XVI-XVIIe s. : LES PRÉTENTIONS FRANÇAISES
Valois contre Habsbourg au XVIe s.
Le XVIe s. est marqué par les luttes incessantes que se livrent les deux « superpuissances » du
moment : le royaume de France et le Saint-Empire.
> Deux familles princières s’affrontent :
> les Valois en France : François 1er, Henri II, François II ;
> les Habsbourg : Charles Quint, Philippe II d’Espagne.
> Le nord de la Lorraine est un enjeu tactique :
> Metz est défendue par le duc de Guise, connétable des armées royales en 1552 :
> le siège mené par Charles Quint échoue et les troupes impériales lèvent le camp.
> Malade, l’empereur se réfugie à Thionville pour se reposer.
> En 1558, Thionville est assiégée et prise :
> Guise prend de nouveau, pour le compte du royaume de France, une place du Saint-Empire.
> La paix est signée l’année suivante à Cateau-Cambresis ;
> Thionville est rétrocédée à l’Espagne.
Le XVIIe siècle ou la guerre franco-espagnole
> Au XVIIe s., les velléités d’expansions territoriales françaises se heurtent sur les Pays-Bas espagnols
au Nord, la Franche-Comté à l’Est et à l’Espagne au Sud.
> A partir de 1635, la France s’engage activement dans la quatrième phase de la guerre de
Trente ans sur tous les fronts.
Le siège de 1639 : Feuquières échoue devant Thionville
> Le marquis de Feuquières, gouverneur de Verdun, entreprend l’encerclement de Thionville.
> Les armées du Saint Empire et du duc de Lorraine, dirigées par le feld-maréchal Ottavio
Piccolomini se rassemblent à Bastogne et marchent sur l’armée française ;
> Feuquières déploie ses troupes autour de Thionville.
> Mais les Français sont attaqués à Daspich et défaits sur la Fensch ;
> Feuquières, blessé au bras par un tir d’artillerie, est fait prisonnier ;
> il décèdera de sa blessure à Thionville l’année suivante.
> Le siège fut mal préparé et les soldats français se comportèrent d’une manière si désinvolte que
le chroniqueur Jean Bauchez consigna « que les Français sont venus devant Thionville pour tenir une
foire et non point un camp ».
1643 : la victoire du Grand Condé
> Le duc d’Enghien, dit le « Grand Condé », fut placé à la tête de l’armée de Picardie qui comptait
dans ses rangs la plupart des rescapés de 1639, pour tenter de donner une revanche à la France.
> Les armées françaises attaquent au Nord et prennent Rocroi le 19 mai 1643.
> Puis le duc fait une diversion vers le Hainaut avant de se diriger sur Thionville à la tête de
40 000 hommes.
> Il écrivit à Mazarin : « la place est certénement (sic) la plus belle que j’aie jamais veue ».
> A Thionville, malgré le renforcement de la garnison grâce à une entrée en force de 2 000 hommes
le 19 juin envoyés par le gouverneur du Luxembourg Jean Beck pour aider les 800 hommes présents,
les assiégeants bien organisés font capituler la ville après deux mois d’encerclement.
> Le gouverneur Mortuez étant décédé, l’état-major espagnol visita, à l’invitation des Français, les
brèches et les mines impression¬nantes placées par ces derniers. Il décide de cesser le combat car
il ne restait plus que 1200 défenseurs et plus aucun espoir de rece¬voir des renforts.
> En 1657, Louis XIV confirme les privilèges de la ville après l’avoir visitée, privilèges qu’il bafouera
d’ailleurs plus tard.
> La ville occupée de fait fut cédée officiellement à la France au Traité des Pyrénées de 1659.
1559 : le Traité des Pyrénées
> La France a pris l’ascendant sur les Habsbourg.
> Elle gagne l’Artois, le Roussillon, une partie de la Cerdagne, des places fortes en Flandres
(Gravelines, Saint-Venant et Bourbourg) ainsi qu’au Luxembourg : Thionville, Montmédy,
Damvillers), en Hainaut (Le Quesnoy, Landrecies, Philippeville, Mariembourg et Avesnes).
> L’Espagne reconnait les droits de la France sur l’Alsace.
De la Lorraine à la couronne impériale
> Si le traité des Pyrénées stipule la restitution de Nancy à la famille ducale, le duc de Lorraine
refuse de céder à la France le duché de Bar et les places de Clermont-en-Argonne, Stenay, Moyenvic,
Dun et Jametz ainsi que la liberté de passage des troupes royales.
> Le traité de Vincennes de 1661 sera finalement accepté par le duc Charles IV qui, s’il
recouvre les duchés de Lorraine et de Bar, perd le Clermontois, Jametz, Dun, Stenay, Sierck,
Sarrebourg, Phalsbourg et une partie de la prévôté de Marville ;
> le duc doit accepter en outre le démantèlement des fortifications de Nancy.
> En 1736, le duc de Lorraine François III épouse l’héritière des Habsbourg.
> Par le Traité de Vienne de 1738, la Lorraine devient française,
> alors que François III devient empereur des Romains en 1745.
> Enfin, pas tout à fait puisque Louis XV cède alors la Lorraine en viager à son beau-père, Stanislas
Leszczynski ;
> la Lorraine et le Barrois seront définitivement rattachés à la France en 1766.
DE LA LOTHARINGIE AU GRAND EST
Le duché de Luxembourg au XVIIe s
Gravure célèbrant la victoire de 1643
Le traité des Pyrénées de 1659
Gravure allemande du siège de Thionville de 1639
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