ESTIMATION DE LA PRÉVALENCE (PARTIELLE ET TOTALE) DU CANCER
EN FRANCE MÉTROPOLITAINE CHEZ LES 15 ANS ET PLUS EN 2008
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PRÉAMBULE
L’objectif de ce rapport est de présenter les estimations de la prévalence totale et de la prévalence partielle du
cancer en France métropolitaine, en 2008, chez les 15 ans et plus. Réalisées à partir des données issues du
Réseau français des registres des cancers Francim, ces estimations correspondent à une actualisation des
dernières publications de prévalence totale [Colonna 2000] et partielle [Colonna 2008] réalisées en France1
Comme dans l’ensemble des pays occidentaux, le cancer constitue en France un problème de santé publique
majeur. En 2012, le nombre de nouveaux cas de cancer en France métropolitaine est estimé à 355 000 (200 000
chez l’homme et 155 000 chez la femme). Les taux standardisés d’incidence (population mondiale) sont de
362,6 pour 100 000 personnes-années chez l’homme et 252,0 chez la femme. Le nombre de décès par cancer
est estimé à 85 000 chez l’homme et 63 000 chez la femme, soit au total 148 000 décès et des taux
standardisés respectivement de 133,6 et 73,2 pour 100 000 personnes-années [Binder-Foucard 2013].
.
La mortalité (taux de décès dans la population générale) résulte de l’incidence (l’occurrence des nouveaux cas)
et de la létalité (taux de décès chez les malades indiquant la gravité de la maladie).
La prévalence est un indicateur épidémiologique complémentaire de l’incidence et de la mortalité et
correspond au nombre de personnes en vie et ayant eu un diagnostic de cancer au cours de leur vie [Giles
2002]. Ce groupe est par définition très hétérogène puisqu’il intègre des personnes en rémission complète sans
traitement du cancer et des personnes encore en demande de soins, que ce soit dans le cadre d’un traitement
initial ou dans celui d’une rechute. Il existe de ce fait plusieurs indicateurs de prévalence. Il est fourni dans ce
rapport des estimations de prévalence totale et de prévalence partielle.
La prévalence totale correspond au nombre (ou à la proportion) de personnes atteintes ou ayant été atteintes
d’une pathologie cancéreuse et vivantes à une date donnée, quelle que soit l’antériorité du diagnostic.
L’objectif de la prévalence partielle est d'approcher plus précisément le nombre de patients nécessitant, ou
non, des soins en limitant ainsi le groupe constituant la prévalence totale aux personnes dont le diagnostic a
été réalisé depuis une période de temps limitée.
Les estimations de prévalence totale sont obtenues grâce à une méthode basée sur l’évolution des risques
cumulés de présenter un cancer et de décéder du cancer sur la période 1975-2008 [Estève 1994, Colonna
1997]. Pour la prévalence partielle, l’estimation a été réalisée selon une approche classique s’appuyant sur des
estimations d’incidence annuelles détaillées par âge et de probabilités de survie [Pisani 2002].
Le travail réalisé dans ce rapport utilise les estimations nationales d’incidence obtenues à partir de
l’enregistrement des nouveaux cas de cancers diagnostiqués entre 1975 et 2008 et enregistrés par les 19
registres de cancers du Réseau Francim, les données de mortalité du CépiDc sur la période 1975-2008 et les
estimations de survie parmi les cas diagnostiqués entre 1995 et 2004.
Les estimations relatives aux lymphomes malins non hodgkiniens, à la maladie de Hodgkin, au myélome
multiple et maladie immunoproliférative2
Ce rapport s’inscrit dans le cadre du programme de travail 2011-2013 du partenariat entre le Réseau français
des registres des cancers Francim, le Service de biostatistique des Hospices civils de Lyon (HCL), l’Institut de
veille sanitaire (InVS) et l’Institut national du cancer (INCa) résultant de la mise en œuvre de l’action 7.1 du Plan
cancer 2009-2013 [Bousquet 2013]. Par ailleurs, il s’inscrit pleinement dans les actions du nouveau Plan cancer
2014-2019 (actions 9.18 ; 15.7 et 15.9) (http://www.e-cancer.fr/le-plan-cancer).
, à la leucémie aiguë et à la leucémie lymphoïde chronique s’appuient
sur l’ancienne classification des hémopathies malignes [Belot 2008], différentes de celles utilisées pour les
dernières estimations [Monnereau 2013].
1L’analyse des tendances n’est pas présentée dans ce rapport. Concernant la prévalence totale, le problème provient d'une longueur
d'observations très différente par rapport à l'étude publiée en 2000 [Colonna 2008] : la période d'observation couvrait les années 1975-
1992, alors que la période dans ce travail couvre les années 1975-2008. Concernant la prévalence partielle, une comparaison est en cours
de publication [Colonna, soumis à la Revue d’Épidémiologie et Santé Publique].
2 Ce terme (C88 de la CIM 10) regroupe les pathologies suivantes : maladies immunoprolifératives malignes, macroglobulinémie de
Waldenström, maladie d’autres chaînes lourdes, maladie immunoproliférative de l’intestin grêle, lymphome de la zone marginale à cellules
B des tissus lymphoïdes associés aux muqueuses (lymphome MALT), autres maladies immunoprolifératives malignes et maladie
immunoproliférative (maligne) sans précision.