Résumé français Page 890 Editorial Le rôle du toit - DETAIL

Résumé français
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Editorial
Le rôle du toit
«Avoir un toit sur la tête» signifie déjà avoir
une maison, être protégé de la pluie, du
vent et des températures extrêmes. La très
large palette de formes et de matériaux de
toiture ne signifie pas moins qu’un toit peut
être encore beaucoup plus. Des architectes
de renommée internationale sont interrogés
sur le sujet dans deux interview dans ce
numéro. John Patkau, du Canada pluvieux,
nous explique que sa préférence pour les
toits en pente, par rapport aux toitures
plates, dépasse les seuls aspect tech-
niques. Pour lui les effets sur les espaces
intérieurs et le caractére sculptural des toits
dans le paysage jouent un rôle de première
importance. L’architecte japonais Kengo
Kuma a une position différente. Il préfère,
dans les paysages ruraux, une architecture
de formes simples et de matériaux naturels.
Ses bâtiments, à la poésie tranquille, reflè-
tent par leurs matériaux et leur transparence
son attitude.
La rubrique «dokumentation» se poursuit
par une large palette d’exemples différents.
C’est ainsi que les architectes japonais Yui
et Takaharo Tezuka interprètent le toit comme
un lieu de vie sur lequel on peut prendre
des repas, le soleil et même des douches.
Delugan et Meissl voient le toit comme une
surface utile à grande échelle: ils fabriquent
un paysage artificiel de méandres plantés
dans le tissus urbain dense du centre de
Vienne. Non loin de là Jabornegg + Pálfy
recouvrent une cour intérieure d’une mem-
brane constituée de coussins légers qui rap-
pellent par leur transparence et leur imma-
térialité les nuages. L’architectengroep
d’Amsterdam favorise les lumières colorées
de lanterneaux standards pour leur immeuble
de bureaux qui se voit enveloppé d’une lu-
mière extraordinaire et ludique. En Espagne
deux projets parviennent à «disparaître» de
leur environnement: l’Institut funéraire de
BAAS est escamoté sous des bassins et le
musée Altamira de Juan Navarro Baldeweg
sous une toiture en shed recouvrant la ré-
plique d’une grotte et de ses peintures rupe-
stres. Le tour du monde s’achève par une
maison-atelier à Eichstätt et son toit en alu-
minium et par une maison dans le désert de
l’Arizona habillée de tôle oxydée de couleur
identique à celle du désert alentour.
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Construire le particulier
Entretien avec Kengo Kuma
Detail: votre architecture est caractérisée
par une grande diversité de formes et de
matériaux. Qu’est-ce qui la rend spécifique?
Kuma: mon architecture s’est profondément
modifiée depuis la création de l’agence. Je
suis revenu au Japon en 1986 après avoir
été à la Columbia University de New-York.
C’était l’époque de la «bubble-economy»,
un petit bureau comme le mien pouvait avoir
un grand projet comme le building M2 à
Tokyo. J’ai utilisé pour ce projet le béton qui
me semblait prédisposé à représenter le
chaos caractéristique de Tokyo. Dans les
années 90 le domaine de mes projets s’est
finalement modifié. J’ai eu de plus en plus
de commandes dans des environnements
ruraux et plus du tout dans des sites ur-
bains. J’ai donc du modifier ma façon d’in-
tervenir, puisque le béton est trop lourd pour
le paysage. J’ai mis au point des nouveaux
partis pour la conception et ai évité le béton.
Le béton crée des formes sculpturales. Mais
dans le paysage je voulais réaliser moins
des objets sculpturaux que des structures
légères et transparentes. Le bois et d’autres
matériaux naturels m’ont semblé plus adap-
tés. Mes bâtiments ont donc été différents
de ceux des années 80.
Detail: Est-ce que le changement de votre
architecture est seulement lié au site ou bien
est-ce que vous n’utiliseriez, aujourd’hui,
plus de béton à Tokyo?
Kuma: Ma réflexion et ma philosophie de
l’architecture ont entièrement changées
depuis le bâtiment M2 de Tokyo. Je fais de
plus en plus confiance à l’architecture tradi-
tionnelle. Elle est caractérisée par des liens
très forts avec la nature et utilise des ma-
tériaux légers et non pas imposants. J’utilise
aujourd’hui de tels matériaux aussi en ville.
Detail: Mais l’esprit du temps a aussi joué son
rôle lors de votre changement de cap?
Kuma: sans aucun doute! Quand j’ai fait mes
études on ne parlait, dans les universités
japonaises, que de la construction en béton.
C’est seulement avec le temps que j’ai pu
me libérer de cela et changer. J’ai beau-
coup appris en même temps des artisans à
la campagne. Par exemple en ce qui con-
cerne la façon de faire avec les matériaux
légers.
Detail: Est-ce que l’enseignement à la
Columbia-University de New-York était le
même que celui dans les universités japo-
naises à la même époque?
Kuma: à Columbia la présentation est la
chose la plus importante. J’y ai appris
beaucoup de techniques de présentation
mais très peu sur la technique de la cons-
truction ou sur la tectonique- à part avec
Kenneth Frampton.
Detail: Vous venez de dire que la tradition
japonaise est maintenant très importante pour
vous. Vous définissez vous comme un archi-
tecte japonais typique ?
Kuma: Je ne crois pas que je suis un archi-
tecte japonais typique. Une génération
avant moi la plupart des architectes essayait
de construire au Japon comme en occident.
Isozaki, Kurokawa et leurs contemporains
concevaient leurs projets selon les principes
de l’architecture moderne occidentale. Je
me sens aussi redevable des fondements
de l’architecture moderne mais je me laisse
en même temps inspirer par des concepts
et des idées de l’architecture traditionnelle
japonaise.
Detail: Pouvez vous expliquer cela plus
précisément?
Kuma: Je crois qu’il n’y a pas une si grande
différence entre les fondements de l’archi-
tecture moderne et l’architecture tradition-
nelle japonaise. Il existe plutôt entre les
deux des liens très forts. Frank Lloyd Wright
et Mies van der Rohe ont beaucoup appris
au Japon. Et cependant les architectes mo-
dernes japonais n’ont rien su de cela pen-
dant longtemps. Je veux faire revivre la tra-
dition japonaise de façon très moderne,
contemporaine.
Detail: Je voudrais revenir sur les spécificités
de votre architecture. Qu’est-ce qui est
désormais typique pour Kengo Kuma?
Kuma. C’est une question difficile. Des ar-
chitectes comme Toyo Ito et Kazuyo Sejima
me rappellent aussi la tradition japonaise. Ils
utilisent principalement le verre et l’acier, se
limitent donc à quelques matériaux. J’utilise
beaucoup de matériaux. C’est une différen-
ce. Mais à part cela nous avons une philoso-
phie qui se ressemble. Comment voyez-
vous cela?
Detail: je suis tout à fait d’accord avec vous,
le lien à la tradition japonaise ne constitue pas
une caractéristique spécifique. Il y a un grand
nombre d’architectes qui se référent d’une
manière ou d’une autre à votre exceptionnelle
tradition architecturale- le plus souvent de
façon conceptuelle et pas par rapport à
des détails formels. Toyo Ito et Kazuyo Sejima
en font certainement partie mais aussi
Tadao Ando.
Kuma: Mais Ando utilise presque partout le
même matériau à savoir le béton brut et les
mêmes détails. Mais pour moi le lieu spéci-
fique est très important. Je confère la plu-
part du temps plus d’importance au lien
avec le site qu’au caractère particulier de
l’architecture. C’est aussi une raison qui fait
que chacun de mes bâtiments est différent.
Detail: Dans beaucoup de vos bâtiments les
plus récents vous thématisez à chaque fois un
matériau différent: pour le musée de la pierre
à Nasu la pierre, pour la Water-glass-house à
Atami le verre et pour la plastic-house à Tokyo
le plastique. Quelle valeur a le matériau dans
votre architecture?
Kuma: Une très grande valeur. En général
dans l’architecture du 20ème siècle, la sil-
houette, la forme extérieure ont le plus d’im-
portance. La raison principale de cela sont
les médias. L’architecture est diffusée par
les images c’est la raison pour laquelle on
consacre autant de valeur à la forme. Mais
la forme est secondaire par rapport aux sen-
sations des gens sur place. La résonance
des matériaux et leur communication est en
fait le plus important. Malgré sa signification
la matérialité est très difficile à rendre sur les
photos. C’est la raison pour laquelle il est
très difficile de simuler avec les ordinateurs
les caractéristiques des matériaux et ils
obtiennent ainsi, à l’ère électronique, où
presque tout peut être approché virtuelle-
ment un degré de valeur spécifique. J’es-
saie toujours de trouver le matériau adapté
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à la situation, au terrain et au maître
d’ouv rage. Et je tente aussi d’essayer des
nouveaux matériaux.
Detail: Shigeru Ban m’a dit une fois qu’il
essayait de faire quelque chose de nouveau
dans chacun de ses bâtiments pour que
son architecture puisse évoluer. Cette devise
est-elle valable aussi pour vous?
Kuma: Non, je ne dois pas faire à chaque
fois quelque chose de nouveau. J’utilise par
exemple très souvent le bois. Mais j’essaie
aussi de trouver des nouveaux matériaux
pour de nouveaux sites et des nouvelles
contraintes comme par exemple en ce mo-
ment pour la plastix-house une petite mai-
son dans un quartier très dense à Tokyo.
Pour cette situation le matériau artificiel
plastique avec sa translucidité m’a semblé
adapté. Je crois que là le bois n’aurait pas
été à sa place. Et bien sûr cela m’a intéressé
d’inventer des nouveaux détails pour une
architecture de plastique.
Detail: Mais vous utilisez souvent des
matériaux différents de la même façon
comme par exemple les lamelles. Vous avez
construit des lamelles identiques en bois,
pierre et maintenant plastique. Les lamelles
sont elles un élément caractéristique de votre
architecture?
Kuma: Oui les lamelles sont très importantes
pour moi. Avec les lamelles je peux créer
la transparence et donner une impression
d’ouverture. Je ne me sens pas bien dans
des pièces avec des lourds murs en béton.
Avec les lamelles c’est le contraire. J’ai
grandi dans une maison en bois. C’était
très ouvert et pas étanche à l’air. On
pouvait tout le temps ressentir le vent, une
sensation dont je me souviens encore
aujourd’hui. J’essaie d’obtenir le même
sentiment d’ouverture avec les lamelles.
Detail: Pour vous des sensations d’ouverture
ou de translucidité sont donc plus importantes
que la forme générale …
Kuma: Je pense que des formes sculptura-
les détruisent les sensations pour le ma-
tériau. Pensez par exemple aux formes
dominantes de Frank Gehry. C’est la raison
pour laquelle j’utilise de préférence des
volumes simples- parfois avec des toits
plats comme dans la water-glass-house,
d’autre fois avec des toits en pente comme
dans le musée Hiroshige. Mais il s’agit
toujours de formes simples minimalisées.
Le musée Hiroshige-Ando est en principe
seulement une grande toiture calme.
Detail: Quelle signification a la forme du toit
dans votre architecture. Est-elle en relation
avec les environs?
Kuma. Quelquefois. Dans le cas du musée
Hiroshige la façade sur le jardin devait être
la plus basse possible. A l’intérieur une
hauteur minimum était imposée. C’est ce
qui m’a conduit au toit en pente. Mais pas
pour des raisons formelles, pas parce que
je voulais la forme d’un toit en pente ou un
pignon avec une forme marquante.
Detail: Est-ce que le site à la campagne
du musée Hiroshige joue un rôle?
En fait le lien avec les maisons traditionnelles?
Kuma :oui, de toutes façons. La hauteur
d’égout de mon musée reprend celle des
maisons voisines. Pour moi un bâtiment doit
s’ordonner et non pas se mettre en con-
traste avec son environnement.
Detail: Dans le musée Hiroshige-Ando vous
avez pour la première fois mis en ∞uvre des
lamelles sur le toit. Comment cela est-il
techniquement possible ?
Kuma: D’un point de vue technique il y avait
deux problèmes: les précipitations et la pro-
tection contre le feux. Les réglementations
incendie ne permettent pas au Japon d’utili-
ser du bois en toiture. Mais pour des raisons
formelles je voulais ce matériau. En face du
musée il y a une montagne qui semble
légèrement brune en hiver. C’est la raison
pour laquelle cette toiture de bois brune me
semblait apte à s’harmoniser avec les alen-
tours. Un de mes amis, professeur à l’univer-
sité Suzunamia était en train de s’occuper
de nouvelles réglementations pour la protec-
tion contre le feu et il avait aussi la possi-
bilité de faire des recherches et des séries
de tests. Nous avons travaillé ensemble et
mis au point un procédé dans lequel le bois
est déjà chauffé au four puis traité chimique-
ment. Grâce à ce procédé nous avons
obtenu une protection satisfaisante contre
les intempéries et la protection incendie
nécessaire.
Detail: Avez vous déjà construit en dehors
du Japon ?
Kuma: Je construis actuellement une maison
en bambou en Chine. Là bas les artisans ne
sont pas aussi sophistiqués qu’au japon.
Les détails réalisés sont donc différents
de ceux de ma maison en bambou de
Kamakura. Alors qu’ici toutes les jonctions
sont parfaitement réalisées elles sont plutôt
inexactes en Chine. Mais j’aime ces différen-
ces. Elles prouvent la particularité du lieu.
Je crois qu’une maison en bambou japonai-
se doit être différente d’une maison en
bambou chinoise.
Detail: Faites vous des différences dès la
conception ; modifiez vous aussi vos détails
pour la Chine?
Kuma: Oui, d’abord j’ai dessiné les mêmes
détails. Ensuite j’ai discuté des détails avec
les artisans et je me suis rendu compte
qu’ils ne seraient pas réalisés comme prévu.
Je les ai donc modifiés
Detail: Travaillez vous aussi à l’aide de
maquettes sur les détails?
Kuma: Oui, les maquettes sont essentielles.
Dès la phase de conception. L’intégration
urbaine ou dans le paysage ne peut pas
être simulée avec l’ordinateur. Mais des
maquettes à l’échelle 1:1 avec les matériaux
originaux de points de détail sont aussi né-
cessaires. J’apporte toujours ces maquettes
sur le chantier. A l’agence ce ne sont que
des maquettes mais sur le chantier je peut
vérifier les effets de lumière et de matériaux.
Les liens entre la matérialité des environs et
celle du bâtiment sont très importants. Mais
l’échelle est aussi importante. Chaque site a
sa propre échelle. Après avoir longtemps
construit à la campagne je construis en ce
moment dans le centre de Tokyo. Les
lamelles pour ce projet sont beaucoup plus
épaisses que celles du musée Hiroshige.
Tokyo a tout simplement une échelle plus
grande.
Christian Schittich a réalisé cet entretien à Tokyo
avec Kengo Kuma.
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Les particularités des lieux
Entretien avec John Patkau
Patkau architects de Vancouver comptent
parmi les architectes les plus renommés du
Canada. Leurs architectures sont carac-
térisées par des formes expressives mises
au point à partir de leurs contextes. Les
méthodes de travail et les développements
des projets naissent de la confrontation
avec les sites. Et, dans cette confrontation,
Patkau architects ne se contentent pas des
environs immédiats mais se confrontent aux
différences régionales et culturelles de
l’Amérique du Nord. Les contrastes entre les
densités urbaines des villes et les immensi-
tés sans limites des paysages ruraux indui-
sent à des conditions différentes auxquelles
les architectes réagissent différemment
avec leurs bâtiments.
Detail: John, certaines de vos architectures
utilisent un langage formel très expressif,
d’autre sont plus retenues. Pouvez vous nous
expliquer les raisons de ces différences?
John Patkau: La particularité de chaque site
constitue le fondement décisif pour notre ar-
chitecture. Nous nous référons aux aspects
qui renforcent la qualité du lieu. Nous filtrons
tout cela pour trouver les liens entre le bâti-
ment et son contexte. Nous concevons une
expression architectonique pour une situa-
tion urbaine dense de façon différente que
pour un bâtiment à la campagne.
Qu’est-ce qui a fait que vous accordez
autant d’importance aux lieux dans votre
travail?
Lorsque avec ma femme Patricia nous
avons fondé notre bureau, il y a 24 ans,
nous voulions, avec une plus grande atten-
tion sur le lieu, établir un contrepoids par
rapport à une globalisation toujours plus im-
portante. Avec les années notre apport ar-
chitectural est devenu plus diversifié par le
fait que nos projets vis à vis de leurs sites et
de leurs échelles se sont très fortement dif-
férenciés les uns des autres. En ce moment
nous construisons autant aux Etats-Unis
qu’au Canada. Ces dernières années nous
avons remporté trois grands concours.
Malheureusement deux d’entre eux, des
universités aux Etats-Unis, ne seront pas
réalisés. Malgré tout, le travail pour ces
projets a donné une grande opportunité de
développement pour l’agence.
L’un des projets, un bâtiment pour l’Universi-
té de Houston, Texas se réfère aux particu-
larités climatiques extrêmes du site. Les
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grosses chaleurs et l’importante humidité de
l’air nous ont conduit à utiliser les méthodes
les plus récentes pour l’économie d’énergie
et à définir par là le caractère architectoni-
que. D’un autre côté nous répondons aux
contraintes du fonctionnement flexible et à
celles des possibilités de cloisonnements
variables. C’est la raison pour laquelle notre
architecture se devait d’avoir un caractère
de validité général surtout que le programme
fonctionnel a évolué pendant toute la phase
de conception. A ce moment là le point
central architectonique reposait sur une so-
lution qui ne se contentait pas de réagir aux
modifications permanentes mais bien d’in-
terpréter positivement ces changements.
De plus en plus le caractère de validité
général de l’architecture a acquis un degré
de valeur comparable à celle des particula-
rités d’un lieu.
Comment réagissent les formes de
toiture de vos bâtiments à chaque situation
particulière?
Dans beaucoup de nos projets la forme et
la taille des toits dépendent directement du
contexte dans lequel ils se trouvent. En tant
qu’élément essentiel d’un bâtiment cela n’a
pas qu’une fonction constructive mais aussi
une fonction de création spatiale. C’est pour
cela que c’est très important pour la compo-
sition de l’ensemble et la configuration. Cela
peut arriver de différentes manières: dans
un contexte rural nos bâtiments ont souvent
une forme de toit très marquée avec des
conséquences fortes sur l’espace extérieur.
Dans ce cas il y a assez d’espace pour que
de telles formes puissent s’épanouir. Par
contre dans des situations urbaines très
denses qui ne supportent pas une attitude
dominante nous nous concentrons sur les
qualités spatiales à l’intérieur du bâtiment.
Différentes raisons conduisent à choisir une
forme de toit expressive. Dans des écoles
que nous avons construites, La Seabird
Island School et la Strawberry Vale School
les grands débords de toiture servent à pro-
téger des espaces extérieurs pour les éco-
liers. Ici ce sont les particularités climatiques
– températures douces mais précipitations
importantes- qui ont déterminé la forme ar-
chitectonique. Dans d’autres projets, Par
exemple la bibliothèque Newton à Surrey,
British Columbia, c’est une toiture particu-
lièrement prégnante dans l’espace extérieur
qui constitue un signal emblématique dans
un contexte difficile de «Strip-Mall». Et il y a
aussi dans ce cas un lien direct avec le cli-
mat: une toiture à pentes inversées collecte
les eaux de pluie de toute la surface du
bâtiment et les refoule sur les deux pignons
comme une fontaine. Cette relation ludique
avec l’eau de pluie est très attirante et cons-
titue à nos yeux une interprétation positive
des données climatiques.
Des toits en pentes raides sont donc
une caractéristique typique de votre
architecture?
Oui, nos toits ont souvent des pentes impor-
tantes. Avec des ciels nuageux cela peut
parfois conduire à des légers problèmes
d’éclairage. Nous équilibrons cela par des
lanterneaux bien placés qui laissent péné-
trer la lumière au plus profond du bâtiment.
Des toits plats ne seraient-ils pas plus
adaptés à l’intégration de lanterneaux?
Non, je ne crois pas. A mes yeux la forme
du toit est neutre par rapport à l’éclairage.
Les conséquences des formes ont souvent
une signification décisive. Et de plus, pour
moi, le toit plat véritable n’existe pas puis-
que chaque toit a une pente aussi faible
soit-elle. Bien sûr nous avons déjà réalisé
des projets avec des toits plats. Quand le
caractère de l’espace intérieur est très
important nous favorisons cependant les
autres formes de toiture. Un exemple de
cela est le musée de la céramique et du
verre à Waterloo, Ontario. A l’Est du Canada
il y a peu de précipitations. Malgré tout le
toit est en pente vers l’intérieur et a une forte
pente. Nous pensons que les formes de
toiture marquées créent des espaces
intérieurs intéressants. C’est la raison pour
laquelle nous pensons qu’un toit plat sur
un bâtiment peu élevé est une occasion
ratée d’expression formelle.
La raison des fortes pentes de toit est
donc principalement d’ordre formel et non
pas technique?
Non, la construction joue un rôle tout aussi
important. Un toit en pente forte fonctionne,
d’un point de vue constructif, la plupart du
temps mieux et a une durée de vie plus
longue qu’un toit plat. Pour nous une toiture
en forte pente est une bonne solution aussi
bien du point de vue technique que du point
de vue formel.
Pour exprimer clairement les particularités
d’un bâtiment nous essayons toujours de
rendre la structure facilement lisible. Dans
le cas des écoles la structure du toit est
toujours différente quand le toit est situé
au-dessus d’une pièce intérieure ou sans
isolant à l’extérieur. Autant la forme du toit
que la conception des détails sont dif-
férents. Et pour nous c’est très excitant de
concevoir les particularités constructives à
partir des contraintes fonctionnelles. Cela
est valable pour toutes les parties du bâti-
ment, des fondations à la structure jusqu’à
l’habillage de façade.
Comme cela non seulement vous développez
pour chaque projet une écriture propre mais
en plus vous cherchez des solutions construc-
tives spécifiques. Comment se passe la
phase de conception?
Au début on a en général un plan illustrant
un parti qui est très vite complété par une
coupe. Dans le cas de bâtiments à étages
les deux évoluent dès le début en parallèle
puisque certaines pièces ont des fonctions
de distribution verticales. Nous passons
aussi vite que possible aux maquettes
d’étude. Avec ces maquettes simples à
grande échelle nous mettons en trois dimen-
sions nos premières réflexions conceptuelles.
C’est seulement quand la conception de-
vient concrète que nous intégrons l’ordina-
teur qui assure un travail rationnel, nous ra-
joutons donc à côté des esquisses, des
croquis à la main et des maquettes d’étude
la CAO. Personnellement je continue à tout
dessiner de préférence à la main. L’ordina-
teur est un complément important mais en
aucun cas le remplaçant des esquisses ou
des maquettes de travail.
Quelle signification le détail de construction
a-t-il pour vous?
Nous commençons très tôt au cours du
processus de conception à nous occuper
de la conception des détails. Comme la
construction joue un rôle important dans
notre architecture les détails ont une fonc-
tion clef. C’est la raison pour laquelle ils
ne constituent pas pour nous une nécessité
technique mais plutôt des possibilités
formelles. Du fait de l’intensité de notre
relation au détail nous nous distinguons de
la plus grande part des architectes nord-
américains.
Pouvez vous avec la conception de vos
détails vous référer au savoir-faire des
entreprises?
La passation des marchés à lieu en Améri-
que du Nord en faveur de l’entreprise la
moins disante. C’est ainsi que les entre-
prises ne peuvent être invitées à collaborer
seulement quand les décisions essentielles
ont déjà été prises. Nous prenons cepen-
dant contact avec des entreprises et des
fabricants en phase de conception pour
obtenir le plus possible d’informations.
Mais malheureusement nous n’avons accès
que plus tard aux conditions techniques
complexes. A mon avis c’est très déficitaire
pour l’architecture d’Amérique du Nord,
par le fait qu’un important potentiel de
savoir demeure inutilisé.
Est-ce que le langage de votre architecture
serait différent en Europe?
Nos projets seraient certainement différents
en Europe. Cela vient surtout du fait qu’ils
ne sont pas situés dans des grandes villes
mais dans des contextes urbains moins
denses. Dans un contexte de centre ville,
même en Amérique du Nord ils seraient
plus compact, ils s’étendraient moins dans
l’espace, ils seraient pour ainsi dire plus
«européens». Bien que d’un certain point
de vue la différence avec l’Amérique du
Nord ne soit pas si importante, on consacre
plus d’importance en Europe à l’intégration
dans un contexte urbain. En Amérique du
Nord on considère un bâtiment davantage
comme un solitaire et non pas comme une
partie d’un ensemble plus important.
Voyez vous des différences entre les
architectures canadiennes et celles des
Etats-Unis?
A mes yeux ils n’y a pas de différences
architectoniques fondamentales mais des
différences culturelles. Cela conduit à dif-
férentes échelles de valeur qui ont naturelle-
ment des influences sur l’architecture. Bien
que dans les deux paysages l’individuel
soit au premier plan, on attachera au
Canada plus de valeur à la communauté.
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En comparaison avec l’architecture améri-
caine nous nous occupons davantage de
questions sociales; malgré tout la différence
est petite. Les technologies appliquées et
les produits sont les mêmes dans les deux
pays. Toute l’industrie de la construction est
réglée par les aspects de la réussite écono-
mique. Qu’un bâtiment soit construit en
acier, bois ou béton armé, c’est la plupart
du temps les coûts qui seront décisifs. Il ne
reste souvent pour l’architecture que les
aménagements intérieurs et les habillages
de façade. C’est la raison pour laquelle la
façon de procéder européenne nous in-
téresse, quand la construction et la structure
sont encore des parties importantes de
l’architecture. Cela touche avant tout les
nouveaux développements de technique de
construction encouragés beaucoup plus
fortement en Europe par l’industrie du bâti-
ment que chez nous.
Quel rôle joue l’artisanat dans la construction
au Canada?
Les entreprises et les fabricants sont carac-
térisés au canada par les méthodes indus-
trielles et la standardisation, pas par l’artisa-
nat. Cependant pour certains de nos
projets, ceux pour lesquels les questions
économiques n’étaient pas les seules en
premier plan, nous avons atteint une qualité
artisanale très élevée; mais cela est plutôt
inhabituel.
Est-ce que le choix d’un type de construction
particulier dépend de la qualité de la main-
d’∞uvre artisanale disponible sur place?
De ce point de vue il y a de grandes dif-
férences entre la côte Ouest et la côte Est.
A Vancouver il y a des entreprises qui
peuvent réaliser de beaux bétons bruts.
Dans d’autres parties d’Amérique cette
qualité peut être difficile à obtenir mais
quand les artisans existent nous les utilisons
aussi. Sur la côte Est la maçonnerie est le
mode de construction le plus courant et
donc le plus économique, cela fait aussi que
la main-d’∞uvre est aussi très bonne, sur la
côte Ouest la construction en bois domine.
Cependant on peut dire que tous les types
de construction sont disponibles partout de
la même façon avec d’éventuels surcoûts.
John, merci pour cet entretien
L’entretien avec John Patkau, Birgit Leitenberger et
Christian Schittich a eu lieu à Munich.
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Expo 02 en Suisse
L’exposition universelle a ouvert ses portes
le 15 mai. Les visiteurs ont désormais neuf
mois pour découvrir un paysage d’architec-
ture mêlant arts et multimédia, expositions
et culture. Le parti intègre les villes de Biel,
Neuchatel, Yverdon-les-bains et Murten
dans le spectacle. Un bateau spécialement
aménagé croise entre les différents sites,
c’est aussi un podium de discussion, une
scène, un «lounge». Chaque site a été
conçu par une équipe d’architecte. La tour
de Coop Himmelblau symbolise le «pouvoir
et la liberté», le monolithe flottant de Nouvel
à Murten «l’instant et l’éternité» , les trois ga-
lets dans une mer de roseaux artificiels nous
rapprochent de «l‘art et la nature» et le nuage
de Diller et Scofidio représente «Moi et l’uni-
vers». Le site mobile multifonctions peut être
utilisé selon la devise «Sens et mouvement».
Ces projets architecturaux, appelés
«icônes» par les organisateurs laissent
volontairement s’évanouir les différences entre
les Arts et l’Architecture, les multimédia et la
performance. Ils ont été très critiqués; on a
parlé d’architecture de stars coûteuse et
inutile en particulier à propos du projet de
machine à nuage «Blur» qui projette l’eau
pompée dans le lac par 34 000 buses pour
la transformer en nuage. Les critiques s’in-
terrogent du sens d’un tel art-architecture
pour l’identité suisse. Mais ce sens existe t-il
encore dans les grandes expositions univer-
selles de par le monde? Aucune économie
n’a été consentie pour la réalisation des
projets, les architectes Coop Himmelblau
(Vienne), Jean Nouvel (Paris), Multipack
(Neuchatel) et Diller & Scofidio (New-York
ont pu réaliser leurs rêves. Tous les bâti-
ments disparaîtront en automne 2003 puis-
que une utilisation permanente des équipe-
ments est impossible autant du point de
vue juridique que financier. Une exposition
de cette envergure ne peut pas être ab-
solument écologique on a cependant
développé des concepts de recyclage.
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Musée d’architecture à Munich
Avec l’ouverture du musée d’architecture de
l’Université Technique de Munich dans la
nouvelle Pinacothèque du Moderne de Mu-
nich l’odyssée de la collection prend fin. La
collection fondée en 1868 pour la formation
des architectes est devenue une partie es-
sentielle du programme d’enseignement de
l’Université. La modification des program-
mes au début du 20ème siècle a fait dispa-
raître la collection dans les réserves de la fa-
culté d’architecture en l’abandonnant à son
simple statut d’archives privée d’espace et
de statut. Sous la direction de Winfried Ner-
dinger et depuis 1975 une métamorphose
systématique tente de faire des archives un
musée. Les trésors presque oubliés sont à
nouveau accessibles même si la situation
financière et les espaces nécessaires à la
présentation demeurent difficiles. Le centre
de la collection est constitué par l’architec-
ture allemande du 18ème au 20ème siècle.
Aux côtés des fonds Balthasar Neuman,
Carl von Fischer ou Richard Riemerschmid
des architectes contemporains sont repré-
sentés par leurs projets. Avec ses 350 000
dessins, 100 000 photographies, ses mou-
lages, sculptures et traités précieux la
collection est une source de documentation
exceptionnelle pour les architectes et les
historiens. Nerdinger pour qui la présenta-
tion de l’architecture fait partie de la mission
du musée voit là l’opportunité d’éveiller la
sensibilité des profanes à l’architecture en
particulier à l’aide de maquettes et de simu-
lations. Avec l’exposition «construction et
espace dans l’architecture du 20ème siècle»
le musée va enfin pouvoir élargir son point
de vue au delà de l’architecture régionale.
L’exposition suivante sur Gottfried Semper
permettra aussi de démontrer la dimension
européenne de la collection. Le nouveau
bâtiment du musée de Stephan Braunfels
se trouve à côté des anciennes et nouvelles
pinacothèques, de la glyptothèque et
d’autres collections d’importance qui consti-
tuent un ensemble muséographique d’une
densité seulement comparable, en Allemagne,
à l’ensemble des musées berlinois.
Page 920
Maison à Tubac, Arizona
Pour ne pas défigurer l’étendue du désert
Sonora en Arizona du Sud la maison s’insère
avec ses formes simples et son enveloppe
d’acier rouge dans le paysage. Les volumes
plats semblent incorporés dans le terrain:
on a découpé un plateau dans la pente sur
lequel deux corps de bâtiment face à face
viennent former une cour intérieure. L’enve-
loppe du bâtiment en acier brut s’accorde
parfaitement avec le sable rouge du site.
Dans le climat sec du désert les panneaux
d’acier s’oxydent seulement en surface mais
ne rouillent pas. Le caractère homogène
des façades est renforcé par les cadres des
portes et des fenêtres qui semblent fichées
dans la surface. Différent niveaux de verre
renforcent le jeux subtil des ombres et des
reflets: certain vitrages sont au nu extérieur,
d’autres dans la profondeur du cadre
d’acier qui sert aussi de protection contre le
soleil. L’espace intérieur et le paysage se
rejoignent par les grandes surfaces vitrées.
Sur le pignon sud une loggia sous un impor-
tant porte-à-faux de toiture encadre la vue
sur la chaîne de montagne. Le panorama
est visible de partout dans la maison comme
un tableau puisque tout le volume habitable
n’est divisé que par des portes en verre.
Coupes échelle 1:20
1 constitution de la toiture:
tôle ondulée acier 22 mm surface
non traitée bitume,
contreplaqué 12,5 mm
poutre H 366 mm entre,
isolant thermique
panneau de plâtre 12,5 mm
2 tôle acier 5 mm
3 caisson tôle acier
4 constitution du mur:
tôle acier 0,6 mm, surface non traitée
bitume, contreplaqué 12,5 mm
montants bois 61/183 mm entre
isolant thermique
panneau de plâtre 12,5 mm
5 linteau lamellé-collé 183/366 mm
6 caisson tôle acier 6 mm sablé
7 vitrage fixe verre simple de sécurité 6 mm
8 angle: goujons acier Ø 6 mm dans joint silicone
9 constitution du mur:
panneau de fibres moyenne densité
plaqué érable 19 mm
bitume, contreplaqué 12,5 mm
montant bois 61/183 mm entre,
isolant thermique
panneau de plâtre 12,5 mm
∂ 2002 ¥ 7/8 Résumé français 5
Page 923
Maison d’habitation à Hadano,
Japon
Le toit légèrement en pente de cette maison
dans les environs de Tokyo se transforme
en une sorte de pont de bateau. Et pas
seulement par sa couverture inhabituelle, il
est aussi meublé: une zone protégée invite
à prendre des repas ou au repos, on peut
faire la cuisine, se doucher, prendre le soleil
ou simplement jouir du panorama sur la
vallée et le mont Kobo.
Le plan de ce pavillon sur un niveau est très
organisé. La cuisine, la salle de bains et les
pièces individuelles sont regroupées et
séparées de l’espace de séjour par des
éléments coulissants légers. Chaque pièce
possède un lanterneau qui permet d’ac-
céder au toit par une échelle. La charpente
est un treillis porteur constitué de poutres en
bois de 105/105 mm. Par son habillage sur
les deux faces de deux panneaux porteurs
en contreplaqué, elle à l’air d’une dalle rigide.
C’est de cette manière que l’épaisseur du
toit à pu être limitée au minimum ce qui con-
fère son élégance à la toiture. C’est aussi la
raison pour laquelle on n’a pas construit de
garde-corps, ce qui ne pose pas de pro-
blèmes aux utilisateurs.
Coupe détail échelle 1:10
Coupe verticale échelle 1:20
1 planches bois uline 19 mm sur poutres bois
45/60 mm
2 constitution de la toiture: tôle acier galvanisée
0,4 mm, étanchéité bitume
2 panneaux contreplaqué 12 mm
structure porteuse constituée de poutres bois
105/105 mm entre,
isolation thermique laine minérale 105 mm
2 panneaux contreplaqué 12 mm
panneau contreplaqué Lauan, verni incolore
5,5 mm
3 fenêtre coulissante aluminium avec vitrage isolant
4 profil bois 105/105 mm
5 panneau de fibres ciment 12 mm
6 porte coulissante en pin, vitrage simple
7 constitution du sol:
panneau contreplaqué Lauan, verni clair 3 mm
contreplaqué 12 mm
isolant thermique panneau de mousse rigide
30 mm
poutre résineux 45/60 mm
poutre résineux 105/52,5 mm sur support
caoutchouc
béton armé 205 mm
8 élément coulissant contreplaqué verni clair
Page 926
Agrandissement de bureaux à
Amsterdam
Un ancien bâtiment en briques des anciens
silos à céréales d’Amsterdam a été réhabili-
té et reconverti en immeuble de bureaux.
Pendant les travaux de rénovation il est tout
de suite apparu que la surface ne serait pas
suffisante pour une agence d’architecture.
C’est ainsi qu’il a été décidé de l’intégrer
dans la réhabilitation un bâtiment provisoire
des années 70 qui aurait du être démoli
dans le projet initial. On a conservé la struc-
ture métallique et les fondations de ce bâti-
ment de qualité médiocre et, comme seule-
ment une partie de la surface a été
reconstruite, les restes des fondations mis à
jour à l’extérieur ont été recouverts par une
terrasse de bois qui permet de lire les limites
de l’ancien bâtiment. Une nouvelle char-
pente en bois, intégrant des lanterneaux, a
été posée sur l’ancienne ossature en métal.
Les lanterneaux sont combinés les uns avec
les autres de façon ludique et déclinés en
plusieurs dimensions et couleurs différentes.
La lumière qui tombe à l’intérieur reprend
ainsi toutes les couleurs de l’arc en ciel. La
structure du toit s’adapte à chaque dimen-
sion individuelle des lanterneaux. Le même
jeu avec les formes est répété à l’intérieur
sous forme d’un système de rayonnages en
contreplaqué: les caissons cubiques jouent
avec la lumière colorée.
Coupes verticales
échelle 1:10
1 substrat 25 mm, feutre filtrant, drainage 10 mm
étanchéité de toiture bitume
isolant thermique 50 mm
bitume existant, coffrage bois
2 coque extérieure du lanterneau polycarbonate
transparent, coque intérieure acryl teinté
3 menuiserie acier existante
4 poutre bois existante 60/420 mm
5 contreplaqué 18 mm
6 isolant thermique en pente 100 mm
7 planche pin 22/210 mm
8 poutre pin 70/300 mm
9 chêneau zinc
10 poutre existante profil acier ÅPE 300
11 poteau existante profil acier ÅPE 120
12 porte coulissante, vitrage isolant
menuiserie pin 65/145 mm
13 plancher bois Bankirai 28/145 mm
14 socle existant en pierre calcaire
15 convecteur aluminium 345/105 mm
16 revêtement de sol résine epoxy, chape 50 mm
béton armé existant 100 mm
Page 930
Maison-atelier à Eichstätt
La maison de 75 m2 sur deux niveaux abrite
un atelier de sculpteur au premier étage,
ainsi qu’une petite salle d’exposition et une
pièce plus grande prévue pour diverses
manifestations ou pour servir de logement
au rez-de-chaussée. Le bloc sanitaire du
premier étage contraste dans l’intérieur
blanc par ses surfaces habillées de bois
peint en rouge. La pièce d’exposition située
à côté de l’entrée est visible de l’extérieur
grâce à une fenêtre-vitrine d’angle englo-
bant les deux niveaux et se prolongeant jus-
qu’au toit. La structure est constituée de
murs en maçonnerie, de dalles en béton armé
et d’une simple charpente en bois pour la
toi ture. La maçonnerie est armée en rive de
toiture, les linteaux des grandes ouvertures
sont en béton armé. La couverture du toit
est en aluminium posé sur l’isolant thermi-
que sans vide d’air, le traitement des rives a
été réalisé avec une grande précision met-
tant en valeur l’économie de moyens. Une
grande fenêtre dans la toiture assure assez
de lumière naturelle dans l’atelier. Tous les
détails sont retenus et servent le souci de
réduction formelle. Les surfaces vitrées sont
au nu extérieur de la façade, les vitrages
fixes sont juste maintenus par des agrafes
prises dans l’épaisseur du verre.
Coupe échelle 1:10
1 constitution de la toiture:
couverture tôle aluminium 0,7 mm
couche séparatrice résille plastique
support ouvert à la diffusion
panneau multiplis 40 mm
isolant thermique fibre minérale 200 mm
pare-vapeur, lattes, panneau de plâtre 13 mm
2 couvertine de faîtage tôle aluminium 0,8 mm
3 poutre bois massif 200/200 mm
4 fenêtre dans le plan de toiture
vitrage fixe isolant verre flotté 8 mm + vide 16 mm
+ verre feuilleté de sécurité
5 cadre en tube acier galvanisé 50/50/2 mm
6 chêneau tôle aluminium 1,5 mm replié dans la
couvertine
7 panneau bois 18 mm
8 poutre bois taillée en biais
9 couverture de l’attique tôle aluminium 0,7 mm
10 profil d’enduit forme spéciale, perforé 150 mm
11 fenêtre bois avec vitrage isolant
verre flotté 6 mm + vide 14 mm + verre flotté
4 mm collé sur l’ouvrant
12 constitution du mur extérieur:
enduit minéral peint 25 mm
maçonnerie de bloc perforés 365 mm avec arma-
ture tous les trois lits au droit de la rive de toiture
et des têtes de plancher 2≈ Ø 8mm par joint
enduit de chaux 15 mm
13 isolant thermique 50 mm
14 brique résistante au gel
15 palier de l’escalier en pierre
16 tube aluminium pour retenir la neige
17 constitution de la dalle:
mosaïque de bois 60 mm, asphalte 10 mm
chape ciment 45 mm sur film polyéthylène
isolant contre les bruits d’impact 20 mm sur film
polyéthylène
dalle béton armé 220 mm
18 isolation thermique fibre minérale 50 mm devant
la retombée de poutre en béton armé 140 mm
19 linteau brique sur cornière acier galvanisé L
200/200/16
20 profil d’enduit tôle aluminium plié
21 étanchéité élastique
22 isolant thermique mousse
23 fenêtre bois avec simple vitrage
24 panneau contreplaqué blanc 36 mm
25 pincement dans le verre
26 vitrage isolant verre flotté 6 mm + vide 16 mm +
verre simple de sécurité 8 mm
émaillage périphérique protection contre les U.V.
27 profil d’évacuation de l’eau aluminium
Page 934
Immeuble d’habitation et de bureaux
à Vienne
Ce complexe de bureaux et d’habitations
dans une rue très passante du 7ème arron-
dissement de Vienne s’inscrit sans heurts
dans la structure traditionnelle du quartier.
Les architectes ont réinterprété ces rajouts
pour les adapter aux goûts et aux besoins
actuels des investisseurs et utilisateurs en
densifiant et traitant en toitures plantées les
bâtiments à l’intérieur de l’îlot qui acquierent
ainsi un aspect inhabituel dans l’environne-
ment urbain: un paysage artificiel. Presque
toute la surface est construite. Derrière l’aile
de logement qui borde la rue les bureaux
sortent du sol et donnent l’impression de
pousser hors de terre, en force, avec toute
leur végétation. Les espaces intermédiaires
constituent des cours de qualité et assurent
assez de lumière naturelle pour les espaces
intérieurs. Les toits sont aussi accessibles et
ouverts pour le jeu. Les limites entre urbani-
té et nature disparaissent, habiter, travailler
et le repos se retrouvent harmonieusement
1 / 8 100%

Résumé français Page 890 Editorial Le rôle du toit - DETAIL

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