La grippe, non. Le vaccin, oui ! Information à l`intention des

La grippe, non.
Le vaccin, oui !
Information à l’intention
des professionnels de la santé.
www.bag.admin.ch
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1 Préface : la grippe, un loup déguisé en agneau ? 4
2 Le virus de la grippe 6
2.1 Types de virus 6
2.2 Potentiel de contagion et de transmission 7
3 La grippe 8
3.1 Tableau clinique : comparaison avec un refroidissement banal 8
3.2 Epidémiologie et conséquences économiques 9
3.3 Importance de la grippe pour les groupes à risque 10
3.4 Importance de la grippe pour les personnes en contact
avec les sujets à risque 11
4 La vaccination contre la grippe 12
4.1 Recommandations de l’OFSP 12
4.2 Efficacité de la vaccination 14
4.3 Effets indésirables du vaccin 15
4.4 Contre-indications à la vaccination 15
4.5 Existe-t-il des alternatives à la vaccination contre la grippe ? 16
4.6 Types de vaccins et préparations autorisées en Suisse 17
5 Résumé : sept raisons de se faire vacciner contre la grippe 18
Sommaire
4 5
1 Préface
La grippe, un loup déguisé en agneau ?
Chaque année, la grippe, cette vieille con-
naissance, revient nous rendre visite. Les
adultes en bonne santé se sont habitués
à elle. Pour certains, elle est presque deve-
nue une amie, quand elle leur permet de
faire une pause bienvenue au milieu des
contraintes quotidiennes. Mais est-elle
vraiment aussi inoffensive qu’on le croit ?
La réponse n’est pas aussi simple qu’il n’y
paraît. Si le virus de la grippe ne représen-
te aucun danger pour une personne don-
née, il peut avoir des conséquences gra-
ves pour une autre. Et les virus utilisent
les relations sociales pour passer de l'une
à l'autre.
Les personnes les plus menacées sont
celles de 65 ans et plus, celles présentant
une maladie chronique cardiaque, pulmo-
naire ou métabolique, ou un déficit immu-
nitaire, les femmes enceintes dès le
deuxième trimestre et les nourrissons.
Chaque année, en Suisse, 100 000 à
250 000 patients consultent un médecin
pour des symptômes grippaux, 1000 à
5000 environ sont hospitalisés à la suite
d’une atteinte grippale, et jusqu’à 1500 en
meurent. Ces chiffres peuvent être encore
plus élevés lors d’épidémies de grande
ampleur.
Pour que les personnes appartenant aux
groupes à risque soient protégées, il faut
non seulement qu’elles se fassent vacci-
ner, mais également toutes les personnes
se trouvant régulièrement en contact étroit
avec elles. Ces personnes en
contact régulier avec les groupes à risque,
c’est-à-dire principalement les membres
de la famille et le personnel de santé, sont
en effet susceptibles de leur transmettre
la grippe lorsqu’elles sont infectées mais
qu’elles l’ignorent, n’ayant que peu ou pas
de symptômes. Le seul moyen d’éviter de
contaminer autrui est donc de ne pas être
infecté soi-même.
En tant que professionnel de la santé,
vous jouez un rôle-clé dans la prévention
de la grippe. Une étude menée chaque
année auprès des personnes de plus de
50 ans montre que si elles se font vacciner
contre la grippe, c’est en premier lieu sur
les conseils d’un spécialiste. Les opposi-
tions à la vaccination contre la grippe
reposent souvent sur des idées fausses ou
incomplètes : nom breux sont ceux qui, par
exemple, croient qu’un bon état général,
une alimentation saine et beaucoup d’exer-
cice suffisent comme prévention. Nous
sollicitons votre aide pour corriger cette
information erronée et pour convaincre vos
patients et vos collègues de l’intérêt de la
vaccination contre la grippe !
Protégez-vous à votre tour en vous faisant
vacciner et passez un bel hiver avec vos
proches, vos collègues et vos patients.
Par cette brochure, vous devriez disposer
des informations nécessaires pour
conseiller vos patients. La présence de
nombreuses références scientifiques de-
vrait être en mesure de vous convaincre,
vous et vos collègues, de l’importance de
ces actions.
Pour de plus amples informations, vous
pouvez consulter le site de l’OFSP à
l’adresse www.grippe.admin.ch, nous
appeler au +41 (0)31 323 87 06 ou
contacter la ligne Info-vaccin au numéro
0844 448 448 (conseils gratuits, frais de
communication interurbaine en Suisse).
6 7
Les virus influenza appartiennent au grou-
pe des orthomyxoviridae. Ils se répartis-
sent en trois types : A, B et C.
Les virus de type A sont les plus dange-
reux pour l’homme. Ils mutent très rapi-
dement et, de ce fait, peuvent échapper
à la vigilance du système immunitaire.
Ils se trouvent aussi chez les animaux,
principalement les oiseaux aquatiques
sauvages, et peuvent, dans de rares cas,
se transmettre de l’animal à l’homme (1).
Les nouveaux virus grippaux de type A,
résultant notamment de la combinaison
d’un virus animal et d’un virus humain
ou de la mutation d’un virus animal, sont
susceptibles de provoquer des pandé-
mies (épidémies mondiales).
La nomenclature des virus de la grippe suit les règles suivantes :
Les virus de type B se trouvent presque
uniquement chez l’homme, mais ils sont
plus rares que le type A (1). Ils mutent
deux à trois fois plus lentement que lui
(2), et leur variabilité génétique est donc
moindre (1).
Les virus de type C, les moins répandus
chez l’homme, sont également pour
celui-ci les moins dangereux parmi tous
les types de virus influenza (1).
Le potentiel de contagion dépend de la
virulence de la souche virale en circulation,
de l’immunité dans la population et de la
couverture vaccinale (3 ; 4). Plus le virus
mute d'une année à l'autre et moins on
peut compter sur une immunité conférée
par une vaccination antérieure ou par la
maladie elle-même.
Le virus se transmet principalement par
contact direct (par exemple : toux ou poi-
gnée de main) ou par contact indirect (poi-
gnée de porte), avant même l’apparition
des premiers symptômes. Même les per-
sonnes infectées avec des symptômes
discrets, voire absents, peuvent transmet-
tre le virus.
On admet qu’un adulte infecté est conta-
gieux dès la veille du jour où apparaissent
les premiers symptômes et le reste pro-
bablement pendant trois à cinq jours après.
Les enfants le deviennent peut-être plus
tôt et peuvent le rester dix jours ou plus
après l’apparition des premiers symp-
tômes (5).
Le risque de contagion existe avant même
l’apparition clinique de la maladie, d’où
l’importance de rentrer chez soi dès que
l’on commence à se sentir mal. Une fois
la grippe confirmée, il faudrait absolument
rester plusieurs jours à la maison. Le risque
de transmission durant la période pré- ou
asymptomatique est également l’une des
principales raisons pour lesquelles les per-
sonnes qui sont souvent en contact avec
des sujets à risque devraient se faire vac-
ciner (3).
2 Le virus de la grippe
2.1 Types de virus 2.2 Potentiel de contagion et transmission
8 9
La grippe sans complication se caractérise
par l’apparition brutale de symptômes
généraux et respiratoires (fièvre, myalgies,
céphalées, sensation de malaise et toux
sèche) (5). A ces symptômes s’ajoutent
fréquemment chez l’enfant une otite moy-
enne, des nausées et des vomissements
(6 ; 7). En l’absence de complications, les
symptômes disparaissent généralement
au bout de trois à sept jours, mais la toux
et l’asthénie peuvent persister deux se-
maines ou plus.
Seules des analyses réalisées en labora-
toire permettent d’établir le diagnostic dif-
férentiel entre la grippe et un refroidisse-
ment provoqué par d’autres agents patho-
gènes ; le diagnostic à partir des signes
cliniques n’étant pas toujours facile. Pen-
dant la saison grippale, la probabilité de
contracter une infection due au virus influ-
enza est toutefois plus élevée. Le tableau
suivant donne quelques repères suscep-
tibles d’aider au diagnostic (8) :
* Si ces symptômes sont majeurs, il est fort probable qu’il s’agisse d’une grippe.
Symptôme Grippe Refroidissement banal
Apparition Brutale* Graduelle
Fièvre* Fréquente : 37.7 à 40.0°C Rare et seulement supé-
rieure d’environ 0.5°C à
la normale
Myalgies* Importantes, fréquentes Rares
Arthralgies Importantes, fréquentes Rares
Inappétence Fréquente Rare
Céphalées Importantes, fréquentes Discrètes, rares
Toux (sèche)* Importante, fréquente Discrète à modérée
Sensation de malaise Importante Discrète
Asthénie, sensation Plus fréquente que pour un Très discrète, brève
de faiblesse banal refroidissement, durant
deux à trois semaines
Douleurs thoraciques Importantes, fréquentes Discrètes à modérées
Nez bouché Peu fréquent Fréquent
Éternuements Peu fréquents Fréquents
Maux de gorge Peu fréquents Fréquents
Chaque année, 5 à 10% des adultes et 20
à 30% des enfants attrapent la grippe. Les
enfants d’âge scolaire, qui ont des contacts
physiques plus intenses avec les autres
personnes mais qui ne connaissent pas
encore bien les règles d’hygiène, consti-
tuent le groupe le plus touché par la mala-
die et aussi celui qui la transmet le plus. Ils
ont été moins exposés au virus, et n’ont
donc développé qu’une faible immunité
partielle. En revanche, les enfants d’âge
scolaire présentent rarement des compli-
cations graves ; celles-ci touchent davan-
tage la population âgée et les malades
chroniques, ainsi que les nourrissons et
les femmes enceintes. Au niveau mondial,
on compte environ 250 000 à 500 000 dé-
cès par an dus à la grippe (9).
En Suisse, on recense en moyenne de
100 000 à 250 000 consultations par an
liées à une suspicion de grippe (10). Envi-
ron 10% de ces patients ont 60 ans ou da-
vantage. Chez 5% des personnes décla-
rées, une pneumonie est diagnostiquée ;
chez les personnes âgées, ce pourcentage
approche les 16% (11). Les complications
dues à la grippe entraînent environ 1000 à
5000 hospitalisations par an. Là encore, le
pourcentage de personnes âgées est net-
tement plus élevé. Pour beaucoup, cela
signifie la perte définitive de leur autono-
mie. Chaque année, 420 patients décèdent
de la maladie (selon la virulence, ce chiffre
peut monter à 1500) ; 92% d’entre eux
sont des personnes âgées (11).
Consultations liées à la grippe dans
l’ensemble de la Suisse, de 2002/2003
à 2009/2010 (10) :
Selon les extrapolations des modélisations
scientifiques, les coûts annuels s’élèvent à
100 millions de francs environ pour le sys-
tème suisse de santé. Si l’on tient compte
du total des coûts pour la société, tels que
ceux entraînés par l’absentéisme, la perte
économique est d’environ 300 millions de
francs (12).
Nombre de cas de grippe suspectés
(extrapolation pour la Suisse entière)
Source : Sentinella
150 000
100 000
50 000
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2009/10
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300 000
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3.1 Tableau clinique : comparaison avec un refroidissement banal 3.2 Epidémiologie et conséquences économiques
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