Les lymphocytes infiltrant les tumeurs dans le cancer du sein

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Les lymphocytes infiltrant les
tumeurs dans le cancer du sein
Tumour-infiltrating
lymphocytes in
breast cancer
RÉSUMÉ
La présence de lymphocytes infiltrant les tumeurs ou TIL est reconnue
comme un facteur pronostique pour plusieurs tumeurs solides. Les avancées
récentes de l’immunothérapie sont à l’origine d’un regain d’intérêt pour les
paramètres immunologiques au cours des cancers.
Dans le cas du cancer du sein, l’évaluation des TIL a fait l’objet d’études
essentiellement en situations adjuvante et néo-adjuvante, avec des résultats
discordants selon les sous-types histologiques. Pour certains, les TIL sont des
facteurs pronostiques devant faire partie intégrante des classifications
internationales.
L’objectif de cette synthèse est de faire le point sur les données actuelles,
ainsi que sur la place potentielle de l’évaluation des TIL.
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017.
Luis Teixeira1,2
Florence Ledoux1,2
Sophie Frank1,2
Jacqueline Lehmann-Che2,3
Patricia de Cremoux2,3
Anne de Roquancourt2,4
Caroline Cuvier1
Sylvie Giacchetti1
Edwige Bourstyn1
Marc Espié1,2
l
Mots clés : TIL ; cancer du sein ; adjuvant ; néo-adjuvant ; immunothérapie.
1
Hôpital Saint-Louis
Centre des maladies du sein
1, avenue Claude-Vellefaux
75010 Paris
France
<[email protected]>
<fl[email protected]>
<[email protected]>
<[email protected]>
<[email protected]>
<[email protected]>
<[email protected]>
ABSTRACT
2
Université Paris-Diderot
5, rue Thomas Mann
75013 Paris
France
<[email protected]>
<[email protected]>
<[email protected]>
3
Hôpital Saint-Louis
Laboratoire d’oncologie moléculaire
1, avenue Claude-Vellefaux
75010 Paris
France
4
Hôpital Saint-Louis
Service d’anatomopathologie
1, avenue Claude-Vellefaux
75010 Paris
France
Remerciements et autres mentions :
Financement : aucun.
Liens d’intérêts : les auteurs déclarent n’avoir
aucun lien d’intérêt en rapport avec l’article.
doi: 10.1684/ito.2015.0016
Tirés à part : L. Teixeira
Tumour-infiltrating lymphocytes or TILs are increasingly recognised as
prognostic factors for several solid tumours. Recently, advances in immunotherapy have renewed interest in immunological biomarkers.
In the case of breast cancer, TILs have predominantly been studied in
adjuvant and neoadjuvant settings, with different conclusions depending
upon histological subtypes. For some, TILs are prognostic factors which
should form an integral part of international classifications.
The objective of this review is to provide an overview of current data, as well
as the potential role of the evaluation of TILs.
l
Key words: TILs; breast cancer; adjuvant; neoadjuvant; immunotherapy.
L
a présence d’un infiltrat inflammatoire au sein des tumeurs est
connue depuis longtemps [1]. Son
implication dans la physiopathologie
tumorale fait l’objet d’intenses
recherches depuis le renouveau de
l’immunothérapie. L’immunité antitumorale avait déjà été impliquée
dans l’efficacité des cytotoxiques
selon le concept de mort cellulaire
immunogène [2].
valeur prédictive de la présence des
TIL a pu être également démontrée
[6]. Pour plusieurs auteurs, la quantification des TIL devrait figurer
comme facteur pronostique dans
les classifications internationales. La
signification des TIL dans les cancers
du sein fait l’objet de recherches
actives, avec des résultats parfois
contradictoires selon les sous-types
tumoraux et les situations cliniques.
La valeur pronostique de l’infiltrat
tumoral par des lymphocytes (TIL) a
été établie dans plusieurs tumeurs
solides [3-5]. Dans certains cas, une
L’objectif de cette revue est de faire
le point sur les données récentes
concernant l’intérêt de l’évaluation
des TIL dans le cancer du sein.
Pour citer cet article : Teixeira L, Ledoux F, Frank S, Lehmann-Che J, de Cremoux P, de Roquancourt A, Cuvier C, Giacchetti S,
Bourstyn E, Espié M. Les lymphocytes infiltrant les tumeurs dans le cancer du sein. Innov Ther Oncol 2015 ; 1 : 64-72. doi : 10.1684/
ito.2015.0016
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Innovations & Thérapeutiques en Oncologie l vol. 1 – n8 2, nov-déc 2015
Nature et composition des TIL
avec une polarisation Th1 ou Th2, des cellules NK (natural
killer) dont NK-T (lymphocytes T natural killer), ainsi que
des lymphocytes B scindés en B1 et B2. Les lymphocytes
T évoluant dans ce micro-environnement peuvent ainsi
être soit activés, soit inhibés [8]. Ils exercent à leur tour un
contrôle de la polarisation des macrophages schématiquement répartis en deux groupes distincts, M1 antitumoraux et M2 pro-tumoraux. D’autres cellules immunitaires, telles que les cellules dendritiques, ainsi que des
cellules myéloïdes immunosuppressives interagissent avec
les lymphocytes T et peuvent en réguler l’activité.
L’infiltrat inflammatoire est composé de plusieurs types
de cellules immunitaires impliquées dans l’immunité
innée ou adaptative et dont la proportion varie selon
les types tumoraux ainsi que les organes touchés pour un
même primitif [7].
La composition des TIL dans le cancer du sein a été
récemment étudiée dans deux études [9, 10]. Toutes deux
ont montré que les TIL sont composés à 75 % de
lymphocytes T, de lymphocytes B pour moins de 20 %,
de monocytes pour moins de 10 %, de cellules NK et NK-T
pour moins de 5 %. Il est communément admis que les TIL
Ainsi, différentes sous-classes de lymphocytes coexistent ;
des lymphocytes T cytotoxiques (CD8+) représentant
les effecteurs principaux, des lymphocytes T régulateurs
(CD25+, FOXP3+ le plus souvent) ayant une fonction de
régulation négative, des lymphocytes T auxiliaires (CD4+)
RÉPONSE IMMUNE PRO-TUMORALE
CD25
CTLA-4
CD80/86
TAA
FOXP3+
Treg
APC
(M1/DC)
RÉPONSE IMMUNE ANTI-TUMORALE
APC
ATP, ADP
AMP
CD
4+
Granzyme B
IFNγ
Perforine
TCR
IL-12
IL-18
CD
2
CD8
8
OX-40
4-1BB
CD4+
Th2
MHC-I
IL-2
IFNγ
TNFa
Adénosine
IL-10
MHC-II
(M1/DC)
ATP, ADP
A2aR
IL-10
IL-12
IL-18
CD4+
Th1
A2aR
TCR
CD8
Adénosine
CTLA-4
AMP
TIM-3
ATP, ADP
PD-1
TAM
M2
NK
T
NK
NOS-2
Arginase
IDO
GAL-9
PD-L1
CD4+
Th1
CD39
MDSC
CD73
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Des données issues de modèles murins et d’études
d’échantillons humains ont permis de mettre en évidence
que, pour chacun des différents types de cellules immunitaires, une fonction pro- ou anti-tumorale pouvait leur
être attribuée (figure 1).
FAS
FASL
MHC I
TGF-B
CCL-2
TCR
IDO
FOXP3+
Treg
Granzyme B
Perforine
IFNγ
CD8
TRAILR
CELLULE TUMORALE
TRAIL
A2aR : récepteur de l'adénosine ; ADP : adénosine diphosphate ; AMP : adénosine monophosphate ; APC : cellule présentatrice
d'antigène ; ATP : adénosine triphosphate ; CCl-2 : chemokine ligand-2 ; CTL : lymphocyte T cytotoxique ; CTLA-4 : protéine
associée au lymphocyte T cytotoxique ; DC : cellules dendritiques ; FAS : fatty-acid synthase ; GAL-9 : galectine-9 ; IDO :
indolamine 2,3-dioxygenase ; IFN : interféron gamma ; IL : interleukine ; M1/M1 TAM : macrophage associé aux tumeurs ;
MDSC : cellules myéloïdes immunosuppressives ; MHC : complexe majeur d'histocompatibilité ; NK : natural killer ; NKT :
lymphocyte T natural killer ; NOS : nitric oxide synthase ; PD-1 : programmed death ; ROS : reactive oxygen species ; TAA :
antigène associé aux tumeurs ; TCR : récepteur aux lymphocyte T ; TGF- : transforming growth factor beta ; TNF : tumor
necrosis factor alpha ; TRAIL : TNF-related apoptosis-inducing ligand ; Treg : lymphocyte T régulateurs.
Figure 1. Interactions entre le système immunitaire et les cellules tumorales dans le cancer du sein.
D’après Dushyanthen et al. [35].
Figure 1. Interactions between the immune system and tumor cells in breast cancer.
Innovations & Thérapeutiques en Oncologie l vol. 1 – n8 2, nov-déc 2015
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Les lymphocytes infiltrant les tumeurs dans le cancer du sein
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L. Teixeira, et al.
sont principalement des lymphocytes T. Les lymphocytes B
sont moins présents et leur rôle, bien que moins connu, est
de plus en plus étudié car ils sont les cibles potentielles de
prochaines immunothérapies.
Méthodologie et standardisation
concernant la mesure des TIL
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Plusieurs méthodes de quantification des TIL existent ;
celles se basant sur l’immunohistochimie (IHC) se sont
montrées peu utilisables en routine du fait de la variabilité
des résultats et sont actuellement réservées à la recherche.
La méthode initiale proposée par Denkert et al. en 2010
[11] s’appuie sur la lecture de lames en coloration
hématoxyline et éosine (HE). C’est la méthode qui est
retenue par la plupart des auteurs. Afin de définir un
consensus concernant la caractérisation des TIL, un consortium a vu le jour, l’International Working TIL Group, qui a
émis des recommandations [12]. On distingue trois grands
groupes de TIL : les TIL intra-tumoraux (It-TIL), stromaux
(St-TIL) et les lymphocytes formant des structures lymphoïdes tertiaires au sein des tumeurs.
Infiltrats tumoraux par des St-TIL
ou It-TIL
En fonction de leur localisation au sein de la tumeur, on
distingue les TIL stromaux qui sont dans l’environnement
proche de la cellule tumorale sans être en contact direct
avec celle-ci, des TIL intra-tumoraux qui sont en contact
direct avec les cellules tumorales. Plusieurs études ont
montré qu’il existait une bonne corrélation entre la mesure
des It- et St-TIL : la mesure des St-TIL est plus fiable et
reproductible, cependant avec une moindre variabilité
entre pathologistes (coefficient de corrélation 0,74). C’est
celle qui est la plus employée à l’heure actuelle en clinique.
La quantification des TIL est considérée comme une
variable continue. On exprime la quantité de TIL en
pourcentage dans la zone observée. Elle est parfois
considérée comme une variable binaire (élevée versus
basse) selon les études.
Une catégorie de cancer du sein à prédominance
lymphocytaire (lymphocyte-predominant breast cancer
ou LPBC des auteurs anglo-saxons) a été définie lorsque la
valeur des TIL (St + It) dépasse 50 à 60 % selon les études
considérées. Ce sous-type pourrait être particulièrement
intéressant du fait d’une réponse immune préexistante
importante et pourrait être ciblé par les immunothérapies
dont les « checkpoint » inhibiteurs sont actuellement les
chefs de file. Ce sous-groupe représente entre 5 et 30 %
des cancers selon les études et surtout les sous-types
histologiques (de moins de 5 % dans les tumeurs luminales,
jusqu’à 30 % dans les tumeurs triple-négatives).
Plus rarement, la présence de structures lymphoïdes
tertiaires, localisées en périphérie des tumeurs a pu être
identifiée. On y distingue une organisation d’organe
66
lymphoïde composé d’une zone de lymphocytes T en
contact avec une zone folliculaire de lymphocytes B et
présence d’un centre germinal [12].
Valeur pronostique et prédictive
des TIL dans le cancer du sein
La valeur prédictive et pronostique semble se confirmer
mais est différente suivant les sous-types histologiques
tumoraux. En effet, s’agissant des cancers du sein triplenégatifs, plusieurs études concordantes confèrent une
valeur pronostique aux TIL indépendamment des facteurs
cliniques et histologiques classiques. Les tumeurs ayant
un nombre élevé de TIL sont de meilleur pronostic, avec un
gain qui est proportionnel à la quantité de TIL. Concernant
les cancers du sein surexprimant HER2, la situation est plus
débattue tant en situation néo-adjuvante qu’adjuvante.
En revanche, dans les cancers du sein luminaux, la présence
de TIL moins importante n’apparaît pas être un facteur
prédictif, ni pronostique. La signification des TIL a été
moins bien étudiée en situation métastatique et fait
toujours l’objet de travaux de recherche.
« La valeur prédictive et pronostique
semble se confirmer mais est
différente suivant les sous-types
histologiques tumoraux »
En situation néo-adjuvante
Les principales études évaluant la signification des TIL en
situation néo-adjuvante sont reprises dans le tableau 1.
Leur valeur pronostique et prédictive est la mieux établie
en situation néo-adjuvante, où très tôt leur corrélation
avec un taux plus élevé de réponses complètes histologiques (pCR) a été mise en évidence. À noter que la
plupart des études évaluaient les TIL stromaux et
intra-tumoraux, et pour certaines des marquages en
immunohistochimie.
Denkert et al. [11] identifièrent les premiers les TIL comme
biomarqueurs potentiels prédictifs de la réponse
complète histologique après chimiothérapie néo-adjuvante. Plusieurs études sont venues conforter ces résultats. Il en ressort que le pourcentage de TIL est prédictif de
l’obtention d’une pCR pour les tumeurs triple-négatives
en analyse multivariée (tableau 1).
La même équipe a pu également montrer que la présence
de TIL était en outre prédictive de l’efficacité du
carboplatine dans l’essai GeparSixto [13]. D’autres études
ont également montré une plus grande sensibilité aux
anthracyclines en cas de présence de TIL. Ces constatations
sont des arguments supplémentaires en faveur de
l’existence d’un mécanisme immunologique dans l’action
des chimiothérapies dites classiques, c’est-à-dire le
concept de mort cellulaire immunogène [14].
Plus récemment, deux études [15, 16] se sont intéressées à
la valeur pronostique des TIL présents en cas de maladie
Innovations & Thérapeutiques en Oncologie l vol. 1 – n8 2, nov-déc 2015
Tableau 1. Principales études évaluant les TIL en situation néo-adjuvante.
Table 1. Principal studies evaluating TILS in the neoadjuvant setting.
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Référence
Étude
N
Sous-type
histologique
Proportion
de LBPC
Corrélation
GeparDuo
218
ER+ : 67 %
ER- : 22 %
ER+ : 9,5 %
ER- : 14 %
Denkert et al.,
2010 [11]
It-Ly associés au taux de pCR
(OR, 1,38 ; p = 0,012)
LPBC associé avec taux de pCR
(p < 0,0005)
GeparTrio
840
ER+ : 60 %
ER- : 26 %
HER2+ : 30 %
HER2- : 52 %
ER+ : 6 %
ER- : 27 %
HER2+ : 11 %
HER2- : 12 %
It-TIL (variable continue) corrélation
avec la pCR
pCR (OR, 1,36 ; p = 0,01)
LPBC corrélé avec pCR (p < 0,0005)
Yamaguchi
et al., 2011 [28]
Institutional
cohort
68
ER+/HER2- : 40 %
HER2+ : 43 %
TN : 16 %
NA
Score TIL élevé corrélé avec le taux
de pCR (OR, 4,7 ; p < 0,0001)
Ono et al.,
2012 [29]
Institutional
cohort
180
ER+/HER2- : 26 %
ER-/HER2+ : 23 %
TN : 51 %
NA
Score TIL élevé avec le taux de pCR
(p = 0,0001)
Issa-Nummer
et al., 2013 [30]
PREDICT
313
ER+/HER2- : 67 %
TN : 33 %
ER+/HER2- : 12 %
TN : 36,5 %
St-TIL élevé avec le taux de pCR
(OR, 1,2 ; p = 0,01)
LPBC corrélé avec le taux de pCR
(OR, 2,7 ; p = 0,01)
Lee et al.,
2013 [31]
Cohorte
175
ER+ : 55 %
HER2+ : 38 %
TN : 19 %
NA
TIL corrélés avec le taux de pCR
(OR, 1,26 ; p = 0,024)
Dieci et al.,
2014 [15]
Cohorte
278
TN : 100 %
TN : 10 %
It-TIL et St-TIL (variable continue)
Corrélés avec la survie sans métastase.
HR : 0,85 ; p = 0,02 et la survie
globale HR : 0,86 ; p = 0,03
Denkert et al.,
2015 [13]
GeparSixto
580
HER2+ : 46 %
TN : 54 %
HER2+ : 20 %
TN : 28 %
St-TIL (variable continue) corrélé avec
pCR p < 0,001
LPBC corrélés avec pCR p < 0,001
Salgado et al.,
2015 [17]
NeoALTTO
455
HER2+ : 100 %
NA
Str-Ly (variable continue)
Corrélés avec le taux de pCR
(p < 0,001)
ER+ : estrogen receptor-positive ; HR : hazard ratio ; HER2 : human epidermal growth factor receptor 2 ; It-Ly : lymphocytes intratumoraux ;
LBPC : cancer du sein à prédominance lymphocytaire ; NA : non available ; pCR : réponses complètes histologiques ; St-TIL : TIL stromaux ; Str-Ly :
lymphocytes stromaux ; TN : triple négative.
résiduelle sur la pièce chirurgicale, après chimiothérapie
néo-adjuvante, dans le cadre des cancers du sein triplenégatifs. Elles montrent un meilleur pronostic en cas
de valeur élevée de TIL, et particulièrement en cas de
présence de CD8+ ou d’un rapport CD8+/FOXP3 élevé
au sein de la maladie résiduelle.
Le principal intérêt de ces études en situation néoadjuvante serait de repérer les sous-groupes de patientes
de très bon pronostic, pouvant bénéficier d’une désescalade thérapeutique et, a contrario, d’identifier des sousgroupes de très mauvais pronostic pour lesquels
des traitements complémentaires et innovants seraient
à tester.
La situation en cas de cancer du sein surexprimant
HER2 est plus complexe, avec des résultats discordants
surtout en cas de double blocage de HER2. En effet,
les études initiales montraient une très bonne corrélation entre l’importance de la présence des TIL et
l’obtention d’une pCR avec chimiothérapie plus trastuzumab (tableau 1). La seconde analyse de l’étude
NeoALTTO [17], qui comparait l’adjonction d’un traitement anti-HER2 à la chimiothérapie, soit par trastuzumab, soit par lapatinib, soit par un double blocage par la
combinaison des deux, montre une corrélation entre le
pourcentage de St-TIL, l’obtention d’une pCR, mais
surtout avec une meilleure survie sans événements
(SSE), avec un recul médian de 3,77 ans. Ainsi, pour
toute élévation de 1 % des TIL, il y a un gain de 3 % de la
SSE. À noter que le bras lapatinib seul, qui s’est montré
inférieur, n’a pas été intégré dans l’analyse de survie, ce
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L. Teixeira, et al.
qui peut modifier les résultats de la SSE en fonction de la
présence de TIL.
Il n’y a en revanche aucune relation entre la valeur des TIL et
l’obtention d’une pCR ou une meilleure survie sans récidive
selon le type de traitement anti-HER2, donc sans aucune
valeur prédictive en fonction du type d’anti-HER2 utilisé.
Dans cette étude, les patients qui n’étaient pas en réponse
complète histologique mais avec un niveau de TIL initial
supérieur à la médiane (12,5 % de TIL) avaient un pronostic
identique à ceux ayant obtenu une pCR.
Dans l’étude Neosphere à quatre bras [18], qui testait
l’addition du pertuzumab à un traitement comprenant
soit docétaxel et trastuzumab, soit docétaxel seul, soit
trastuzumab seul, une valeur élevée de TIL n’était pas
corrélée à l’obtention d’une pCR, mais les données
concernant les rechutes et la survie ne sont pas encore
disponibles. Comme souvent dans de telles études, il
existait une corrélation avec un certain nombre
de marqueurs immuns dont les cibles thérapeutiques
(PD1/PDL1, CTLA4), ainsi que des signatures immunes.
À noter que le bras associant docétaxel, trastuzumab
et pertuzumab ne se comporte pas comme les autres :
il semblerait que, dans ce bras, la composante immune
soit moins importante pour l’efficacité du traitement.
En situation adjuvante
Les principales études évaluant les valeurs pronostiques et
prédictives sont présentées dans le tableau 2.
La valeur pronostique des TIL dans le cancer du sein triplenégatif en situation adjuvante repose sur quatre essais de
phase III qui ont montré que, pour une augmentation de
10 % des TIL, il y avait un gain de 15 à 20 % en survie sans
récidive et en survie globale. Dans l’étude BIG 2-98 [19], les
patientes avec une tumeur triple-négative et des TIL
supérieurs ou égal à 50 % avaient une survie sans récidive à
cinq ans et une survie globale de 92 % dans les deux cas,
témoignant d’une diminution importante du risque de
rechute (hazard ratio (HR) = 0,3 ; IC 95 % : 0,11-0,81)
et de décès (HR = 0,3 ; IC 95 % : 0,09-0,92) par rapport
aux patientes dont les tumeurs avaient peu de TIL.
Au total, les TIL ont été évalués dans plus de
1 300 tumeurs triple-négatives et plus de 3 500 tumeurs
RH+ (récepteurs hormonaux positifs) [12] . Les TIL se sont
révélés être des facteurs pronostiques dans 297 tumeurs
triple-négatives mais pas dans les tumeurs luminales dans
l’étude BIG 2-98 ; ces données ont été validées dans deux
autres essais randomisés de phase III en situation
adjuvante (ECOG 2197 et 1199) [20] qui comprenaient
481 tumeurs triple-négatives. Le niveau de preuve de la
valeur des TIL dans les cancers du sein triple-négatifs
traités par chimiothérapie adjuvante est considéré de
niveau I [12]. Ces données ne peuvent cependant pas être
utilisées pour identifier un groupe pouvant éviter une
chimiothérapie adjuvante puisque toutes les études
comparaient différents types de chimiothérapies.
Dieci et al. [21] ont évalué la valeur prédictive et
pronostique des TIL à partir de l’analyse de deux essais
68
historiques de phase III randomisés en situation adjuvante
comparant une chimiothérapie à l’absence de chimiothérapie. Dans cette analyse, les TIL ont montré une valeur
pronostique importante dans le groupe triple-négatif avec
une tendance à l’amélioration de la survie globale à
10 ans : 89 % dans le groupe TIL élevés versus 68 % dans
le groupe TIL faibles (HR = 0,44 ; IC 95 % : 0,18-1,10,
p = 0,07), ainsi que dans le groupe HER2+. En revanche
dans cette étude, les TIL n’étaient pas prédictifs d’un
bénéfice d’une chimiothérapie par anthracycline.
Ali et al. [22] ont analysé la valeur pronostique d’un infiltrat
de lymphocytes CD8+ dans plus de 12 439 tumeurs de
patientes, à partir de trois cohortes observationnelles
(SEARCH, BCCA, NBCS) et d’un essai prospectif NEAT. Il en
ressort que la présence de lymphocytes CD8+ dans le
stroma est associée à une diminution du risque de mortalité
par cancer du sein de 21 % (HR = 0,79 ; IC 95 % : 0,67-0,93,
p = 0,004) dans les tumeurs triple-négatives et HER2+/RH-.
« La valeur prédictive des TIL
à un bénéfice d’un traitement
par trastuzumab est encore
l’objet de débat »
Dans les tumeurs surexprimant HER2, en situation
adjuvante également, la situation semble un peu plus
complexe. En effet, dans l’étude FINHER [23], les TIL
avaient une valeur pronostique et étaient corrélés avec un
bénéfice de l’adjonction de trastuzumab à la chimiothérapie adjuvante. Dans l’étude N9831 [24], le nombre
de St-TIL était au contraire associé à un bénéfice en survie
sans récidive dans le bras chimiothérapie sans trastuzumab, dans le groupe LPBC (St-TIL > 60 %). Dans ce sousgroupe, le bras avec trastuzumab donnerait même de
moins bons résultats. Ces résultats suggèrent qu’il
existerait un sous-groupe de patientes dont les tumeurs
surexpriment HER2 pour lesquelles la chimiothérapie
seule serait suffisante et qui ne bénéficieraient pas du
trastuzumab. Ils restent toutefois à confirmer.
Dans l’étude de Dieci et al. [21], reprenant les données de
deux essais adjuvants historiques ne comprenant pas de
traitement par trastuzumab, il y avait une corrélation
entre le nombre de TIL et une tendance à un bénéfice en
survie à 10 ans (HR = 0,46 ; IC 95 % : 0,2-1,11, p = 0,08).
Si leur valeur pronostique semble établie, la valeur
prédictive des TIL à un bénéfice d’un traitement par
trastuzumab est encore l’objet de débat.
Cas particuliers
Chez la femme enceinte
Il n’existe que peu de données chez la femme enceinte,
cas particulier du fait de l’état de tolérance immunologique lié à la grossesse. Le pronostic des cancers du sein au
cours de la grossesse est débattu, mais ils sont le plus
souvent considérés de mauvais pronostic. Azim et al. [25]
ont comparé la fréquence des tumeurs ayant un nombre
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Tableau 2. Principaux essais adjuvants évaluant les lymphocytes infiltrant les tumeurs (TIL).
Table 2. Principal adjuvant trials evaluating TILS.
Références
Essais
Nombre de
patients
Traitement
LPBC
Corrélation avec les données
de survie
Mahmoud
et al., 2011
[32]
Étude de
cohorte
1 334
CMF
ND
TIL CD8+
Mortalité cancer spécifique
HR : 0,55 ; IC 95 % : 0,39-0,78,
p = 0,001
West et al.,
2011 [33]
Étude de
cohorte
255
CMF, AC, CEF
ou CAF
ND
CD3+ élevés corrélés à une
meilleure
survie sans évènements
HR : 0,25 ; p = 0,0056
Loi et al.,
2013 [19]
BIG 02-98
2 009
Dont
256 TN
297 HER2+
1078 RH+
A ! CMF
Ou
AC ! CMF
RH+/HER2- : 3 %
HER2+ : 11 %
TN : 11 %
Aucune pour population totale
Dans la population TN
St-TIL (variable continue, pour
majoration de 10 %) en
analyse multivariée
HR : 0,85 ; p = 0,02 pour la DFS
HR : 0,83 ; p = 0,02 pour l’OS
Sous-groupe des LPBC
HR : 0,3 ; p = 0,018 DFS
HR : 0,29 ; p = 0,036 OS
Aucune corrélation pour
HER2+ et RH+
Adams et al.,
2014 [20]
ECOG
E2197 and
E1199
481 TN
AC versus AC
AC ! docétaxel
ou paclitaxel
TN : 4 %
St-TIL (variable continue, pour
majoration de 10 %) en
analyse multivariée
HR : 0,84 ; p = 0,05 pour la DFS
HR : 0,79 ; p = 0,003 pour la OS
Loi et al.,
2014 [23]
FinHER
934
Docétaxel ou
vinorelbine
! FEC ou FEC
+ trastuzumab
si HER2+
HER2+ : 11 %
TN : St-TIL (variable continue)
corrélée avec la DDFS
HR : 0,77 ; p = 0,02
HER2+
St-TIL (variable continue)
corrélée avec la DDFS
(p = 0,025)
Perez et al.,
2015 [24]
NCCTGN9831
945 HER2+
AC ! paclitaxel
ou paclitaxel
+ trastuzumab
HER2+ : 10 %
Chimiothérapie seule :
St-TIL corrélés avec survie sans
rechute (RFS) :
HR : 0,2 ; p = 0,002 pour la RFS
Chimiothérapie + trastuzumab :
aucune corrélation entre St-TIL
et survie sans rechute
HR : 1,1 ; p = 0,87 pour la RFS
816
Chimiothérapie
versus absence de
chimiothérapie
HER2+ : 24 %
TN : 5 ?
Corrélation avec la survie
globale à 10 ans
HR : 0,46 ; IC 95 % : 0,2-1,11,
p = 0,08
Dieci et al.,
2015 [21]
AC : adriamycine-cyclophosphamide ; CEF : cyclophosphamide-épirubicine-5Fu ; CD8+ : lymphocytes CD8 positifs ; CMF : cyclophosphamideméthotrexate-5FU ; DFS : survie sans progression ; FEC : 5FU-épirubicine-cyclophosphamide ; HER2 : human epidermal growth factor receptor 2 ;
HR : hazard ratio ; LPBC : cancer du sein à prédominance lymphocytaire ; ND : non déterminé ; OS : survie globale ; St-TIL : TIL stromaux ; TN :
triple négatif.
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PT
Passerelle translationnelle
Les lymphocytes infiltrant les tumeurs dans le cancer du sein
69
élevé de TIL (> 50 %) en situation adjuvante chez des
patientes en cours de grossesse, par rapport à une
population de femmes jeunes non enceintes. Les tumeurs
de patientes enceintes contenaient significativement
moins de TIL que celles provenant de patientes non
enceintes, respectivement 2,9 % et 17,8 %. Sur les
86 tumeurs de patientes enceintes, seulement 2,3 %
avaient plus de 50 % de TIL mais s’élevait à 9,5 % chez
les patientes non enceintes. On retrouve une répartition
classique avec un nombre plus important de TIL dans les
tumeurs triple-négatives et surexprimant HER2. La présence de TIL n’est pas corrélée aux autres paramètres
cliniques habituels, tels que la taille tumorale, le statut
ganglionnaire en dehors du KI67 qui lui est corrélé.
Après un suivi médian de 49 mois, 25 % des patientes
enceintes (22/86) ont développé une récidive, et celles-ci
avaient une valeur médiane de TIL de 2,9 % à comparer à
la valeur de 9 % chez celles n’ayant pas rechuté. Dans
cette petite série, toutes les patientes ayant rechuté
avaient un nombre de TIL inférieur à 5 %, aucune n’avait
de valeur élevée.
Chez les patientes mutées au niveau
des gènes BRCA1 ou BRCA2
Les tumeurs de patientes mutées au niveau des gènes
BRCA1 ou BRCA2 sont connues pour avoir un infiltrat
lymphocytaire plus important [26].
Les tumeurs de patientes mutées au niveau de BRCA1
sont plus fréquemment de type basal-like, mais également de type médullaire (dans 16 % des cas [27])
qui est caractérisé par un infiltrat lymphocytaire important. La valeur pronostique des TIL n’a pas encore
été spécifiquement évaluée dans ce sous-groupe, mais
s’agissant des tumeurs triple-négatives de type basallike, ces derniers ont montré une valeur pronostique. Les
cancers de type médullaire sont classiquement de bon
pronostic bien que triple-négatifs.
À noter que les tumeurs de patientes porteuses de
mutations de BRCA2, fréquemment hormono-dépendantes, ont également un infiltrat lymphocytaire plus important que les patientes non mutées [26]. Il est possible que,
dans ce sous-groupe de tumeurs RH+/BRCA2 mutées, il y
Tumeur triple négative
(HER2?)
TIL élevés
CT néoadjuvante
(anti HER2 si HER2 +)
Biopsie initiale
TIL bas
Thérapies innovantes
Immunothérapies
autres que checkpoint
inhibiteurs
Essais cliniques
Immunothérapie
Checkpoint inhibiteurs
immunomodulateurs
Chirurgie
pCR obtenue
Maladie résiduelle
Maladie résiduelle
TIL élevés
TT post-chirurgical
PT
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L. Teixeira, et al.
pCR obtenue
TIL bas
Haut risque
de récidive
Bas risque de
récidive
Prise en charge
standard
Essais cliniques
Immunothérapie
checkpoint inhibiteurs
immunomodulateurs
Thérapies
Immunothérapies
autres que checkpoint
inhibiteurs
Prise en charge
standard
CT : chimiothérapie ; pCR : réponses complètes histologiques ; TIL : lymphocytes infiltrant les tumeurs ; TT : traitement.
Figure 2. Perspective en situation néo-adjuvante.
Figure 2. Overview for the neoadjuvant setting.
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Tableau 3. Essais en cours d’immunothérapie dans le cancer du sein.
Table 3. Ongoing immunotherapy trials for breast cancer.
Référence
Status
Nom
Cible
Patients
N
Résultats
Vonderheid et al.,
2010 [34]
Phase 1
Trémélimumab+
éxémestane
CTLA4
Métastatiques
RH+/HER2-
26
SD 12 semaines
dans 42 % des cas
Emens, 2014
Phase 1
Atézolizumab
PD-L1
Métastatiques
TN
9
ORR : 33,7 %
CR 1
Nanda, 2014
Phase 1
Pembrolizumab
PD-1
Métastatiques
TN
32
ORR : 18,5 %
CR 1
NCTC00083278
Phase 2
MDX-10
CTLA4
Métastatiques
33
ND
NCT01502591
Phase 1
Ipilimumab
+ cryoablation
CTLA4
Préopératoire
19
ND
NCT017992050
Phase 2
Indoximod
+ taxanes
IDO
Métastatique
RH+/HER2-
154
En cours
NCT01862900
Phase1/2
Anti-OX40
+ radiothérapie
stéréotaxique
OX40
Métastatique
40
En cours
PANACEA
Phase 1/2
Pembrolizumab
PD-1
Métastatique
HER2+
46
En cours
BOSTON
Phase 1
Pembrolizumab+
radiothérapie
stéréotaxique
PD-1
Oligométastatiques
15
En cours
8888/NCT02309177
Phase 1
Nivolumab +
nab-paclitaxel
+ gemcitabine
+ carboplatine
PD-1
Métastatiques dont
cancer du sein
138
En cours
CR : réponse complète ; ND : non disponible ; ORR : taux de réponse objective ; SD : stabilité ; CTLA4 : protéine associée au lymphocyte T
cytotoxique ; RH : récepteurs hormonaux ; HER2 : human epidermal growth factor receptor 2 ; IDO : indoleamine 2,3-dioxygenase ; PD-1 :
programmed death 1 ; PD-L1 : programmed death ligand 1 ; TN : tumeurs triple-négatives.
ait un intérêt à tester des immunothérapies, en plus des
dérivés du platine.
Perspectives
En situation néo-adjuvante, une stratégie thérapeutique
incorporant d’ores et déjà la prise en compte des TIL
paraît réaliste lorsqu’il s’agit des cancers du sein triplenégatifs. Une proposition d’arbre décisionnel est schématisée (figure 2).
Pour les tumeurs surexprimant HER2, les résultats actuels
ne permettent pas de choisir un anti-HER2 particulier sur
la base des TIL. La question d’une association avec une
immunothérapie paraît logique et est en cours d’évaluation, mais le choix de la meilleure population de patientes
reste à définir au vu des études publiées.
Plusieurs essais cliniques dans le cancer du sein sont en
cours pour tester l’intérêt de la combinaison de l’immunothérapie à un traitement standard (tableau 3). Les
premiers résultats connus semblent intéressants mais
inférieurs à ceux observés dans d’autres tumeurs comme
le mélanome ou le cancer bronchique primitif. Les
résultats à venir des combinaisons d’immunothérapies
pourraient améliorer ces résultats. On pourrait également
envisager de rendre plus immunogènes des sous-types qui
le sont peu comme les tumeurs luminales.
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