Performance humaine et limitations
REV 01
Vision, audition, équilibre
13/12/2001
ATPL 040 page 3.1
La perception humaine est puissante car elle est multisensorielle. En vol,
les sens importants sont :
La vue
L’audition
Le toucher
On pourrait y adjoindre un 6e sens : l’équilibre.
L’œil
« La vision est probablement le sens plus essentiel en vol ».
L’œil est notre organe sensoriel le plus important car la plupart des situations se caractérisent par
une présentation visuelle. Cependant, les meilleurs yeux, une vue parfaite, une bonne perception
de la profondeur et une vision de couleur bien développée peuvent jouer des tours inattendus aux
pilotes les plus expérimentés.
Les yeux et le cerveau coopèrent étroitement pour produire la sensation visuelle.
Par nos yeux nous obtenons le reflet d'un objet quelconque à l'intérieur de notre tête. Sur le
chemin vers notre cerveau, l'information visuelle dans la lumière entrante, doit passer de divers
filtres pour transformation.
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La structure de l’œil donne également une vue d'ensemble de ses éléments principaux.
1 Cristallin
2 Cornée
3 Humeur aqueuse
4 Centre de la vision (Fovea Centralis)
5 Rétine
6 Axe de la vision
7 Point aveugle
L’œil est comme un appareil-photo. Il a une enveloppe qui tient un objectif, et à la place du film,
une rétine qui reçoit l'image.
L’œil se compose de trois couches de membrane :
¸ la couche sclérale
¸ la couche choroïde
¸ la couche rétinienne
Récepteurs visuels :
L’œil a une structure duelle de réception tout simplement car il y a deux genres de nerf
sensibles à la lumière au fond de l’œil sur la rétine : les bâtonnets et les cônes. Ils diffèrent
dans leurs capacités de réception (couleur) et dans leur connexion (simple ou groupée) qui a un
impact sur les capacités de résolution spatiale et sur la sensibilité à la luminosité.
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Sur la rétine, dans le « fond » de l’œil, nous trouvons différentes zones :
¸ P: Le « point aveugle » (endroit où les nerfs visuels partent de l’œil)
¸ FC: La « fovéa centrale » (endroit avec la vision la plus précise)
Cônes :
Les cônes exigent une lumière considérable de fonctionner. Ils sont employés dans la vision de
jour parce qu'ils ont besoin d'intensité lumineuse pour fonctionner. En fait, les cônes cessent de
fonctionner dans la demi-obscurité. Des millions de ces structures minuscules sont groupés au
fond du globe oculaire, au centre de la rétine (fovéa centrale).
Chaque cône a son propre raccordement nerveux au cerveau. Ceci explique l'excellente acuité
visuelle des cônes. Mais ils ont également la capacité de distinguer des couleurs.
Il y a trois sortes de cônes (chacun pour un spectre lumineux spécifique) :
¸ Cônes sensibles au bleu
¸ Cônes sensibles au vert
¸ Cônes sensibles au rouge
Bâtonnets :
Les bâtonnets peuvent fonctionner dans une lumière très faible. Ils sont distribués partout sur la
rétine - excepté sur la fovéa centrale. Étant insensibles aux couleurs, ils voient seulement dans
les gris et servent la vision périphérique pendant le jour. C’est à dire qu’ils permettent de
percevoir des objets en mouvement du coin de l’œil. Les bâtonnets sont groupés et il y a un
raccordement au cerveau pour chaque groupe. Ceci explique l'excellente détection des
signaux mobiles en vision périphérique.
La distribution des bâtonnets et des cônes sur la rétine est fonction des conditions de la vision.
Les cônes sont au centre et les bâtonnets dans le secteur périphérique.
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Le point aveugle
Le point aveugle se situe environ 20° latéralement dans le plan horizontal et au milieu du
champ visuel. Il s'appelle « aveugle » parce qu'à ce point tous les nerfs visuels quittent l’œil
donc aucun bâtonnet ou cône n'est présent.
Ceci signifie en d'autres termes que les récepteurs sont absents et qu’aucun signal ne peut « être
détecté » et transféré.
Pour mettre en évidence le point aveugle, fermez votre oeil gauche et observez l'avion de
gauche avec votre œil droit. Quand vous vous éloignez ou vous rapprochez de la feuille en
fixant l'avion de gauche avec votre oeil droit, l'avion droit « disparaît ». Ceci se produira à environ
distance de 40cm de la feuille.
Vision de nuit
L'absence complète des bâtonnets au centre de la rétine (fovéa centrale) rend la vision
« décentrée » importante pour le pilote pendant un vol de nuit.
En tentant de pratiquer ce procédé de balayage, si l’on constate que les yeux ont une tendance à
s’orienter vers la cible, les forcer à se focaliser de sorte que les bâtonnets du côté opposé du
globe oculaire voient l'objet.
Les bâtonnets perdent leur sensibilité après une exposition courte à une source lumineuse, mais
ils la regagnent rapidement après un moment de « repos ». En conséquence, un clignement
prolongé peut être suffisant pour rétablir l'efficacité de votre vision si l’on emploie la technique de
vision du « coin de l’œil », sans balayage. Se rappeler, aussi, que les bâtonnets ne perçoivent pas
les objets quand les yeux sont en mouvement, mais seulement pendant les pauses.
Puisque les bâtonnets peuvent encore fonctionner avec une luminosité inférieure au 1/5000 de
l'intensité à laquelle les cônes cessent de fonctionner, ils sont employés pour la vision de nuit.
Cependant, les bâtonnets ont besoin de plus de temps pour s'ajuster sur l'obscurité que les
cônes. Les yeux s’adaptent à la lumière du soleil en 10 secondes, mais les bâtonnets ont besoin
de 25 minutes pour s'ajuster entièrement sur une nuit sombre. Cette adaptation dépend de la
sécrétion d’un pigment, la rhodopsine. La rhodopsine est « brûlée » par un éblouissement. Il lui
faut ensuite à nouveau 25 minutes pour se régénérer. C’est pour cette raison que les pilotes de
chasse de nuit pendant la seconde guerre mondiale restaient dans l’obscurité avant un vol.
En vous maintenant ces principes simples à l'esprit vous devriez pouvoir sauvegarder votre vision
de nuit.
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Les yeux ont besoin d'environ 30 minutes pour obtenir une efficacité maximum après exposition à
une source lumineuse. Les lumières brillantes (telles que des balises d'atterrissage) réduisent la
vision de nuit. En fermant un oeil quand on est brièvement exposé à une lumière brillante (pour
lecture de carte par exemple) on peut se protéger de la lumière l’œil qui n'a pas besoin de se
réadapter.
Enfin, une bonne vue dépend de l’état physique. La fatigue, les rhumes, l'insuffisance de vitamine,
l'alcool, les stimulants, le tabagisme ou les médicaments peuvent sérieusement altérer la vision.
Un impact important sur la vision de nuit peut également venir des éclairages de cockpit.
L'éclairage de l'habitacle a été le sujet de beaucoup de discussions. Avec l'arrivée d’aéroports
correctement balisés et l'utilisation générale de la radio pour la navigation, la vision de nuit est
devenue réellement moins importante. La tendance est de nos jours vers une illumination plus
complète de l'habitacle, avec une utilisation d’une lumière blanche de préférence au rouge.
D’une manière générale, les pilotes utilisent mal leurs éclairages de cockpit. Les postes de pilotage
restent dans une pénombre importante pendant toute la croisière. Ce n’est pas le plus judicieux.
Au-dessous du niveau 100, il est préférable de voler cockpit « éteint » pour favoriser la vision de
nuit mais au-dessus du niveau 100, le maintien de l’obscurité nuit à la vigilance tout en
compliquant le travail « de bureau » à accomplir. En conséquence, il est préférable « d’allumer »
le poste.
En ce qui concerne les EFIS, la tendance est à l’éblouissement général… La quantité
d’informations disponibles impose une précision de lecture incompatible avec l’éblouissement. En
conséquence, les écrans devraient être réglés sur une faible intensité avec l’éclairage du bandeau
(flood) allumé pour recréer un contraste et visualiser en volume l’environnement du cockpit. En
vol de nuit, un cockpit dans le noir n’est pas « confortable ».
La foudre détruit la vision de nuit car, de nuit, elle éblouit. Par conséquent, près des nuages
d'orage, allumer les éclairages cockpit au maximum pour voir vos instruments correctement. Faire
ceci, même de jour.
Vision des couleurs et des contrastes :
La visibilité d’une couleur dépend du niveau de lumière ambiante. Les cônes voient les détails et
les couleurs mais demandent un niveau de luminance ambiant important. Passé ce seuil tous les
objets sont vus gris par les bâtonnets. Le rouge est une couleur à privilégier pour les alarmes car
il est toujours vu rouge quelles que soient les conditions d'éclairage.
Le contraste perçu entre un objet et le fond sur lequel il apparaît est lié à la différence de
luminance entre l’objet et le fond. Il y a un lien entre la perception du contraste et l’acuité
visuelle. En effet, le cerveau établit un lien entre contraste et perception de la distance.
Cependant, la capacité à percevoir des petits détails sur un fond blanc n’est pas une condition
suffisante pour une bonne acuité visuelle. L’acuité visuelle est la représentation de l’aptitude du
sujet à discerner de petits détails à une distance de référence.
Longueur d’onde
(couleur)
Intensité
lumineuse
1 / 39 100%
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