
que dans 22 % des établissements. Il y a un accord oral ou
une inscription par l’infirmier dans 18 % des cas. En cas
d’autogestion, l’observance est validée dans 22 % des
établissements, et on demande au patient s’il a pris son
traitement mais sans validation dans 31 % d’entre eux ;
l’hypothèse d’une validation par le patient a été suggérée.
Les médicaments retirés sont stockés dans 82 % des cas
dans l’armoire à pharmacie, et dans 55 % des cas, dans
un autre rangement situé en salle de soins. Dans un éta-
blissement, les médicaments apportés ne sont pas conser-
vés au service mais rendus à la famille à l’occasion d’une
visite. Les médicaments sont toujours individualisés les uns
des autres par patient, nominativement dans 95 % des éta-
blissements.
Concernant les alertes de pharmacovigilance par retrait
de lots, soit les médicaments hors dotation ne sont pas
pris en compte (73 % des établissements), soit les alertes
sont traitées quel que soit le médicament concerné (27 %).
Les pharmaciens des établissements ayant informatisé le
circuit du médicament ont la possibilité de savoir si le
médicament concerné a été prescrit, avec une transmis-
sion ciblée de l’alerte aux services. Dans d’autres établis-
sements non encore informatisés, la pharmacie transmet
l’alerte aux cadres de santé, qui vérifient les feuilles de
prescription, ou bien l’équipe pharmaceutique vérifie per-
sonnellement les armoires des unités de soins.
Lors du retour à domicile, les médicaments apportés par
les patients sont toujours rendus. Dans un établissement,
un item spécifique figure dans la check-list de sortie. En
cas de transfert, les médicaments sont rendus dans tous
les cas. Enfin, en cas de décès, les médicaments sont
adressés à la pharmacie dans 68 % des cas, pour destruc-
tion systématique, rendus à la famille avec les effets per-
sonnels du patient dans 59 % des cas, donnés à une
association humanitaire dans 5 % des cas et conservés
comme stock de dépannage au service dans 9 % des
cas. Le recyclage est généralement évité car l’on ne peut
savoir si les médicaments ont été conservés en conditions
adéquates à domicile.
Discussion
La méthode retenue (visites avec interviews) pour mener
cette étude sur les traitements personnels en chirurgie pro-
grammée présente une limite, car les informations ainsi
collectées sont de nature déclarative. Elle présente néan-
moins de nombreux avantages : mise en œuvre simple,
reproductibilité, possibilité d’éclaircir certains points in
situ. Les réunions multidisciplinaires qui ont eu lieu à l’oc-
casion des interviews permettent de confronter les divers
points de vue et de recueillir des informations permettant
d’enrichir la réflexion sur ce sujet. Les visites sur place auto-
risent la présentation d’une unité de soins, ou une démons-
tration du logiciel utilisé, ainsi que l’obtention de
documents comme éléments de preuve.
Sur un plan général, le circuit des informations relatives au
traitement du patient est encore majoritairement basé sur
un support papier, mais la marche vers l’informatisation
est en cours dans tous les établissements de la région.
Par ailleurs, la plupart des procédures en place (dans
68 % des établissements) concernent davantage le flux
des médicaments que celui des informations. Ces valeurs
sont à mettre en regard avec les résultats d’une enquête
réalisée en 2007 par l’Observatoire du médicament et
de l’innovation thérapeutique de Corse et de Provence-
Alpes-Côte d’Azur. Dans ces régions, 73,6 % des établis-
sements avaient diffusé une procédure de gestion des trai-
tements personnels, mais 38 % reconnaissaient qu’elles
n’étaient pas appliquées [17], ce qui a également pu
être constaté lors des visites.
L’information relative au traitement médicamenteux per-
sonnel se doit d’être exhaustive afin de limiter l’iatrogénie
[11-13] ; il ne doit pas y avoir de doute sur le traitement
suivi par le patient, à toute étape de sa prise en charge.
Les soignants sont à même de rechercher l’information,
mais l’administration ne devra pas être réalisée sans
accord médical [18], au même titre que lorsque le patient
gère seul son traitement.
Les informations pourront être recueillies par plusieurs per-
sonnes, à différents moments de la prise en charge, parfois
par l’intermédiaire d’un document. La synthèse des don-
nées est une étape indispensable consistant à colliger tou-
tes les informations relatives au traitement médicamenteux
personnel sur un même support et à permettre la vérifica-
tion de l’adéquation de ces données avec les thérapeuti-
ques prévues dans la suite de la prise en charge du
patient.
Le recueil réalisé par l’anesthésiste sert de référence aux
soignants en cas de doute, mais il est rarement disponible
avant la visite préanesthésique.
Il est important de distinguer recueil de données et valida-
tion : le recueil peut être réalisé par un infirmier, mais une
validation médicale sera indispensable, de manière à
s’assurer que les traitements antérieurs peuvent être pour-
suivis sans risque par rapport à la prise en charge prévue,
et à les modifier s’il y a lieu. Dans certaines situations, la
suppression de lignes de traitement devra être envisagée
[19]. Ces dernières devraient alors être répertoriées dans
le dossier en tant qu’antécédent du patient.
Les libellés peuvent être modifiés par le prescripteur ou par
le logiciel de prescription, en faisant apparaître simultané-
ment le nom de spécialité et la dénomination commune
internationale, ce qui a son importance lors de la prépara-
tion des médicaments [20]. Ceci permet de confirmer
l’identité entre princeps et générique et de favoriser l’em-
ploi de médicaments provenant de la dotation du service
de soins.
Lors d’un transfert interétablissements, l’information n’est
que rarement transmise de façon fiable, en supposant
que la prescription ne comporte pas d’erreur.
Si la demande au patient d’apporter ses médicaments en
vue du séjour est fréquente, cela ne signifie pas pour
autant qu’ils vont être utilisés : en effet, elle ne recouvre
souvent qu’un objectif de vérification. Dans certains éta-
blissements, le personnel a été habitué à vérifier l’aspect
et la date de péremption des médicaments, ceci quelle que
soit leur origine. Les médicaments apportés sont générale-
ment retirés au patient ; le personnel soignant s’en charge,
ce qui permet une prise en compte des éventuelles modifi-
cations pour chaque horaire de prise.
En pratique, la gestion par le personnel soignant de l’en-
semble du traitement médicamenteux après retrait des
médicaments permet une distribution correspondant à la
prescription la plus récente, et peut laisser espérer une
meilleure observance dans le cas où le patient omettrait
la prise de ses médicaments. Un accord médical doit indi-
quer si des médicaments sont laissés à la disposition du
G. Kuss, et al.
J Pharm Clin, vol. 28, n
o
1, janvier-fe
´vrier-mars 2009
42
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017.