Etablissement de la plantation.
1. Préparation du site.
En plus des facteurs écologiques, on tiendra compte de l’incidence possible des pourridiés.
On peut préparer le site de trois façon différentes :
- Défrichage du terrain sans incinération, élimination de tout le matériel ligneux, charruage puis plantation pendant
4 ans de plantes résistant aux pourridiés.
- Ouverture après incinération suite à un annelage profond des arbres, plusieurs mois avant l’abattage.
- Utilisation d’un terrain planté précédemment de plantes pérennes (palmiers, caféiers) durant une quinzaine
d’années.
2. Plantation proprement dite.
Trois grands modes de plantation ont été mis au point. Ils déterminent pendant toute la durée d’exploitation, des
phytotechniques différentes.
Plantation au moyen d’Heveas greffés :
On sème les graines en germoir ombragé puis on repique les jeunes plants en sacs de polyéthylène de 50 cm de
profondeur. Quand la plantule atteint un doigt d’épaisseur, on la greffe avec un écusson prélevé dans le parc à bois
des clones d’élite. Germoir (2000-2200 graines), pépinières (1800 plantules), greffage (1300 plants), sélection pour
planting 800 plants ( 600 à planter et remplacements).
Plantation au moyen de semenceaux (seedlings) :
Aux champs, on sème en ligne des graines sélectionnées à 20-25 cm d’intervalle. Les petits Heveas sont ensuite testés
pour leur production (TESTATEX) et progressivement éliminés par sélection de façon à ne garder qu’un seul plant
par 2-3 mètres pour arriver finalement à une plantation de 600 arbres par hectare de densité.
Plantation intermédiaire entre les deux précédentes :
On met en germoir 2200 graines. Les plantules résultantes sont mises directement aux champs à raison de 1800 par
hectare (si on greffe en vert à 4 ou 6 mois) et à raison de 1200 par hectare (si on greffe sur bois aoûté à 12-18 mois).
On pratique le greffage, puis le TESTATEX en gardant un arbre sur 3 dans le premier cas et un sur deux dans le
second. Les plantations réalisées au départ de semenceaux entrent en production plus rapidement que celles établies
par greffes, mais il n’est pas rare de trouver les deux types de plantations sur un même site. Le TESTATEX permet de
classer les jeunes arbres d’après un indice de productivité au moyen d’un couteau à 4 lames en V qu’on fait pénétrer
dans l’écorce par une légère pression. La longueur de l’écoulement sur la tige détermine le classement des plants.
La Saignée et la Stimulation.
La saignée intervient lorsque les arbres sont exploitables, c’est-à-dire dès que leur circonférence atteint 45 cm à 1 mètre
du sol pour le semenceaux et 50 cm pour les greffés pour autant que leur écorce soit suffisamment épaisse. Dès ce
moment on rappe l’écorce, on trace les panneaux de saignée au moyen d’un gabarit en choisissant un des systèmes de
saignée (demi spirale, spirale, circonférence), on trace la rigole d’écoulement, on place la gouttière et le godet. Un
saigneur expérimenté donne les premiers coups de gouge pour permettre à la première encoche d’atteindre la profondeur
voulue pour ne pas blesser le cambium et pour rendre aisée la première saignée. Cette encoche est inclinée à 25° par
rapport à l’horizontale pour les arbres provenant de semenceaux et à 30° pour les arbres greffés.
La saignée s’effectue très tôt le matin pour être terminée vers 8 heures. Le saigneur enlève d’abord le latex coagulé dans
le godet, celui coagulé dans l’encoche ou hors de celle-ci sur l’écorce et même le caoutchouc ayant coulé éventuellement
sur le sol, puis au moyen d’une gouge appropriée il ravive la plaie de l’encoche et guide le latex jusqu’à la gouttière avant
de passer à l’arbre suivant. Quand la saignée est terminée, le saigneur procède au ramassage du latex dans l’ordre où la
saignée s’est effectuée et transporte celui-ci au centre de ramassage (bien souvent une citerne tractable) où on l’empêche
de coaguler avant son arrivée à l’usine.
Pendant quelque temps, on a employé des produits de synthèse ayant une action stimulante sur la productivité des
Heveas. Ces produits à faible teneur en 2-4-5 T ou en 2-4 D sont généralement mélangés à de l’huile de palme et
appliqués sur les panneaux à saigner, vierges ou de régénération, ou encore au-dessous de l’encoche de saignée.
Dans le cas de fortes saignées (200 %) la stimulation ne pourra être envisagée que durant les dernières années de la
plantation.