CONCEPTS ÉMERGENTS SUR LE RÔLE DES CELLULES GLIALES dans le développement des circuits neuronaux Colloque du Club des Cellules Gliales du 19 mai 2015 à la Faculté de Médecine de Montpellier organisé en partenariat avec le Club du développement des réseaux neuronaux. La construction des réseaux de neurones intéresse des chercheurs de différentes disciplines de neurosciences : développement, physiologie, biochimie, pharmacologie... Au début des années 1990, une communauté de neuro-scientifiques a commencé à s’intéresser de très près aux cellules gliales, alors que la très grande majorité de chercheurs de l’époque était focalisée sur les neurones. En effet, notre système nerveux est formé de 2 types de cellules : les neurones bien entendu, et les cellules gliales. Si ce sont bien les neurones qui nous rendent si malins… il faut savoir que sans les cellules gliales, ils ne seraient rien. CONCEPTS ÉMERGENTS SUR LE RÔLE DES CELLULES GLIALES dans le développement des circuits neuronaux Le colloque, organisé autour de 4 sessions thématiques a permis de mieux comprendre les fonctions des cellules gliales (microglie, oligodendrocytes, astrocytes et cellules de Schwann) au cours du développement des réseaux neuronaux. Les cellules gliales, comme les oligodendrocytes qui sont les cellules myélinisantes du cerveau et de la moelle, n’ont pas seulement des fonctions de soutien mais participent activement à la modulation de l’activité des circuits neuronaux. Notamment, plusieurs intervenants ont exposé leurs travaux sur la capacité des oligodendrocytes à établir des synapses (zone de contact entre 2 cellules nerveuses permettant la transmission de l’influx nerveux) avec des fibres axonales et ainsi enclencher l’activité des circuits de neurones. Ces interactions permettent aux oligodendrocytes d’adapter leur capacité de myélinisation, et probablement de remyélinisation, en fonction de l’activité électrique des neurones. LES CELLULES GLIALES : »» oligodendrocytes »» astrocytes »» microglies »» cellules de Schwann Ce mode de communication entre axones et oligodendrocytes a des conséquences importantes dans la plasticité des circuits neuronaux, dont la myélinisation est dépendante de l’activité électrique. En outre, les oligodendrocytes jouent un rôle de support trophique (en lien avec la nutrition) aux axones. Les interventions ont aussi permis de faire le point sur les fonctions de la microglie (cellules présentes dans le cerveau, semblables à des macrophages) et des astrocytes (variété de cellule gliale formant le tissu de soutien du système nerveux central et contrôlant la barrière hémato-encéphalique) dans le développement des circuits neuronaux. Ce colloque, soutenu par la Fondation ARSEP, était une occasion unique de Dr Brahim NAIT OUMESMAR Inserm - Paris, France faire le point sur les dernières avancées scientifiques, le rôle des cellules gliales (cellules de soutien non neuronales présentes dans le cerveau) et dans la mise en place et le fonctionnement des circuits neuronaux. Le soutien de la Fondation ARSEP a été déterminant dans l’organisation de ce colloque, riche en interactions scientifiques et qui a souligné l’importance des interactions neurones-glies en conditions physiologiques et pathologiques. Zoom s u r . . . LES CELLULES GLIALES Une communication essentielle dans le cerveau Les cellules gliales sont des cellules de soutien, électriquement silencieuses, qui représentent 50 % à 90 % des cellules du système nerveux selon les sources. Indispensables à la survie des neurones, elles sont impliquées dans leur fonctionnement puisqu’elles participent à la réparation des liaisons synaptiques, en leur procurant leur « nourriture », en accélérant la conduction nerveuse. On distingue 3 types de cellules dans la glie centrale (tissu de soutien du système nerveux) : »» les cellules astrocytes qui approvisionnement les neurones, éliminent les débris, participent à la cicatrisation ; »» les cellules oligodendrocytes qui forment la gaine de myéline (isolant électrique facilitant la conduction de l’influx nerveux) ; »» les cellules microgliales qui participent à la défense du tissu cérébral grâce à leur fonctions immunitaires On trouve également les cellules épendymocytes qui assurent la circulation du liquide céphalo-rachidien dans les ventricules cérébraux. Longtemps considérées comme les simples « ménagères » du cerveau, ces cellules sont non seulement indispensables au bon fonctionnement cérébral, mais elles seraient également reconnues aujourd’hui comme étant à l’origine du développement cognitif chez l’homme. Une étude récente a démontré que la glie (présente dans les substances blanche et grise) jouerait un rôle dans la rapidité et la vigueur des transmissions cérébrales mais aussi dans l’activation de la potentialisation à long terme, c’est-à-dire agirait sur une plasticité synaptique supérieure. Les chercheurs ont constaté ces dernières années que les cellules gliales sont impliquées dans les maladies neurodégénératives telle que la SEP en raison de leur réponse inflammatoire disproportionnée. En effet, lors de la neuroinflammation, les cellules gliales sont activées, des facteurs inflammatoires sont libérés et des cellules immunitaires sont recrutées dans le cerveau. Un enjeux majeur de la recherche actuelle est de comprendre le rôle des cellules microgliales dans l’inflammation. Vaincre ensemble la SEP juillet 2015 - ARSEP service communication - GDP - photos : Club des cellules gliales Fondation pour la recherche sur la sclérose en plaques - ARSEP 14 rue Jules Vanzuppe - 94200 Ivry sur Seine - tél : 01 43 90 39 39 - www.arsep.org