Parallèlement, l’évaluation vasculaire est passée de
l’imagerie 2D à l’angiographie dynamique 3D avec une
possibilité d’analyse des structures de plus en plus petites
(jusqu’à 1 mm de diamètre) à différents temps vasculaires
(étude successive des artères pulmonaires, des artères
systémiques et du retour veineux systémique avec une
seule injection intraveineuse de produit de contraste).
De plus, l’amélioration des séquences dites « de flux »,
basées sur l’imagerie en contraste de phase, permet en une
apnée d’étudier le mouvement des protons à travers une
coupe définie. Après calcul, on obtient les vitesses moyen-
nes et maximales des particules sanguines et donc une
approche des gradients et des débits. Toutes proportions
gardées, ce type de séquences est assimilable au Doppler
en échocardiographie.
Enfin, l’apparition de séquences dédiées à l’explora-
tion des artères coronaires, de type SSFP 3D notamment,
permet dans un certain nombre de cas de mettre en
évidence des anomalies coronaires associées. Il faut tou-
tefois noter que le temps d’acquisition de ces images est
encore trop long (10 à 20 minutes) et que leur difficulté de
mise en œuvre et leur résultat aléatoire limitent leur utili-
sation en pratique.
Réalisation pratique
Si l’examen IRM ne nécessite aucune préparation par-
ticulière en termes de jeun, il est par contre particulière-
ment important d’obtenir une immobilité parfaite du pa-
tient. Cet élément ne pose habituellement pas de
problème chez l’enfant de plus de 5 ans, l’examen durant
environ 30 minutes. Par contre une sédation importante,
voire une anesthésie générale, est systématiquement re-
quise chez le plus jeune. Elle est réalisée au mieux en
présence d’un anesthésiste. À noter que les patients claus-
trophobes peuvent bénéficier d’une sédation légère avant
l’examen.
L’examen étant synchronisé à l’ECG, les troubles de
rythme de type fibrillation auriculaire peuvent fortement
artéfacter l’examen, voire le rendre impossible. On rap-
pelle, par ailleurs, la contre-indication absolue chez les
patients porteurs de Pacemaker.
L’IRM étant vue comme un complément à l’échogra-
phie, le compte rendu de celle-ci doit être disponible au
moment de la réalisation de l’examen afin de cibler au
mieux les éléments à étudier en IRM et de raccourcir le
temps d’examen.
Le déroulement de l’examen s’effectue en plusieurs
étapes. Après pose des électrodes et d’une voie veineuse
périphérique, le patient est installé dans une antenne
cardiaque dédiée adaptée à son âge. La réalisation de
l’examen comprend d’abord des séquences de repérages
morphologiques puis une série de coupes dynamiques
standardisées permettant d’étudier le cœur dans ses axes
propres : long axe, petit axe et chambre de chasse ventri-
culaire. Les fractions d’éjections ventriculaires gauche et
droite ainsi que la masse myocardique sont calculées à
partir des coupes petit axe selon la méthode de Simpson.
Des plans plus spécifiques tels que la chambre de chasse
ventriculaire droite ou le plan de la valve aortique ou
pulmonaire sont réalisés en fonction de la pathologie à
explorer. Une étude angiographique 3D multiphases
après injection de gadolinium y est le plus souvent asso-
ciée pour étudier les gros vaisseaux médiastinaux et abdo-
minaux. Une imagerie de flux est réalisée en cas de
rétrécissement ou fuite valvulaire, surtout aortique ou
pulmonaire, afin d’apprécier gradients et fractions de ré-
gurgitation. Enfin, une séquence dédiée à l’analyse des
artères coronaires peut être réalisée.
Indications cliniques
Imagerie de l’aorte
Coarctation
L’évaluation des coarctations serrées est réalisée par
échographie, le plus souvent chez le nouveau-né voire en
anténatal. Pour les formes plus frustes, de découverte
souvent plus tardive, l’IRM aide à caractériser le type de
coarctation, l’importance de la sténose par mesure directe
du diamètre minimal de l’isthme sur l’angiographie 3D
après injection de gadolinium (figure 1) et l’étude des
gradients en séquence de flux. L’IRM permet par ailleurs
d’estimer le retentissement de la coarctation sur la fonc-
tion et la masse ventriculaire gauche. Elle recherche des
anomalies associées telles qu’une bicuspidie aortique,
une hypoplasie de l’arche, une anomalie de naissance des
troncs supra-aortiques ou de l’aorte abdominale. Cette
cartographie par IRM et la possibilité d’un suivi simple
postopératoire avec cette technique permet de s’affranchir
de la réalisation d’une angiographie par rayons X dans la
quasi-totalité des cas.
Anomalie des arcs
La recherche d’anomalie des arcs aortiques, principa-
lement en cas de compression trachéale ou œsopha-
gienne, est une bonne indication d’IRM dans les cardio-
pathies congénitales. Elle permet de confirmer ou non
l’existence d’un encerclement de l’axe trachéo-
œsophagien, de situer les positions respectives de la
crosse de l’aorte et du canal artériel ainsi que celles des
troncs supra-aortiques. On peut ainsi décrire avec préci-
sion les rapports en trois dimensions entre ces différentes
structures artérielles en cas de double arc aortique, d’une
Liste des abréviations
IRM : imagerie par résonance magnétique
BSSFP : balanced steady state free precession
Imagerie par résonance magnétique des cardiopathies congénitales
mt cardio, vol. 2, n° 6, novembre-décembre 2006
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Dossier – IRM
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