LES PROBLEMES DE RECONSTRUCTION APRES LA GUERRE 05 juillet 2014
communiste ». Trois mois plus tard, son Secrétaire d'État offre aux Grecs et à l'ensemble des
Européens les moyens de lutter «contre la famine, le désespoir et le chaos». En effet, Chef de
l’état-major américain de 1939 à 1945, puis ambassadeur en Chine, le général George
Marshall vient de succéder à Byrnes comme secrétaire d’Etat. Le 5 juin 1947, il prononce un
discours à l’Universit2 de Harvard destiné en fait plus aux dirigeants des pays européens qu’à
son auditoire d’étudiants et de professeurs américains. Reprenant les thèmes de la « doctrine
Truman » selon laquelle « il est logique que les Etats-Unis fassent tout ce qui est en leur
pouvoir pour favoriser le retour du monde à une santé économique normale, sans laquelle il
ne peut y avoir ni stabilité politique, ni paix assurée », Marshall, propose à tous les pays
d'Europe une assistance économique et financière conditionnée par une coopération
européenne plus étroite
.
Le plan Marshall s'inscrit dans la politique américaine d'endiguement - de containment – du
président Truman. La proposition de Marshall s'adressait à tous les pays européens, y
compris l'Union soviétique. Une première conférence réunit à Paris, du 27 juin au 2 juillet
1947, les ministres des affaires étrangères de Grande-Bretagne, de France et d’URSS. Alors
que Bevin et Bidault accueillent « avec la plus grande satisfaction » la proposition américaine,
Viatcheslav Molotov, ministre russe des Affaires étrangères, fait connaître le refus de son
gouvernement, estimant que la proposition porte atteinte à la souveraineté des Etats. Il
s'oppose de surcroît au relèvement économique de l'Allemagne. Le 12 juillet les Européens se
rencontrèrent à Paris. Seule l'Espagne de Franco n'avait pas été invitée. La Tchécoslovaquie et
la Pologne acceptèrent l'invitation mais ne purent aller plus loin. La peur de l’URSS amena
également la défection de la Finlande. L'U.R.S.S. n'admet pas que les nations qui font partie
de sa sphère d'influence puissent exprimer une opinion divergente de la sienne
. La
conférence réunit 16 nations
d’Europe de l’Ouest. Ils mettent immédiatement sur pied un
Comité de coopération économique européenne (CCEE) qui dresse un rapport fixant les
tâches prioritaires de l'économie européenne. Mais les Américains exigent que ces pays
assurent eux-mêmes la gestion et la redistribution des fonds. Le CCEE prévoit alors la
création d'un organisme permanent de coopération. Le 16 avril 1948, les seize pays signent à
Paris la Convention qui y établit l'Organisation européenne de coopération économique
(OECE)
. L'Allemagne de l'Ouest et le territoire de Trieste les rejoignent en 1949
.
« Avant que notre gouvernement puisse progresser dans ses efforts pour aider les Européens sur la voie de la
reprise, il doit exister un accord entre les pays européens sur les besoins de la situation et sur la part que ces pays
prendront de façon à prolonger l’action de notre propre gouvernement. Il ne serait ni convenable ni efficace de
notre part de mettre en application unilatéralement un programme destiné à remettre l’Europe sur ses pieds
économiquement. C’est l’affaire des Européens. L’initiative, à mon avis, doit en venir d’Europe. »
À l'instigation de Staline, maître tout-puissant de l'Union soviétique, les États d'Europe centrale occupés par
l'Armée rouge, refusent le plan Marshall et l'adhésion à l'OECE. La Tchécoslovaquie est un moment tentée
d'accepter. Mais un coup d'État communiste la remet dans le «droit chemin».
On est en pleine «guerre froide» et Staline ne veut en aucune façon que ces États ne lui échappent. Ils lui
paraissent indispensables à sa sécurité dans l'éventualité d'un conflit ouvert avec les États-Unis.
France, Royaume-Uni, Italie, Portugal, Irlande, Grèce, Pays-Bas, Islande, Belgique, Luxembourg, Suisse,
Turquie, Autriche, Danemark, Suède, Norvège) auxquelles s’ajoute la République fédérale d’Allemagne après sa
création en 1949
Les colonies et les territoires extra européens des pays de l'OECE y sont représentés par les métropoles et les
États-Unis et le Canada, bien qu'ils ne soient pas membres de l'Organisation, participent aussi à tous ses travaux.
L'OECE est donc, de facto, une organisation à vocation mondiale. En 1960, après l'adhésion effective des États-
Unis et du Canada, elle devient d'ailleurs l'Organisation de coopération et de développement économiques
(OCDE) pour «promouvoir des politiques visant à contribuer à une saine expansion économique dans les pays
membres, ainsi que non membres en voie de développement». D’abord Atlantique, l’OCDE est devenue après
l’admission du Japon en 1964, de la Finlande en 1969 et de l’Australie en 1971, un lieu de concertation des
politiques économiques des pays développés du monde capaitaliste.