TS – Ch2- Convergence et collision CSI TP n°3 - Les témoins d’un ancien domaine océanique - CORRECTION Le document de référence montre qu’un océan alpin séparant deux marges, l’une européenne, l’autre africaine, s’est refermé suite à des mouvements de convergence. La compression a pris en sandwich une portion d’un ancien océan alpin entre de la croûte continentale cassée, fracturée et empilée. Problématique (obligatoire ! ) : Quels indices retrouvés dans les Alpes ont permis de construire ce modèle de la collision ? Activité 1 : Repérer les témoins d’un ancien domaine océanique 1/ Quels sont les marqueurs d‘un ancien domaine océanique ? La carte géologique de la France montre plusieurs ensembles emboités en arc de cercle (-> arc alpin) : - un domaine continental européen caractérisé par des massifs granitiques et des formations sédimentaires - une suture ophiolitique - un domaine continental italien ( ou africain) également caractérisé par des massifs granitiques et des formations sédimentaires Le document 1 page 240 montre un ensemble de roches perchées à 2000 m d’altitude près de Briançon. Au sommet du Chenaillet affleurent des basaltes (en forme de coussins = pillow lavas), en dessous des gabbros et plus bas encore des péridotites. De telles formations s’observent normalement au niveau du plancher océanique. Celles-ci ayant environ 150 Ma et se retrouvant perchées, on peut dire qu’elles sont les vestiges d’un ancien océan. Le document 2 page 241 précise la composition minéralogique de chacune des roches. Les gabbros (F.plagio+Pyroxène) sont transformés par hydrométamorphisme; tandis que les péridotites sont serpentinisées. L’ensemble de ces 3 roches étant appelé « ophiolite » . Dans les Alpes on retrouve d’importantes formations sédimentaires (Chaîne des Fiz – Doc pages 242 et 243mais aussi Chartreuse, Vercors, pouvant atteindre 800 m d’épaisseur. Elles se sont mises en place entre 220 et 110 Ma d’abord sur un socle continental puis dans un véritable océan. => Marges continentales granitiques, plancher océanique et sédiments sont les témoins d’un ancien domaine océanique présent en lieu et place des Alpes –> Document de référence Activité 2 : Identifier les témoins d’une ancienne subduction 2/ Après avoir étudié les échantillons et les lames correspondantes dites quels sont les indices d’une subduction ante-collision ? Echantillons Lieu : Chenaillet Queyras Viso recueillis Nom de la roche Serpentinite Métagabbro Eclogite Aspect de la roche Roche vert sombre Roche grenue avec des Roche à petits cristaux Aspect luisant pyroxènes sombres, du rouges et verts de grenat Ecailles de serpent feldspath blanc et des et jadéite Doc2p241 : Apparition de la auréoles d’amphibole serpentine, minéral hydraté -> gabbro transformé autour des pyroxènes et olivines altérés Observation en / Métagabbro à Grenat rouge de forme LPNA glaucophane : hexagonal et jadéite Pyroxène sombre + sombre à clivage à 90° glaucophane bleu Observation en / Le glaucophane apparaît Grenat noir (il ne laisse LPA très coloré soit massif soit pas passer la lumière). La en forme de goutelettes jadéite ayant les Schéma souhaité ! caractéristiques des pyroxènes Domaine de Pression très faible Glaucophane stable de Le grenat apparaît à 50 stabilité des (en surface) 0,5 à 1,5 Gpa soit de 20 à km de profondeur dans minéraux 50 km de profondeur pour des conditions de D’après le un domaine de température comprises diagramme P/T température compris entre entre 200°et 500° page 223 200 et 400° Conclusion Pas de subduction Les roches présentes Les roches présentes Plancher obduit dans le Queyras ont au dans le Viso ont au cours cours de leur histoire de leur histoire plongé à + plongé à 30 km 50 km TS – Ch2- Convergence et collision Chenaillet Queyras Viso CSI Document : subduction intra-océanique et obduction => Les ophiolites non métamorphisées du Chenaillet (si ce n’est par hydrothermalisme), les ophiolites métamorphisées dans le faciès Schistes Bleus(avec glaucophane) du Queyras et dans le faciès éclogitique ( avec grenat et jadéite) du Viso sont les témoins d’une subduction présente avant la collision et la remontée en surface de toutes ces formations. Cette subduction n’est pas représentée sur le document de référence 3/ On considère que la disparition de l’océan alpin s’est faite par plongement par subduction d’une plaque européenne sous une plaque africaine (comprenant l’Italie), en quoi l’étude des ophiolites alpines confirme-t-elle ce modèle ? Le logiciel Alpes, la carte géologique de la France et le doc2 page247 montrent la disposition des massifs du Chenaillet à l’Ouest, du Queyras plus à l’Est et du Viso encore plus à l’Est. Si l’on se réfère aux données dégagées dans l’act2 (Pas de subduction pour les roches du Chenaillet, subduction à 30 km pour celles du Queyras et à + 50 km pour celles du Viso) et au schéma de l’obduction , on peut dire que c’est bien la plaque Européenne qui s’est enfoncée sous la plaque Africaine . Dans le cas inverse, les ophiolites non métamorphisées se trouveraient à l’Est. Activité 3 : Reconnaître les témoins d’une ancienne marge passive 4/ A l’aide d’une mise en relation de ces trois documents expliquez comment les structures actuelles révèlent une des deux marges passives de l’ancien océan Le profil sismique réalisé au large du golfe de Gascogne montre des blocs de + de 5km de largeur basculés le long de failles normales (dites listriques) [ cf cours de 1S] Des séries sédimentaires apparaissent pour les unes solidaires aux blocs basculés traduisant une mise en place avant l’ouverture du rift [ sédiments ante-rifts] pour les autres en éventail comblant les creux [ sédiments syn-rifts] ou recouvrant le tout [sédiments post-rift] Ce profil met en évidence la structure d’une marge passive actuelle !! La carte géologique permet de repérer 3 blocs granitiques d’environ 10 km séparés par des failles normales. Des formations du Trias sont intimement liées aux blocs tandis que des formations jurassiques comblent les creux. Mise en relation : Cet ensemble présente la même structure que celle du Golfe de Gascogne. Il semble donc correspondre à la marge passive européenne de l’ancien océan alpin. Le bloc basculé du Rochail permet de dater le rifting. Les sédiments du trias parallèles au socle sont des formations ante-rift tandis que celles du Jurassique ont comblé le creux dû au basculement, elles sont syn-rift. Conclusion : Les blocs basculés présents près de Bourg d’Oisans correspondent à une marge passive et témoignent d’une ouverture de l’océan alpin au cours du Jurassique. => Une portion de l’ancienne marge passive européenne se retrouve après la collision intacte à l’Ouest de la suture ophiolitique – Document de référence Conclusion générale = Synthèse des 3 activités et réponse à la problématique Dans les Alpes, on retrouve : - des blocs basculés (séparés par des failles normales) témoignant de la fracturation d’un domaine continental européen au cours de l’ouverture de l’océan alpin au Juras. - des formations ophiolitiques (Chenaillet/Queyras/Viso), vestiges de cet ancien océan alpin - des ophiolites métamorphisées (Queyras/Viso) indiquant une subduction ante-collision avec un métamorphisme dans le faciès Schistes bleus ou éclogitique. - d’épaisses formations sédimentaires. Les mouvements de convergence ont refermé l’océan, pris en sandwich une portion de la lithosphère (obduction), et fait rejoué les blocs continentaux préalablement fracturés par la divergence. Voir TP4