Chapitre 4 : UN REGARD SUR L`ÉVOLUTION DE L`HOMME

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Thème 1 A :
La terre dans l'univers, la vie et l'évolution du vivant
Génétique et évolution
Chapitre 4 : UN REGARD SUR L'ÉVOLUTION DE L'HOMME
La biodiversité est formée par l'ensemble des différents écosystèmes de la planète, des
différentes espèces et de la diversité génétique au sein de chaque espèce. Cette
biodiversité telle qu'on l'observe à une période donnée est à la fois le résultat et une étape
de l'évolution. Il existe, en effet, des mécanismes qui engendrent une modification de la
diversité génétique au cours du temps.
1-L'Homme est un primate
TP 8 : La place de l'Homme chez les primates
La construction d'un arbre évolutif ou arbre phylogénétique est basé sur le partage de
caractères dérivés.
Un caractère dérivé correspond à une innovation évolutive : on considère que toute les
espèces partageant cette innovation l'ont héritée d'un ancêtre commun chez qui elle est
apparue (On part du principe qu'une innovation n’apparaît qu'une fois)
Cet ancêtre commun n'est pas un fossile mais son existence est mise en évidence par
une construction logique.
Le groupe des Primates contient
toutes les espèces de Mammifères
dont :
- le pouce est opposable aux
autres doigts (main préhensible)
- les doigts portent des ongles
plats (et non des griffes)
- l'innervation des doigts est
importante
- les orbites larges et situées vers
l'avant permettent une bonne
perception du relief
- le cortex cérébral est bien
développé.
Ce groupe inclut donc l’Homme qui possède toutes ces caractéristiques. Le groupe des
primates est actuellement peu diversifié avec seulement 190 espèces. La plupart des
grands singes sont en voie d’extinction (territoires réduits, chasse ou braconnage).
Th 1A Chapitre 3 : L'évolution de la biodiversité
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Les premiers primates fossiles auraient existé de - 65 à -50 millions d'années. Ces fossiles
sont variés et ne sont identiques ni à l'Homme actuel, ni aux autres singes actuels.
La diversité des grands primates connue par les fossiles permet de dire que ce groupe a
été diversifié et que cette diversité est aujourd’hui réduite.
Au sein des primates, on peut réaliser différents groupes dont les Cercopithèques
(Babouin, Macaque) et les Hominoïdes qui contient l’Homme, le Gorille, le Chimpanzé ...
Tous les hominoïdes (ou grands singes) possèdent des orbites ouvertes, un nez et
des narines rapprochées et présentent une absence de queue (remplacée par le
coccyx). Les hominoïdes possèdent notamment des modes de locomotion variés
(bipédie imparfaite, knuckle walking …) et des aptitudes à l’apprentissage et à
l’empathie (attention envers ses congénères).
Th 1A Chapitre 3 : L'évolution de la biodiversité
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De nombreux caractères comportementaux communs permettent de rapprocher l'homme
du chimpanzé. Néanmoins, au sein des hominoïdes, la classification sur la base de
critères anatomiques devient plus difficile
2- Comparaison génétique de l'Homme et du Chimpanzé
Doc 1 a et b p. 76 caryotype chimpanzé et Homme
Doc 1 c p. 76 Comparaison chromosome 2, 3, 4 (remaniement chromosomique p. 84)
La comparaison du caryotype de l’Homme avec celui du chimpanzé montre beaucoup de
ressemblances. Quelques remaniements chromosomiques suffisent à expliquer des
différences observées :
- inversions de fragments chromosomiques ( chromosome 4)
- translocations de fragments chromosomiques
- fusion de deux chromosomes (chromosome 2p et 2q)
TP8 l'homme est un primate – partie2
La comparaison de molécule (protéine et ADN) entre les grands singes et l'homme révèle
des similitudes importantes et met en évidence la proximité génétique du chimpanzé et
l'Homme.
Le séquençage du génome du chimpanzé et de l'Homme met en évidence les liens
particulièrement étroits de ces espèces qui sont les espèces les plus proches parmi
les Hominoïdes. Le génome des deux espèces sont identiques à près de 99 %.
Il partagent donc un ancêtre commun récent. Cet ancêtre n’était ni un chimpanzé, ni
un homme ! La divergence entre les 2 lignées remonte à -7 / -6 Ma.
Doc 3b p 77 : Certains gènes comme le gène HAR1, présente une variabilité entre
Homme et Chimpanzé plus importante. Chez l'Homme, on connaît une mutation de ce
gène qui entraîne une anomalie du développement cérébral : une lissencephalie (absence
de pli sur le cortex – faible surface cérébrale)
Ces observation sont à mettre en lien avec la différence de surface cérébrale entre
l'Homme et les grands singes
Ainsi, les gènes les plus variants entre l'Homme et le Chimpanzé concernent des
gènes du développement comme HAR1 ou encore ASPM (responsable de la taille du
cortex). Ils permettent d'expliquer les différences phénotypiques entre Homme et
Chimpanzé.
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3- La mise en place des phénotypes
La durée des différentes étapes du développement de l'Homme et du Chimpanzé sont très
différentes. La phase embryonnaire est 4 fois plus longue chez l'Homme.
Doc1 p 78-79 : Développement embryologique comparé et génétique
•
•
•
Les durées différentes d’expression de certains gènes comme le gène ASPM qui
intervient dans le déterminisme de la taille du cerveau expliquent les durée
différentes de la multiplication des neurones.
L’expression de gènes fortement variants chez l’Homme par rapport au Chimpanzé
comme le gène HAR1 qui semble responsable du plissement du cerveau (surface
du cortex) explique le plissement du cortex cérébral beaucoup plus important chez
l'Homme au cours du développement fœtal.
l’absence d’expression de certains gènes (MYH16) explique une croissance plus
longue mais ralentie. Ce développement entraîne une persistance de la forme
juvénile à l'état adulte (crâne) et donc la bipédie
Doc 2 p. 78
L’Homme et le Chimpanzé utilisent des outils, en particulier pour la recherche de
nourriture. L’utilisation de ces outils, et leur fabrication, reposent sur des habitudes et des
traditions propres à chaque groupe impliquant la communication d’un savoir entre
individus de génération en génération au cours de séances d’apprentissage.
le très jeune chimpanzé ressemble beaucoup à son homologue humain, les
différences s’accentuant quand le singe devient adulte.
Il apparaît ainsi que la durée et l’intensité différentes de l’expression de certains
gènes intervenant dans le développement expliquent les différences phénotypiques
entre les deux espèces. L’Homme se caractérise par la durée particulièrement
longue des phases embryonnaire et juvénile, et la très lente maturation de son
système nerveux, qui se poursuit pendant l’enfance en interaction avec son
environnement (acquisition du langage, par exemple).
Doc 3 p. 79 lactose reductase
Chez les Mammifères, et en particulier chez les Primates, les adultes perdent la possibilité
de digérer le lactose présent dans le lait. Certains Hommes (lactase persistant) continuent
d’exprimer le gène de la lactase. La mutation à l’origine de la tolérance au lactose serait
apparue chez un unique individu de la région du Caucase, avant que ces peuples,
éleveurs de bovins et donc consommateurs de lait frais, ne migrent vers l’Europe il y a
7000 ans.
Progressivement, au sein des populations ayant ce mode de vie, la fréquence de
la mutation a augmenté car elle conférait alors un avantage sélectif.
La mise en place des différents caractères propres à l'Homme s'est fait sous l'action
de l'évolution darwinienne et est toujours en action à l'heure actuelle.
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4- La définition du genre Homo
L’Homme actuel se distingue du Chimpanzé par un certain nombre de caractères qui lui
sont propres.
• Caractères favorisant l'équilibre de la station bipède et la course :
- trou occipital au centre de la base du crâne (équilibre),
- colonne vertébrale avec plusieurs courbures,
- bassin courts et larges,
- fémurs obliques, ce qui facilite l’équilibre au cours de la marche et de la course.
- pied sans pouce opposable.
• Caractères en relation avec un développement cérébral
- Volume céphalique important
- front haut
• Caractères liés à la régression de la face
- Face plane (prognathisme absent),
- Mâchoire parabolique
• Caractères révélateurs d'un psychisme humain
La production d'outils complexes et la variété des pratiques culturelles sont associées au
genre Homo, mais de façon non exclusive
- Maîtrise du feu
- Campements construits
- Manifestations artistiques
- Outils nombreux et élaborés
- Manifestations culturelles (culte des morts …)
•
un dimorphisme sexuel peu marqué
Tout fossile présentant un des caractères anatomiques dérivés cités ci dessus,
appartient à la lignée humaine (qu’il soit ou non associé à des traces culturelles)
dont fait partie le genre homo.
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5- L'histoire du genre humain
De nombreux fossiles attestent de l’existence de plusieurs espèces que l’on peut
regrouper dans le genre humain. Les premiers représentants fossiles du genre Homo,
trouvés en Afrique, sont datés de -3 à -2 milions d'années.
animation flash : http://www.biologieenflash.net/animation.php?ref=geo-0016-3
D'autres fossiles, tous trouvés en Afrique, montrent qu’il a existé des genres ne possédant
que certains caractères propres à la lignée humaine : australopithécus, paranthropus, …
regroupent de nombreuses espèces qui ont vécu entre -4.5 et -1 Ma.
Fossile de Lucy
Par exemple, Australopithécus afarensis (Lucy) présente des caractères
crâniens les rapprochant des Chimpanzés. Cependant, certains
caractères du squelette montrent incontestablement que cette espèce est
bipède (trou occipital centré, bassin court et large, fémurs convergents)
même si cette bipédie diffère de celle des hommes actuels (démarche
chaloupée)
Ces caractères anatomiques dérivés, communs aux Australopithèques et aux
Hommes, ont été hérité d’un ancêtre commun qui n’est pas ancêtre des
Chimpanzés. Les Australopithèques appartiennent donc à la lignée humaine.
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Reconstitution Homo habilis
Homo habilis est une des premières espèces connues appartenant
au genre humain. Cette espèce est associée aux premiers outils
élaborés mais son appartenance au genre humain est aujourd'hui
contestée.
Cette espèce a coexisté avec d'autres espèces d'Homo : H.
rudolfensis, H. ergaster , ... mais également avec d'autres genres
de la lignée humaine : Paranthropus et australopithécus
Les plus vieux fossiles du genre Homo sont datés de -2,4 millions d'années et sont tous
en Afrique. L’une de ces espèces, Homo erectus, quitte le berceau africain : des fossiles
d’Homo erectus ont été retrouvés au Proche-Orient et en Extreme-Orient.
Il est considéré maintenant comme le premier vrai représentant du genre humain, il fait
plus qu'utilisé son environnement, il le transforme. Il est également le premier à
consommer régulièrement de la viande
De nombreux points restent discutés à l'heure actuelle : concernant les raisons de la
migration d'erectus, ou encore concernant son origine
La diversification de la lignée humaine s’est faite sur un modèle buissonnant : De
nombreuses espèces sont apparus (Australopithécus, Paranthropus, Homo erectus,
Homo habilis, Homo neandertalis …) et certaines de ces espèces ont même
coexisté. La construction précise de l’arbre phylogénétique de la lignée humaine
est controversée dans le détail en raison du faible nombre de fossiles et de la
difficulté à rattacher de nombreux fossiles à une espèce précise (caractères
morphologiques ambigus, fossiles incomplets)
6- L'origine de l'Homme actuel
Homo sapiens va supplanter les autres espèces du genre Homo, sur tous les continents.
Les outils de cet « Homme moderne » sont extrêmement diversifiés. C’est la seule espèce
à éprouver la nécessite de s’exprimer par l’art (peinture sur les parois des grottes).
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Propagation d'Homo
sapiens
Le scénario actuel plaide pour une origine africaine de tous les Homo sapiens actuels :
Les analyses génétiques des différentes populations humaines montre un partage des
mêmes allèles, avec une fréquence variable ce qui confirme la proche parenté de tous les
êtres humains.
De là, l'espèce s'est répandue sur l'ensemble de la planète, Il aurait alors remplacé peu à
peu les descendants d'Homo erectus comme l'Homme de Néandertal.
Ce scénario monocentriste est encore discuté à l'heure actuelle. Pour certains, A partir
d'un berceau unique, différentes populations ont pu évoluer dans leurs régions respectives
mais de nombreux échanges auraient permis des brassage génétiques
Les Hommes de Neandertal se distinguent
par leur aspect trapu, un volume crânien
comparable voire supérieur à celui de
l’Homme actuel. Ils façonnent des outils très
finement tailles et pratiquent des rites
funéraires.
Les liens entre néandertal et sapiens sont
encore incertains. Des études récentes
mettent en évidences des hybridations : 1 à
4 % du génome des néandertaliens se
retrouverait dans les populations
européenne et asiatiques (mais absent
chez les africains)
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L'homme actuel (Homo sapiens) est agé d'environ 200000 ans, issu d'Afrique, il a
colonisé l'ensemble de la planète en supplantant les autres espèces. Les modalités
de son expansion sont encore soumises à de nombreux débats.
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