Insuffisance cardiaque Volume 19(13), Novembre 2011
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et déceler d’autres anomalies; on peut y
substituer l’imagerie en médecince nucléaire si
l’échocardiographie n’est pas disponible ou non
concluante.
e) Angiographie coronarienne pour les patients
chez qui on suspecte ou qui ont une maladie
coronarienne connue.
f) Évaluation de la capacité fonctionnelle pour
déterminer et documenter la sévérité clinique
du problème, par exemple, avec la classication
de la NYHA.
7. Ces examens sont relativement non spéciques,
mais peuvent fournir de l’information sur les causes,
la sévérité et le pronostic de l’IC 11. Toutefois, un
ÉCG normal diminue les chances de dysfonction
systolique. L’examen le plus fréquemment utilisé
pour poser un diagnostic d’IC est l’échocardiographie,
pour évaluer la dysfonction systolique de l’IC avec
FÉ réduite et différencier l’IC avec FÉ réduite de l’IC
avec FÉ préservée 9. L’évaluation de la dysfonction
diastolique demeure plus difcile à faire.
8. Peptides natriurétiques: le peptide natriurétique
de type B (BNP - Brain Natriuretic Peptide) et
sa prohormone (NT-proBNP) sont synthétisés et
relâchés par le cœur en réponse au volume et à la
pression en n de diastole 12. Ce peptide a une valeur
prédictive négative élevée; un taux de BNP inférieur à
100 pg/mL peut éliminer, dans un contexte de soins
d’urgence, l’IC chez des patients qui se présentent
en dyspnée aiguë [preuves de niveau I-1] 4;10;13;14.
Des concentrations supérieures à 500 pg/mL
peuvent conrmer une IC chez des patients qui
présentent de la dyspnée dans un contexte de
diagnostic incertain10. Plusieurs facteurs affectent
les niveaux de BNP incluant l’âge, le sexe, le poids,
les médicaments et les maladies autant rénales
que pulmonaires 5;12. L’utilisation de routine des
taux de BNP pour compléter l’évaluation clinique,
le diagnostic et la prise en charge de l’IC dans un
contexte de soins de première ligne doit attendre
les résultats de recherches supplémentaires pour
en clarier le rôle.
PRISE EN CHARGE EFFICACE DE L’INSUFFISANCE
CARDIAQUE
9. Prise en charge des facteurs de risque: Prise en
charge aggressive des facteurs de risque selon les
cibles des lignes directrices nationales pour ces
maladies spéciques, en utilisant les modications
aux habitudes de vie et les médicaments, à la
fois, chez les patients qui ont un risque élevé de
développer une IC et chez ceux qui ont déjà reçu
d’une manière complémentaire (voir l’annexe 1). La
Société canadienne de cardiologie (SCC) utilise la
classication de la NYHA.
DIAGNOSTIC PRÉCOCE DE L’INSUFFISANCE CARDIAQUE
Diagnostic différentiel
5. Les signes et symptômes fréquents d’IC incluent:
dyspnée à l’effort, orthopnée, dyspnée paroxystique
nocturne, toux, fatigue, faiblesse, œdème des
chevilles, gain de poids, distention abdominale/
ascite, hépatomégalie, tachycardie, apex cardiaque
déplacé ou élargi, soulèvement parasternal gauche,
troisième ou quatrième bruit cardiaque, soufe
mitral et(ou) de régurgitation tricuspidienne,
élévation du pouls veineux jugulaire, crépitants
pulmonaires, et épanchement pleural 1;9. Parmi ces
signes et symptômes, les plus fréquents seraient
la dyspnée et l’œdème des chevilles. Le diagnostic
différentiel inclut l’insufsance rénale, l’obésité, la
MPOC, la dépression/l’anxiété, l’anémie sévère,
l’embolie pulmonaire, la brillation auriculaire,
l’hypoalbuminémie, l’œdème des membres
inférieurs, et la rétention liquidienne causée par les
bloqueurs des canaux calciques ou les AINS.
Examens diagnostiques
6. La SCC recommande l’approche suivante pour
diagnostiquer l’IC [toutes des recommandations de
classe I et des preuves de niveau C, sauf pour le
peptide natriurétique de type B]: 1;10
a) Recueil de l’histoire médicale incluant les
symptômes, les répercussions fonctionnelles,
les maladies et les facteurs de risque
cardiovasculaires, les facteurs aggravants et les
comorbidités, le tabagisme et la consommation
de drogues (incluant les drogues illicites et
l’alcool).
b) Examen physique incluant les signes vitaux:
poids; statut volémique (hypovolémie, élévation
des jugulaires); examen de l’abdomen et des
systèmes cardiaque, respiratoire et vasculaire.
c) Examens initiaux incluant une radiographie
pulmonaire, un ÉCG, un bilan sanguin (FSC);
électrolytes; glycémie; bilan lipidique; bilan de la
fonction rénale, hépatique et thyroïdienne, et le
peptide natriurétique de type B si on doute du
diagnostic clinique [recommandation classe I,
preuves de niveau A] dans des contextes précis
(p.ex., aux urgences) et l’analyse d’urine.
d) Échocardiographie transthoracique chez tous
les patients avec suspicion d’IC pour évaluer
la taille et le fonctionnement des ventricules