El
Watan
-
Jeudi
8
octobre
2009
-
2O
CULTURE
DEALEPÀ
HOLLYWOOD,
DE
MOHAMED
BELHAJ;
PROJETÉ
À
ALGER
L'incroyable
histoire
d'ErRissola
es
Saoudiens
n'ont
ja-
mais voulu
du
film
Er
Rissola
(Le
message),
du
réalisateur syrien
Mustapha
Akkad,
sur
la
vie du
prophète
de
l'Islam.
Ils ont
mené
une
campagne pour
empêcher l'aboutissement
du
projet.
e
documentaire
De
Alep
à
Holly-
wood,
de
Mohamed
Belhaj,
projeté
mardi soir
à la
salle
Cosmos,
de
Riadh
El
Feth,
à la
faveur
des
Jour-
nées
cinématographiques d'Alger
(JCA) organisées
par
l'association
A
nous
les
écrans,
revient
sur les
em-
bûches
qu'a rencontrées
Mustapha
Akad
pour tourner
le
film
en
1976.
Le
tournage
a
débuté
au
Maroc
où il
a
fallu
trois mois pour monter
les
-
cors
de La
Mecque
et de
Médine,
avant
que le roi
Hassan
II ne
deman-
de
au
producteur
du
film
de
cesser
le
projet.
Hassan
II a dit
avoir subi
de
fortes
pressions
de
Ryadh
pour
arrê-
ter le
tournage.
Le
Koweït
a été
également
forcé
d'abandonner
son
engagement
de fi-
nancer partiellement
le
film.
La Li-
bye et le
Maroc
ont
accordé
des
fonds
pour
que le
long métrage soit
produit
et les
studios d'Hollywood
ont
refusé
le
projet.
«Ils
voulaient
que
je
montre
le
Prophète Mohamed.
Je
suis musulman
et je
sais
ce que .
cela
voudrait dire, alors
j'ai
dit
nom>,
a
témoigné Mustapha Akad.
Hollywood
n'a
jamais
voulu
du
film
tr
Rissala,
les
Saoudiens
l'ont
interdit,
Le
réalisateur
a
consulté toutes
les
autorités
de
l'Islam,
y
compris l'uni-
versité
d'Aï
Azhar
avant
de
monter
le
projet.
Ni le
Prophète Mohamed,
ni
ses dix
compagnons, promis
au
Para-
dis,
ne
devaient être montrés
à
l'écran.
Akkad
a eu
recours
à la ca-
méra
subjective
pour remplacer
l'abence
du
Messager d'Allah.
En
dépit
de
toutes
ces
précautions,
l'Arabie Saoudite
a
interdit
le
film,
interdiction
valable jusqu'à
aujou-
d'hui.
Akkad était obligé
de
déplacer
ses
plateaux ailleurs, laissant
une
bonne
partie
des
décors
au
Maroc.
Il
a
fallu
l'intervention
du
guide libyen,
Mouamar
El
Kadhafi pour
que le
projet
à*
Èr
Rissala,
en
version arabe
et
Mohammad,
Messenger
of
God,
en
version anglaise aboutisse.
El
Kadhafi,
qui
voulait lancer
un
défi
aux
Saoudiens,
a
réussi
à
convaincre
Akkad
de
réaliser
un
film
sur le
par-
cours
de
Omar
El
Mokhtar.
Le
lion
du
désert
est
sorti
en
1981.
Anthony
Quinn
a
joué
le
rôle
de
Omar
Al Mo-
khtar,
après avoir campé
le
personna-
ge
de
Hamza
dans
Er
Rissala
et
Oli-
ver
Reed
a
incarné
le
terrible général
italien
Rodolfo Graziani.
«Je
voulais
faire
un film qui
symbolise
la
résis-
tance
des
Arabes
au
colonialisme»,
a
expliqué
le
réalisateur
qui a
égale-
ment produit
le
film, «Akkad voulait
rendre
hommage
à
tous
les
résistants
arabes
comme
l'Emir
Abdelkader
et
Abdelkrim
Khettabi»,
a
relevé
un ami
du
cinéaste.
Er-Rissala,
co-écrit avec
le
scénariste irlandais
Harry
Craig,
a
été en
grande partie tourné
à
Beyrou-
th, au
Liban.
«Je
voulais
donner
la
véritable
image
de
l'Islam
en
Occi-
dent»,
a
souligné Akkad.
La
musique
de
Maurice Jarre
a
donné
une
dimen-
sion artistique
à Er
Rissala. Akkad
a
insisté
auprès
du
compositeur
fran-
çais
pour introduire
une
note
qui
ren-
voie
à
l'Adhan,
l'appel
à la
prière.
Malgré
sa
qualité artistique,
Er
Ris-
sala
est
toujours censuré
par la
plu-
part
des
télévisions européennes
et
américaines. Selon Patricia Akkad,
son
épouse,
le
cinéaste
a
reçu plu-
sieurs
offres
après
la
sortie
des
trois
films
historiques, mais
il a
refusé.
Il
ne
voulait
pas
être prisonnier d'un
genre
particulier.
Il
s'était
lancé,
à
partir
de
1978,
dans
la
production
de
la
série
des
films d'épouvanté
Hallo-
ween,
à
commencer
par La
nuit
des
masques.
En
quatorze ans, huit ver-
sions
de
Hallovyeen
ont été
produites,
le
dernier
en
date,
Résurrection,
re-
monte
à
2002. «C'est
du
cinéma
commercial,
je
sais. Plus
80% de
ceux
qui uni vu
le
film
aux
Etats-
Unis
sont
des
jeunes.
Mais,
ce qui
m'éton-
ne,
c
'est
que les
gens payent
pour
avoir
peur
,
a
estimé Moustapha
Akkad. Mohamed
BeJhaj,
qui a
fait
parler
le.
fils
du
réalisateur,
Malek,
sa
sœur
et les
acteurs syriens
Douraïd
Laham
et
Mouna
Wassef
(qui
a
joué
le
rôle
de
Hind
dans
Er
Rissala),
a
évoqué
l'attachement
de
Moustapha
Akkad
à
Alep,
sa
ville natale,
«Pour
un
mariage,
un
festival
ou une
simple
fête,
il
n'hésitait
pas
à
faire
15
heures
d'avion
pour
revenir
à
Alep»,
a
raconté Douraïd Laham. Mustapha
Akkad,
qui
aurait voulu faire
un
film
sur
Salaheddine
El
Ayoubi,
a
laissé
pour l'histoire
une
célèbre phrase
:
«Un
peu de
colère,
Ô !
Nation
des
Arabes.
Au
lieu d'acheter
des
armes,
les
Arabes feraient mieux
de
prendre
des
parts
dans
les
grands réseaux
de-
télévision comme
CBS ou
Fox. C'est
de
cette manière
qu
'on
peut
avoir
de
l'influence»,
a-t-il confié. Mustapha
Akkad
est
mort
en
2005
à
l'âge
de 75
ans, avec
sa
fille Rima, dans
un
at-
tentat
à
l'explosif
en
Jordanie.
De
Alep
à
Hollywood,
76
minutes,
est
une
co-production
entre
le
Qatar
et le
Maroc.
Fayçal
Métaoui
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