TP 2 Cerveau Antérieur

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TP 2
Cerveau Antérieur
Par les membres du neuroclub :
Florian Ruiz
Timothy Mathieson
Louise Trottet
Patrick Jarlborg
Et Jozsef Kiss
1
TP 2: Cerveau antérieur
Sommaire
A)
B)
C)
D)
E)
F)
Organisation générale et embryologie
Cortex cérébral
Ventricules latéraux
Substance blanche
Noyaux gris centraux
Diencéphale/Ventricule 3
Mode d’emploi des TP :
-
les TP de neuroanatomie vous permettent de visualiser les concepts appris lors de l’unité
Perception, Emotions et Comportement sur des pièces anatomiques et des images
radiologiques.
-
l’interactivité rend les TP moins longs et plus intéressants : participez! Manipulez les pièces,
posez vos questions, participez aux dissections.
-
les guides-TP contiennent suffisamment d’information pour vous dispenser de prendre des notes
pendant les TP s. Attention, ils ne sont pas exhaustifs ni exempts d’erreur!
Gardez à l’esprit qu’à chaque étape de l’exploration du SNC vous devrez être capable de repérer les
structures impliquées dans le contrôle moteur et la perception somatosensorielle.
Les TP seront toujours complétés d’une présentation du Pr. Kiss et d’un autre intervenant
(Radiologie) afin de montrer ce que nous ne pouvons pas illustrer à l’aide des préparations
macroscopiques.
Venez préparé à ces TP afin d’en tirer le plus grand bénéfice. Ne soyez cependant pas effrayés par la
longueur des guides-TP, dont le rôle est plus d’aider à au suivi et à la bonne compréhension des TPs
que d’être appris par cœur. D’autres ressources pour aider à l’apprentissage:
-
forums de l’unité PEC
moniteurs de neuroanatomie
livres de référence : Duus’ Topical Diagnosis in Neurology; Netter’s atlas of neuroscience
site du neuroclub, polycopié de vascularisation
2
A) ORGANISATION GENERALE ET EMBRYOLOGIE
1. Composition
Le cerveau antérieur est constitué des 2 hémisphères cérébraux (télencéphale) et d’une partie
diencéphalique impaire et médiane.
Télencéphale
Substance grise :
Cortex
o Néocortex (6 couches corticales)
o Paléocortex (cortex primitif, moins de 6 couches p.ex. cortex piriforme)
o Archicortex (cortex le plus primitif, 3 ou 4 couches p.ex. hippocampe)
Noyaux gris centraux
o corps striés: globus pallidus et striatum (noyau caudé et putamen)
o claustrum
Amygdale
•
•
•
Substance blanche :
fibres commissurales (p.ex. commissure antérieure)
fibres associatives (p.ex. cingulum)
fibres de projection (p.ex. tractus cortico-spinal)
•
•
•
Ventricules latéraux
Diencéphale
Substance grise
•
•
•
•
Thalamus
Hypothalamus
Epithalamus
Subthalamus
Substance blanche
•
•
Tractus optique
Fibres commissurales diencéphaliques (p.ex. chiasma optique)
Troisième Ventricule
3
2. Embryologie
Fig.1 Développement disproportionné du
télencéphale
La vésicule prosencéphalique donne deux vésicules
latérales,
les
futurs
hémisphères
cérébraux.
Contrairement aux vésicules latérales, la partie médiane,
qui formera le diencéphale, se développe peu. Les
hémisphères cérébraux vont progressivement entourer le
diencéphale. Les cavités des vésicules télencéphaliques
forment
les
ventricules
latéraux.
Les
cavités
télencéphaliques
communiquent
avec
la
cavité
diencéphalique par le biais de foramens interventriculaires
(trous de Monro). Les vésicules s'accolent au diencéphale
pour former une unité anatomique. La zone verte indique
la zone de « l’accolement » du télencéphale au
diencéphale.
1)
2)
3)
4)
5)
6)
7)
zone de future inflexion
3e ventricule
hypothalamus
thalamus
éminence ganglionnaire médiane
éminence ganglionnaire latérale
plexus choroïde dans le foramen
interventriculaire et le ventricule
lateral
8) pallium (cortex)
9) ventricule lateral
10) cortex de l’hippocampe dorsal
(archicortex)
Fig.2 Développement des noyaux gris centraux
Le pallium ou futur cortex cérébral (8) se développe dans le toit (voûte) des vésicules télencéphaliques,
alors que leur plancher ou subpallium (région latéro-ventrale des vésicules) donne naissance aux
éminences ganglionnaires médiane (5) et latérales (6) qui formeront les corps striés (qui correspondent
au striatum et au pallidum). Ces structures font partie des noyaux gris centraux, également appelés
ganglions de la base, et jouent un rôle dans le contrôle moteur et cognitif. Les autres composantes
des noyaux gris centraux dérivent de structures diencéphaliques (subthalamus) ou mésencéphaliques
(subsance noire).
4
Fig.3 Développement du lobe temporal
La surface des hémisphères est initialement lisse, mais
l'accroissement de surface et de volume s'accompagne d'un
plissement donnant au cerveau son aspect caractéristique
composé de sillons (scissures) et de circonvolutions. Les
deux tiers de la superficie du cortex cérébral se trouvent
enfouis au fond des sillons.
Les vésicules télencéphaliques vont se développer
premièrement vers le haut, puis vers l'arrière, vers le bas et
enfin vers l'avant. Le télencéphale décrit donc une courbure
à concavité antéro-interne, à l'intérieur de laquelle se trouve
une zone, l’insula (1), se développant moins vite, et qui sera
donc enfouie en profondeur. C'est au-dessus du lobe de
l'insula que se développe le sillon latéral du cerveau (3)
(scissure de Sylvius).
1. insula
2. lobe temporal en développement
3. sillon latéral
4. sillon central
5. sillon pariéto-occipital
Fig.4 Développement des structures à concavité antérieure (en « fer à cheval »)
Le développement massif des hémisphères cérébraux va significativement modifier la structure des
ventricules latéraux. Lorsque les deux vésicules télencéphaliques commencent leur rotation à
concavité antéro-interne, elles entraînent avec elles la cavité du ventricule latéral. La cavité
ventriculaire va envoyer un prolongement dans le lobe frontal (corne antérieure, 3), puis dans le lobe
temporal (corne inférieure, 5), et enfin dans le lobe occipital (corne postérieure, 6). Le noyau caudé
(1) est également entraîné dans ce mouvement de rotation. Sa forme en « fer à cheval » explique sa
double section sur les coupes frontales du cerveau. Le putamen (7), plus médian, ne participe pas
à cette rotation et sera progressivement entouré par le noyau caudé. Ce pattern développemental
est à l'origine de la forme en C des différentes structures (grand lobe limbique, ventricules latéraux,
noyau caudé). Les plexus choroïdes ne se développent que dans la partie interne (corps, 2) des
ventricules latéraux, les cornes antérieure, postérieure et les extrémités des cornes inférieures en
sont dépourvues.
5
Fig.5 Coupe coronale générique du télencéphale au niveau du foramen
interventriculaire, période foetale plus tardive
A cause de leur accroissement massif, les hémisphères vont complètement circonscrire le
diencéphale (ligne pointillée verte). La rotation en fer à cheval des hémisphères a entraîné certaines
structures proches de la paroi ventriculaire dans les lobes temporaux. L'insula (11) commence à être
enterré dans la profondeur du sillon latéral.
La croissance importante des corps striés (6A, 6C, 6D, 6B) va épaissir la zone de jonction entre le
télencéphale et le diencéphale, mettant les deux structures en continuité. Les feuillets méningés qui
séparent ces structures vont fusionner mettant le thalamus en contact avec le plancher des
hémisphères cérébraux. Une voie de passage se forme reliant les hémisphères au reste du système
nerveux: la capsule interne (16).
1. ligne de fusion du télencéphale et diencéphale
2. 3e ventricule
3. hypothalamus
4. thalamus
5. pallidum (éminence ganglionnaire médiane)
6a. noyau caudé corps
6b. noyau caudé queue
7. plexus choroïde du ventricule latéral
8. pallium (cortex)
9. ventricule latéral
10a. indusium griseum (vestige de l’hippocampe dorsal)
12. corps amygdaloïde
13. corps calleux
14. fornix
15. ventricule latéral corne inf
16. capsule interne
6c. putamen
6d. claustrum
10b. cortex de l’hippocampe ventral
6
Fig.6 Commissures
Les commissures télencéphaliques sont des fibres nerveuses qui relient les parties homologues
du télencéphale des deux hémisphères droit et gauche.
•
•
corps calleux (1 et 2)
commissure du fornix (5)
En plus des commissures télencéphaliques, il existe des commissures au niveau du diencéphale.
•
•
•
•
commissure postérieure (3)
commissure habénulaire (4)
commissure antérieure (6)
chiasma optique (7)
7
B) CORTEX CEREBRAL
Il existe plusieurs manières de délimiter les zones du cortex. La première, détaillée dans le TP1, se
fonde sur les limites structurelles du cerveau (telles que sillons et gyrus), et est de ce point de vue
strictement anatomique.
La deuxième manière consiste à cartographier les zones du cerveau selon leur fonction. Les aires
fonctionnelles ainsi élaborées ont des limites plus variables, qu’il n’est généralement pas possible
d’identifier anatomiquement.
Il est donc important de faire la différence entre délimitations fonctionnelle et anatomique. Une zone
anatomique peut présenter plusieurs fonctions différentes. On s’imagine donc bien que les aires
fonctionnelles n’ont pas de limites précises et qu’elles peuvent se chevaucher.
Noter que dans certaines régions, comme le cortex moteur primaire, les frontières anatomiques
correspondent aux frontières fonctionnelles.
Cependant, cette vision cartographiée du cortex cérébral est largement considérée comme étant
dépassée de nos jours. Il faut la contraster avec une autre conception reposant sur le précepte que les
fonctions reposent dans des réseaux à large échelle, impliquant plusieurs aires corticales, plutôt que
des secteurs isolés du cortex. Cette vision n’exclut pas pour autant l’importance d’aires corticales
données pour des fonctions précises ; elle considère ces aires corticales comme des nœuds centraux
de réseaux complexes. Une même région peut donc participer à l’élaboration de plusieurs fonctions
selon la connectivité qu’elle entretient avec les différents réseaux et son degré de synchronicité avec
les autres aires corticales impliquées.
Enfin, une manière plus ancienne de délimiter le cortex, proposée par le neurologue K. Brodmann et
encore utilisée de nos jours, se base sur la cytoarchitecture du tissu cérébral. Ces zones, appelées
« aires de Brodmann » sont au nombre de 52. Elles figurent dans ce TP à titre indicatif et ne sont donc
pas à apprendre !
8
1. Lobe frontal
Le lobe frontal est classiquement associé à la motricité et ses paramètres, ainsi que diverses
fonctions exécutives se rapportant à la planification et la personnalité (par ses relations avec le
système limbique).
Fig.7 3 subdivisions majeures de la face latérale du lobe frontal
La face latérale du lobe frontal comprend 3 subdivisions fonctionnelles majeures :
1. Cortex moteur primaire (M1): (rouge, l'aire de Brodmann numéro 4), situé sur le gyrus pré-central,
contient les neurones qui contrôlent les mouvements de la face, du tronc et des membres. Il est
organisé de manière somatotopique : l'homunculus moteur, détaillé dans le TP1.
2. Aires prémotrices: impliquées de manière générale dans la planification du mouvement, ces aires
sont elles-mêmes composées de :
A) Cortex prémoteur (bleu, Brodmann n.6) : il joue un rôle dans les mouvements volontaires
guidés par un stimulus, en particulier la vision, la partie dorsale serait impliquée dans les
mouvements visant à atteindre des objets et la partie ventrale dans le mouvement visant à
saisir l'objet.
B) Aire motrice motrice supplémentaire (violet, Brodmann n.6) : elle est impliquée dans la
planification des séquences complexes de mouvements comme par exemple danser ou
jouer du piano.
Noter qu’on associe aussi l’aire motrice cingulaire aux aires prémotrices, qui est visible sur la face
médiane de l’encéphale, ventralement à l’aire motrice supplémentaire.
3. Cortex associatif pré-frontal: (vert, Brodmann 8,9, 10, 47, 45, 44)
Il est situé rostralement aux aires prémotrices. Sa fonction générale est d’établir une réponse
comportementale et sociale adaptée aux stimuli qu’il reçoit. On peut considérer qu’il est lui-même
divisé en 4 régions aux fonctions distinctes, détaillées dans la fig. 8.
9
Fig.8 Lobe frontal, cortex préfrontal face latérale
A) Cortex dorsolatéral (vert), situé sur les gyrus frontaux supérieurs et moyens. Il est responsable des
fonctions exécutives : une lésion provoquera des déficits de planification (p.ex. troubles de la
génération des mots), de la mémoire de travail, du dessin, de la capacité d'adapter un événement à un
stimulus, de la programmation motrice.
B) Cortex ventro-latéral (bleu)
Les parties operculaire et triangulaire du lobe dominant du gyrus frontal inférieur forment l'aire
Broca. Cette aire revêt une importance capitale dans la production du langage. Ainsi, une lésion
cette région provoquera une aphasie de Broca (ou aphasie motrice), caractérisé par une réduction
la production du langage qui peut se réduire à quelques monosyllabes stéréotypiques voire
mutisme, et à une atteinte de la construction grammaticale du langage. La compréhension n'est
général pas affectée.
de
de
de
au
en
C) Cortex orbitofrontal (rouge)
Cette région, située sur les gyrus droit, orbitaux et frontal inférieur, joue un rôle majeur dans les
relations sociales et l’humeur. Une lésion de ce cortex entraîne un déficit dans les relations sociales,
une désinhibition, de l’impulsivité, de l’irritabilité, ainsi qu’une labilité de l’humeur.
D) Frontal eye field (violet);
Partie du lobe frontale impliquée dans le contrôle volontaire des saccades occulaires. Projette vers le
collicule supérieur en passant par le bras antérieur et le genou de la capsule interne. Le collicule
supérieur projette ensuite vers la formation réticulaire pontique paramédiane (contrôle des saccades
horizontales) et le noyau interstitiel rostral du faisceau longitudinal médial (saccades verticales). On
considère qu'il se situe dans l'air de Brodmann n°8 mais certaines études suggèrent qu'il pourrait
varier de localisation. Associé au cortex pariétal postérieur, le FEF participe à la voie dorsale de
l’attention (c.f. plus bas).
10
Cortex frontal médial
Ses fonctions sont complexes. Il est entre autres
impliqué dans la motivation, l’intérêt, la prise
d’initiative et dans la motivation du mouvement.
L’aire motrice cingulaire, impliquée dans la
motivation du mouvement, fait partie de ce cortex.
En outre, le cortex cingulaire est également
important dans les émotions et appartient au
système limbique. Une lésion du cortex frontal
médial peut provoquer des troubles variés, tels
qu’un mutisme akinétique (mutisme et akinésie par
manque d’initiative motrice), une baisse d’intérêt et
de motivation. En outre, la partie subgenuale (sous
le genou du corps calleux) du cortex cingulaire
antérieur
serait
impliquée
dans
certaines
dépressions majeures. Des recherches montrent
qu’une stimulation par des électrodes de cette
zone du cerveau (deep brain stimulation)
améliorerait ces symptômes dépressifs.
Fig.9 Lobe frontal, face médiale
rouge : aire motrice supplémentaire ; vert : lobule paracentral
2. Lobe pariétal
De façon générale, le lobe pariétal est impliqué dans la sensibilité du corps, la perception de l’espace, la
conscience de soi, et l’intégration sensorielle.
1. Cortex somato-sensoriel primaire (S1): en vert, il est
situé dans le gyrus post-central et est aussi organisé de
manière somatotopique, on parle d'homunculus
sensoriel. On peut considérer cette organisation
somatotopique comme une carte qui, dans le cas du
cortex somatosensoriel primaire, représente une image
tactile, proprioceptive et nociceptive du corps humain.
Fig.10 Cortex pariétal, face latérale
2. Cortex somatosensoriel secondaire (S2) : en violet,
situé dans l’opercule pariétal, ce cortex associatif
impliqué surtout dans l’intégration sensori-motrice,
intègre les informations sensitives de S1 et est connecté
à de nombreuses régions associatives.
3. Cortex pariétal postérieur, en bleu clair. Comprend le
lobule pariétal supérieur ainsi que la partie supérieure du
lobule pariétal inférieur.
11
On considère que le cortex pariétal postérieur possède 3 fonctions distinctes :
A) Navigation spatiale. Le cortex pariétal postérieur reçoit des inputs de différentes modalités
sensorielles (audition, vision, proprioception etc) et intègre ces informations environnementales de
façon à pouvoir nous repérer et nous orienter spatialement dans le monde qui nous entoure.
B) Attention. En association avec le frontal eyefield, le cortex pariétal postérieur présente un réseau
neuronal impliqué dans l’attention, qui constitue la voie dorsale de l’attention. La voie ventrale (cf.
plus bas) est représentée par la jonction temporo-pariétale et le cortex frontal ventral (dans la région
de l’aire de Broca).
C) Intention du mouvement. Les informations traitées par le cortex pariétal postérieur permettent
également d’orienter la personne à effectuer un mouvement, faisant émerger en lui l’intention du
mouvement.
Une lésion du côté dominant peut provoquer une apraxie, c’est à-dire une incapacité à produire
certains mouvements complexes, non causée par une atteinte motrice, sensorielle ou intellectuelle. Il
en existe plusieurs types, comme l’apraxie idéomotrice (incapacité à effectuer un geste symbolique
sur demande) ou l’apraxie idéatoire (incapacité à manipuler des objets). Une lésion du côté non
dominant cause le syndrome d’héminégligence. La personne porteuse d'une telle atteinte aura
tendance à ignorer la moitié gauche de son environnement ainsi que la moitié gauche de son propre
corps. Par exemple, elle ne se rasera que la moitié du visage.
À noter que le cortex pariétal postérieur possède également une zone responsable de saccades
occulaires, le posterior eyefield (en violet clair sur la fig.10). Le trajet de cette commande motrice vers
les noyaux crâniens III, IV et VI est le même que celui du frontal eyefield à partir du collicule supérieur.
Il est donc simpliste de penser que le lobe pariétal est uniquement capable d’intégration sensitive.
4. Jonction temporo-pariétale, en bleu (parties du gyrus supramarginal, gyrus angulaire et gyrus
temporal supérieur):
Cette région est une zone de transition entre le lobe pariétal et le lobe temporal. C’est une des
principales régions associatives du cerveau. Du côté dominant, elle se confond avec l’aire de
Wernicke, importante dans la compréhension et la perception du langage. Cette aire est détaillée plus
loin dans le lobe temporal. Une lésion de la jonction temporo-pariétale peut se manifester de façons
variées cliniquement selon le côté atteint. On peut, par exemple, constater une alexie, l’incapacité de
comprendre le langage écrit, ou un syndrome d’héminégligence. Tout comme le cortex pariétal
postérieur en association avec le FEF, la jonction temporo-pariétale est impliquée dans l’attention,
puisqu’elle fait partie avec le cortex préfrontal ventral (dans la région de l’aire de Broca), du réseau de
la voie ventrale de l’attention.
12
Fig.11 Cortex pariétal face médiale
Cortex pariétal face mediane
1. Pré-cunéus, en bleu foncé, situé entre le sillon marginal et le sillon pariéto-occipital, caudalement au
lobule paracentral, dont la moitié pariétale est en bleu clair. Ce cortex est grossièrement analogue
au cortex pariétal postérieur d’un point de vue fonctionnel (navigation spatiale, attention, intention
du mouvement) mais avec une implication dans la mémoire spatiale également.
2. Cortex cingulaire postérieur, en violet, dans la portion pariétale du gyrus cingulaire. Il fait partie de
réseaux se rapportant la mémoire spatiale, l’apprentissage et les émotions, comme en témoigne
son appartenance au système limbique
3. Cortex rétro-splénial, en violet un peu plus clair. Cette région corticale fait partie du cortex cingulaire
postérieur et joue un rôle plus particulier dans la navigation spatiale, et l’imagination entre autres.
(En vert, cunéus, qui fait partie du lobe occipital)
Le default network ou default mode network (DMN) est situé dans les parties ventrale et dorsale du
cortex préfrontal médial, le précunéus, le cortex cingulaire postérieur, le cortex pariétal latéral ainsi que
le lobe temporal. Il s’agit d’un réseau de neurones dont on a observé par imagerie fonctionnelle qu’il
reste toujours actif, même lorsque l'individu est au repos (= quand on lui demande de ne rien faire). On
pense aujourd'hui que le duo précunéus / cortex cingulaire postérieur est le nœud central de ce circuit
étant donné qu'il est le seul à être interagir directement avec toutes les autres régions de ce réseau (à
l'exception du lobe temporal médial droit qui lui n'interagit en retour qu'avec le lobe temporal médial
gauche).
13
3. Lobe Occipital
La fonction du lobe occipital concerne essentiellement le traitement primaire et secondaire de
l’information visuelle.
•
•
•
Le cortex visuel primaire (V1) se trouve sur les bords et dans la profondeur du sillon calcarin et se
prolonge jusqu’au pôle occipital.
Sur sa face interne, le lobe occipital semble séparé en 2 parties par le sillon calcarin. D'un point de
vue fonctionnel, ce sillon sépare l'hémichamp visuel supérieur (en-dessous du sillon) de
l'hémichamp visuel inférieur (en-dessus du sillon) = organisation rétinotopique.
L'information visuelle est transmise de V1 à d'autres aires visuelles secondaires : V2,V3,V4,V5, etc.
toutes localisées dans les lobes temporal et occipital. Ce traitement séquentiel de l'information
implique une spécialisation de chacune des aires
On peut diviser le traitement de l'information visuelle en 2 voies :
•
•
•
•
la voie dorsale ou « where tract », qui est importante pour la perception des mouvements et la
localisation des objets dans l'espace. Elle implique l'aire visuelle V5 ou MT (médio-temporale) et le
cortex pariétal postérieur.
la voie ventrale ou « what tract » qui est importante pour la reconnaissance des objets et
l'identification des couleurs. Elle implique l'aire visuelle V4 et le cortex du lobe temporal inférieur.
en cas de lésion du cortex inférieur temporal (au niveau du gyrus fusiforme), le patient présentera
des difficultés à reconnaître les visage familiers, un syndrome appelé prosopagnosie.
une lésion de V4 pourra se manifester par une achromatopsie cérébrale (à ne pas confondre avec
le daltonisme qui est déficit congénital des pigments d'un ou plusieurs cônes) qui se manifeste par
l'incapacité à identifier les couleurs.
Fig.12 Lobe occipital, aires visuelles
Vert : V1 (pôle occipital)
Bleu : V2
Violet : V3
V4 et V5 ne sont pas représentés sur ce schéma
14
4. Lobe temporal
De façon générale, le lobe temporal est impliqué dans l’audition, l’olfaction, la mémoire (via
l’hippocampe), la reconnaissance des objets (p.ex visages dans le gyrus fusiforme), ou les réactions
de peur et d’agressivité (amygdale). On peut le diviser en 4 zones aux fonctions distinctes :
Face latérale du lobe temporal (montrer image) montrer image de l’aire de Wernicke à coté
1. Partie dorsale du lobe temporal. Cette région est
impliquée dans l’audition, la parole et la compréhension. Elle
comprend plusieurs zones :
A) L'aire de Wernicke est une située sur la partie caudale du
gyrus temporal supérieur, le gyrus supramarginal et sur le
planum temporale (cf. ci-dessous). Tout comme l'aire de
Broca, elle est située dans l’hémisphère dominant. Elle joue un
rôle important dans la compréhension et la perception du
langage. L'aphasie résultant de sa lésion (aphasie de Wernicke
ou aphasie sensorielle) comprend une logorrhée (accélération
du débit du langage ; on parle d’aphasie fluente car le débit
n’est pas diminué) et des paraphasies (remplacement de mots
par d’autres ou par des néologismes), qui peuvent mener à la
production d’un jargon incompréhensible (jargonaphasie). La
compréhension et la répétition du langage sont également
perturbées. À noter qu’une lésion du côté non dominant de
cette région provoque une aprosodie, c’est-à-dire une
incapacité à reconnaître la tonalité, l’intonation de la voix.
Le planum temporale (en bleu) est une structure anatomique
située sur la face supérieure du gyrus temporal supérieur et
caudalement au gyrus de Heschl. On l'associe au langage car
chez la majorité des personnes il est asymétrique. Il est
significativement plus grand dans l'hémisphère gauche (donc
dominant) chez la plupart des personnes.
B) Les cortex auditifs primaire (A1 en rouge) et secondaire (A2)
sont localisés dans le lobe temporal. Le cortex auditif primaire
est située sur le gyrus de Heschl et n'est pas visible en surface
car situé en profondeur du sillon latéral. Il est aussi organisé
sous-forme de carte, mais cette fois-ci, se sont les fréquences
du spectre auditif qui sont déterminantes, on parle donc de
tonotopie. Le cortex auditif secondaire est situé caudalement et
autour du cortex auditif primaire et forme ce que l'on nomme la
« belt area ». Le Planum polare (violet) fait partie du cortex
auditif secondaire A2.
Fig.13 Lobe temporal, coupe axiale
avec résection des opercules frontal et
pariétal, vue supérieure de la vallée
sylvienne.
Les parties colorées sont situées
ventralement au sillon latéral et la
portion antérieure est en haut de
l’image
Noter que les gyri courts de l’insula (en vert sur la fig.13) ne font pas partie du lobe temporal.
15
2. Partie latérale du lobe temporal : cette région participe surtout au traitement des informations
visuelles, notamment pour la reconnaissance d’objets. Il s’agit du « What » pathway évoqué plus
haut.
Fig.14 face latérale du lobe temporal.
Vert: pôle temporal
Violet: aires temporales associatives
Bleu: opercule temporal
Fig.15 partie caudale du gyrus temporal
supérieur.
Correspond approximativement à l’aire de
Wernicke.
3. Partie rostrale du lobe temporal (en vert sur la fig.14) : les gyri du pôle temporal font partie du
cortex associatif limbique et traitent également les informations olfactives.
4. Partie inférieure du lobe temporal, il contient:
A) le gyrus fusiforme, impliqué dans la reconnaissance d’objets.
Une lésion de cette zone du côté non dominant provoque une
prosopagnosie (= incapacité à reconnaître les visages), tandis que
du côté dominant on observera des agnosies variées.
B) le gyrus parahippocampique, en profondeur duquel se trouve
l’hippocampe, situé médialement à la corne inférieure du ventricule
latéral. Il est impliqué dans la mémorisation et la navigation
spatiale.
•
Plus généralement, on parle de formation hippocampique,
elle-même subdivisée en 3 composants anatomiques
distincts : le gyrus dentelé, l'hippocampe à proprement parler
et le subiculum.
•
Une lésion de l'hippocampe et de la formation
hippocampique en général peuvent conduire selon leur
étendue à une amnésie antérograde, c'est-à-dire
l'incapacité d'assimiler de nouvelles informations. À ne pas
confondre avec l'amnésie rétrograde qui elle résulte en la
perte de souvenirs anciens.
Fig.16 Vue inférieure du lobe
temporal.
En vert: le gyrus fusiforme; en
bleu: le gyrus
parahippocampique
16
Fig.17 coupe axiale, vue supérieure de la
formation hippocampique, avec resection des
noyaux gris profonds et du thalamus.
La formation hippocampique est entourée en
bleu. Cette vue permet de mieux comprendre
son appellation de “corne d’ammon”.
Fig.18 vue histologique d’une coupe coronale de la formation hippocampique
(le bord medial est à gauche de l’image)
Violet: subiculum
Rouge: hippocampe
Vert: gyrus denté
Bleu foncé: alvéus, qui se continue en fimbria du fornix
Bleu clair: corne inférieure du ventricule latéral
17
C) L’uncus, une structure anatomique située dans le lobe temporal médial rostral, au niveau
duquel se trouvent les cortex piriforme, périamygdaloïde et entorhinal rostral, tous trois faisant
partie du cortex olfactif primaire. Par ailleurs, dans sa portion rostrale, le sillon collatéral prend le
nom de sillon rhinal, mettant ainsi en évidence l’implication de ses structures avoisinantes dans le
traitement de information olfactive.
À noter qu’en profondeur de l’uncus se trouve l’amygdale, un ensemble de noyaux gris centraux
(basolatéral, central et cortico-médial), impliqué dans la genèse des émotions (notamment la peur)
et de leurs réponses comportementales. L’amygdale ne fait pas partie du cortex.
Fig.19 IRM T1, coupe coronale
La région entourée correspond à l’amygdale, qui
se trouve en profondeur de l’uncus du gyrus
parahippocampique.
3. Lobe insulaire
L'insula, qui est parfois compté comme un lobe à part entière, est considéré comme étant le cortex
viscéro-sensoriel primaire. Il s’agit d’une zone où les composantes sensorielle, affective et cognitive
de la douleur sont intégrées. En comparaison avec le cortex somatosensoriel, qui correspond plutôt
à une cartographie nociceptive du corps humain permettant de localiser le stimulus, les neurones de
l'insula sont activés fortement et sélectivement par les stimuli nociceptifs. Le cortex insulaire serait
important pour discriminer la qualité et l'intensité du stimulus et éventuellement pour certains aspects
affectifs de la douleur.
Les neurones du cortex insulaire intègrent des informations à propos de l'état interne du corps et
contribuent à la composante autonome et émotionnelle de la réponse à la douleur. Les patients qui
présentent des lésions du cortex insulaire présentent un syndrome nommé : « asymbolia of pain ». Ils
percoivent les stimuli nociceptifs mais ne réagissent pas avec la réponse émotionnelle appropriée.
En plus de sa grande implication dans les réseaux de la douleur, le cortex insulaire comprend
également une aire primaire pour le traitement de l’information gustative. En effet, les informations
gustatives issues du noyau solitaire rostral (cf. TP3) transitent par le VPM du thalamus avant
d’atteindre le cortex gustatif primaire, situé dans l’insula et les opercules frontal et pariétal.
L’insula comprend une aire associative impliquée dans la reconnaissance des objets au toucher et à
la position (centre de la proprioception).
18
La zone de représentation de la douleur dans l'insula, avec la représentation adjacente du goût et
des organes internes, pourrait faire partie du réseau de région corticales qui médient l'homéostasie
corporelle. Des lésions du cortex insulaire ont été associées à entre autre des arythmies, des troubles
de la respiration lors du sommeil et des variations des concentrations plasmatiques des
catécholamines et du glucose. Cependant, le rôle du cortex insulaire dans l'homéostasie est encore
peu clair.
À noter que l’insula contient des neurones miroirs impliqués dans l’empathie. En effet, il a été observé
qu’une partie du lobe limbique s’activait autant lorsqu’une personne éprouvait du dégoût que lorsque
cette dernière voyait quelqu’un être dégouté. À ne pas confondre avec une autre catégorie de
neurones miroirs, situés dans les aires prémotrices, qui eux s’activent lorsqu’une personne se met en
mouvement dans le but de reproduire et mimer ce même mouvement. Ces neurones miroirs jouent
un rôle important dans l’apprentissage.
Fig.20 IRM T1, coupe axiale
Le trait rouge montre l’insula, qui se trouve au fond de
la vallée sylvienne, recouverte par les opercules
frontal, parietal et temporal. Magré sa localisation, il
s’agit bien de cortex, qui s’est fait recouvrir lors de
l’embryogénèse.
Circuits impliqués :
•
les fibres du système antérolatéral (impliqué dans la nociception) projettent sur le noyau
ventromédial postérieur (VMP) du thalamus qui à son tour projette vers le cortex insulaire.
•
les nerfs glosso-pharyngien (IX) et vague (X) innervent des portions de viscères thoracoabdominales et les barorécepteurs périphériques. Les fibres de ceux-ci projettent ensuite via le
tractus solitaire dans la portion caudale du noyau solitaire. Le noyau solitaire projette à son tour
vers le noyau parabrachial (dans le pont) qui ensuite projette vers le noyau ventro-postéro-médial
du thalamus (VPM). Celui-projette enfin vers le cortex insulaire.
•
Le nerf facial (VII), glossopharygien (IX) et vague (X) font transiter l’information gustative de la
langue et du pharynx jusqu’à la portion rostrale du noyau solitaire. L’information arrive enfin au
cortex insulaire, en passant également par le noyau VPM du thalamus.
19
6) Le grand lobe limbique
Fig.21 Le grand lobe limbique
Le gyrus cingulaire et le gyrus parahippocampique
forment un C que l'on nomme grand lobe limbique.
• En plus des fonctions citées précédemment, ces 2
gyrus font partie du cortex associatif limbique.
• Le grand lobe limbique est quelque fois considéré
comme le 6ème lobe (le 5ème étant l'insula)
C) VENTRICULES LATERAUX
Fig.22 Ventricules latéraux
corne antérieure ou frontale
corps ventriculaire
corne postérieure ou occipitale
corne inférieure
carrefour ventriculaire (atrium)
•
Les ventricules latéraux sont au nombre de deux, un gauche et un droit. Dans l’énumération des
ventricules, ils comptent comme les 2 premiers (le 3e étant associé au diencéphale, et le 4e au
tronc cérébral). Ils s'étendent dans les différents lobes du cerveau (frontal, temporal, et occipital).
•
Les ventricules étant un point de repère, connaître leur paroi est une aide précieuse pour s'orienter
dans le cerveau.
20
Le tableau suivant résume les éléments de la paroi des ventricules latéraux. Certaines structures ne
font pas forcément partie de la paroi, mais sont néanmoins en relation avec les ventricules. Il est
donc important de connaître les relations anatomiques qu’elles entretiennent avec, elles sont donc
indiquées, mais en italique.
Corne front.
Corps
Corne inf.
Corne post.
Plafond
corps calleux (corps)
Centrum semi-ovale
corps calleux
(corps)
queue du
noyau caudé
calcar avis et forceps
majeur
Plancher
corps calleux (rostrum)
noyau caudé,
face dorsale du hippocampe
thalamus
éminence collatérale et
radiations optiques
Paroi
médiale
corps calleux (genou)
antérieurement puis
septum pellucidum
noyau caudé (tête)
septum
pellucidum et
fornix
Noyau caudé
(corps)
hippocampe
calcar avis et forceps
majeur
tapetum et
radiations
optiques
tapetum et radiations
optiques
Paroi
antérieure
corps calleux (genou)
et forceps mineur
aucune (corne
frontale)
amygdale
aucune (atrium)
Paroi
postérieure
aucune (corps)
aucune (atrium) aucune
(atrium)
Paroi
latérale
aucune (pointes du
cône)
Noter que la paroi directe des ventricules est l’épithélium épendymaire.
Une fois les différentes parois énumérées, il est intéressant de voir comment se servir des ventricules
comme points de repère dans le cerveau. Tout d'abord, ils aident à déterminer le niveau de coupe
coronal (rosto-caudal), via le changement dans les structures formant leur paroi.
Fig.23 Ventricule latéral, corne antérieure,
IRM T1 coronale 1
21
Les ventricules apparaissent pour la première fois environ à cette hauteur (fig.23). A l'extrémité rostrale
de la corne frontale du ventricule latéral, la paroi médiale est formée par le genou du corps calleux, la
paroi latérale et le plancher sont formés par la tête du noyau caudé, le plafond par le corps du corps
calleux.
Fig.24 Ventricule latéral, corne antérieure,
IRM T1 coronale 2
Puis, si l'on va dans le sens caudal, les parois changent : comme le corps le genou du corps calleux
forme un coude si on le suit dans le sens caudal, il passe au-dessus des ventricules et devient le
plafond. La paroi médiale est maintenant formée par le septum pellucidum. Au fur et à mesure que
l'on progresse caudalement, la tête du noyau caudé s'amincit et on voit apparaître les autres
ganglions de la base, notamment le noyau accumbens, qui fait partie du striatum ventral. On
remarquera aussi que le lobe temporal s'épaissit par rapport au plan de coupe précédent.
Fig.25 Ventricule latéral, corne antérieure, IRM T1
coronale 3
Si l'on poursuit encore caudalement, le plancher
sera situé au dessus de la commissure antérieure,
bande de matière blanche aisément repérable. En
dessous, se trouve le noyau basal de Meynert, dans
une portion du télencéphale basal qu’on appelle
« substantia innominata ».
22
Fig.26 Ventricule latéral, corps + corne inférieure IRM
T1 coronale 4
Lorsque l’on continue de progresser caudalement dans le système ventriculaire, on aperçoit une
communication entre les ventricules latéraux et le 3e ventricule qui est médian. Il s’agit des foramens
interventriculaires de Monro (pas dans la fig. 26), qui marquent la transition entre la corne frontale du
ventricule latéral et son corps. De plus, ils sont toujours rostraux par rapport au thalamus et se
trouvent dans le même plan coronal que le genou de la capsule interne. Si on voit le thalamus sur un
plan de coupe, on peut donc affirmer qu’on se trouve au niveau du corps du ventricule latéral et du
bras postérieur de la capsule interne.
Le ventricule latéral est par ailleurs visible à deux endroits sur cette coupe, en raison de sa forme en
fer à cheval. La corne inférieure (ou temporale) se prolonge rostralement dans le lobe temporal,
latéralement à la formation hippocampique.
Le noyau caudé (c.f. plus bas) figure lui aussi deux fois dans cette coupe : le corps du noyau caudé
forme la paroi latérale du corps du ventricule latéral et la sa queue forme la paroi latéro-supérieure de
le corne inférieure.
23
Fig.27 Ventricule latéral, atrium
IRM T1 coronale 5
Lorsque l'on arrive au splénium du corps calleux (flèche jaune) on se trouve environ au niveau de
l'atrium (= carrefour ventriculaire), dont il forme la paroi médiale et le plafond. Cette partie du
ventricule latéral contient le glomus choroïde, un élargissement du plexus choroïde.
Toujours en progression caudale, on arrive finalement à la corne postérieure du ventricule latéral. Ici,
un certain nombre de termes nécessitent d'être expliqués pour reconnaître ses parois.
Calcar avis : impression du sillon calcarin sur la paroi de la corne postérieure du ventricule latéral
Eminence collatérale : impression du sillon collatéral sur la paroi de la corne postérieure du ventricule
latéral, continue avec le trigone collatéral au niveau de l’atrium.
Tapetum : faisceau de matière blanche quittant le corps calleux et se prolongeant inférieurement vers
le lobe temporal latéralement au ventricule latéral.
Radiations optiques : il s'agit des fibres qui partent du noyau géniculé latéral pour aller vers le cortex
visuel primaire (voir APP vision). Vous pouvez suivre leur trajet en bleu sur la figure suivante.
Fig.28 Ventricule latéral, corne postérieure,
vue inférieure.
Résection du lobe temporal avec conservation
des radiations optiques.
Les structures mentionnées plus haut forment, avec le
forceps majeur, les parois de la corne postérieure des
ventricules latéraux. Une coupe axiale permet de bien
visualiser l'éminence collatérale et le calcar avis (pas
visibles ici).
Les traits tillés bleus indiquent les radiations optiques.
En rouge : l’atrium du ventricule latéral, se continuant
postérieurement en corne occipitale. En vert : fibres du
forceps majeur. C’est un faisceau de matière blanche
reliant le splénium du corps calleux au lobe occipital (la
symétrie droite-gauche lui donne un aspect de forceps).
Notez qu’il existe aussi un forceps mineur dans le lobe
frontal (c.f. fig 31).
24
Fig.29 Ventricule latéral,
corne postérieure
Remarquez sur la fig. 29 l’aspect plus
foncé (pour une raison mal caractérisée)
des radiations optiques, qu’il ne faut pas
confondre avec de la matière grise. Entre
les celles-ci et la corne postérieure se
trouve un autre faisceau de matière
blanche : le tapetum. Il se continue vers
l’avant, formant la paroi latérale de
l’atrium et d’une partie de la corne
inférieure du ventricule latéral. De plus,
notez que la portion occipitale de
l’encéphale présente une concavité
inférieure (contrairement à la portion
frontale), qui est comblée par la tente du
cervelet.
Fig.30 Corne inférieure, coupe axiale, vue antérosupérieure
Sur cette coupe, les relations anatomiques entre la corne
inférieure et la formation hippocampique sont claires. On voit
bien le trigone collatéral, le renflement de l’éminence
collatérale au niveau de l’atrium, dont il forme le plancher.
On devine également l’ébauche de la corne postérieure
grâce au calcar avis, qui en forme la paroi médiale.
Fig.31 Forceps, coupe axiale
25
Comme indiqué précédemment, la queue
du noyau caudé forme le plafond de la
corne temporale. Les autres éléments
composant les parois du ventricule figurent
dans le schéma. Cette illustration montre
clairement une structure fibreuse médiale à
la corne inférieure, la séparant de l’espace
sous arachnoïdien péri-mésencéphalique. Il
s’agit de la fissure choroïdienne (qu’on
appelle aussi fente de Bichat). Cette fente
est née d’un double repli de pie mère
occasionné par l’invasion du ventricule
latéral par le plexus choroïde. Elle s’étend
de la corne temporale jusqu’à la toile
choroïdienne (avec laquelle elle est en
continuité) en passant entre le fornix et le
thalamus. C’est donc aussi une structure en
fer à cheval.
Fig.32 Corne inférieure, coupe coronale
Fig.33 Circulation du LCR, hydrocéphalie
•
Les ventricules communiquent entre eux via les foramens inter-ventriculaires (trous de Monro) :
communication VL-V3, et via l'aqueduc cérébral (Sylvius) : communication V3-V4. Une fois
dans le 4ème ventricule, le LCR sort dans l'espace sous-arachnoïdien via deux ouvertures
latérales (les foramens de Luschka) et une ouverture médiane (le foramen de Magendie),
situées dans le 4ème ventricule.
•
Le LCR entoure ainsi le cerveau et forme une sorte de coussin liquide qui diminue son poids
effectif (poussée d'Archimède) et amortit les chocs.
•
Le LCR est finalement drainé de l'espace sous-arachnoïdien dans les sinus duraux via les
granulations arachnoïdiennes de Pacchioni.
26
•
Un excès de LCR dans la cavité crânienne provoque une hydrocéphalie, une dilatation partielle
ou complète du système ventriculaire.
•
On trouve deux types d'hydrocéphalie : l'hydrocéphalie non-communicante, causée par
exemple par une obstruction de l'aqueduc de Sylvius et l'hydrocéphalie communicante,
causée par exemple par l'altération de la réabsorption du LCR dans les granulations
arachnoïdiennes, parfois la conséquence d'une hémorragie sous-arachnoïdienne.
Question : Dans quelles parties des ventricules latéraux trouve-t-on des plexus choroïdes ?
Les plexus choroïdes font saillie sur une de leurs parois et sécrètent le liquide céphalorachidien.
D) SUBSTANCE BLANCHE
3 types de fibres :
Commissurales : connectent les deux hémisphères. Les commissures sont citées plus bas.
Associatives : horizontales ou en U qui relient différentes aires au sein d'une hémisphère
•
•
•
•
Le faisceau arqué, un ensemble de fibres impliqué dans le langage reliant les aires de Broca et
Wernicke. Une lésion le concernent peut provoquer une aphasie de conduction.
le cingulum, fibres blanches reliant le cortex cingulaire au gyrus parahippocampique.
le faisceau longitudinal supérieur, qui connecte les lobes frontal, pariétal, temporal et occipital.
le faisceau longitudinal inférieur, qui connecte le lobe temporal et occipital.
Projection : fibres qui assurent la connectivité du cortex avec d'autres structures sous corticales.
Descendantes :
•
•
•
le tractus pyramidal
les fibres cortico-pontiques et corticobulbaires
les axones thalamocorticaux
Ascendantes :
•
•
•
•
le lemnisque médian
le système antéro-latéral
les axones thalamocorticaux
fibres optiques et acoustiques
Ascendantes et descendantes (bidirectionnel) :
•
le fornix, relie l’hippocampe aux corps
mamillaires (diencéphale)
Fig.34 Le centre semi-ovale
est la portion de matière blanche
qui se trouve sous le cortex. Il se
poursuit par la corona radiata.
27
La corona radiata :
•
portion de matière blanche sous-corticale qui contient les axones corticaux descendants et
les axones thalamocorticaux ascendants.
•
contient les 3 types : des fibres de projection, des fibres associatives et des fibres
commissurales (du corps calleux).
•
les fibres de la corona radiata convergent pour former la capsule interne.
Fig.35 Fibres de projection, vue sagittale
Au dessus du 1 se trouve le centre semi-ovale,
puis entre 1 et 2 il y a la corona radiata.
Finalement, entre 2 et 3, c’est la capsule interne.
La capsule interne :
•
ensemble de fibres de projection (destinées au cortex ou
originaires du cortex).
•
d'abord très large puis converge ventralement vers le
tronc cérébral.
•
forme concave latéralement qui s'adapte à la convexité
du noyau lentiforme (putamen et globus pallidus interne
et externe, voir plus loin dans les noyaux gris centraux).
On la divise en 5 parties :
o bras antérieur : sépare le noyau caudé et le noyau
lentiforme. Il contient surtout des fibres connectant le
thalamus et les ganglions de la base au lobe frontal.
o bras postérieur : se trouve entre thalamus et noyau
lentiforme, lieux de passage notamment du tractus
cortico-spinal, du lemnisque médian et du système
antéro-latéral.
o genou : relie les deux bras, contient les fibres corticobulbaires.
o parties
rétrolentiforme
(radiations
optiques)
et
sublentiforme (fibres auditives reliant CGM et le cortex
A1).
Fig.36 IRM T1 vue axiale
Rouge: bras antérieur
Bleu: genou
Vert: bras postérieur
Les parties retro- et sublentiforme ne
sont pas représentées (c.f. fig. 39)
28
Fig.37 Fibres de projection, vue coronale
Ci-contre, le trajet d'une fibre du tractus corticospinal qui part du cortex, passe d'abord dans le
centre semi-ovale et la corona-radiata (noir), le
bras postérieur de la capsule interne (vert) et
finalement le crus cerebri (rouge), synonyme de
pédoncule de la base.
Commissures
Comme mentionné plus haut, les fibres commissurales sont des fibres qui relient les parties
homologues des deux hémisphères droit et gauche.
Fig.38 : Corps calleux
Le principal faisceau de fibres
commissurales est le corps calleux. C'est
une structure aisément repérable, divisée en
4 parties :
le rostrum (4),
le genou (1),
le corps (2) et
le splénium (3).
En plus du corps calleux il existe une autre commissure télencéphalique:
La commissure hippocampique (= celle du fornix)
29
E) NOYAUX GRIS CENTRAUX
Les ganglions de la base ou encore noyaux de la base sont une série de noyaux (regroupement de
corps cellulaires) qui se trouve dans le cerveau antérieur en profondeur des hémisphères cérébraux.
Ils ont une fonction principalement motrice mais sont aussi impliqués dans d'autres fonctions (voir
APP sur les ganglions de la base). Ils comprennent :
•
le noyau caudé
•
le putamen
•
le noyau accumbens
•
le globus pallidus
•
la substance noire
(mésencéphale)
•
le noyau subthalamique
(corps de Luys)
Regroupés en :
Fig.39 Vue supérieure des
noyaux gris centraux
striatum : noyau caudé et putamen
pallidum : globus pallidus interne et externe
noyau lenticulaire : putamen et pallidum
Fig.40 Noyaux gris centraux,
vue postéro latérale. Observez
les rapports qu’entretiennent ces
structures avec le thalamus.
30
F) DIENCEPHALE / VENTRICULE 3
3e Ventricule
Le troisième ventricule est situé en grande partie entre les deux moitiés du thalamus. Il est traversé par
la commissure grise (adhésion inter-thalamique), qui n’est pas présente chez tout le monde.
Parois:
•
Plancher : chiasma optique, infundibulum hypophysaire et corps mamillaires
•
Toit : toile choroïdienne, structure sous arachnoïdienne très vasculaire, recouverte de pie-mère et
comprenant également du plexus choroïde. Les 2 veines cérébrales internes cheminent à
l’intérieur.
•
Parois latérales : thalamus, hypothalamus.
•
Paroi antérieure (bord antérieur) : colonnes des fornix, commissures antérieure et lame terminale
•
Une paroi postérieure (bord postérieur) : glandes pinéales (pas une partie de la paroi postérieure
strictement parlant, mais néanmoins en relation avec), commissure postérieure, commissure
habénulaire.
Substance grise
Thalamus (symétrique mais impair !): une structure de relais au sein du cerveau composée de plusieurs
noyaux impliqués dans des réseaux variés.
Hypothalamus : un autre ensemble de noyaux, séparé du thalamus par le sillon hypothalamique, dont la
fonction concerne essentiellement les systèmes effecteurs de régulation physiologique du milieu interne
(système nerveux autonome, régulation hormonale, cycle nycthéméral…).
Epithalamus : comprend les stries médullaires, l’habenula (impliqué dans le système limbique) et la
glande pinéale (sécrétion de mélatonine).
Subthalamus : La composante majeure en est le noyau sous-thalamique ou corps de Luys. Il fait partie
de la boucle de contrôle des ganglions de la base et peut être la cible des électrodes dans la stimulation
cérébrale profonde pour le traitement de la maladie de Parkinson. Il se situe entre le thalamus et la
substance noire mésencéphalique.
Substance blanche
Le diencéphale contient plusieurs commissures :
La commissure antérieure : située ventralement à la corne frontale du ventricule antérieur, elle sépare le
globus pallidus externe et pallidum ventral. Il s'agit entre autres du lieu de décussation des stries
médiales.
La commissure postérieure (épithalamique) : située dorsalement aux collicules supérieurs, forme une
partie de la paroi postérieure du 3ème ventricule. Cette commissure est importante dans le réflexe
pupillaire.
31
La commissure habénulaire : se trouve dorsalement à la glande pinéale, forme aussi une partie de la
paroi postérieure du 3ème ventricule et est impliquée dans le système limbique.
Le chiasma optique : lieu de décussation des fibres du nerf optique.
Fig.41 Diencéphale, vue sagittale
En violet, le sillon hypothalamique qui va du
foramen de Monro à l'aqueduc de Sylvius.
1 : commisure antérieure
2 : fornix
3 : foramen de Monro
4 : commisure postérieure.
5 : corps mamillaires
6 : récessus infundibulaire
7 : récessus supra-optique
8 : lame terminale
Fig.42 : Diencéphale, coupe coronale
La structure bleue correspond à la toile choroïdienne, qui contient la veine cérébrale interne. Elle se
continue par la fissure choroïdienne (= fente de Bichat) aussi colorée en bleu, qui se prolonge dans le
lobe temporal médial en suivant la corne inférieure du ventricule latéral (c.f. fig. 31).
32
Question: repérez tout d'abord la
corne temporale du ventricule
latéral. A proximité se trouve une
structure importante pour la
mémoire, quel est son nom ?
Pouvez-vous la situer ?
Question :
Sur cette IRM, situez le sillon central et le
gyrus pré-central
33
Question: Identifiez le corps calleux et
nommez ses différentes parties. Voyez-vous
le thalamus? Vous rappelez-vous de quelle
structure il forme la paroi?
Question: Entourez les parois du 3 ème ventricule et
nommez les différentes structures qui les composent. Quel
est le nom de la structure en 1 ? Dans quelle cavité se
retrouve-t-on si on la transperce ? Quelle est le nom de
l'artère en 2 ?
34
Question :
Localisez l'homonculus moteur et sensitif et
indiquez quels symptômes présentera le
patient si la région au bout de la flèche rouge
est lésée?
Question: Localisez et nommez les ganglions
de la base sur cette IRM, ensuite localisez la
capsule interne. De quelle partie s’agit-il ?
Quelles fibres y passent?
Question: Localisez le
cortex visuel primaire et
indiquez quel hémichamp
de la rétine est représenté
au dessus du sillon qui
permet de le repérer
35
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