chlorure de vinyle) étudié, un indice spécifique de déter-
sion (IS) par DD. Le spectre d’activité détersive globale
de chaque DD est apprécié par son indice global de déter-
sion (IG) comparable aux indices d’autres DD obtenus
dans les mêmes conditions expérimentales. Cette analyse
permet, en apportant des données objectives sur l’activité
détersive d’un DD, d’aider l’équipe opérationnelle
d’hygiène de l’établissement de santé lors du choix des
produits.
Matériel et méthodes
Deux espèces bactériennes ont été utilisées : Staphylococ-
cus aureus (ATCC 29213) et Escherichia coli (CIP
54 127) déposées chacune sur deux supports différents :
le polychlorure de vinyle (PVC) et l’acier inoxydable type
Z2 CND 1712 (inox). Quatre DD commercialisés ont été
testés : Surfanios
®
, Aniosurf
®
, Major C100
®
et Ecodiol
®
.
Une solution de neutralisation de l’effet bactéricide des
différents DD a été utilisée après avoir vérifié que cette
solution n’avait pas en elle-même d’effet bactéricide sur
E. coli et S. aureus et que l’effet neutralisant attendu était
réel. Pour ce dernier point, le DD dilué dans la solution de
neutralisation (concentration finale conforme aux recom-
mandations d’utilisation du DD selon le fabricant) a été
mis en contact avec un tapis bactérien déposé au fond
d’une boîte de Pétri. Des empreintes gélosées de type
rodac réalisées sur le fond des boîtes permettent d’évaluer
la survie des bactéries dans les conditions de l’expérience.
Les manipulations pour chaque couple bactérie/support
sont effectuées avec la même solution mère pour les qua-
tre DD testés, l’eau et le neutralisant. Vingt millilitres
d’une suspension d’E. coli ou de S. aureus sont déposés
sur une tôle d’inox (plaque de 5 x 5 cm stérilisée par
autoclavage à 121 °C, 15 minutes), elle-même déposée
au fond d’une boîte de Pétri stérile (concentration bacté-
rienne : 10
6
UFC/mL) ou directement au fond d’une boîte
de Pétri stérile pour l’étude sur le support en PVC
(concentration bactérienne : 10
4
UFC/mL). La suspension
bactérienne est laissée en contact avec la surface pendant
une heure à l’abri de toute contamination extérieure pour
favoriser la sédimentation des bactéries et leur adhésion
au support. Le surnageant est ensuite éliminé et la surface
est rincée avec 13 mL d’eau stérile.
Sur les surfaces ainsi contaminées par E. coli ou S.
aureus, le DD à tester est appliqué (13 mL au total pour
immerger complètement la surface testée) à la concentra-
tion recommandée par le fabricant après dilution dans une
solution de neutralisation (une étude préalable a permis de
déterminer les qualités de la solution de neutralisation et
de vérifier son efficacité pour chacun des DD étudiés).
La solution détergente à tester, diluée dans la solution de
neutralisation, est laissée en contact avec la surface pen-
dant 5 minutes, temps recommandé par le fabricant pour
l’utilisation en routine de son DD. Certaines surfaces ne
sont soumises qu’àl’action de l’eau stérile, à l’action de la
solution neutralisante sans DD et à l’action de glutaraldé-
hyde avec neutralisant. Les DD, l’eau, la solution neutra-
lisante ou le glutaraldéhyde sont ensuite éliminés et les
surfaces sont rincées par 13 mL d’eau stérile.
Sur les surfaces ainsi traitées, 12 géloses rodac (gélose
Columbia enrichie au sang frais de mouton) sont appli-
quées successivement au même endroit avec une pression
standardisée (200 g, 2 minutes). Les géloses sont incubées
à 37 °C pendant 18 heures puis les colonies qui se déve-
loppent à leur surface sont dénombrées.
À partir de ces données, nous avons mesuré 3 paramètres :
–le rendement d’extraction RE est calculé selon la for-
mule suivante : R = N1/Nt x 100 avec N1 = nombre de
bactéries extraites lors du premier prélèvement, Nt = nom-
bre total de bactéries présentes sur l’échantillon déterminé
à partir de la pente de la droite obtenue avec les résultats
de chacune des séries de 12 prélèvements successifs,
Nt = N1/(1-b) où log b est la pente de la droite donc
b=10
pente
. Il est exprimé en pourcentage d’extraction
des bactéries fixées [9] ;
–le nombre de bactéries extraites BE est la somme des
moyennes du nombre de colonies obtenues sur les 12
rodacs de chaque série (n = 3). Il est exprimé en UFC
totales ;
–enfin, les pentes des courbes d’arrachement PA des bac-
téries par les empreintes gélosées dans chacune des condi-
tions d’analyse ont été mesurées à partir des résultats des
trois premières géloses rodac appliquées (n = 3).
L’interprétation des résultats est basée sur les données de
la littérature pour le RE et sur celles obtenues à partir de
tests effectués dans les conditions du protocole d’évalua-
tion de l’activité détergente sur le glutaraldéhyde (agent
réputé fixateur) et l’eau (considérée comme n’ayant pas
d’activité détergente) [9], pour le BE et la PA. Ainsi, les
valeurs du RE et du BE sont proportionnelles à l’activité
détersive du DD testé, alors que la valeur du PA est inver-
sement proportionnelle à la qualité détersive du DD.
Ces résultats comparés entre eux, deux par deux par un
test de comparaison de deux moyennes expérimentales
(risque α= 0,05), nous permettent de classer les DD,
l’eau et la solution neutralisante, pour chaque DD dans
chacune des situations étudiées (E. coli ou S. aureus, sur
le PVC ou sur l’inox). Afin de réduire les écarts engen-
drés par l’attribution de notes extrêmes, l’attribution des
notes a été effectuée à partir de la note moyenne 3. Le DD
présentant la valeur médiane dans les conditions de
l’expérience s’est vu attribuer la note 3. Une note supé-
rieure à 3 est attribuée lorsqu’un DD est significativement
Efficacite
´de
´tersive des de
´sinfectants
Ann Biol Clin, vol. 67, n
o
6, novembre-de
´cembre 2009 653
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