Ces éléments peuvent aider le médecin régulateur
dans son rôle de gestion des moyens de secours sur le
territoire : notamment dans les situations où les chances
de survie sont inexistantes, décider de dérouter ou annuler
le SMUR.
Stratégie médicale de l’équipe SMUR
La réanimation spécialisée par l’équipe SMUR com-
prend dans le même temps de soins :
–Contrôle de la bonne réalisation des gestes élémen-
taires de survie, et efficacité de la DSA.
–Conditionnement avec contrôle des voies aériennes,
par intubation orotrachéale et pose d’une VVP.
–Installation des éléments de surveillance, électrocar-
dioscope, mesure du CO
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expiré après intubation.
–Usage de drogues (épinéphrine, amiodarone, vaso-
pressine).
La recherche d’une étiologie curable sera systématique
[1] :
–Intoxication avec antidote (opiacés, benzodiazépi-
nes, tricycliques, bêtabloquants, inhibiteurs calciques,
substances méthémoglobinisantes)
–Syndrome coronarien.
–Embolie pulmonaire.
–Tamponnade, pneumothorax suffocant.
–Choc hypovolémique.
–Troubles métaboliques, notamment dyskaliémie.
L’utilisation des drogues vasoactives ou antiarythmi-
ques dans l’AC est peu étayée. L’usage de l’adrénaline est
fait sur un faisceau de preuves, mais il n’existe pas d’étude
clinique humaine randomisée méthodologiquement fia-
ble pour asseoir son efficacité [1]. Toutefois, son emploi
n’est pour l’instant pas remis en cause, même si les recom-
mandations font part de leurs interrogations. «... despite
the widespread use of epinephrine and several studied of
vasopressin, no placebo-controlled study has shown that
any medication or vasopressor given routinely at any stage
during human cardiac arrest increases rate of survival to
hospital discharge... » [1]. Il existe en revanche un haut
degré de certitude quant à l’inefficacité des hautes doses
(5 mg) [21], et surtout une certitude sur la toxicité neuro-
logique des hautes doses cumulatives. L’usage de la vaso-
pressine est en cours d’évaluation ; il n’existe pas d’étude
clinique prouvant sa supériorité sur l’adrénaline seule
[22]. Le seul antiarythmique ayant prouvé son efficacité
sur les récupérations d’activité cardiaque spontanée est
l’amiodarone. Il n’existe pas de preuve quant à l’amélio-
ration de la survie des patients [23].
Le soluté de perfusion à utiliser est le soluté salé
isotonique. Les solutés glucosés sont contre-indiqués, afin
de ne pas majorer l’hyperlactacidémie.
Pendant l’administration des drogues, le massage car-
diaque ne doit pas être interrompu.
Dans la trousse d’urgence
Matériel Médicaments
Ballon autoremplisseur à
valve unidirectionnelle
(BAVU)
Adrénaline
Matériel de perfusion,
aiguille épicrânienne
Sérum physiologique
N’ont pas prouvé leur efficacité
en phase extra ou intrahospitalière
L’atropine [24], les inhibiteurs calciques [25], la lido-
caïne [26], l’usage du pantalon antichoc [27], l’alcalinisa-
tion [28].
Sont délétères :
L’absence de GES par les témoins [29].
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En attendant le SMUR
mt, vol. 12, n° 5-6, septembre-décembre 2006
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