Des strat
egies de surveillance, faisant par exemple
appel
a la cytologie anale, dont les auteurs nous
rappellent la validit
e, ou
a des traitements visant
apr
evenir les r
ecidives condylomateuses, pour-
raient trouver leur place chez ces patients.’’
N
eoplasies intra-
epith
eliales cervicales et anales :
m^
eme combat ?
Santoso JT, Long M, Crigger M, Wan JY,etal.
Anal intraepithelial neoplasia in women with genital
intraepithelial neoplasia. Obstet Gynecol 2010 ;
116 : 578-82.
L’infection par les papillomavirus oncog
enes est respon-
sable de n
eoplasies intra-
epith
eliales au niveau du col de
l’ut
erus, du vagin et de la vulve chez les femmes immuno-
comp
etentes. L’id
ee d’une association aux NIA en raison
des similitudes anatomiques, histologiques et embryolo-
giques de l’anus et du col de l’ut
erus a suscit
e cette
etude.
De plus, les donn
ees manquent quant
alapr
evalence des
NIA chez les femmes, les
etudes s’
etant jusqu’alors
surtout int
eress
ees aux homosexuels masculins infect
es
par le VIH. Par ailleurs, en l’absence de recommandations
univoques, un arbitrage doit ^
etre fait pour le diagnostic
entre la cytologie anale et l’AHR avec biopsies. Les
objectifs de l’
etude
etaient, d’une part, d’estimer la
pr
evalence des NIA chez des femmes h
et
erosexuelles
ayant un ant
ec
edent de n
eoplasie intra-
epith
eliale
g
enitale, d’autre part, de comparer les performances
diagnostiques de la cytologie anale avec celles de l’AHR.
Ont ainsi
et
e incluses 205 patientes cons
ecutives, d’^
age
moyen 40 ans (14-83), parmi lesquelles 64 %
etaient
sexuellement actives et 5 %
etaient infect
ees par le VIH.
Apr
es l’examen gyn
ecologique, un frottis anal, puis une
AHR avec des biopsies en cas d’anomalie
etaient r
ealis
es.
Une NIA a
et
e diagnostiqu
ee chez 25 patientes (12 %),
avec une r
epartition respective des grades I, II et III de NIA
de 4, 2,5 et 6 %. Outre les NIA, des condylomes ont
et
e
retrouv
es chez 5,5 % des patientes. La cytologie anale,
anormale chez 6 % des patientes, avait une sensibilit
ede
8 %, une sp
ecificit
e de 94 %, une valeur pr
edictive
positive de 15 % et une valeur pr
edictive n
egative de
88 %. Les performances diagnostiques de l’AHR
etaient
les suivantes : sensibilit
e de 100 %, sp
ecificit
ede71%,
valeur pr
edictive positive de 32 % et valeur pr
edictive
n
egative de 100 %. Les diff
erences entre les deux tests
etaient statistiquement significatives.
‘‘ La pr
evalence de 12 % de NIA, majoritairement
de haut grade, chez les femmes atteintes de
n
eoplasies intra-
epith
eliales g
enitales de cette
etude est comparable
a celle de 19 % d
ej
a
publi
ee [8]. Elle vient confirmer que l’infection par
les papillomavirus est une maladie multifocale de
l’
epith
elium ano-g
enital chez la femme. Dans le
contexte de l’infection par le VIH, la fr
equence de
l’association semble ^
etre largement augment
ee
[9]. Ces n
eoplasies intra-
epith
eliales
evoluent de
plus ensemble vers les cancers correspondants,
le risque de cancer de l’anus
etant pr
es de 5 fois
plus
elev
e chez les patientes ayant un ant
ec
edent
de n
eoplasie intra-
epith
eliale cervicale de grade III
[10]. Il s’agit donc de d
epister, au moins
a
l’
echelon individuel, les NIA chez les femmes
atteintes de n
eoplasie g
enitale. La tr
es faible
sensibilit
e de la cytologie anale r
ealis
ee ici par un
seul m
edecin non entraıˆn
e, compar
ee aux taux de
60
a 93 % rapport
es chez d’autres groupes
a
risque [11] a fait pr
ef
erer aux auteurs l’AHR
comme outil de d
epistage des NIA. En l’absence
de consensus sur les modalit
es de d
epistage, on
peut seulement en conclure que la prise en
charge des n
eoplasies intra-
epith
eliales g
enitales
n’est plus l’affaire des seuls gyn
ecologues.’’
Les performances diagnostiques du frottis
de l’anus...
Nathan M, Singh N, Garrett N, et al.
Performance of anal cytology in a clinical setting
when measured against histology and high-resolu-
tion anoscopy findings. AIDS 2010 ; 24 : 373-9.
Alors que, gr^
ace aux frottis cervico-vaginaux, l’incidence
du cancer du col de l’ut
erus a consid
erablement d
ecru
depuis les ann
ees 1980, celle du cancer de l’anus n’a cess
e
d’augmenter, en particulier dans les groupes
a haut
risque. Or, ces deux cancers se d
eveloppent tous les deux
sous l’effet de g
enotypes oncog
enes de papillomavirus,
a
la jonction entre l’
epith
elium malpighien et l’
epith
elium
glandulaire, en passant par une n
eoplasie intra-
epith
eliale
int
eressant une proportion de plus en plus importante
de l’
epith
elium. Le standard diagnostique est l’examen
histologique de biopsies guid
ees par une AHR, mais le
co^
ut de cet examen fait envisager la promotion du frottis
anal
a vis
ee cytologique pour d
epister les NIA de haut
grade. L’objectif des auteurs
etait d’
evaluer les per-
formances diagnostiques de la cytologie anale de
d
epistage. Tous les patients consultant dans une clinique
anglaise sp
ecialis
ee en maladies sexuellement transmis-
sible et ayant b
en
efici
e d’une AHR avec biopsies, pr
ec
ed
ee
d’une cytologie anale, ont
et
e inclus. L’AHR, la cytologie,
ainsi que les analyses cytologiques et histologiques ont
et
e
r
ealis
ees par des praticiens exp
eriment
es.
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HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 19 n85, mai 2012
ossier th
ematique Revue bibliographiqueD
HEPATO
GASTRO
et Oncologie
digestive
N
eoplasies
intra-
epith
eliales
de l‘anus
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