Master 1 de mathématiques Algèbre générale de base ENS Rennes - Année 2014–2015 Romain Basson Révisions sur les anneaux Exercice 1 - Un calcul d’inverse. 1. Rappeler quel est l’inverse de 1 − T dans l’anneau des séries formelles Z[[T ]]. 2. Soit A un anneau et a, b ∈ A. Montrer que si 1 − ab est inversible, alors 1 − ba l’est également. Exercice 2 - Morphisme de Frobenius. Soit p un nombre premier et A un anneau commutatif tel que p1A = 0. 1. Montrer que px = 0 pour tout x ∈ A. p i sont nuls pour 0 < i < p. p x est un endomorphisme d’anneaux. 2. Montrer que dans A les coefficients binomiaux 3. Montrer que l’application F : A −→ A, x 7−→ dans le cas où A = Z/pZ ? Que vaut-il 4. Montrer que l’endomorphisme de Frobenius F de A est injectif si et seulement si A est réduit (cf. définition de l’exercice 13). Exercice 3 - Anneaux finis. 1. Donner un exemple d’anneau fini non commutatif. 2. Soit A un anneau fini et x ∈ A. Montrer que s’équivalent : (i) x est inversible à gauche ; (ii) x est régulier à gauche ; (iii) x est inversible à droite ; (iv) x est régulier à droite. 3. Montrer qu’un anneau fini intègre est un corps. Exercice 4 - L’anneau C (R, R). Quels sont les éléments inversibles et réguliers de C (R, R) ? Exercice 5 - Anneaux tels que a3 = a. Soit A un anneau tel que a3 = a, pour tout a ∈ A. On se propose d’établir que A est commutatif. 1. Montrer que 6A = {0}. 2. Montrer que 2A et 3A sont des idéaux bilatères de A vérifiant 2A + 3A = A et 2A ∩ 3A = {0}. En déduire qu’on peut supposer soit 2A = {0}, soit 3A = {0}. 3. Si 2A = {0}, montrer que a2 = a, pour tout a ∈ A, et conclure. 4. Si 3A = {0}, conclure en s’intéressant à (a + b)3 et (a − b)3 . Exercice 6 - Centre de Mn (k). Soit k un corps et n ∈ N∗ . Déterminer le centre de l’anneau des matrices Mn (k). 1 Master 1 de mathématiques Algèbre générale de base ENS Rennes - Année 2014–2015 Romain Basson Exercice 7 - Quotients successifs. 1. Soit A un anneau et I, J des idéaux bilatères de A tels que I ⊂ J. On note J/I l’image de J dans l’anneau quotient A/I. Montrer que les anneaux (A/I)/(J/I) et A/J sont isomorphes. 2. Soit A un anneau et x, y ∈ A. Montrer que les anneaux A/(x, y), (A/(x))/(y) et (A/(y))/(x) sont isomorphes. 3. Pour un nombre premier p, montrer que p est premier dans Z[i] si et seulement si −1 n’est pas un carré modulo p. Exercice 8 - Image d’un idéal. Soit f : A −→ B un morphisme d’anneaux. 1. L’image directe (resp. réciproque) d’un idéal de A est-elle un idéal de B ? Et si f est supposé surjectif ? 2. Montrer que l’image réciproque d’un idéal premier de B est un idéal premier de A. 3. Montrer que l’image réciproque d’un idéal maximal de B est un idéal maximal de A, lorsque f est supposé surjectif. Donner un contre-exemple lorsque f n’est pas surjectif. 4. En déduire que, pour un idéal I de A, π : A −→ A/I induit une bijection entre les idéaux (resp. premiers, resp. maximaux) de A qui contiennent I et les idéaux (resp. premiers, resp. maximaux) de A/I. Exercice 9 - Produits de corps. 1. Un produit de corps est-il un corps ? 2. Un produit de n corps peut-il être isomorphe à un produit de n + 1 corps ? (Indication : on pourra s’intéresser aux idéaux maximaux de tels produits.) Exercice 10 Soit A un anneau commutatif. 1. Soit P un idéal premier de A et I1 , . . . , In des idéaux de A. Montrer que si P contient le produit I1 . . . In , alors il contient l’un des Ik . 2. Montrer que si I est un idéal non premier et distinct de A, il existe des idéaux I1 et I2 de A distincts de I tels que I ⊂ I1 , I ⊂ I2 et I1 I2 ⊂ I. 3. (Lemme d’évitement.) Soit I un idéal de A et P1 , . . . , Pr des idéaux premiers de A. Si I ⊂ P1 ∪ · · · ∪ Pr , montrer qu’il existe un i tel que I ⊂ Pi . Exercice 11 - Caractérisation de l’intégrité. 1. Soit A un anneau commutatif distinct de {0}, Z/4Z et F2 [X]/(X 2 ). Montrer que s’équivalent : (i) A est intègre ; (ii) tout polynôme unitaire de degré n a au plus n racines ; (iii) tout polynôme unitaire de degré 2 a au plus 2 racines. 2. Étudier les cas Z/4Z et F2 [X]/(X 2 ). 2 Master 1 de mathématiques Algèbre générale de base ENS Rennes - Année 2014–2015 Romain Basson Exercice 12 - Idempotents et produits d’anneaux. Un élément e d’un anneau A est dit idempotent lorsque e2 = e. 1. Soit A un anneau intègre. Quels sont les idempotents de A ? 2. Quels sont les idempotents d’un anneau de matrices Mn (k), avec k un corps ? Q 3. Soit (Ai )i∈I une famille d’anneaux. Quels sont les idempotents de i∈I Ai ? Et si tous les Ai sont intègres ? 4. Montrer que si e est idempotent, alors (1 − e) est idempotent. On suppose désormais A commutatif. 5. Montrer que l’idéal (e) = eA est un anneau unitaire d’élément unité e, puis que l’application A −→ eA × (1 − e)A x 7−→ (ex, (1 − e)x) est un isomorphisme d’anneaux. Quel est son inverse ? 6. Soit a et b deux entiers premiers entre eux et u, v ∈ Z tels que au + bv = 1. a) Montrer que bv est un idempotent de Z/abZ. b) En déduire le théorème Chinois (en explicitant l’isomorphisme et sa réciproque). 7. Montrer que les seuls idempotents de Z/pα Z, pour p un nombre premier, sont 0 et 1. 8. Combien y a-t-il d’idempotents dans Z/nZ ? Quels sont les idempotents de Z/12Z ? Exercice 13 - Nilradical et anneaux réduits. Soit A un anneau commutatif. On appelle Nilradical de A, noté Nil(A), l’ensemble des éléments nilpotents de A, soit Nil(A) = {a ∈ A / ∃ n ∈ N, an = 0}. Le but de la première partie de cet exercice est de montrer que Nil(A) est l’intersection de tous les idéaux premiers de A. 1. Vérifier que Nil(A) est un idéal de A contenu dans tout idéal premier. 2. Pour toute partie multiplicative 1 S, montrer que tout idéal de A maximal parmi ceux qui ne rencontrent pas S est un idéal premier de A. 3. En déduire que, pour tout s ∈ A \ Nil(A), il existe un idéal premier ne contenant pas s. Indication : on pourra considérer S = {sn / n ∈ N} et utiliser le lemme de Zorn. 4. Conclure. A est dit réduit lorsqu’il ne possède pas d’éléments nilpotents non triviaux, i.e. Nil(A) = {0}. 5. Montrer que Aréd = A/Nil(A) est réduit et que π : A −→ Aréd vérifie la propriété universelle suivante : pour tout morphisme d’anneaux commutatifs f : A −→ B où B est réduit, il existe un unique morphisme fe : Aréd −→ B tel que f = fe ◦ π. 1. Une partie S de A est dite multiplicative lorsque 1 ∈ S, 0 ∈ / S et S est stable par multiplication 3 Master 1 de mathématiques Algèbre générale de base ENS Rennes - Année 2014–2015 Romain Basson Exercice 14 - Unités et éléments nilpotents d’un anneau de polynômes. Soit A un anneau commutatif. 1. Montrer que, pour a ∈ A? et n ∈ Nil(A) (cf. exercice 13), a + n ∈ A? . 2. Montrer que Nil(A[X]) = Nil(A)[X]. 3. En déduire que A[X]? = A? + Nil(A)[X]. Exercice 15 - Radical de Jacobson. Soit A un anneau commutatif. On appelle radical de Jacobson de A, noté Rad(A), l’intersection des idéaux maximaux de A. 1. Montrer que Rad(A) = {a ∈ A / ∀ b ∈ A, 1 − ab ∈ A? }. 2. Montrer que Rad(A/Rad(A)) = {0}. 3. Montrer que Nil(A) ⊂ Rad(A). 4