Géométrie birationnelle - Institut de Mathématiques de Toulouse

Master de mathématique M2R Avril 2013
Université Paul Sabatier (Toulouse 3)
Géométrie birationnelle
Examen
D
urée: 3 heures
I - Désingularisation de courbes.
Dans C2, on considère les courbes affines C1={y2=x5}et C2={y2=x3}.
1. Montrer que l’on peut désingulariser C1en deux éclatements, c’est-à-dire qu’il existe
π:VC2composée de deux éclatements tel que la transformée stricte C
1de C1sur V
soit une courbe lisse.
2. Montrer que C
1intersecte le lieu exceptionnel de π(i.e., les deux courbes contractées par
π) en un seul point p, et expliciter une équation de C
1dans une carte centrée en p.
3. Montrer que la transformée stricte C
2de C2sur Vest également lisse, et déterminer
l’ensemble C
1C
2.
4. Illustrer les questions précédentes par une figure.
5. On plonge C2dans P2par (x,y)[x:y:z], et on note encore C1,C2les prolongements
des courbes affines précédentes à P2. Montrer que C1et C2s’intersectent en un unique
point qsur la droite à l’infini z=0.
6. Calculer (idéalement à l’aide des questions précédentes !) les nombres d’intersection
locaux (C1·C2)(0,0)et (C1·C2)q, où (0,0)est l’origine dans C2et qle point donné par la
question précédente.
II - Applications quadratiques.
Considérons p1,p2,p3trois points distincts non alignés de P2(pas de point infiniment proche),
et Vla surface obtenue par éclatements successifs de p1,p2,p3.
1. En général, si CSest une courbe dans une surface lisse, on dit que Cest une (1)-
courbe si C·C=1 et KS·C=1. Montrer qu’une telle (1)-courbe est rationnelle
lisse (autrement dit Cest isomorphe à P1).
2. Combien la surface Vcompte-t-elle de (1)-courbes ?
3. On dit que deux morphismes birationnels f1,f2de Vvers P2sont équivalents s’il existe
un isomorphisme :P2P2tel que f2=f1. Combien existe-t-il de morphismes
birationnels de Vvers P2, à équivalence près ?
4. Si f1,f2sont deux morphismes birationnels non équivalents de Vvers P2, notons g=
f2f1
1. Montrer que gest une transformation quadratique.
5. Reprendre (rapidement) les questions 2,3 et 4 dans le cas où p2est un point infiniment
proche de p1, et p3est un point de P2distinct de p1.
III - Problème : Surfaces de degré 2.
1. On considère la surface SP3donnée par l’équationY2+XZW2=0, et l’application
rationnelle π:[X:Y:Z:W]P399K [X:Y:W]P2.
(a) Pourquoi est-il légitime d’appeler πune “projection” ?
(b) Montrer que la restriction g=π|Sde la projection πà la surface Sest une application
birationnelle g:S99K P2.
(c) Expliciter l’inverse de cette application birationnelle gsous la forme
g1:[X:Y:W]P299K [F0:F1:F2:F3]SP3
où les Fisont des polynômes homogènes de même degré.
(d) Déterminer les points où get g1sont mal définies; ainsi que les courbes contractées
respectivement par get g1.
2. Soit f:P299K P1×P1l’application birationnelle induite par l’identité sur C2, où on
identifie C2à un ouvert de P2et de P1×P1respectivement par les injections
(x,y)[x:y: 1]et (x,y)[x: 1],[y: 1]
Soit Vla surface et p:VP2,q:VP1×P1les suites minimales d’éclatements tel
que le diagramme suivant commute:
V
p
q
##
G
G
G
G
G
G
G
G
G
P2f//_______ P1×P1
(a) Montrer que la surface Vest l’union disjointe d’un ouvert isomorphe à C2est d’une
courbe admettant trois composantes irréductibles; et calculer l’auto-intersection de
chacune de ces trois composantes (faire une figure !).
(b) Expliciter un isomorphismeP1×P1S. Quelle est la relation entre fet l’application
gde la question 1.(b) ?
(c) Si QP3est une surface lisse donnée par une équation de degré 2, a-t-on toujours
Qisomorphe à P1×P1?
3. (a) A l’aide de la formule d’adjonction, retrouver la formule donnant le genre d’une
courbe plane lisse CP2de degré m. Est-il possible qu’une telle courbe soit de
genre 2 ?
(b) Si Cest maintenant une courbe lisse dans P3donnée par l’intersection de deux
surfaces lisses de degrés respectifs pet q, calculer le genre de C. Est-il possible
qu’une telle courbe soit de genre 2 ?
(c) On se place maintenant dans P1×P1, et on note D1,D2des fibres respectivement
horizontale et verticale : on a D2
1=D2
2=0 et D1·D2=1. Soit CP1×P1
linéairement équivalente à nD1+mD2. Pour tout couple d’entiers strictement posi-
tifs (n,m), justifier l’existence d’une courbe lisse CP1×P1linéairement équiva-
lente à nD1+mD2, et calculer son genre. Est-il possible qu’une telle courbe Csoit
de genre 2 ?
(d) Par la question 2.(b) on peut plonger toute courbe de P1×P1dans P3. Ceci vous
semble-t-il en accord avec les deux questions précédentes ?
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