verrues.
Chelidonium majus
(Papavéraceae)
Le nom de chélidoine vient du latin
chelidonium
« hirondelle », car sa
floraison printanière coïncide avec
l’arrivée de cet oiseau migrateur. On
l’appelle aussi herbe aux verrues, car
son latex jaune orangé passe pour
éliminer les verrues.
Rue des Balkans
La grande ortie.
Urtica
(Urticaceae)
Du latin
urtica,
dérivé du verbe
urere,
« brûler ». Les poils urticants
contiennent de l’acide formique, de
l’histamine, de l’acétylcholine et de la
sérotonine qui irritent la peau à son
contact. Elle est pourtant reconnue
comme faisant partie des plantes
médicinales les plus utiles et les plus
efficaces.
La ronce commune,
mûrier sauvage.
(Rosaceae)
Le nom « ronce » vient du latin
rumex
,
rumicis
, qui signifie « dard ». Le mû-
rier sauvage produit un fruit comes-
tible, le mûron, à ne pas confondre
avec la mûre du mûrier dont le goût
et l’apparence sont proches.
Rue des Balkans
L’oxalis corniculée, pied
de pigeon, trèfle jaune.
Oxalis corniculata
(Oxalidaceae)
Oxalis
, car ses feuilles contiennent
de l’acide oxalique. En latin,
corni-
culata
, « petite corne », fait référence
à ses capsules en forme de corne. Au
Japon, elle symbolisait la protection
contre les démons.
Rue Saint-Blaise
La camomille sauvage.
Matricaria recutita
(Astéraceae)
Matricaria
vient de
matrix
, « femelle »,
« matrice » en effet la plante facilite
et soulage les douleurs des règles.
Rue des Pyrénées
Le coquelicot, ponceau,
pavot rouge.
Papaver rhoeas
(Papavéraceae)
Tout d’abord écrit coquelicoq (1545),
son nom est une variante de l’ancien
français coquerico, désignant le coq
par onomatopée. Il s’agit d’une méta-
phore entre la couleur de la fleur et
celle de la crête du coq.
Rue des Pyrénées
Le pissenlit commun,
officinal.
Taraxacum
(Asteraceae)
« Pissenlit » attesté dès le XVe siècle,
est évidemment lié aux propriétés
diurétiques de la plante.
Rue des Pyrénées
L’arbre aux papillons.
Buddleja
(Buddlejaceae)
Le genre buddleja est dédié au révé-
rend Adam Buddle (1660-1715), pas-
teur, médecin et botaniste amateur
anglais. Originaire de Chine, le bud-
dleja est aussi appe « lilas d’é».
Son parfum délicat et son nectar at-
tire toutes sortes d’insectes.
Rue Victor Ségalen
Le laiteron maraîcher,
laiteron potager,
laiteron lisse.
Sonchus oleraceus
(Asteraceae)
Du latin oleraceus, « herbe, légume ».
Son nom commun laiteron vient du
lait qui est abondant à la rupture de
sa tige.
Rue Victor Ségalen
La mercuriale annuelle.
Mercurialis annua
(Euphorbiaceae)
À maturité, les graines de la plante
sont dispersées par les fourmis. Cette
propriété de dissémination explique-
rait peut-être l’étymologie romaine
du nom scientifique qui vient du dieu
grec Mercure, dieu du commerce et
des voyageurs.
Rue Victor Ségalen
Le muflier à grandes
fleurs gueule-de-loup,
gueule-de-lion.
Antirrhinum latifolium
(Scrophulariaceae)
Les botanistes l’ont baptisée : du grec
anti
, « ressemblant à » et
rhis
,
rhinos
,
« nez ». Ses noms populaires Gueule-
de-loup ou Gueule-de-lion confirment
cette comparaison.
Rue Vitruve
Le grand plantain.
Plantago major
(Plantaginaceae)
Plantago du nom latin
planta
, « la
plante des pieds », que rappelle la
forme de la feuille.
Rue Vitruve
L’amarante flexueuse.
Amaranthus deflexus
(Amaranthaceae)
Du grec
amaranthon,
« qui ne flétrit
pas », la deuxième partie du nom,
deflexus
, signifie en latin « courbé »
ou « détour».
Chemin du parc de Charonne Rue de Bagnolet
La cymbalaire des murs,
ruine-de-Rome.
Cymbalaria muralis
(Scrophulariaceae)
Du latin
cymba
, « nacelle », allusion à
la forme un peu concave des feuilles.
Comme l’indique son nom, elle appré-
cie surtout les murs et les lieux ro-
cheux, avec une petite préférence pour
le calcaire.
Rue Saint-Blaise
Le fraisier des Indes,
faux-fraisier.
Duchesnea indica
(Rosaceae)
Son nom de Duchesnea est un hom-
mage à Antoine Nicolas Duchesne,
botaniste et auteur d’un ouvrage sur
l’histoire naturelle des fraises.
Square des Cardeurs
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