Caractéristiques morpho-anatomiques des feuilles de Maerua

Caract
eristiques morpho-anatomiques
des feuilles de Maerua crassifolia Forssk
R
esum
e
Maerua crassifolia Forssk est une plante adapt
ee
alas
echeresse qui garde ses feuilles
pendant toute l’ann
ee m^
eme en p
eriode de d
eficit hydrique s
ev
ere. Ces feuilles, de
forme et de taille variables, ont
et
epr
elev
ees dans le jardin botanique de la facult
e des
Sciences et Techniques pour
etudier leurs caract
eristiques morpho-anatomiques. Les
pr
el
evements, coup
es en petits fragments, sont tremp
es dans diff
erentes solutions puis
d
ebit
es en coupes minces et observ
es au microscope optique. Deux rameaux feuill
es
ont
egalement
et
epr
elev
es et repr
esent
es sous forme de dessins. L’
etude morpho-
anatomique a r
ev
el
e, d’une part la pr
esence de deux types de feuilles localis
es sur des
rameaux diff
erents. Ainsi nous avons distingu
e des rameaux aux feuilles alternes et
des rameaux aux feuilles fascicul
ees. D’autre part les coupes ont r
ev
el
elapr
esence de
structures internes
a caract
eres adaptatifs. En effet, l’
epiderme de la feuille est
recouvert d’une cuticule
epaisse et dispose de poils sur les faces inf
erieures et
sup
erieures limitant ainsi les pertes en eau. En outre il poss
ede des stomates aussi bien
sur la face inf
erieure que sur la face sup
erieure contrairement
a la plupart des esp
eces
de x
erophytes. Cependant, la diff
erenciation du m
esophylle des feuilles bien
expos
ees
a la lumi
ere, en parenchyme palissadique et surtout la pr
esence de deux
rang
ees de cellules palissadiques
a la face sup
erieure pourraient fortement diminuer
l’
evapotranspiration foliaire. Ainsi, avec l’ouverture des stomates de la face
sup
erieure, l’assise sup
erieure du m
esophylle de la feuille, expos
ee
a la lumi
ere,
pourrait
a travers les
echanges gazeux, assimiler efficacement le CO
2
tout en
att
enuant les pertes d’eau.
Mots cl
es : anatomie, feuilles, Maerua crassifolia, morphologie, rameaux feuill
es.
Abstract
Morpho-anatomical characteristics of the leaves of Maerua crassifolia Forssk
Maerua crassifolia Forssk is a plant adapted to drought, which keeps its leaves
throughout the year, even in periods of severe water deficit. Leaves of various
forms and sizes of this species were sampled in the botanical garden of the Faculty
of Science and Technology to study their morpho-anatomical characteristics. The
samples, cut into small pieces and soaked in different solutions, were then cut
into thin sections and observed under an optical microscope. Two leafy branches
were also collected and were drawn. The morpho-anatomical study revealed on
the one hand the presence of two types of leaves located on different branches.
Hence, we could distinguish branches with alternate leaves from those with
fasciculateleaves.Secondly,wediscovered the presence of internal structures with
adaptive traits. Indeed, the epidermis of the leaf is covered with a thick cuticle
El Hadji Malick Diop
1
Mamadou Coundoul
2
L
eonard
Elie Akpo
1
1
Universit
e Cheikh Anta Diop (Ucad)
Facult
e des sciences et techniques (FST)
Laboratoire d’
ecologie et d’
ecohydrologie
BP 5005
Dakar
S
en
egal
2
Universit
e Cheikh Anta Diop (Ucad)
Facult
e des sciences et techniques (FST)
Laboratoire de physiologie v
eg
etale
Dakar
S
en
egal
Pour citer cet article : Diop EHM, Coundoul M, E
´lie Akpo L, 2012. Caract
eristiques morpho-
anatomiques des feuilles de Maerua crassifolia Forssk. S
echeresse 23 : 31-37. doi : 10.1684/
sec.2012.0328
Tir
es
a part : L.
E Akpo
doi: 10.1684/sec.2012.0328
S
echeresse vol. 23, n81, janvier-f
evrier-mars 2012 31
Article scientifique
S
echeresse 2012 ; 23 : 31-37
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017.
Plante
a large r
epartition g
eo-
graphique (Maydell, 1983),
Maerua crassifolia Forssk est un
arbre ou arbuste de 6
a 10 m de hauteur
avec un tronc tourment
e et des rameaux
sarmenteux (Arbonnier, 2002). Elle est
rencontr
ee dans les savanes s
eches
du centre et de l’ouest de l’Afrique
(Curasson, 1954) (White, 1983).
M. crassifolia est consid
er
ee comme
une esp
ece indicatrice des formations
steppiques (Baum, 1988) et selon
Maydell (1983) c’est l’esp
ece principale
des zones arides o
u les pluviom
etries
annuelles sont inf
erieures
a 100 mm :
c’est une plante adapt
ee
alas
echeresse.
Sous ces diff
erents climats, M. crassifo-
lia fait partie du cort
ege floristique
des steppes
aAcacia spp. voire parfois
codominant dans les zones basses de
l’Afrique et de l’Arabie (Baum, 1988),
ou en association avec Balanites aegyp-
tiaca (L) Del (Diatta et al., 2007).
Toutefois, contrairement aux Acacias
et
aBalanites aegyptiaca,M. crassifolia
est une plante non
epineuse (Arbonnier,
2002) qui garde ses feuilles pendant
toute l’ann
ee (Berge et al., 2006), m^
eme
pendant les p
eriodes de d
eficit hydrique
s
ev
ere.
Les feuilles de M. crassifolia sont poly-
morphes (Aubr
eville, 1950 ; Berhaut,
1974 ; Maydell, 1983 ; Baum, 1988).
Ce polymorphisme foliaire intervient
non seulement dans l’identification et
la classification de l’esp
ece mais aussi
et surtout dans l’adaptation de la plante
aux conditions du milieu. Du point de
vue anatomique M. crassifolia est une
plante peu
etudi
ee alors que c’est une
esp
ece sempervirente adapt
ee
a la fois
aux sols pauvres et aux conditions
difficiles (Diatta et al., 2007).
Le maintien des parties a
eriennes, notam-
ment les feuilles, pendant les p
eriodes
d
efavorables, est compens
eparla
pr
esence d’un ensemble de dispositifs
morphologiques et anatomiques qui ont
pour effet d’assurer
a la plante une
meilleure alimentation en eau et une
diminution des pertes par
evapotrans-
piration (Ozenda, 2000). C’est pourquoi
nous avons entrepris une
etude morpho-
logique et anatomique des feuilles de
l’esp
ece.
Mat
eriel et m
ethode
Pr
esentation de l’esp
ece
Maerua crassifolia appartient
a la famille
des Capparac
ees (Capparaceae). Cette
famille regroupe une cinquantaine de
genres et environ 800 esp
eces (Troupin,
1978). Elle est rencontr
ee dans les
r
egions tropicales
atemp
er
ees chaudes
des deux h
emisph
eres.
Le genre Maerua, signal
e seulement
en Afrique, regroupe d’autres esp
eces
parmi lesquelles M. angolensis DC et
M. angustifolia A. Rich. L’esp
ece Mae-
rua crassifolia, aussi appel
ee M. rigida
R. Br, M. senegalensis R. Br., ex A. Rich,
et M. trichocarpa Gilg et Bened., est
un petit arbre (figure 1) avec un tronc
pouvant atteindre 25 cm de diam
etre et
des branches retombantes (Aubr
eville,
1950).
Les feuilles,
epaisses, pubescentes, sont
persistantes, coriaces et form
ees d’un
court p
etiole et d’un limbe. Elles sont
utilis
ees, dans la m
edecine tradition-
nelle, en d
ecoction, en mac
eration ou
en infusion pour le traitement de diverses
infections (diarrh
ee, c
ephal
ees, maux
de dent, fi
evre...). Elles sont aussi
transform
ees en poudre pour la confec-
tion de pansements destin
es
a soigner
les blessures (Baum, 1988).
Les feuilles de M. crassifolia,tr
es app
e-
t
ees par le b
etail, ont une haute valeur
nutritive ; en effet, 92,4 g (feuilles
s
ech
ees) de Maerua crassifolia renfer-
ment 19,7 g de prot
eines, 7,1 g de
fibres, 4,1 g de lipides et 2,4 g de
glucides (Berge et al., 2006). Dans
l’alimentation humaine (figure 2)les
feuilles sont utilis
ees dans la pr
eparation
de sauces et de soupes ou comme l
egume
(Diatta, 2008).
Les fleurs, de couleur blanche
a verd^
atre,
ne poss
edent pas de p
etales et la
floraison a lieu entre f
evrier et mars.
Les fruits sont des gousses brunes
allong
ees longues de 3
a 6 cm, forte-
ment
etrangl
ees entre les graines, fine-
ment pubescentes et apparaissent en
avril (Baumer, 1995).
Mat
eriel v
eg
etal utilis
e
Il est constitu
e de deux rameaux feuill
es
et de fragments de feuilles qui ont
et
e
pr
elev
es sur les sujets de M. crassifolia
pr
esents dans la parcelle exp
erimentale
du jardin botanique de la facult
e
des sciences et techniques (FST) de
l’universit
e Cheikh Anta Diop (Ucad)
de Dakar.
Les pieds de Maerua crassifolia pro-
viennent de graines et de drageons de la
parcelle exp
erimentale de la facult
e
agronomique de l’universit
e Abdou
Moumouni de Niamey au Niger. Ils
ont
et
e mis en culture dans des pots et
plac
es sous la serre du D
epartement
de biologie v
eg
etale de l’Ucad le
18 novembre 2004. Ensuite les jeunes
plants ont
et
e transf
er
es au jardin
botanique de Biologie v
eg
etale de
l’Ucad de Dakar le 25 janvier 2006.
Deux pr
el
evements ont
et
e effectu
es ; au
mois de f
evrier et au mois de
d
ecembre 2008. Apr
es chaque pr
el
eve-
ment les fragments de feuilles ont subi
des traitements identiques.
M
ethode
Les fragments de feuilles ont
et
etout
d’abord trait
es avec un fixateur,
(m
elange de 5 % de formol, 5 %
d’acide ac
etique et 90 % d’
ethanol)
qui tue les cellules et immobilise leurs
constituants (Gab
e, 1968). Ils ont
ensuite
et
ed
eshydrat
es dans une s
erie
de bains d’
ethanol de concentration
plus
elev
ee puis inclus dans de la
paraffine et d
ebit
es en coupes minces
a l’aide du microtome (JUNG AG
HEIDELBERG). Enfin, les coupes trans-
versales ont
et
ecolor
ees par le carmino-
vert de Mirande apr
es d
eparaffinage,
puis mont
ees en pr
eparation durable
dans du baume du Canada. Les
with pubescences on the upper and lower sides limiting water loss. Moreover, the
leaf has stomata on both the under and upper sides which is in contrast to most
xerophytic species. However, the differentiation of the mesophyll of the leaves
under sunlight into palisade parenchyma and especially the presence of two rows
of palisade cells on the upper side could significantly decrease evapotranspira-
tion. Hence, the opening of the stomata of the upper face and the upper seat of the
mesophyll leaf, which is exposed to light, could allow leaves to effectively
absorb CO
2
through gas exchange and to reduce water loss.
Key words: anatomy, leafy branches, leaves, Maerua crassifolia, morphology.
32 S
echeresse vol. 23, n81, janvier-f
evrier-mars 2012
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pr
eparations ont
et
eobserv
ees au
microscope photonique et les diff
erents
el
ements observ
es repr
esent
es par des
dessins et des micrographies.
Deux rameaux feuill
es, pr
elev
es du sujet
issu de graine, ont
et
e repr
esent
es sous
forme de dessin. Les dimensions des
feuilles ont
et
e mesur
ees, sur dix feuilles,
pour chaque rameau ainsi que la
longueur m^
eme du rameau. Enfin le
poids des feuilles de chaque rameau a
et
ed
etermin
e par pes
ee.
R
esultats
Types et formes des feuilles
Nous avons identifi
e deux types de
feuilles : des feuilles alternes et des
feuilles fascicul
ees.
Les feuilles alternes sont simples
(figure 3) avec un court p
etiole et un
limbe dont le sommet est mucron
eetla
base en coin. La longueur de ce limbe
varie de 17,5
a 29 mm et la largeur
entre 7 et 13 mm (tableau 1), soit un
rapport moyen longueur/largeur (L/l)
de 2,2. Par ailleurs, un rameau de
18,2 cm de long porte 24 feuilles
alternes qui p
esent 0,5 g.
Les feuilles fascicul
ees, (par 4 ou 5 feuil-
les par noeud), apparaissent plus petites
(figure 4). Le p
etiole est court et le limbe
dont la base est en coin et qui est
echancr
e au sommet. La longueur du
limbe varie entre 8 et 20 mm et la largeur
entre 5 et 9 mm (tableau 2),soitun
rapport moyen (L/l) de 2,03. Aussi un
rameau de 23 cm porte environ
94 feuilles fascicul
ees correspondant
a0,85g.
Structures anatomiques des feuilles
Les figures 5 et 6 sont des coupes
transversales de fragments de feuilles
alternes
a des grossissements et p
eriodes
diff
erents.
On distingue le m
esophylle encadr
e par
l’
epiderme.
L’
epiderme:departetdautredu
m
esophylle on reconna
ı
ˆ
tl
epiderme
sup
erieur et l’
epiderme inf
erieur.
L’
epiderme est form
e d’une seule assise
de cellules qui sont, pour la plupart,
allong
ees et jointives. On distingue
egalement dans l’
epiderme des stomates
et des poils ; ces derniers sont retrouv
es
aussi bien dans l’
epiderme sup
erieur que
dans l’
epiderme inf
erieur.
On note aussi la pr
esence d’une cuticule,
sur les deux faces, qui recouvre les cellules
jointives et les poils de l’
epiderme.
Le m
esophylle : c’est le tissu fonda-
mental de la feuille dans lequel on
retrouve des nervures. Le m
esophylle
est form
e de cellules parenchymateuses.
Au niveau des figures 5A et 6A le
m
esophylle se pr
esente sous deux formes
de parenchyme : le parenchyme palissa-
dique et le parenchyme lacuneux.
Le parenchyme palissadique, situ
e
sous l’
epiderme sup
erieur, est form
e
de cellules cylindriques dont les parois
verticales sont, parfois, en contact avec
les espaces intercellulaires.
Le parenchyme lacuneux est localis
e
du c^
ot
edel
epiderme inf
erieur et est
Figure 1. Arbuste de Maerua crassifolia Forssk, (Capparaceae)
a la station sah
elienne
exp
erimentale de Toukounous au Niger (clich
e Diatta, f
evrier 2004).
Figure 2. Un bol de l
egumes
a base de M. crassifolia
a Toukounouss au Niger (clich
e
Diatta, 2004).
S
echeresse vol. 23, n81, janvier-f
evrier-mars 2012 33
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constitu
e de cellules irr
eguli
eres qui sont
s
epar
ees par des lacunes.
Cependant, au niveau des figures 5B et
6B le m
esophylle se compose unique-
ment d’un parenchyme palissadique. Ce
dernier forme deux assises de cellules
cylindriques du c^
ot
edel
epiderme
sup
erieur et une seule assise du c^
ot
e
de l’
epiderme inf
erieur.
Discussion et conclusion
L’examen de la morphologie et de la
structure interne de feuilles de Maerua
crassifolia r
ev
ele quelques caract
eres
d’adaptations. L’
epiderme de la feuille
est recouvert d’une cuticule
epaisse,
couche cireuse imperm
eable qui dimi-
nue fortement l’
evaporation foliaire
(Campbell, 1995) ; il dispose aussi
de poils sur les faces inf
erieures et
sup
erieures. Ces derniers non seulement
ralentissent le renouvellement de l’air au
voisinage des stomates, maintenant
ainsi une humidit
e relativement
elev
ee,
et par cons
equent aident
a la baisse de
la transpiration (Ehleringer, 1982) mais
egalement peuvent r
efl
echir les rayons
solaires entra
ı
ˆ
nant une baisse de la
temp
erature au niveau de la feuille
(Ehleringer, 1980).
En revanche, contrairement
a d’autres
esp
eces de x
erophytes, l’
epiderme
poss
ede des stomates aussi bien sur la
face inf
erieure que sur la face sup
erieure.
En effet, les plantes x
erophiles poss
edent
g
en
eralement des stomates uniquement
sur leur face inf
erieure (William et al.,
2003) dans le souci de limiter les pertes
en eau dont l’essentiel se fait
a travers les
stomates de la face sup
erieure (Meidner
et Mansfield, 1968).
Ainsi, avec la pr
esence de stomates sur la
face sup
erieure, les pertes d’eau des
feuilles sont beaucoup plus importantes
puisse qu’elle est expos
ee
a la lumi
ere
(Nikolopoulos et al., 2002). N
eanmoins,
la pr
esence de deux rang
ees de cellules
palissadiques, situ
ees
a la face
sup
erieure (figures 5B et 6B), pourrait
fortement diminuer l’
evapotranspiration
foliaire car l’eau, qui arrive au niveau des
cellules de l’
epiderme sup
erieur et des
stomates, transite par les nervures secon-
daires localis
ees sous ces deux couches
de parenchyme palissadique. De ce
fait, avec l’ouverture des stomates de la
face sup
erieure, l’assise sup
erieure du
m
esophylle de la feuille, expos
ee
ala
lumi
ere, pourrait
a travers les
echanges
gazeux, assimiler efficacement le CO
2
(Smail-Saadoun, 2005) tout en att
enuant
les pertes d’eau.
Par ailleurs, la pr
esence de stomates sur
les deux faces de la feuille permet un
echange de dioxyde de carbone (CO
2
)
plus rapide
a travers ses stomates
lorsque ces derniers sont ouverts. La
diff
erenciation du m
esophylle unique-
ment en parenchyme palissadique
(figures 5B et 6B) traduit en outre une
fr
equence plus
elev
ee en chloroplastes
(Raven et al., 2007), indispensables
a la photosynth
ese. Ainsi les feuilles
de Maerua crassifolia peuvent avoir
une activit
e photosynth
etique intense
pendant les p
eriodes rares o
u l’eau est
disponible.
Des variations morphologiques
egale-
ment observ
ees dans les feuilles de
Maerua crassifolia sont signal
ees par
plusieurs auteurs (Aubr
eville, 1950 ;
Berhaut, 1974 ; Maydell, 1983 ;
Baum, 1988 ; Arbonnier, 2000).
Cependant l’analyse de la morphologie
foliaire r
ev
ele la pr
esence de rameaux
aux feuilles fascicul
ees avec un limbe
Figure 3. Dessin d’un rameau aux feuilles alternes de Maerua crassifolia.
Tableau 1. Dimension de quelques feuilles simples sur un rameau.
Feuille 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Longueur (L) en mm 29 26 21 25 22 23 27 19 17,5 20
Largeur (l) en mm 13 12 10 11 10 11 12,5 8,5 7 9
L/l 2,2 2,2 2,1 2,3 2,2 2,1 2,2 2,2 2,5 2,2
34 S
echeresse vol. 23, n81, janvier-f
evrier-mars 2012
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oblong elliptique au sommet
echancr
eet
une base en coin (figure 4)etde
rameaux aux feuilles alternes avec un
limbe obovale au sommet mucron
eet
une base en coin (figure 3). Toutefois,
les noeuds des feuilles fascicul
ees
sont dispos
es alternativement sur les
rameaux. De ce fait les feuilles alternes
peuvent devenir fascicul
ees si d’autres
feuilles prennent naissance
a partir de
ce noeud ; ce qui suppose qu’un rameau
aux feuilles alternes jeune
aunmoment
donn
e peut devenir un rameau aux
feuilles fascicul
ees avec la croissance.
Ainsi l’hypoth
ese de la pr
esence de deux
rameaux distincts devrait ^
etre v
erifi
ee
par l’observation de l’
evolution des
rameaux aux feuilles alternes et fasci-
cul
ees et surtout
a travers la multiplication
v
eg
etative,parlebouturagedefragments
issus de rameaux aux feuilles fascicul
ees
et de rameaux aux feuilles alternes.
En outre, le nombre de feuilles (94) sur un
rameau aux feuilles fascicul
ees de 23 cm
est trois fois plus
elev
e que le nombre de
feuilles (24) sur un rameau aux feuilles
alternes de 18,2 cm. L’importance du
nombre de feuilles joue un r^
ole consid
e-
rable ; elle permet, en fonction de leur
densit
e, de freiner la vitesse du vent
(Campbell, 1995) r
eduisant ainsi le
d
eplacement de sable et l’
erosion
eolienne mais aussi d’accroitre la photo-
synth
ese en p
eriode favorable et par
cons
equent une croissance plus rapide.
Par contre, elle peut conduire
egalement
a une d
eshydratation rapide de la plante
surtout en p
eriode de d
eficit hydrique
s
ev
ere. Par ailleurs, l’
ecart entre le
nombre de feuilles des deux rameaux
ne refl
ete pas celui not
eauniveaudu
poids. Les feuilles du rameau aux feuilles
alternes p
esent 0,57 g alors que celles du
rameau aux feuilles fascicul
ees p
esent
0,87 g. Cette diff
erence pond
erale pour-
rait s’expliquer :
d’une part, par la taille plus petite des
feuillesdurameauauxfeuillesfascicul
ees.
Ces derni
eres ont un limbe de longueur
moyenne
egale
a 13,1 mm et une largeur
moyenne de 6,45 mm (tableau 2)
tandis que les feuilles du rameau aux
feuilles alternes ont un limbe d’une
longueur moyenne
egale
a22,9mmet
d’une largeur moyenne de 10,4 mm
(tableau 1) avec un rapport moyen
sensiblement
egal entre les deux types
de feuille (2.03 pour les feuilles fasci-
cul
ees et 2.2 pour les feuilles alternes) ;
d’autre part, par l’aspect du m
eso-
phylle qui peut se diff
erencier uniquement
en parenchyme palissadique (figures 5B
et 6B) ou en parenchyme palissadique et
lacuneux (figures 5A et 6A).
La pr
esence du parenchyme lacuneux,
tissu pauvre en chloroplaste, et du
parenchyme palissadique plus
epais
dans le m
esophylle (figures 5A et 6A)
pourrait ^
etre expliqu
ee par l’
etat
juv
enile des feuilles mais surtout par
leur position moins expos
ee
alalumi
ere
(Aussenac, 1973). En effet des
etudes
men
ees sur l’aspect des feuilles du
houppier des ligneux (Terashima et
Hikosaka, 1995) ont r
ev
el
equela
morphologie et l’anatomie des feuilles
d
ependent de leur niveau d’
eclairement
et par cons
equent de leur position et de
leur orientation par rapport au soleil
(Smith et al., 1997).
Maerua crassifolia appara
ı
ˆ
t ainsi
comme une x
erophyte r
esistante
ala
s
echeresse. Ses feuilles simples de tailles
et de dispositions vari
ees, (alternes ou
fascicul
ees) pr
esentent des caract
eres
adaptatifs : pr
esence de poils, de cuticule
Figure 4. Dessin d’un rameau aux feuilles fascicul
ees de Maerua crassifolia.
Tableau 2. Dimensions de quelques feuilles du rameau aux feuilles fascicul
ees.
Feuilles 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Longueur (L) en mm 15 14 20 11 14 14 12 13 8 10
Largeur (l) en mm 7 8 9 6 7 7 5 5,5 5 5
L/l 2,1 1,8 2,2 1,8 2,0 2,0 2,4 2,4 1,6 2,0
S
echeresse vol. 23, n81, janvier-f
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