Les Etats-Unis de 1918 à nos jours Les Etats-Unis forment une république constitutionnelle fédérale à régime présidentiel composée de cinquante États, dont quarante-huit sont adjacents et forment le Mainland. Les États-Unis sont le quatrième pays le plus vaste (9 631 417 km2) derrière la Russie, le Canada et la Chine. Ils possèdent une superficie comparable à celle du continent européen (env. 10 millions de km2) et un territoire dix-sept fois plus étendu que celui de la France. L’Alaska ou le Texas sont à eux seuls plus grand que la France. Situés en Amérique du Nord, les 48 États d'un seul tenant (appelés parfois « Mainland » ou « États-Unis continentaux »), dont la forme évoque un pentagone s'étirent sur quatre fuseaux horaires. 4 500 km séparent la côte atlantique à l'est et la côte pacifique à l'ouest42. Il faut parcourir 2 500 km pour relier le Canada au Mexique. Les États-Unis possèdent 12 034 km de frontières terrestres, 3, 8 893 km avec le Canada (dont 2 477 km avec l'Alaska), 3 141 km avec le Mexique et 28 km avec Cuba (base navale de la baie de Guantánamo). La longueur totale des côtes américaines est de 19 924 km. Les Etats-Unis possèdent une population de 320 millions d’habitants, ce qui en fait le troisième pays le plus peuplé du monde après la Chine et l'Inde et possède le premier PIB/habitant même s’ils ont été dépassé par la Chine en termes de PIB brut en 2014. La moitié de la population est concentrée à l’est du 100e méridien avec la Mégalopolis du BosWash, les rives des Grands Lacs et sur les littoraux. Depuis 1991 et l’éclatement de l’URSS, les Etats-Unis sont considérés comme la seule superpuissance au monde et le ministre des affaires étrangères français Hubert Védrine parlait même d’ « hyperpuissance » en 2002. Indéniablement, et ce en dépit de la concurrence montante des pays émergents, les Etats-Unis sont encore aujourd’hui la seule entité géopolitique à posséder toutes les caractéristiques d’une superpuissance [Fiche : les critères de la puissance] : capacité de projection (militaire), avance technologique, puissance commerciale et économique, puissance industrielle et agricole, influence politique et diplomatique et softpower. Cette domination s’est affirmée au cours du XXe siècle, d’abord à la faveur du déclin de l’Europe, à partir de la première guerre mondiale. Comment l’Amérique s’est-elle hissée au rang de puissance dominante et de modèle de société de 1918 à nos jours ? On étudiera d’abord la période d’affirmation de la puissance de 1918 à 1945 en observant également l’opposition entre Big Business et Big Government puis nous verrons de quelle manière les Etats-Unis opposent leur modèle de société à celui de l’URSS de 1945 à 1991 et pour finir nous nous interrogerons sur la capacité actuelle des Etats-Unis à défendre leur leadership de plus en plus contesté en revenant sur la période 1991 – 2015. I – Une puissance en devenir : les Etats-Unis de 1918 à 1945. a) Une idéologie américaine ? Les Etats-Unis sont un « pays neuf ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Si on les compare à la France, dont les origines remontent à l’empire carolingien et à la francia occidentalis, soit il y a près de 1200 ans, à la Russie, qui trouve ces origines aux alentours du IXe siècle, avec la fondation du rusland, à la Chine ou l’Egypte avec leurs trois-mille ans d’histoire, les Etats-Unis, ancienne colonie américaine qui gagne leur indépendance le 4 juillet 1776 (reconnue seulement en 1783 par le Royaume-Uni. Note : Le Maroc, libéré de toute occupation étrangère après la reconquête de Mazagan qui marque la fin définitive du Maroc portugais en 1769, fut le premier Etat à reconnaître l’indépendance des EtatsUnis en 1777. Le sultan Mohammed III établit une amitié épistolaire avec George Washington, ce qui vaut aux États-Unis, en vertu de la "politique de la porte ouverte", de conclure avec le Maroc un traité de paix, d'amitié et de commerce le 16 juillet 1786, pour une durée de cinquante ans, renouvelé par le traité de Meknès de 1836), sont un pays jeune, comptant quelques 240 ans d’histoire. Le paradoxe est que l’adoption de la Constitution américaine en 1787 en fait l’une des premières démocraties du monde. Cette précocité politique, qui doit cependant beaucoup à la France des Lumières et à l’aide militaire de Lafayette, a alimenté, avec « l’esprit pionnier », la mythologie de la « destinée manifeste ». L'expression Manifest Destiny est apparue en 18452 dans l'article du journaliste new-yorkais John O'Sullivan, paru dans le United States Magazine and Democratic Review, à l'occasion de l'annexion du Texas. O’Sullivan utilisa cette expression pour décrire le caractère « de droit divin » de l’irréversible colonisation du continent nord-américain par les Anglo-saxons de la côte Est. Il déclare : « C'est notre destinée manifeste de nous déployer sur le continent confié par la Providence pour le libre développement de notre grandissante multitude. » (« It is our manifest destiny to overspread the continent alloted by Providence for the free development of our yearly multiplying millions »). La destinée manifeste des États-Unis est de repeupler le continent et d'y implanter leurs institutions, parce qu'elles sont supérieures à celles venues d'Europe. Cette Manifest Destiny implique pour eux une mission à remplir, une sorte de mystique de l'expansion, qui marquera culturellement et politiquement les États-Unis. Les diverses manifestations de la Destinée Manifeste ne font que refléter des tendances profondes de la société et de l'idéologie américaines, à savoir l'affirmation d'un messianisme qui puise ses racines dans la certitude d'une mission à remplir. Mais son accomplissement et la réalisation des États-Unis sous leur forme moderne est également due à une série de causes économiques et sociales. Cette mythologie particulière est encore d’une certaine manière au cœur d’une certaine pensée messianique américaine. Au XIXe siècle, elle s’accompagne la « doctrine Monroe » : Le 2 décembre 1823, lors de son septième message annuel au Congrès, le président américain républicain James Monroe prononce quelques phrases plus particulièrement destinées aux puissances européennes : - l'Amérique du Nord et du Sud ne sont plus ouvertes à la colonisation ; - toute intervention européenne dans les affaires du continent sera perçue comme une menace pour la sécurité et la paix ; - en contrepartie, les États-Unis n'interviendront jamais dans les affaires européennes. Au début du xxe siècle, Theodore Roosevelt (1901-1909, l’inspirateur du « Teddy Bear ») prononce « le corollaire de la doctrine de Monroe ». Ce discours ne prône plus une neutralité absolue, en affirmant que le pays ne souffrirait pas que l'on s'oppose frontalement à ses intérêts. Il permet aussi de justifier les désirs d'expansion nordaméricaines vers l' Amérique latine. Ce corollaire a provoqué l'indignation des dirigeants européens, notamment l'Empereur allemand, Guillaume II. Enfin, il faut ajouter à cela, l’importance de l’esprit pionnier, marquant la conquête de l’ouest. Les différents Etats sont intégrés très progressivement à l’ensemble fédéral [montrer cartes. Cf. Mexique – Texas 1845/Fort Alamo – L’Or. Blaise Cendrars. La Californie]. Retrouver le cours de BTS pour compléter partie sur la conquête de l’ouest. b) Les Etats-Unis en 1918 : une puissance en devenir Les Etats-Unis représentent encore aujourd’hui la première puissance économique mondiale. Ils produisent 27% du PNB mondial (29% UE, 18% Japon) et occupent le 1er rang mondial pour la production agricole (20%) et la production industrielle (25%). Leur rôle au cours de la Seconde Guerre Mondiale les a placés dans le camp des vainqueurs en 1945 et dans une position de domination mondiale sur le plan économique puisqu’ils possèdent les ¾ des réserves d’or mondiales. La longue compétition qui s’installe avec l’URSS au cours de la guerre froide les porte au rang de superpuissance, puis d’hyperpuissance après 1991. Pour autant, en 1918, même si les Etats-Unis sont déjà la première puissance économique mondiale (ils ont dépassé la Grande-Bretagne), ils ne peuvent rivaliser en revanche avec l’Europe en termes de puissance militaire. Comment se déploie la puissance américaine à partir de 1918 ? La première guerre mondiale représente un tournant déterminant pour l’Europe, qui entame un irrémédiable déclin, mais également pour les Etats-Unis, jeune nation dynamique qui s’affirme de plus en 1918 comme une puissance militaire nouvelle et un nouvel acteur diplomatique. Vidéo INA : http://fresques.ina.fr/jalons/fiche-media/InaEdu04521/l-entree-en-guerre-des-americains-en-1917et-leur-premiers-engagements-militaires-en-1918.html Complément de cours CNDP : http://www.cndp.fr/crdp-reims/memoire/bac/1GM/sujets/etats_unis.htm c) De l’isolationnisme à la Grande Alliance – Influence éco. mond.( en 1919: 45% du stock d’or mondial, d’1/3 des inv. dans le monde, 16% du commerce mondial)/ « diplomatie du dollar » / plan Dawes (1924) et le plan Young (1929). – Rôle de la crise éco. => repli : suspension de la convertibilité du $/ augmentation des tarifs douaniers/ 3 lois de neutralité de 1935 à 1937/ « politique de bon voisinage » de Roosevelt – Evolution dès 1937 : discours de « la Quarantaine »,loi « cash and carry »/ conscription en 1940 / loi du prêt-bail en mars 1941/ Charte de l’Atlantique en 1941 avec Churchill. – Mais contestation des isolationnistes (AFC) c/ La 2ng GM, étape majeure dans l’affirmation de la puissance mondiale des EU – rappel des faits : Pearl Harbour=> entrée en guerre le 8/12/1941 conre le Japon, le 11/12 contre L’Allemagne. – « Victory Program » de Roosevelt en 1942 (Victory Ships et Liberty Ships)/ operations de débarquements/ bombes A sur Hiroshima et Nagasaki. – Hégémonie éco et dépdce. de l’Europe: 65% du stock d’or mond./ 50% de la P° ind./ rôle du $ avec la conf. de Bretton Woods/ pertes limitées (300 000) et un territoire intact – Rôle dans la définition d’un nouvel ordre mondial multilatéral: Charte de l’Atlantique de 1941 / Yalta/Potsdam/ ONU: siège à NY Dès 1946 Churchill dénonce à Fulton la politique soviétique de satellisation des pays d’Europe de l’est et le “rideau de fer” qui les sépare des démocraties occidentales. La quête d’un nouveau multilatéralisme défendu par Roosevelt à Yalta s’efface devant la nécessité de contenir l’expansion du communisme. Les EU entrent dans la guerre froide. L. Gayard – Terminale L – LGT Léonard de Vinci