MISE AU POINT Œil et rhumatisme : le point de vue de l’ophtalmologue Eye and rhumatism, the ophthalmologist’s point of view A. Sauer* L es interactions entre le rhumatologue et l’ophtalmologue sont multiples. En effet, de nombreuses maladies rhumatismales peuvent être à l’origine d’atteintes touchant tous les segments de l’œil. Ainsi, les antécédents rhumatologiques doivent être recherchés, quel que soit le motif de consultation en ophtalmologie (1, 2). Les mécanismes physiopathologiques sont : ➤ immunitaires ou inflammatoires ; ➤ consécutifs à une toxicité médicamenteuse ; ➤ mécaniques. Les kératoconjonctivites * Service d’ophtalmologie, CHRU de Strasbourg. A La conjonctivite et la kératite sont définies comme une atteinte inflammatoire respectivement de la conjonctive ou de la cornée, quelle qu’en soit la cause. La conjonctivite se manifeste habituellement par un œil rouge et une sensation de corps étranger B Figure 1. Syndrome sec oculaire. A. Test de Schirmer. B. Kératite filamenteuse. 14 | La Lettre du Rhumatologue • No 393 - juin 2013 sans douleur. Lors d’une kératite, la douleur est toujours présente, mais d’intensité variable, accompagnée d’une photophobie et d’un larmoiement. À l’examen à la lampe à fente, un défect épithélial cornéen est mis en évidence à l’aide de fluorescéine en cas de kératite. Le syndrome sec oculaire et le syndrome de Gougerot-Sjögren Le rhumatologue est confronté aux conjonctivites et aux kératites en cas de patients présentant un syndrome sec oculaire (xérophtalmie) [3]. Une attention toute particulière doit être portée à la recherche d’un syndrome de Gougerot-Sjögren (SGS) en cas de sécheresse oculaire. Le patient se plaint en général d’une brûlure oculaire ou d’une sensation de grains de sable ou de graviers. La photophobie sera observée en cas de kératite. Le “tear break-up time” (BUT) [temps de rupture du film lacrymal] est observé à la lampe à fente en filtre bleu après l’instillation d’une goutte de fluorescéine. L’examinateur mesure le temps nécessaire à la rupture du film lacrymal (normalement supérieur à 10 secondes). Le test de Schirmer permet d’objectiver le syndrome sec. Il existe 2 techniques possibles. La première se fait sans anesthésie locale et permet de mesurer les sécrétions lacrymales basale et réfl exe. Le buvard, placé à la jonction entre le tiers externe et la moitié de la paupière inférieure (figure 1A), est mouillé jusqu’à la troisième division (soit 15 mm) au bout de 5 minutes chez un patient normal. En cas d’application d’un anesthésiant topique (méthode la plus classique), seule la sécrétion basale est quantifiée. Une humidification insuffisante est définie par une hauteur inférieure à 5 mm en 5 minutes. La présence d’une Points forts »» Le syndrome sec oculaire sévère nécessite une prise en charge ophtalmologique dans un centre spécialisé. »» Le diagnostic de sclérite doit rapidement être évoqué par le rhumatologue dans le cadre du suivi d’un patient atteint d’une maladie rhumatismale présentant un œil rouge ou douloureux. »» La polyarthrite rhumatoïde, la maladie de Wegener, la polychondrite atrophiante, la panartérite noueuse et le lupus érythémateux disséminé peuvent être responsables d’une perforation cornéenne pauci­sympto­ matique. kératite ponctuée superficielle ou filamenteuse (figure 1B) ou d’un ulcère cornéen, voire d’une perforation cornéenne, traduit de manière graduelle la complication du syndrome sec oculaire. Un bilan étiologique de SGS est conduit conjointement avec le rhumatologue au moindre doute (3, 4). Le traitement du syndrome sec oculaire (y compris dans le SGS) vise à stabiliser la maladie systémique, à augmenter ou maintenir la sécrétion lacrymale et à diminuer l’inflammation de surface (4). Il repose en premier lieu sur les substituts lacrymaux, en respectant si possible une marche croissante allant des larmes artificielles aux gels de carbomère puis aux acides hyaluroniques. Des produits sans conservateurs, non toxiques pour la surface oculaire, déjà altérée, sont prescrits en première intention en traitement chronique (5). Si ces mesures sont insuffisantes, la mise en place de bouchons méatiques (clous acryliques) peut s’avérer utile. Au stade suivant, la ciclosporine en collyre pourra être introduite, soit à une concentration de 0,05 %, soit, plus classiquement, à 0,5 % (dispensation hospitalière). Les sécréta­gogues comme la pilocarpine sont parfois efficaces, mais peuvent causer des difficultés à la lecture. En cas de persistance du syndrome sec, des collyres à base de sérum autologue, une thérapie matricielle, des lentilles SPOT® (verres Scléraux Perméables à l’Oxygène de Thonon) ou, dans les cas extrêmes, une tarsorraphie peuvent être indiqués dans des centres ophtalmologiques spécialisés (4, 5). Parallèlement à ces traitements, les patients présentant un syndrome sec oculaire doivent bénéficier d’une série de conseils permettant d’améliorer la symptomatologie au quotidien (tableau I). Ulcération cornéenne périphérique Dans le cadre des kératites, le rhumatologue peut aussi avoir à faire face aux ulcérations cornéennes périphériques (Peripheral Ulcerative Keratitis [PUK]) ou ulcère de pseudo-Mooren. Parfois indolentes, elles se manifestent toujours par un œil rouge (6). À la lampe à fente, l’ophtalmologiste observe un amincissement périphérique, parfois circonférentiel, de la cornée, qui peut mener à une perforation cornéenne (figure 2, p. 16). Les ulcérations cornéennes périphériques sont l’apanage des connectivites, dont la polyarthrite rhumatoïde, la maladie de Wegener, la polychondrite atrophiante, la panartérite noueuse ou le lupus érythémateux disséminé. La présence d’un œil rouge chez un patient présentant une de ces maladies doit faire pratiquer un examen ophtalmologique en urgence afin de permettre une prise en charge avant la perforation cornéenne (6, 7). Le traitement repose sur une excellente coordination entre le rhumatologue et l’ophtalmologue. Le traitement de la maladie systémique doit être commencé en urgence et comprend toujours au minimum une corticothérapie systémique. Au niveau oculaire seront associés des antibiotiques topiques, des collyres cycloplégiques à visée antalgique, de la doxycycline (100 ­mg/­j) pour ses propriétés d’inhibition des métallo­protéinases, et des larmes artificielles dispensées de manière extrêmement rapprochée. En cas de perforation cornéenne, la prise en charge chirurgicale dépendra de la taille de la perforation ; en cas de perforation de petite taille, un patch de colle cyanoacrylate et une lentille de contact seront mis en place ; en cas de large perforation, une greffe de cornée sera indiquée (6, 7). Mots-clés Kératite Syndrome sec oculaire Sclérite Uvéite Hydroxychloroquine Highlights »»Severe dry eye disease requires ophthalmologic care in a specialized center. »»Rheumatologists have to consider the diagnosis of scleritis in the follow-up of a patient with rheumatic disease presenting with a red or painful eye. »»R h e u m a t o i d a r t h r i t i s, ­Wegener’s granulomatosis, relapsing polychondritis, polyarteritis nodosa and lupus erythematosus may be responsible for pauci-symptomatic corneal perforation. Keywords Keratitis Dry eye disease Scleritis Uveitis Hydroxychloroquine Tableau I. Conseils pratiques à donner aux patients souffrant de xérophtalmie. À faire À éviter Boire abondamment, consommer de la caféine Médicaments généraux à éviter : contraceptifs oraux, antihistaminiques, bêtabloquants, phénothiazines, atropine, antalgiques opiacés Bien dormir Tabagisme actif ou passif Limiter la luminosité (lunettes de soleil, stores, etc.) Pollution extérieure (allergènes, poussières, particules fines, etc.) Avoir une bonne hygiène des mains et du visage Pollution intérieure (air conditionné, cheminée, sèche-cheveux, etc.) Renforcer la lubrification des yeux et penser à cligner lors du travail sur écran Temps venteux, chaud et sec Fermer les yeux quelques instants dans la journée Lentilles de contact (à discuter…) et chirurgie réfractive La Lettre du Rhumatologue • No 393 - juin 2013 | 15 MISE AU POINT Œil et rhumatisme : le point de vue de l’ophtalmologue Les sclérites et les épisclérites Figure 2. Ulcération périphérique cornéenne compliquée d’une perforation avec incarcération irienne. A B Figure 3. Sclérite. A. Sclérite nodulaire. B. Sclérite nécrosante. 16 | La Lettre du Rhumatologue • No 393 - juin 2013 La sclère est la tunique blanche externe de l’œil sur laquelle s’insèrent les muscles oculomoteurs. La sclère peut être divisée en 3 couches : l’épisclère est la plus superficielle, le stroma scléral, l’intermédiaire, et la lamina fusca, la plus profonde, en contact avec l’uvée. La localisation de l’inflammation et les modifications de la vascularisation sclérale associées permettent de distinguer les épisclérites des sclérites. Les épisclérites correspondent à des inflammations superficielles aiguës bénignes caractérisées par une gêne oculaire dont l’origine est le plus souvent une pathologie de la surface oculaire. Les sclérites sont au contraire des inflammations plus profondes, chroniques, douloureuses et potentiellement cécitantes. Elles sont souvent associées à des pathologies systémiques parfois mortelles (7, 8). La classification actuelle des sclérites sépare de manière anatomique les sclérites antérieures des sclérites postérieures, selon que l’inflammation sclérale survient en avant ou en arrière de l’ora serrata. Les sclérites antérieures sont elles-mêmes divisées selon leur aspect clinique, présentant des degrés de sévérité croissante (tant sur le plan local que général par leur association à des vascularites systémiques), en sclérites antérieures diffuses, nodulaires (figure 3A) et nécrosantes (figure 3B) avec inflammation ou sans inflammation (8). La matrice sclérale est riche en collagènes, élastine et protéoglycanes, et comporte de nombreuses similitudes avec les constituants articulaires. L’œil mobile au sein de l’orbite ressemble ainsi à une articulation dont les muscles oculomoteurs, les plexus épiscléraux et la capsule de Tenon rappellent les structures synoviales et les capsules articulaires. Il n’est donc pas étonnant de noter de nombreuses pathologies rhumatismales parmi les étiologies d’inflammations sclérales (8). Typiquement, 2 types de patients sont amenés à consulter pour une sclérite. En milieu hospitalier, le patient est le plus souvent suivi pour une pathologie systémique, la sclérite en est un épisode intercurrent, qui se manifeste par un œil rouge plus ou moins douloureux. Dans ce cas, le rôle de l’ophtalmologiste est d’éclairer le rhumatologue en rappelant l’association de ce type de complication ophtalmologique à une évolutivité de l’affection causale et en pointant les signes de gravité pouvant nécessiter une prise en charge urgente. Le traitement de fond de la pathologie causale devra alors être modifié (7-9). MISE AU POINT Le second type de patients, sans antécédents médicaux, consulte généralement aux urgences ophtalmologiques en raison de douleurs insomniantes et d’un œil sectoriellement rouge. Ces patients doivent bénéficier, dès la première poussée de sclérite, d’un bilan biologique (tableau II), ciblé selon les éléments de l’interrogatoire et de l’examen clinique, en premier lieu à la recherche des connectivites et des vascularites (polyarthrite rhumatoïde, maladie de Wegener, polychondrite atrophiante, lupus érythémateux disséminé, panartérite noueuse et spondyloarthrites), puis de certaines maladies infectieuses (7-9). Les sclérites ne répondent généralement pas aux traitements anti-inflammatoires locaux stéroïdiens ou non stéroïdiens. Cependant, les corticoïdes locaux pourraient diminuer les doses totales cumulées de corticoïdes systémiques, voire prévenir parfois leur utilisation lorsque la pathologie causale est purement locale. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) oraux représentent le traitement de première ligne des sclérites non nécrosantes. Certains patients y répondent extrêmement bien. Les sclérites entrant dans le cadre d’une maladie systémique ne sont pas de bonnes indications des AINS oraux en monothérapie ; une corticothérapie par voie orale et/ou une immunosuppression sont toujours indiquées (8, 9). Les uvéites Le rhumatologue peut aussi être confronté aux uvéites. Ces dernières sont habituellement classées selon leur localisation : antérieure, intermédiaire, postérieure ou touchant les 3 segments de l’œil (panuvéite). Dans le cadre des uvéites antérieures, le rhumatologue est en général face à 2 situations, une uvéite consécutive à une maladie rhumatismale ou une uvéite infectieuse compliquant une immunosuppression systémique (1, 2). Il pourra ainsi s’agir d’une uvéite en rapport avec une maladie rhumatismale diagnostiquée au décours de l’épisode ou antérieurement connue. Les uvéites à HLA-B27 en sont un exemple classique et représentent la première cause d’uvéite antérieure de l’adulte jeune en France. Leur traitement repose sur une corticothérapie locale, voire systémique, selon la gravité de l’atteinte (10). Les uvéites des arthrites juvéniles infantiles (AJI) font partie du même groupe nosologique et sont la cause principale d’uvéite de l’enfant derrière les maladies infectieuses. Ces uvéites se rencontrent préférentiellement dans les formes oligo­articulaires d’AJI, chez la petite fille ayant des anticorps antinucléaires positifs. Le traitement des uvéites dans l’AJI est local et repose sur la corticothérapie. Le méthotrexate ou les anti-TNF (tels que l’infliximab ou l’adalimumab) sont utiles dans la prévention des rechutes et permettent une épargne cortisonique (11). En dehors de ces 2 causes classiques d’uvéite, l’interrogatoire et l’examen clinique des patients présentant une uvéite et une arthrite permettront d’orienter le patient vers le rhumatologue afin de rechercher, notamment, une maladie de Behçet (uvéite à hypopion ­et/­ou vascularite rétinienne), une maladie de Lyme, une polychondrite atrophiante ou un rhumatisme psoriasique (1, 2). Par ailleurs, une uvéite peut survenir chez un patient sous immunosuppresseurs. Devant une baisse d’acuité visuelle associée ou non à un œil rouge et douloureux, le diagnostic sera une panuvéite, qui peut notamment inclure une rétinite ou une rétino­choroïdite, dont l’évolution vers la nécrose rétinienne peut être fulgurante. Dans ce cas, la recherche d’une cause infectieuse devient la priorité de l’ophtalmologue. Une ponction de la chambre antérieure avec recherche des virus de la famille des herpès par PCR (virus de l’herpès simplex, virus d’Epstein-Barr, cyto­mégalo­virus et virus varicellezona) et de ­Toxoplasma gondii doit être pratiquée en urgence. Un traitement par voie veineuse (ciblant les virus herpétiques) ou par voie orale (en cas de toxoplasmose oculaire) est instauré au moindre doute. La survenue d’une infection est ainsi une complication redoutée des immunosuppresseurs (1, 2, 11). La toxicité maculaire de l’hydroxychloroquine fait aussi partie des effets indésirables médicamenteux liant l’activité des ophtalmologues et celle des rhumatologues. Tableau II. Bilan étiologique devant une sclérite ou une épisclérite récidivante. Bilan à réaliser face à un premier épisode de sclérite ou en cas d’épisclérite récidivante Bilan biologique NFS, VS, CRP, fibrinogène Électrophorèse des protéines plasmatiques Bilan rénal et hépatique Facteur rhumatoïde, anticorps anticitrulline Anticorps anti-Ro-SSA ; la-SSB, biopsie des glandes salivaires accessoires Anticorps antinucléaires ± anti-ADN natifs ANCA TPHA-VDRL, sérologies VIH, VHB, VHC, intradermoréaction à la tuberculine Imagerie Radiographie du thorax Radiographie des articulations douloureuses La Lettre du Rhumatologue • No 393 - juin 2013 | 17 MISE AU POINT Œil et rhumatisme : le point de vue de l’ophtalmologue La surveillance des toxicités médicamenteuses L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts. La rétinopathie due aux antipaludéens de synthèse (APS), hydroxychloroquine et chloroquine principalement, est très rare mais peut être sévère. Les patients traités peuvent d’abord développer une “intoxication rétinienne préclinique aux APS”. Celle-ci est réversible : il existe une altération des paramètres de surveillance sans atteinte clinique visible. L’examen du champ visuel central montre une diminution de la sensibilité parafovéale. L’électrorétinogramme (ERG) multifocal retrouve une dépression des réponses paracentrales. L’Optical Coherence Tomography-Spectral Domain (OCT-SD) objective un amincissement rétinien parafovéal. Si le traitement est poursuivi, l’atteinte évolue vers l’“intoxication rétinienne aux APS”. À ce stade, les anomalies décrites ci-dessus sont accentuées, et l’atteinte de la rétine est visible au fond d’œil (figure 4). La baisse visuelle est alors sévère et irréversible, et l’examen du champ visuel objective un scotome paracentral profond (12). Le dépistage des intoxications rétiniennes aux APS au stade préclinique est donc indispensable et a d’ailleurs fait l’objet de recommandations récentes (13). La première évaluation est réalisée dans l’année qui suit le début du traitement. Elle comprend l’information du patient, un examen ophtalmologique complet avec fond d’œil dilaté, un examen du champ visuel central automatisé et un ou plusieurs examens objectifs, selon leur disponibilité (ERG multifocal, OCT-SD, clichés en autofluorescence du fond d’œil). Pendant le traitement, une surveillance comparative est effectuée à un rythme annuel. L’ophtalmologiste peut rapprocher les examens en fonction de l’existence ou non de facteurs de risque. Les facteurs de risque pour l’hydroxychloroquine sont une dose ingérée cumulée supérieure à 1 000 g, une durée de traitement supérieure à 5 ans, une dose supérieure à 6,5 mg/kg/j, une insuffisance rénale ou hépatique, un âge supérieur à 65 ans et la préexistence d’une anomalie maculaire (12, 13). Conclusion Figure 4. Maculopathie due aux antipaludéens de synthèse. Les atteintes oculaires des maladies rhumatismales sont multiples et variées. Une bonne coordination entre l’ophtalmologiste et le rhumatologue est nécessaire afin d’optimiser la prise en charge des patients atteints d’une maladie rhumatismale. ■ Références bibliographiques 1. Mohsenin A, Huang JJ. Ocular manifestations of systemic inflammatory diseases. Conn Med 2012;76:533-44. 2. Petris CK, Almony A. Ophthalmic manifestations of rheumatologic disease: diagnosis and management. Mo Med 2012;109:53-8. 3. Varoquier C, Sibilia J, Gottenberg JE. Des critères précis et rigoureux : critères diagnostiques du syndrome de Gougerot-Sjögren. Rev Prat 2012;62:225-8. 4. Robert PY. Traitement de la xérophtalmie dans le syndrome de Gougerot-Sjögren. Rev Prat 2012;62:236-7. 5. Tong L, Petznick A, Lee S, Tan J. Choice of artificial tear formulation for patients with dry eye: where do we start? Cornea 2012; 31(Suppl. 1):S32-6. 18 | La Lettre du Rhumatologue • No 393 - juin 2013 6. Ladas JG, Mondino BJ. Systemic disorders associated with peripheral corneal ulceration. 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