K. Grine
III - 186 Session 3 - Risques naturels en zone montagneuse
pas de grandes différences dans les vitesses caractéristiques. De plus, dans cette catégorie
de pente, le mode de glissement peut produire des vitesses plus grandes que celles données
par le mode de roulement. Par contre pour des plans ayant un pendage modéré (45o), le mode
de glissement/roulement peut générer, pour des blocs de différentes formes des vitesses de
l’ordre de 50 % à 70% de celles atteintes par le mode chute libre.
La genèse d’un tel phénomène est souvent associée à l’action de facteurs externes ou
internes assistés pour la plus part du temps par les forces de gravité. Les facteurs externes
incluent l’altération chimique de la roche proche de la surface, la variation de température,
l’action du gel, et de l’eau. D’autre part, les facteurs internes peuvent inclure les contraintes
résiduelles dues à l’influence géologique, l’orientation et l’espacement des joints, l’existence
de faille, de plan de stratification et de zone de faiblesse. A cela, s’ajoute la rupture des
aspérités suite à la vibration et à la pression des gazes dégagées durant l’excavation par
l’utilisation de lourde charge, (Brawner et Wyllie, 1976).
L’altération est, spécialement, cruciale quand elle prend place à la périphérie des blocs,
(Ritchie, 1963). Dans le même contexte, (Fookes et Sweeney, 1976), ont rapporté que
l’altération joue un rôle important dans le contrôle de la stabilité des pentes rocheuses.
L’information sur l’altérabilité de la roche est une information principale dans la conception,
pour le contrôle du phénomène d’éboulement rocheux. Concernant l’action de l’eau et du gel,
la présence d’eau peut provoquer le développement de pression, impliquant la diminution de la
stabilité locale ou celle de l’ensemble du massif rocheux. Dans les roches calcaires, la
présence d’eau facilite les processus chimiques comme la dissolution /ou l’oxydation et
l’hydratation de certain minéraux argileux entraînant une perte de résistance de la roche. La
dissolution réduit la liaison mécanique entre les particules ou les blocs de roches. L’oxydation
peut causer la réduction de la résistance intrinsèque du matériau. Les changements chimiques
ainsi que le gel entraînent des augmentations de volume induisant des gonflements,
accélérant ainsi les fracturations dans la roche, (Fookes et Hawkins, 1988). Un joint rempli
d’eau provenant des chutes de pluies ou de fentes des neiges dans des pentes de 30m de
haut peut développer de grande pressions atteignant l’ordre du méga pascal (MPa), dans des
conditions nom drainées, (Peckover et Kerr, 1977).
3. Acquisition des données
Les essais ont été réalisés sur deux sites différents. Sur le premier site, deux pentes ont
été utilisées pour réaliser les tests. Elles sont constituées de roches volcaniques dures
(Dolérites). Sur le second site, les deux pentes étaient constituées de roches plus tendres
(Grés). Au niveau de chaque site, la nature des échantillons de roches est la même que celle
des pentes.
La méthodologie adoptée pour réaliser les essais est comme suit :
1) Evaluation de la topographie, la géologie et les caractéristiques mécaniques de la
roche.
2) Etablissement d’un maillage rectangulaire à la base de la pente dans le but de
déterminer la distance horizontale parcourue par les blocs. Un maillage de 20m de
long parallèle à la pente et 10m de large perpendiculaire à la pente (distance
horizontale) était formé en utilisant des cordes.
3) Sélection des tailles et formes de roche utilisées comme échantillon pour les tests.
4) Poussé des échantillons de roche au-dessus de la pente avec un excavateur.
5) Enregistrement de la trajectoire des blocs en utilisant une camera à la base de la
pente.
6) Enregistrement de la distance horizontale parcourue par chaque bloc en utilisant le
maillage de corde à la base de la pente.
Les caractéristiques des pentes utilisées sont données dans le tableau 1.