Les troubles musculo-squelettiques des violonistes et altistes
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Un contexte particulier
La pratique des instruments à cordes implique une combinaison d’actions comprenant
des mouvements rapides, compliqués et répétés des doigts nécessitant un effort
considérable pour les muscles, les ligaments et les os. Les violonistes et les altistes jouent
dans 3 conditions différentes : le lieu de répétition, la scène et la fosse d’orchestre.
Alors que les lieux des répétitions sont modulables, les 2 autres situations imposent une
posture adaptée à la pratique de l’instrument, à la vision du chef d’orchestre et à la lecture
de la partition. Pour répondre à ces contraintes, la position est très asymétrique et pas
toujours optimale, d’autant plus en situation d’orchestre où le feedback auditif est moins
bon. Ce contexte expose particulièrement les instrumentistes à cordes au développement de
pathologies.
La posture
La pratique du violon et de l’alto est possible en position debout ou assise. Dans les 2 cas, le
musicien place son épaule gauche en rotation externe maximale avec le bras en élévation et
l’avant bras en supination afin de produire les mouvements adéquats au niveau de la main
et des doigts. Du côté droit, la tenue de l’archet nécessite une épaule en abduction
et rotation interne impliquant une sursollicitation des muscles rotateurs externes pour
soutenir le poids du bras et de l’archet. Afin de stabiliser l’instrument, la tête est placée
sur la mentonnière grâce à une flexion / rotation de la nuque. Lorsque l’instrumentiste est
assis, le dos et le bassin ont une mobilité diminuée ce qui renforce les contraintes au niveau
de la nuque et des membres supérieurs.
Origines des pathologies
Les troubles musculo-squelettiques ont pour origine la répétition de gestes et les postures
inappropriées dans un contexte de stress et de sur-utilisation des articulations. La position
du violoniste et de l’altiste est favorable aux déséquilibres musculaires (certains muscles
trop forts et d’autres trop faibles) ce qui induit des conditions biomécaniques non optimales
générant des tensions musculaires et des sur-sollicitations. Lorsqu’elles persistent, ces
perturbations musculo- tendineuses sont favorables à la blessure. De plus, le poids de
l’instrument augmente les contraintes ce qui explique que les altistes sont plus confrontés
aux pathologies que les violonistes, ainsi que l’enfant qui change de taille d’instrument (ex:
passage d’un trois-quarts à un entier). La durée des répétitions, le changement de
répertoire, le manque de luminosité d’une pièce, les exercices inadéquats
(manque d’échauffement, étirements incorrectes,…), et le traitement inadapté des blessures