Introduction au sciences de l`information et de la communication

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Introduction aux Sciences de l’Information et de la Communication
Lycée Saint-Sernin 23 mai 2016 Guillaume Sire
Propos liminaire
Pourquoi est-il intéressant d’étudier l’information ?
La société est fille de l’écriture : droit, économie, science, pédagogie, croyance.
Objectif : stabiliser le sens
La communication ?
L’information ne suffit pas, il faut qu’elle circule. Les modalités et les conditions de
cette circulation font quelque chose au droit, à l’économie, la science, la pédagogie et la
croyance.
Les médiations ?
Il s’agit moins d’étudier l’information et la communication séparément que d’étudier
ce que la mise en forme de l’information induit en matière de communication et ce que la
communication coûte à l’information, pour comprendre ce que, finalement, l’information et la
communication font « au » et « du » fait politique, scientifique, culturel, religieux… social.
1. Sciences de l’information
Information, définition : « Mise en forme » des « données », si bien qu’on peut ensuite les
transmettre, les stocker, les mobiliser, les dupliquer.
Contraires : le chaos et le vide
Différents champs, très différents les uns des autres, étudient l’information : mathématiques,
linguistique, littérature, sémiologie, sciences documentaires.
Dans la deuxième moitié du vingtième siècle, pour des raisons diverses, tous ces champs
Ont relevé la tête pour considérer le social et le psychologique : mathématiques
(Norbert Wiener et la cybernétique / Utilisation de la théorie de l’information pour la
psychologie expérimentale par Burt, Faverge), linguistique (Austin et la pragmatique,
Chomsky et la psychologie cognitive), littérature (René Girard et les Mensonges
romantiques et vérités romanesques, Robert Escarpit et la Sociologie de la littérature),
sémiologie (on glisse du couple signifiant/signifié indissoluble chez Saussure vers la
sémiotique et la triade interprétative de Pierce ; en France Barthes explique que la
naissance du lecteur qui doit se payer la mort de l’auteur, Greimas lance la sémantique
structurale…), sciences documentaires (Vannevar Bush : As we may think).
Et se sont approchés, pour considérer la technique, le support, la méthode qui
influencent « ce qu’est » et, donc, « ce que dit » et « ce que fait » l’information
(exemples : Nietzche et sa machine à écrire était-il un autre philosophe que Nietzche
et sa plume ? / Luther brandit une bible imprimée)
o Considération des techniques employées, des contraintes et des possibles
propres aux différents supports
o Comprendre les facteurs politiques et économiques (exemple : les Egyptiens
et le papyrus, les Pergaméniens et le parchemin).
o « The medium is the message » McLuhan, 1964
o Risque : technodéterminisme (La peur de Socrate puis celle de Nicholas Carr /
« Ceci tuera cela » de V. Hugo) ou l’inverse : la technique n’explique rien
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2. Sciences de la communication
Communication, définition : Processus par lequel une personne (ou un groupe
de personnes) émet une information, véhicule d’un message, et la transmet à
une autre personne (ou groupe de personnes) qui la reçoit, avec une marge
d'erreurs possibles (due, d'une part, au codage de la langue parlée ou écrite,
langage gestuel ou autres signes et symboles, par l'émetteur, puis au décodage
du message par le récepteur, d'autre part au véhicule ou canal de
communication emprunté)
Contraires : le bruit et le silence
Les enjeux de la communication selon Alex Mucchielli :
! positionnement social (dire qui je suis),
! mobilisation (faire faire),
! relationnel (ne pas être seul)
! normatif (ritualisation, normes éducatives, politesse).
« La communication est un acte, un processus, une machinerie, alors que l’information est un
produit, une substance, une matière » (Robert Escarpit, 1990).
« L'information est le contenu de la communication, et la communication le véhicule de
l'information » (Robert Escarpit, 1992).
Chacun de leur façon, et plutôt indépendamment les uns les autres, différents champs étudient
la communication : sociologie (comment les individus communiquent entre eux), psychologie
(qu’est-ce que comprend un individu, à qui il parle, pourquoi), ingénierie des
télécommunications (comment transmettre un message), science politique (influence des
médias sur les électeurs), histoire (comment tel ou tel message a circulé, ce qu’il a fait,
comment tel autre message s’est perdu), économie (comment telle ou telle situation de
communication peut nourrir telle ou telle dynamique économique), épistémologie (comment
un fait scientifique circule et se stabilise).
Durant la deuxième moitié du vingtième siècle, ces différents champs vont se pencher de plus
en plus sur l’information et la communication : sociologie et psychologie (Palo Alto et
l’analyse systémique : la fabrication et la circulation des normes, la famille comme « système
pathogène », double injonction ou double-blind : l’information et la communication peuvent
dire deux choses différentes), ingénierie des télécommunications (Licklider et le Intergalactic
Computer Network en 1963, Arpanet en 1973, NFSNet en 1985, Web en 1989), science
politique (Dewey (Le public et ses problèmes) puis Habermas et l’espace public : comment,
pourquoi et à quel prix un sujet devient-il public ? / Lazarsfeld et Katz : la two-step flow
theory), histoire (Pierre Nora et les lieux de mémoire, Régis Debray et la médiologie),
économie (l’école de Francfort : Adorno, Horkheimer et la théorie des industries culturelles /
Etudes de l’influence du modèle de financement sur les contenus et sur leur circulation),
épistémologie (Bruno Latour, Michel Callon et la théorie de l’acteur-réseau).
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