intra-
epith
eliales de haut grade [HSIL]) et les l
esions
histologiques (NIA de grade I, II et III, carcinome anal
in situ). La plupart des
etudes de cytologie anale disponibles
concernent des populations d’HSH infect
es par le VIH ou
non et retrouvent une sensibilit
eetunesp
ecificit
edela
cytologie comparable
a celle observ
ee avec la cytologie du
col. Il semble que chez les HSH infect
es par le VIH, la
sensibilit
eetlasp
ecificit
e de la cytologie soient meilleures
chez les patients ayant un d
eficit immunitaire plus
important probablement en lien avec des l
esions endoca-
nalaires plus
etendues.
&Pourquoi les n
eoplasies intra-
epith
eliales de l’anus sont-elles plus
fr
equentes chez les hommes
infect
es par le VIH ayant
des rapports sexuels avec d’autres
hommes ?
De nombreuses
etudes ont montr
e l’existence d’une
association entre immunod
eficience li
ee au VIH, infection
par papillomavirus et d
eveloppement d’une n
eoplasie
anale. Tous ces travaux ont port
e principalement sur des
HSH s
eropositifs pour le VIH compar
es
a des HSH non
infect
es par le VIH. Ainsi, il apparaı
ˆt clairement que NIA et
les infections par papillomavirus sont plus fr
equentes chez
des patients infect
es par le VIH. La pr
evalence des NIA et des
infections par papillomavirus augmente chez les patients
ayant un d
eficit immunitaire s
ev
ere. La pr
evalence de
l’infection par papillomavirus et des NIA est d
ej
a plus
elev
ee
chez les patients ayant un chiffre de lymphocytes T
CD4 inf
erieur
a500/mm
3
en comparaison aux patients
s
eron
egatifs. On peut consid
erer que plus de 95 % des
patients HSH infect
es par le VIH sont porteurs d’une
infection par papillomavirus au niveau du canal anal avec
souvent une infection par de multiples g
enotypes de
papillomavirus alors que les HSH non infect
es par le VIH
sont porteurs d’une infection par papillomavirus dans
70 % des cas avec souvent un seul g
enotype. D’autres
etudes ont
egalement montr
e que l’on pouvait mettre en
evidence une infection par papillomavirus au niveau du
canal anal chez des patients infect
es par le VIH n’ayant
jamais de rapports sexuels anaux. Cela sugg
ere que le
papillomavirus n’est pas seulement un virus sexuellement
transmissible, mais il peut
egalement se comporter comme
un pathog
ene opportuniste en situation d’immunod
epres-
sion. Ainsi, chez les patients HSH infect
es par le VIH, ces
deux facteurs vont expliquer le caract
ere quasi constant et
persistant de l’infection par papillomavirus anale et son
caract
ere multiple. Autant de facteurs permettant d’expli-
quer la pr
evalence et l’incidence
elev
ees de NIA induites par
la persistance d’infections par papillomavirus multiples.
‘‘ Le papillomavirus n’est pas seulement
un virus sexuellement transmissible,
mais il peut
egalement se comporter comme
un pathog
ene opportuniste en situation
d’immunod
epression’’
&Y a-t-il d’autres groupes
a risque ?
Au cours de l’infection par le VIH, plusieurs
etudes ont
mis en
evidence une pr
evalence
elev
ee d’infections
par papillomavirus anales et de NIA chez la femme : une
infection par papillomavirus peut ^
etre mis en
evidence dans
75 % des cas et des NIA dans 25 % des cas. Dans une
etude, nous avons compar
elapr
evalence de l’infection par
papillomavirus et des NIA chez des patients homosexuels
infect
es par le VIH et des usagers de drogues infect
es par le
VIH. Il a
et
ev
erifi
e au moyen d’un autoquestionnaire que les
usagers de drogues n’avaient jamais eu de rapport anal
r
eceptif. Les r
esultats ont mis en
evidence une pr
evalence
importante de NIA (36 %) et d’infections par papilloma-
virus anales (46 %) chez les usagers de drogues infect
es par
le VIH n’ayant jamais eu de rapport anal r
eceptif. L’analyse
multivari
ee montrait que le risque de NIA chez les patients
usagers de drogues est li
eaud
eficit immunitaire [3]. Cela
justifie de proposer un d
epistage de NIA au cours de
l’infection par le VIH chez tous les HSH mais aussi chez les
femmes ayant pr
esent
eunen
eoplasie intra
epith
eliale
cervicale et chez tous les patients non homosexuels ayant
pr
esent
es des condylomes ano-g
enitaux.
Peu d’
etudes sont disponibles en dehors de l’infection par
le VIH et notamment chez les patients greff
es. Quelques
travaux ont mis en
evidence la pr
esence de NIA chez des
patients greff
es r
enaux en l’absence de toute exposition
sexuelle. De plus, plusieurs
etudes de cohorte ont mis en
evidence un sur-risque de survenue de cancer anal invasif
chez des patients greff
es recevant un traitement
immunosuppresseur. On peut donc consid
erer que toute
personne immunod
eprim
ee, quelle qu’en soit la cause,
peut ^
etre
a risque de d
evelopper une infection par
papillomavirus anale et une NIA.
&Au cours de l’infection par le VIH,
la restauration immunitaire sous
traitement antir
etroviral est-elle
associ
ee
a une diminution
de l’incidence des n
eoplasies
intra-
epith
eliales de l’anus ?
La question de l’impact de la restauration immunitaire
sous trith
erapie sur la pr
evalence et l’incidence de
364 HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 19 n85, mai 2012
ossier th
ematiqueD
HEPATO
GASTRO
et Oncologie
digestive
N
eoplasies
intra-
epith
eliales
de l’anus
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