coûteuses pour les centres de recherche normaux, ou bien encore
des recherches dont les résultats sont prévus à si long terme qu’elles
ne pourraient jamais être rentables. Ce passage explique cette
mission de manière intéressante : « Il a pour devise « lance ton pain
sur l’eau », et en tête de ses statuts figure la mention : Dédié au
bien-être de nos descendants ». Le texte est noyé dans le brouillard
juridique, mais l’interprétation des directeurs de l’Institut a toujours
été de dépenser de l’argent sur des recherches qu’aucun
gouvernement ne aucune société ne financerait […] Des questions
comme le contrôle du climat (ils y travaillent en ce moment) ou
bien de la disparition de son propre giron quand on se met debout »
(p. 27). Or, ce qui est considéré comme essentiel pour les
descendants de l’humanité, c’est de « l’espace vital ». Avec cinq
milliards d’humains sur Terre, le roman considère qu’elle est
surpeuplée et qu’il faut trouver de nouveaux espaces à coloniser,
plus appropriés que les planètes et satellites du système solaire.
IV. Développement des thèmes liés aux questionnements du
projet
1) cohésion sociale,
C’est un problème très en vue dans les années 1950 et 1960,
traumatisant pour les pays développés, qui semble avoir structuré la
société décrite dans le roman : la surpopulation. Ainsi, les familles
doivent dorénavant respecter un quota d’enfants qui se chiffre à un
maximum de deux par couple. Dépasser ce quota signifie payer
une taxe annuelle supplémentaire ! Cela, évidemment, va à
l’encontre de l’idéologie plus libertaire propre à la culture
américaine de l’auteur. Le père de la famille des jumeau, têtu,
refuse de demander une dispense par principe : « Il tenait la loi pour
anticonstitutionnelle, injuste, discriminatoire, opposée à la morale
sociale et à la volonté divine » (p. 20). Une solution proposée aux
familles nombreuses est l’immigration sur les colonies du système
solaire.
2) organisation politique et rationalisation de la hiérarchie,
Il y a bien une fédération terrienne qui semble avoir pris le relais des
États, mais cela n’est pas bien précisé dans le roman. On dit que la
guerre « a été abolie », bien qu’à une certain point, quelques
décennies suite au départ du Lewis and Clark, une guerre éclate