SONGS
FOR MY BRAIN
Songs For My Brain
Conception :
Joachim Latarjet et Alexandra Fleischer
Mise en scène et musique :
Joachim Latarjet
Distribution:
Alexandra Fleischer, Hillary Keegin, Joachim Latarjet, David Stanley, Alexandre Théry
Vidéo :
Alexandre Gavras
Mathilde Bertrandy
Lumières et régie générale :
Léandre Garcia Lamolla
Son :
Samuel Pajand
www.ohoui.org
Contact : Christine TournecuillertTél 06 62 60 96 36 c.turnspoon@free.fr
Conduite accompagnée Tel : 01 47 00 02 34
15, passage de la Main d’Or 75011 Paris
L’idée de Songs for my brain est née de la lecture du livre de Lionel Naccache Le nouvel
inconscient.
Lionel Naccache est neurologue et fait partie de cette communauté de chercheurs qui étudie, avec
les concepts et instruments des neurosciences cognitives - tests psychologiques, imagerie
cérébrale, mesures d’influx nerveux, études cliniques de troubles mentaux -, la question de la
conscience de soi et du monde, autrefois envisagée par les seuls philosophes et psychologues.
Qu’est-ce qui permet d’avoir conscience de voir, de manger, d’aimer, d’attendre, de souffrir, de
penser et de parler, d’être dans son corps, et d’être, simplement ? « Notre but, dit le neurologue,
est de découvrir les bases cérébrales de la conscience. »
En partant d’études de cas, il développe l’idée que « pour les neurosciences cognitives, le contenu
de la conscience est une représentation, un travail de production d’une fiction à laquelle on croit. »
Que s’est-il passé ?... Quel événement a pu causer un tel cataclysme dans cette chambre ? Car
c’est une chambre, vous en êtes certain : il y a au centre un grand matelas. Un tremblement de
terre ? Sûrement pas, le matelas est comme éventré, et seul un couteau a pu faire une telle
entaille. Une querelle d’amoureux ? Ou plutôt un(e) amoureux(se) qui aurait chercher à se venger,
parce qu’il faut un sacré déchainement de rage pour dévaster ainsi une chambre… Mais alors
pourquoi avoir arraché des bouts de murs ? Un cambriolage alors ? Les vandales cherchaient
quelque chose et ces morceaux de parois ont été arrachés pour fouiller derrière les murs… Ou une
guerre ? Peut-être bien...
Et puis, en regardant plus attentivement on remarque sur la partie gauche de la photo des étais
qui tiennent les parois… Alors c’est un décor ? Pour un film, un spectacle ? Ce décor est une
fiction. Cette photo est une fiction…
À moins que vous n’ayez reconnu la photographie de Jeff Wall, The destroyed room, vous n’avez
pu vous empêcher de chercher des causalités, d’imaginer des événements, de créer une histoire
pour donner du sens à ce que vous voyez.
Nous croyons toujours ce que nous voyons, il n’y a pas d’autre réalité que celle que nous voyons.
Aussi étrange et mystérieuse soit-elle, la réalité reste la réalité, et pour en comprendre les
contours, interpréter ses signaux et vivre au plus près d’elle, nous ne pouvons nous empêcher
d’élaborer des scénarios, de créer des histoires qui donneront un sens au monde.
Les premiers hommes ont très vite interprété les manifestations du vent, du soleil, de la mer
comme des messages des Dieux adressés aux pauvres mortels. Et même si nous ne croyons plus
aux Dieux du vent, de l’enfer, ne disons-nous pas après une journée spécialement chargée en
mauvaises nouvelles : « Mais qu’est-ce que j’ai bien pu faire pour mériter ça?!?!... ».
Des histoires pour donner du sens, pour être en adéquation avec les imprévus, les malaises, les
événements incontrôlables…
Ce que nous dit Lionel Naccache c’est que nous créons de la fiction à tout moment. Le monde tel
que nous le voyons et tel que nous le comprenons, n’existe que parce que nous l’interprétons.
« J’interprète donc je suis » écrit-il.
Pour expliquer sa théorie il s’appuie sur des exemples très concrets de patients souffrant de
pathologies.
Avec Songs for my brain, il ne s’agira pas de reconstituer au théâtre une série d’expériences
spectaculaires menées sur des personnes atteintes de troubles neurologiques. Si ces histoires sont
racontées c’est parce qu’elles mettent en évidence le travail de fiction qu’effectue à tous
moments notre cerveau qui ne supporte rien moins que le trouble, le malaise et les incertitudes…
Ces histoires nous serviront donc de point de départ pour un voyage sensoriel et linguistique…
Alors,
Comment donner au spectateur la sensation que son corps ne lui appartient plus ?
Comment rendre visible par tous ce que vivent ces patients héminégligents ? Comment faire
disparaître la moitié de l’univers sur un plateau de théâtre ?
Comment faire pour que les histoires racontées sur scène puissent être interprétées de façon
différente par chaque spectateur ?
Nous voudrions que le travail de création se fasse en étroite collaboration avec Lionel Naccache.
Nous envisageons de le suivre dans ses expériences menées sur des patients. Nous servirons nous-
mêmes de sujets d’expérimentation, car l’idée de Songs for my brain est de tester sur les acteurs,
puis sur les spectateurs, ces expériences. Nous aimerions que le spectateur se retrouve aussi dans
la position du cobaye et qu’il ressente, comme les acteurs, des troubles de la cognition.
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