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Une filière qui s'impose
La filiere des matériaux biosourcés dans la construction
confirme d'ores et déjà son potentiel technique et éco-
nomique ainsi que sa pertinence face aux enjeux de la
construction durable En 2012, le marché des isolants
biosourcés a représenté environ 8% des ventes nationa-
les d'isolants, tandis que les ventes de bétons végétaux
dans I Hexagone ont progressé de 20% par an ces trois
dernières annees Cette filière s'impose donc désor-
mais comme légitime et assoit son passage à l'échelle
industrielle
Larrête du 19 décembre 2012 relatif au contenu et aux
conditions dattribution du label Bâtiment biosourcé (lire
encadré) définit une matiere biosourcee comme « une
matière issue de la biomasse végétale ou animale pou-
vant être utilisée comme matiere première » Les pro-
duits de construction biosources sont donc « les maté-
riaux de construction ou les produits de construction
et de décoration comprenant une quantite de matière
biosourcee » Ces matériaux bénéficient d'atouts envi-
ronnementaux déterminants, tels que le stockage du car-
bone, le caractère renouvelable de la matière première
ou encore de faibles besoins en énergie grise (quantité
d'énergie nécessaire au cycle de vie du matériau, de sa
production jusqu à sa valorisation, son stockage ou son
élimination) Une gamme très large de matériaux et d'uti-
hsations est aujourd'hui disponible isolants à base de
fibres végétales, granulats pour béton, bottes de paille
pour la construction composites plastique à fibres végé-
tales .
Une efficacité reconnue
Les matériaux biosourcés s'appuient sur un ensemble de
filières dynamiques, parmi lesquelles celles des isolants
biosources et des bétons végétaux aujourd'hui entrées
dans l'ère industrielle Les caractéristiques techniques
des isolants végétaux, souvent validées par des certifi-
cations reconnues (en particulier, Acermi) sont similaires
à celles des autres isolants Les avancées scientifiques
actuelles offrent - a court terme et particulièrement pour
les bétons de chanvre - des ruptures technologiques
susceptibles d'améliorer sensiblement la performance
energetique des bâtiments ainsi que leur confort et leur
qualite sanitaire Par des approches innovantes en ter-
mes de fonctionnement thermique et hygrothermique,
ces technologies répondent à des exigences, parfois
contradictoires telles que la performance énergétique
le confort d'été, la qualite de l'air interieur ou la preser-
vation des qualites intrinsèques des bâtiments existants
lors de leur rénovation thermique
La filière Matériaux biosourcés et construction a été
identifiée par le Commissariat général au développement
t Quèlques dizaines de milliers de mètres carrés
de panneaux de ouate de cellulose ont été vendus
en France en 2011.
Un label pour valoriser
le biosourcé
Volonté de la loi Grenelle I (article 34), ie label Bâti-
ment biosourcé vise à lutter contre le changement
climatique par l'emploi de matériaux biosourcés.
Destiné aux « bâtiments nouveaux intégrant un
taux minimal de matériaux biosourcés et répon-
dant aux caractéristiques associées à ces maté-
riaux », il doit permettre de mettre en lumière la
qualité environnementale de certains projets et
de valoriser les démarches volontaires des maîtres
d'ouvrage qui intègrent des biomatériaux.
Larrëte du 19 decembre 2012definittrois niveaux
de label, chacun requérant un taux minimal d'in-
corporation de matière biosourcee Ce taux dépend
de l'usage principal auquel le bâtiment est des-
tiné : maisons individuelles, bâtiments à usage
industriel, de stockage ou de transport, autres
bâtiments. Le label est délivré par un organisme
ayant passé une convention spéciale avec l'État
et uniquement pour des opérations ayant fait
l'objet d'une certification portant sur la qualité
globale du bâtiment, en particulier sur sa perfor-
mance énergétique et sur l'aptitude à l'usage des
produits qui le composent.