Le champ self-consistent, pour des électrons liés

Le champ self-consistent, pour des ´electrons li´es; la
supraconductibilit´e
L´eon Brillouin
To cite this version:
L´eon Brillouin. Le champ self-consistent, pour des ´electrons li´es; la supraconductibilit´e. J. Phys.
Radium, 1933, 4 (7), pp.333-361. <10.1051/jphysrad:0193300407033300>.<jpa-00233157>
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LE
JOURNAL
DE
PHYSIQUE
ET
LE
RADIUM
.
LE
CHAMP
SELF-CONSISTENT,
POUR
DES
ÉLECTRONS
LIÉS;
LA
SUPRACONDUCTIBILITÉ
Par
LÉON
BRILLOUIN
Sommaire. 2014
Deux
méthodes
d’approximation
bien
distinctes,
et
qu’il
faut
se
garder
de
confondre,
sont
la
méthode
des
électrons
liés,
de
Heitler
et
London,
et
le
champ
self-consistent
de
Hartree.
On
peut
utiliser
le
champ
self-consistent
même
pour
des
problèmes
d’électrons
liés ;
cela
conduit
à
partir
d’ondes ~
relatives
à
chaque
électron
dans
le
champ
extérieur,
augmenté
du
champ
à
l’onde ~
elle-même.
Pour
le
cas
des
métaux,
cette
méthode
se
développe
sans
accrocs,
et
se
présente
comme
la
manière
correcte
d’utiliser
un
ancien
raisonnement
de
F.
Bloch,
cet
auteur
avait
un
peu
confondu
les
deux
procédés
de
Heitler
ou
Hartree.
On
traite
sans
peine
le
cas
d’un
réseau
de
Bravais
quelconque,
ce
qui
permet
d’étudier
particulièrement
les
réseaux
cubiques
centrés
ou
cubiques
à
faces
centrées,
qui
sont
très
fréquents
parmi
les
métaux.
Pour
le
cubique
à
faces
centrées,
on
constate
que
certaines
directions
de
mouvement
des
élec-
trons
conduisent
à
des
courbes
d’énergie
assez
bizarres,
avec
des
minima
secondaires.
Il
faut
une
discussion
très
serrée
pour
voir
le
sens
physique
exact
de
ces
résultats.
L’énergie
totale,
dans
un
système
à
N
électrons
ne
se
présente
pas
comme
une
simple
somme
de
coefficients
partiels
d’énergie ;
pour
avoir
une
grandeur
dont le
sens
physique
soit
clair,
il
faut
chaque
fois
définir
très
exactement
les
conditions
d’expérience
que
l’on
imagine.
Cette
discussion
montre
que
les
courbes
d’énergie
bossuées,
obtenues
pour
le
réseau
cubique
à
faces
centrées,
ont
pour
résultat
de
permettre,
dans
certains
cas,
la
formation
de
répartitions
d’électrons
qui
soient
métastables
à
très
basse
température,
et
qui possèdent
un
courant
permanent.
L’auteur
voit
une
explication
possible
de
la
supraconductibilité.
.
SÉRIE
VII.
-
TOME
IV.
JUILLET-1933.
l~°
7.
1.
Introduction,
position
du
problème. -
Dans
les
problèmes
de
structure
des
molécules,
et
dans
l’étude
des
électrons
dans
les
métaux,
on
a
employé
deux
méthodes
d’approximation
tout
à
fait
différentes,
et
qu’il
importe
de
bien
distinguer
l’une
de
l’autre.
Soient
z,
~,
y...
un
certain
nombre
de
centres
positifs
(noyaux
ou
ions),
que
l’on
supposera
fixes,
et i,
k.
1...
les
électrons;
appelons
Vr1.Ï
l’énergie
potentielle
reciproque
de
la
charge a
et
de
l’électron
~;
soit
~
= 2013
l’énergie
potentielle
1)
des
électrons
i et
k;
l’équation
d’onde
,
(
pour
l’ensemble
du
système
est
Cette
équation
est
bien
trop
compliquée
pour
être
étudiée
directement,
on
cherche
(1)
J’emploie
systématiquement
les
unités
de
Hartree :
LI
JOURNAL
DE
PHYSIQUE
BIT
LE
RADIUM.
-
SÉRIE
VII.
--
T.
IV..- N°
7.
-
JUILLET
1933.
23.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:0193300407033300
334
alors
à
introduire,
au
lieu
de
l’onde
globale
W
qui
dépend
des
coordonnées
de
tous
les
élec-
trons,
des
ondes
partielles ’~
(xi Yi
~i)
relatives
à
chaque
électron.
On
obtient
ensuite
par
des
produits
des
’fi
partiels,
ou
mieux
encore
sous
forme
d’un
déterminant
1’).
Les
deux
méthodes
d’approximation
diffèrent
dans
la
manière
de
choisir
ces
ondes
partielles :
Méthode
de
Heitler
et
London. -
Le
premier
exemple
donné
par ces
auteurs
a
été
celui
d’une
molécule
dont
les
deux
atomes a, ~
sont
identiques,
et
qui
possède
deux
électrons
1,
2.
On
part,
comme
première
approximation,
des
ondes 1’0.
{x1)
et
~~ (.x2)
correspondant
aux
deux
électrons
liés
(électron
1
sur
l’ion
CI.
et 2
sur
~) ;
les
ondes ?
sont
celles
qu’on
obtiendrait
pour
un
atome
isolé;
le
potentiel
qui
figure
dans
l’équation
de
Schrudinger
est
le
potentiel
(ou
V~,2)
de l’ion
a.
isolé,
agissant
sur
un
électron
1
(ou
bien
de ~
sur
2).
La
fonction
de
perturbation
qui
subsiste
alors
est
on
y
voit
l’action
de
a
sur 2,
puis
de ~
sur
1,
enfin
les
interactions
entre
les
ions
a, N
et
entre
les
électrons
~,
2.
Cette
fonction
U7
apparaît
dans
l’intégrale
de
correction
à
l’énergie
~JE)
et
dans
l’intégrale
d’échanges
J
L’énergie
totale
de
la
molécule
est
suivant
que
l’onde
d’espace
est
symétrique
ou
antisymétrique.
Pour
des
molécules
ou
cristaux,
la
méthode
a
été
étendue
par
ses
fondateurs,
puis
par
Slater;
c’est
sur
elle
que
s’appuie
F.
Bloch
dans
ses
dernières
recherches
sur
le
ferromagné-
tisme.
On
reconnaît
toujours
cette
méthode
par
l’apparition
systématique
des
ondes
rela-
tives
aux
atomes
isolés,
et
par
la
structure
de
la
perturbation
W qui
figure
dans
les
inté-
grales
J.
_
Méthode
générale.
-
J’ai,
dans
de
précédents
articles,
exposé
sous
une
forme
très
générale
le
développement
des
approximations,
en
supposant
qu’on
parte
d’un
jeu
de
fonc-
tion
orthogonales
et
normalisées,
absolument
quelconques
(2);
j’ai
montré
que
l’approxi-
mation
la
meilleure
s’obtient
lorsqu’on
détermine
les
ondes t¥
au
moyen
du
potentiel
sel/-
consistent
de
Hartree;
on
est
ainsi
conduit
à
mener
les
calculs
d’une
façon
toute
différente
de
celle
adoptée
par
Heitler
et London.
On
écrit,
pour
chaque
électron,
une
équation
de
Schrô-
dinger
figure
le
potentiel
ti
tous
les
ions,
et
à
la
répartition
de
tous
les
éle-ctrons.
Dans
ces
conditions,
il
ne
reste
plus,
comme
perturbation
que
les
termes
de
Coulomb
qfik
entre
les
divers
électrons
1,
2...
i...
k... ;
seule
l’énergie
de
Coulomb
figure
dans
les
inté-
grales
d’échanges,
dont
l’aspect
est
ainsi
très
différent
de
celui
qu’il
a
dans
la
méthode
de
Heitler
et
London.
J’ai,
dans
mes
articles
antérieurs,
appliqué
cette
méthode
aux
électrons
dans
les
métaux,
en
m’attachant
au
problème
des
électrons
presque
libres ;
je
veux
ici
montrer
comment
la
même
méthode
se
transpose
pour
le
cas
d’électrons
presque
liés,
c’est-à- dire
(1)
L.
BRILLOUI.N.
J.
Phys,
t.
3
(1932),
p.
380 ;
t,
3
(1932),,
p.
565;
t.
4
(1933),
p.
1 ;
ces
articles
seront
désignés
S.
C.-
1,
lI
et
III.
-
Actualités
scientifiques,
Hermann,
Paris
1933,
fascicule
’71..
(2)
J.
Phys.,
articles
S.
C.
1
eL
II ;
l’exposé
est
plus
clair,
à
mon
avis,
dans
le
fascicule
1i
des actua-
lités
scientifiques
(Hermann,
1933)
et
dans
les
deux
rapports
au
Congrès
de
la
Société
de
Chimie
physique
d’octobre
1933
parus
chez
Hermann.
/’
.
1
335
dans
un
domaine
l’on
a
presque
exclusivement
employé,
jusqu’à
présent,
la
méthode
Heitler,
London,
Slater.
2.
Formules
générales. -
Rappelons
d’abord
les
résultats
de
la
discussion,
sous
une
forme
très
générale
(1).
Nous
partons
d’une
série
de
fonctions ’~
(a;,
xi),
orthogonales
et
normalisées,
mais
en
dehors
de
cela
tout
à
fait
arbitraires;
ce
seront
les
ondes
partielles
des
divers
électrons;
al
représente
trois
nombres
quantiques
et x;
trois
coordonnées
d’espace,
relatives
à
un
électron.
Nous
pourrons
former
l’onde
globale V,
pour
l’ensemble
des N
élec-
trons,
lorsque
nous
aurons
donné
les
nombres
quantique
ai,
ci
(3
d’espace ai
et
1
de
spin
6i,)
de
toutes
les
ondes
occupées
par
les
électrons;
l’onde
W
se
présente
comme
un
détermi-
nant,
formé
à
partir
de
toutes
les
ondes
partielles.
Les
ondes
BIf
ainsi
obtenues
ne
sont
évidemment
pas
des
solutions
de
l’équation
(1),
puisque
nous
sommes
partis
d’ondes §
quelconques;
l’opérateur
H
d’énergie
totile
(qui
figure
dans
1)
est
donc,
dans
ces
conditions,
représenté
par
une
matrice
qui
n’est
pas
diagonale ;
les
éléments
diagonaux
s’écrivent
avec
les
notations
suivantes
Le
calcul
est
fait
en
supposant
que
I1T1
électrons
ont
leurs
spins
dans
un
sens
(par
exemple,
vers
la
droite
-~)
tandis
que
.fBT2
ont
leurs
spins
en
sens
inverse
(-~--,
vers
la
gauche).
Les
expressions
(5)
donnent
une
évaluation
des
niveaux
d’énergie,
mais
diverses
dégénérescences
peuvent
se
présenter
et
conduire
à
des
corrections
importantes;
l’évalua-
tion
(~)
n’ ¿st
vraiment
acceptable
que
si
la
répartition
des
spins
entre
les
diverses
ondes ~
est
spécialisée;
il
faut
admettre
que
N2
ondes
l
portent 2
électrons
avec
spins
opposés,
tandis
que S
ondes ~
ne
portent
qu’un
électron,
de
spin
orienté
vers
la
droite
c’est
ce
que
j’appelle
une
répartition
à
En
dehors
de
la
diagonale,
on
trouve
encore
les
éléments
de
matrice
suivants :
Saut
d’un
électron
-
a’;,
sans
changement
de
son
spin:
la
dernière
somme 1
est
prise
sur
tous
les
électrons
dont
le
spin
est
parallèle
à
celui
de
l’électron 1 ;
ce
sera
donc
c
= --
(spin
-.- ) ou
bien
si
7,
1
(spin
)
e
ec
ron
;
ce
sera
onc
LJ
SI
cri
===
2:
spin
ou
Ien
¿ -
SI
cri
= -
2
spin
.
Saut
de
deux
électrons
ai
--
a’,
et
ah
-
a’k,
sans
changements
de
leurs
spins:
Ces
éléments
de
matrice
sont
différents
_suivant
que
les
électrons
i
et
k
ont
des
spins
parallèles
ou
opposés :
-
(1)
L.
BRILLOUIX.
La
méthode
du
champ
self-consistent,
Hermann,
Paris
(1933) ;
actualités
scientifiques,
fasc.
’11 ;
voir
surtout
~~
~., 5,
6,
10,
12.
336
tri
#
cr k
spins
opposés
cri
== crI.
spins
parallèles
cet
élément
ne
doit
pas
être
compté
comme
distinct
de
celui
qui
correspondrait
au
saut
ai
~
et
ak
-
a’i,
car
ces
deux
transitions
sont
identiques.
On
réduit
considérablement
les
termes
non
diagonaux
(8)
en
définissant
par la
méthode
du
claamp
self-consistent.
Les ~
sont
alors
les
solutions
de
l’équation
l’on
pose
Dans
cette
sommation,
Hartree
excepte
l’électron
i,
et
écrit
1~ ;
c’est
ainsi
que
j’avais.
i
précédemment
écrit
la
formule;
mais
cette
définition
fait
intervenir
pour
chaque
onde
un
potentiel
distinct,
et
dan~s
ces
conditions
les
diverses
ondes
~.~
ont
beaucoup
de
chances
de
n’être
pas
orthogonales.
Il
est
bien
plus
commode
de
choisir
un
potentiel
P
unique,
le
même
pour
toutes
les
ondes
Y,
en
prenant
la
sommation
IN
pour
tous
les
N élec-
k
trons,
y
compris
=
i.
Toutes
les
ondes
sont
régies
par
la
même
équation
de
Schrô-
dinger
(li)
et
sont
automatiquement
orthogonales.
L’avantage
du
champ
self-consistent (11),
c’est
qu’il
compense
presque
complètement
les
deux
premiers
termes
de
(8),
c’est-à-dire
tous.
les
effets
électrostatiques
moyens;
on
a
en
effet
Le
coefficient
Ei
qui
figure
dans
(11) j
joue
un
rôle
analogue
à
ce
que
serait
l’énergie
de
l’électron
i ;
mais
il
faut
bien
se
garder
de
lui
attribuer
un
sens
physique
strict :
c’est
un
simple
coefficient,
dans
une
équation
d’approximation;
il ne
correspond
à
rien
de
physique-
ment
mesurable.
La
seule
grandeur
physique
bien
définie,
c’est
l’énergie
totale
de
tous
les.
électrons,
et
cette
énergie
est
donnée
(en
première
approximation)
par
la
formule
(5),
qui
prend
maintenant
la
forme
suivante
3.
Le
cas
limite
des
électrons
liés ;
position
du
problème. -
Voyons
comment
les
choses
se
présentent,
lorsque
chaque
électron
est
presque
lié
à
un
ion
donné ;
nous
supposerons
que
les
ions
a,
~, ...
N sont
monovalents
et
identiques,
et
assez
éloignés
les
uns
des
autres ;
nous
pourrons
alors
admettre
que
chaque
onde
se
décompose
en
une
somme
+
d’ondes
x
localisées
chacune
auprès
d’un
ion.
Soit ri
yi,
z;)
le
vecteur
définissant
la
,
position
de
l’électron i
(xa,
Y,.,
za)
celui
qui
définit
la
position
de
l’ion
ex.
,
Nous
chercherons ’~
sous
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